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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Jeu Aoû 04, 2011 1:51 pm Sujet du message: Décès de Christiane Vaussard [Etoile de l'Opéra de Paris] |
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Christiane Vaussard, née en 1923, ancienne élève de Carlotta Zambelli, nommée danseuse étoile au Ballet de l'Opéra de Paris en 1947, puis professeur à l'Ecole de danse de l'Opéra, est décédée aujourd'hui.
L'information n'est pas encore vraiment officielle, mais elle est donnée par Isabelle Ciaravola. On peut donc considérer que la nouvelle est malheureusement exacte.
http://www.ballets-wallonie-archives.be |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Jeu Aoû 04, 2011 2:20 pm Sujet du message: |
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Elle avait encore remonté Les Deux Pigeons à l'Ecole de danse il y a quelques années.
Quelques photos...
A gauche de Serge Lifar (Liane Daydé, Christiane Vaussard, Madeleine Lafon, Nina Vyroubova, Lycette Darsonval, Micheline Bardin)
Source : http://lucl.lucl.kiev.ua/eng/muzey/muzey.html
Cinquième à gauche (Liane Dayde, Serge Lifar, Micheline Bardin, Nina Vyroubova, Christiane Vaussard, Lycette Darsonval)
Source : http://lucl.lucl.kiev.ua/eng/muzey/muzey.html
Dans sa loge à l'Opéra
Source : http://www.leschroniquesdenini.com/nina-opera/Opera/index.htm
Bien sûr, on peut la voir comme professeur dans les documentaires sur l'Ecole de danse, comme Les Enfants de la danse...
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Jeu Aoû 04, 2011 10:05 pm Sujet du message: |
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Quelques éléments pour retracer la carrière de Christiane Vaussard
Christiane Vaussard est née le 17 novembre 1923 à Neuilly-sur-Seine.
Elle est admise à l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris en 1933, et intègre le corps de ballet en 1937. Ses professeurs y sont Carlotta Zambelli, Albert Aveline et Serge Lifar. A titre privé, elle suit aussi les cours de Lioubov Egorova.
En 1944, Christiane Vaussard est promue Grand Sujet, puis Première danseuse en 1946. Le 1er janvier 1947, enfin, elle est nommée Etoile. Elle quittera la scène en 1963, et deviendra, l'année suivante, professeur à l'Ecole de danse, où elle demeurera jusqu'en 1993. Parallèlement, elle enseigne également au Conservatoire (actuel CNSMDP) de 1969 à 1989. Parmi ses élèves les plus remarquables on compte Raphaëlle Delaunay, Isabelle Guérin, Elisabeth Platel et Isabelle Ciaravola.
A l'Opéra et à l'Opéra-Comique, elle assure les créations et les entrées au répertoire de :
Serenade, 1947 (Balanchine / Tchaïkovsky)
Le Chevalier errant, 1950 (Lifar / Ibert)
Les Femmes de bonne humeur, 1951 (Massine / Scarlatti)
Le Bal du Pont du Nord, 1951 (Massine / Dupont)
Variations, 1953 (Lifar / Schubert)
L'Oiseau de feu, 1954 (Lifar / Stravinsky)
Obéron, 1954 (Lifar / Weber)
Les Indes galantes, 1954 (Aveline / Rameau)
La Symphonie fantastique, 1957 (Massine / Berlioz)
Pas de quatre, 1960 (Dolin / Pugni)
Isoline, 1960 (Skibine / Messager)
Ses autres principales prises de rôles sont :
Images, 1934 (Léo Staats, à l'Ecole de danse)
Un Baiser pour rien, 1936 (Aveline / Rosenthal, à l'Ecole de danse)
L'Appel de la montagne, 1945 (Peretti / Honegger)
Coppélia, 1945 (Saint-Léon / Delibes)
Suite en blanc, 1945 (Lifar / Lalo) : la Cigarette, la Flûte, l'Adage
Le Festin de l'araignée, 1945 (Staats / Roussel)
Cydalise et le chèvre-pied, 1946 (Staats / Pierné)
Le Lac des cygnes, 1946 (Petipa - Gsovsky / Tchaïkovsky)
Les Animaux modèles, 1946 (Lifar / Poulenc)
Les Deux pigeons, 1946 (Mérante / Messager)
Soir de fête, 1946 (Staats / Delibes - Busser)
En tant qu'étoile, elle interprète régulièrement, de 1947 à 1962 :
Le Baiser de la fée (Balanchine / Stravinsky) : la Fiancée
Le Palais de cristal (Balanchine / Bizet) : l'Adage (2ème mouvement)
Elvire (Aveline / Scarlatti - Roland-Manuel )
Le Spectre de la rose (Fokine / Weber - Berlioz)
Suite de danses (Clustine / Chopin - Messager - Vidal)
Les Mirages (Lifar / Sauguet) : l'Ombre
La Grande jatte (Aveline / Barlow)
Les Fourberies de Scapin (Lifar / Aubin - Rossini)
Giselle (Lifar / Adam)
Les Sylphides (Fokine / Chopin)
Elle se produit aussi dans les ballets intégrés aux ouvrages lyriques, tels Faust (Gounod), Thaïs (Massenet), Roméo et Juliette (Gounod)
Tournées à l'étranger :
1948 : USA - Canada, dans Elvire, Suite en blanc, Soir de fête, Les Deux pigeons
1954, 1955, 1956 : Londres (Royal Opera House), dans Le Palais de cristal, Variations, L'Oiseau de feu
Elle est choisie pour danser au Château de Versailles, devant le Général De Gaulle et le Président Kennedy, en voyage officiel en France du 31 mai au 2 juin 1961.
Télévision :
L'Oiseau bleu (pas de deux extrait de La Belle au bois dormant, pour la BBC
Soir de fête, Suites de danses, Pas de quatre, Variations, Suite en blanc, Les Sylphides, pour l'ORTF
Nommée professeur à l'Ecole de danse de l'Opéra en 1964, elle prend tout d'abord en charge la classe de 3ème division garçons, puis celle de 1ère division filles, qu'elle gardera jusqu'à sa retraite (1993). Elle remonte, pour les élèves, Jeux d'enfants (Aveline / Bizet), Soir de fête (Staats / Delibes - Busser) et Les Deux pigeons (Mérante / Messager). |
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Berlioz
Inscrit le: 07 Juin 2006 Messages: 88 Localisation: Lyon
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Posté le: Ven Aoû 05, 2011 9:51 am Sujet du message: |
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Il y a encore trois ans, Mademoiselle Vaussard, toujours aussi vive et énergique continuait à prodiguer son enseignement.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Ven Aoû 05, 2011 11:09 am Sujet du message: |
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Où l’on voit que les polémiques autour du concours de promotion du ballet de l’Opéra de Paris ne datent pas d’hier, ainsi qu’en témoigne cet article paru dans feu Voilà Paris, le 5 décembre 1945, juste après la promotion de Christiane Vaussard au grade de Première danseuse. Il convient toutefois de replacer l’article dans le contexte de la Libération, des procès en épuration et des règlements de compte qui ont suivi la chute du régime de Vichy.
Citation: |
Christiane Vaussard est nommée Première danseuse
Grand jour à l’Opéra, ce 16 novembre [1945]. Les passants ne sauraient s’en douter. Et pourtant, que d’émotions, que de cœurs battants, que d’espoirs, dans l’illustre Palais Garnier… Et, comme chaque fois, que de désillusions pour finir.
Il semble néanmoins que cet examen annuel du premier corps de ballet du monde se soit déroulé cette année avec le maximum de précautions de la part du jury. Sans doute nos ballerines lui reprocheront-elles d’avoir prolongé jusqu’à trois heures de l’après-midi, sur une scène et dans une salle non chauffées, la redoutable épreuve qui, d’habitude – en juin, donc, sans crainte du froid – s’achève à midi. Mais n’a-t-on pas dit, les autres années, M. Jacques Rouché et Serge Lifar régnant, que tout était décidé d’avance? On ne prétendra pas ça aujourd’hui. M. Maurice Lehmann, nouvel administrateur de la Réunion des Théâtre lyriques nationaux [entité administrative qui regroupait alors l’Opéra et l’Opéra-comique, ndlr.], présidait pour la première fois. Autour de lui, neuf personnes avaient pris place. Cette Anglaise en uniforme, dont toute la salle (et il y en avait du monde) se demandait qui elle pouvait bien être, n’était autre que la directrice des ballets du Covent Garden [Ninette de Valois, ndlr.]. M. Aveline, premier maître de ballet, M. Efimoff, premier danseur mime, étaient auprès d’elle. C’est tout pour l’Opéra.
Pas d’étoile, pas de premier ou de première danseuse, favorisant qui bon peut sembler, en barrant systématiquement la route à des espoirs qui s’avéreraient bientôt dangereux. Le temps de Jacques Rouché est révolu.
Seconds ou premiers quadrilles, coryphées, petits et grands sujets, hommes ou femmes, tout le monde a défilé un à un ; et après chaque classe, le jury a longuement, très longuement délibéré, transcrivant des notes sur des cartons, déposant ceux-ci dans une urne, cette urne ouverte aussitôt et le dépouillement effectué sur place. Non, on n’avait encore jamais vu ça à l’Opéra.
Les meilleures furent certainement M. Renault chez les hommes, Mlles Vaussard, Lelièvre, Jhanyne, Krempff, Lauvray parmi les grands sujets ; Lafon, Bourgeois, Nelly Schwarz, parmi les petits sujets ; Parent, Thalia, Amyl, parmi les coryphées ; Quenolle, Serval, Robin dans le premier quadrille ; Bertagnol et Clérambault, dans le second quadrille.
Surprise, et douloureuse pour beaucoup. A la suite de cet examen, l’administration a décidé de mettre certains éléments «hors-cadre» [à la retraite d’office donc, il s’agissait pour l’essentiel de danseurs suspectés – à tort ou à raison – d’avoir manifesté une trop grande sympathie envers les Allemands durant la période 1940 – 1944, ndlr.]. Et cela, dans chaque classe. Euphémisme? Il annonce des carrières interrompues en tous les cas. On le comprend. Un vent souffle sur l’Opéra qui atteindra bientôt l’Opéra-Comique. Ici comme là, on pensait trop souvent jusqu’ici que le plus difficile était d’entrer dans le ballet et qu’une fois admise on ramassait purement et simplement une retraite. «Eh bien! dansez maintenant», déclare M. Lehmann…
Mais quelle joie sur le visage de Mme Vaussard, premier des grands sujets, lorsqu’elle apprit que, gravissant un échelon, elle était nommée première danseuse! Nous l’en félicitons, et c’est avec joie que nous voyons notre ballet devenue plus riche encore en talent.
Jean GILBERT |
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Aurélie
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 1317 Localisation: Paris
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Posté le: Ven Aoû 05, 2011 11:49 am Sujet du message: |
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Amusant article, merci!
Mais triste nouvelle que la disparition de Christiane Vaussard... C'est une actrice d'une époque "so chic" qui disparaît!
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serenade
Inscrit le: 07 Juil 2006 Messages: 119 Localisation: Barcelona
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Posté le: Ven Aoû 05, 2011 6:27 pm Sujet du message: |
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Oui très triste nouvelle.
C'était vraiment une excellente prof. Je me revois lors de mon tout 1er cours avec elle en stage. Un pur bonheur que de suivre ses leçons.
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Gracian2
Inscrit le: 25 Nov 2009 Messages: 147 Localisation: Paris
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Posté le: Mar Aoû 23, 2011 1:42 pm Sujet du message: |
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Des polémiques, il y en eut lorsque moins d'un an aprés avoir été première danseuse, Christiane Vaussard fut nommée étoile.
C'était une danseuse honnête mais avec une technique limitée. Beaucoup trouvaient à l'époque que Denise Bourgeois et Madeleine Lafon (qui ne devint étoile qu'en 52) méritaient davantage cette nomination.
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