Coppélia (Opéra Garnier, 17-30 mars 2011)

[haydn]

Des préavis de grève ont été déposés pour la période du 1er au 30 mars, et les premiers spectacles de Coppélia pourraient éventuellement être concernés.

Cela ne signifie pas pour autant qu'il y aura des annulations, un préavis pouvant toujours être levé si les discussions entre syndicats et direction aboutissent.

[nabucco]

Avez-vous une idée de la justification de cette grève ? [ma question ne porte pas sur le fait qu'elle est justifiée ou non, ce que seuls les premiers intéressés peuvent estimer, mais sur la justification apportée par le préavis!]

Priver les spectateurs de l'Opéra de ce chef-d'oeuvre qu'est la Coppélia de Patrice Bart, quel crime ! Et quel tableau si ces grèves ont lieu au moment de la présentation de la saison !

[haydn]

J'ignore le détail des motifs de ce préavis de grève - internes à l'Opéra de Paris - et de toutes façons, il ne m'appartient pas de prendre position ou de les commenter.

[frederic]

Les Russes qualifient "Coppélia" de ballet pour enfants. C'est assez juste et vu dans cette optique, il peut être réjouissant...enfin, cela dépend de la version proposée évidemment. Pour ma part, Vikhariev ou Lacotte...

[haydn]

[lolodanse]

cool Nolwenn Daniel est une très bonne soliste... pas assez distribuée à mon goût; elle a le mérite d'être toujours parfaite sur scène! et ce rôle lui va comme un gant!

[Jonquille]

Emilie Cozette et Vincent Chaillet ont été retirés des distributions. Blessés ?

[sophia]

Vincent Chaillet, oui, Emilie Cozette, je ne sais pas.

[sophia]

5 mars, à 16h :

Rencontre autour de Coppélia, présentée par Brigitte Lefèvre, avec la participation de Patrice Bart, chorégraphe, Dorothée Gilbert, Mathias Heymann, danseurs étoiles, et Yann Saïz, sujet, Kathy Ernould, chef de chant.

[Aurélie]

J'y étais. Bart et Lefèvre nous ont expliqué que Coppélia est un ballet joli mais un peu gentillet (en gros, ça les ennuie, pour rester polie), alors ils ont eu envie de mettre du dramatique, du psychologique... du lourd, quoi. Et ils ont fait de grosses recherches musicales pour déterrer la partition de... Lakmé (qui n'était pas vraiment oubliée).

Malheureusement, pendant tout le passeport, nous n'avons eu droit qu'à des scènes de pantomime incompréhensibles, ou de danse cafouilleuse.

Patrice Bart devrait écrire ses mémoires intitulées "Le marketing dans la danse", ou comment utiliser des noms connus (Coppélia, Degas...) pour remplir la salle à peu de frais (créatifs)!

[haydn]

Le bricolage des partitions de ballet est une habitude solidement ancrée chez les chorégraphes. Dans le cas de la Coppélia de Patrice Bart, le charcutage a été particulièrement sévère vu qu'environ 1/3 de la musique n'a normalement rien à faire dans le ballet.

Maintenant, est-ce qu'une chorégraphie d'un ballet classique ou romantique doit forcément se faire dans une optique muséale? On peut aussi en débattre.

Au Bolchoï, Alexeï Ratmansky avait, semble-t-il, trouvé un équilibre assez satisfaisant entre préservation du patrimoine et nécessaire adaptation des grandes œuvres du passé aux goûts du public actuel. Au Ballet Royal du Danemark, Frank Andersen, le prédécesseur de l'actuel directeur, Nikolaj Hübbe, a déployé beaucoup d'efforts pour maintenir et revivifier la tradition d'interprétation des ballets de Bournonville. Deux exemples à suivre, sans doute.

Pour la Coppélia de Patrice Bart, c'est surtout le second acte qui pose problème, le but ayant été, de toute évidence, de marcher dans les pas de Nouréev et de ses ré-interprétations psychologiques ou pseudo-psychologiques de certains ouvrages majeurs du répertoire russe (Casse-Noisette, Le Lac des cygnes, Cendrillon...) sans que ce soit toujours d'une très grande subtilité, il faut le reconnaître. Et ces relectures "freudiennes" qui faisaient fureur dans les années 1970-1980 (pas seulement à Paris) paraissent aujourd'hui vieillies. Ce qui sauve plus ou moins les productions Nouréev, ce sont les moyens considérables dont le chorégraphe a pu disposer, et qui lui ont permis de faire réaliser des scénographies fastueuses. Tous n'auront pas eu cette chance.

[rothbart]

Je ne crois pas que respecter une oeuvre musicale soit faire preuve d'une optique "muséale" comme vous dîtes. Et il y a une différence entre faire une coupe ou un arrangement et intercaler des morceaux (trop de morceaux) d'autres compositeurs.
Passe encore pour une variation mais trop, c'est trop.
On me rétorquera que beaucoup de ballets sont des millefeuilles comme "Le Corsaire", mais je crois qu'il s'agit là de démarches tout à fait exceptionnelles qui ne se justifient plus du tout en ce début de 21e siècle, où l'esprit, l'envie, seraient plutôt à la réappropriation d'un répertoire le plus intègre musicalement possible.

[Ailey]

Je vais faire le ravi de la crèche. Les cafouillages, soulignés avec beaucoup de grâce par les danseurs et pas si nombreux, m'ont paru accroître l'intérêt de l'exercice et après cela, j'attends avec impatience de voir la première distribution. Mais pourquoi Yann Saïz ne danse-t-il qu'une fois? C'est dommage.

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Ailey

[Aurélie]

C'est bien d'être ravi!

En fait, je doute que ce soit beaucoup plus fluide au cours des représentations, vu la tête de la chorégraphie avec ses retournements de bras à trois personnages! je ne vois pas comment un truc aussi tordu peut paraître naturel, même avec beaucoup de répétitions. On dirait du Noureev!

[lolodanse]

"On dirait du Noureev" LOL

+1 pour Aurélie