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La Bayadère [ONP, 17 mai - 2 juin 2010]
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arabella4ever



Inscrit le: 19 Juin 2007
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MessagePosté le: Sam Mai 29, 2010 7:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Représentation extraordinaire cet après-midi avec Mathias Heymann et Dorothée Gilbert. Cela faisait des années que j'attendais une Bayadère pareille!

Après avoir campé une semaine plus tôt une magistrale Gamzatti, Dorothée Gilbert réussi magnifiquement sa prise de rôle en Nikiya. Elle est la douceur même et son acte des ombres laisse présager d'une très belle Odette la saison prochaine. Sa variation au serpent a été très poétique et j'au vu chez elle un lyrisme dont je n'avais pas l'habitude.
Bien que ce soit une prise de rôle elle a pris beaucoup de risques techniquement, dans les équilibres, les retirés sur pointe arabesque...
Le couple qu'elle forme avec Mathias Heymann est très bien accordé, leur jeu est très complice, l'opéra tient vraiment un couple star.

La première variation de Solor au 2eme acte a été ovationnée comme jamais. Il faut dire que ses cabrioles doublement battues avaient une amplitude et une aisance qu'on avait pas vu depuis longtemps à l'opéra.
Il a par ailleurs fait qu'une bouchée du manège de doubles assemblés au 3ème acte, s'est révélé un partenaire sûr et attentif et il joue beaucoup mieux la comédie qu'avant. Mathias Heymann est vraiment le nouveau Solor qui eclipse tous les autres de cette série. Je suis conquise!

A leur côté Ludmilla Pagliero n'a pas démérité, et il lui fallait avoir les nerfs solides pour attaquer sa variation après l'ovation de Mathias Heymann.
Techniquement c'est franchement bon, sa variation n'a pas la qualité d'une Dorothée Gilbert mais c'est mieux que d'autres premières danseuses ou étoiles de cette série. Après je n'accroche pas plus que ça, mais je ne m'attendait pas à ce qu'elle me fasse aussi bonne impression. J'ai trouvé que son jeu dans la scène de confrontation manquait de profondeur, mais il faut dire que j'ai en tête Eleonora Abbagnato qui y était extraordinaire.

Dans les autres rôles j'ai trouvé dommage que Mathilde Froustey ne danse que la danse Djampo et le les petites du pas d'action.
Dans le pas d'action son "duo" avec Charline Giezendanner était particulièrement réussi et j'ai été heureuse que Aubane Philbert revienne sur le devant de la scène. Après une entrée fracassante dans le corps de ballet elle avait été mise à l'écart dans les distributions et le concours de promotion. Or c'est une danseuse avec un très beau travail du bas de jambe avec une technique très solide.

Florimond Lorieux faisait aujourd'hui ses débuts en Idole Dorée, il a une très belle élévation et je comprends qu'on lui ai confié le rôle mais comme Marc Moreau il semblait tétanisé et il a été très géné dans sa diagonale en remontant car il n'est pas descendu assez bas avant, résultat ils se sont tous deux retrouvés coincés dans les tabourets des danseuses à éventails et il était impossible pour eux de danser "grand"

Kora Dayanova dansait la première variation cet après-midi et c'est avec plaisir que je l'ai vu y prendre de l'assurance. Déjà hier soir c'était très bien, très musical et précis mais beaucoup mieux encore aujourd'hui. Dire que ce soir elle danse la 3ème ombre...
Héloïse Bourdon a elle aussi beaucoup progressé dans la 3ème ombre, les bras ne sont pas encore très fluides mais ses longues jambes y font des merveilles.
Charline Giezendanner a assuré la 2eme ombre et sa diagonale de relevés sur pointes avec brio.

Ce fut pour moi aujourd'hui la repésentation la plus excitante de cette série de Bayadère. La possibilité de voir beaucoup de jeunes danseurs débuter dans les rôles secondaires valait vraiment le détour.


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Kate



Inscrit le: 15 Fév 2009
Messages: 140
Localisation: Paris

MessagePosté le: Sam Mai 29, 2010 8:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

arabella4ever a écrit:
Représentation extraordinaire cet après-midi avec Mathias Heymann et Dorothée Gilbert.
Après avoir campé une semaine plus tôt une magistrale Gamzatti, Dorothée Gilbert réussi magnifiquement sa prise de rôle en Nikiya. Elle est la douceur même et son acte des ombres laisse présager d'une très belle Odette la saison prochaine. Sa variation au serpent a été très poétique et j'au vu chez elle un lyrisme dont je n'avais pas l'habitude.
Bien que ce soit une prise de rôle elle a pris beaucoup de risques techniquement, dans les équilibres, les retirés sur pointe arabesque...
Le couple qu'elle forme avec Mathias Heymann est très bien accordé, leur jeu est très complice, l'opéra tient vraiment un couple star.
La première variation de Solor au 2eme acte a été ovationnée comme jamais. Il faut dire que ses cabrioles doublement battues avaient une amplitude et une aisance qu'on avait pas vu depuis longtemps à l'opéra.
Il a par ailleurs fait qu'une bouchée du manège de doubles assemblés au 3ème acte, s'est révélé un partenaire sûr et attentif et il joue beaucoup mieux la comédie qu'avant. Mathias Heymann est vraiment le nouveau Solor qui eclipse tous les autres de cette série. Je suis conquise!

A leur côté Ludmilla Pagliero n'a pas démérité, et il lui fallait avoir les nerfs solides pour attaquer sa variation après l'ovation de Mathias Heymann.
Techniquement c'est franchement bon, sa variation n'a pas la qualité d'une Dorothée Gilbert mais c'est mieux que d'autres premières danseuses ou étoiles de cette série. Après je n'accroche pas plus que ça, mais je ne m'attendait pas à ce qu'elle me fasse aussi bonne impression. J'ai trouvé que son jeu dans la scène de confrontation manquait de profondeur, mais il faut dire que j'ai en tête Eleonora Abbagnato qui y était extraordinaire.

Dans les autres rôles j'ai trouvé dommage que Mathilde Froustey ne danse que la danse Djampo et le les petites du pas d'action.
Dans le pas d'action son "duo" avec Charline Giezendanner était particulièrement réussi et j'ai été heureuse que Aubane Philbert revienne sur le devant de la scène. Après une entrée fracassante dans le corps de ballet elle avait été mise à l'écart dans les distributions et le concours de promotion. Or c'est une danseuse avec un très beau travail du bas de jambe avec une technique très solide.

Florimond Lorieux faisait aujourd'hui ses débuts en Idole Dorée, il a une très belle élévation et je comprends qu'on lui ai confié le rôle mais comme Marc Moreau il semblait tétanisé et il a été très géné dans sa diagonale en remontant car il n'est pas descendu assez bas avant, résultat ils se sont tous deux retrouvés coincés dans les tabourets des danseuses à éventails et il était impossible pour eux de danser "grand"
Kora Dayanova dansait la première variation cet après-midi et c'est avec plaisir que je l'ai vu y prendre de l'assurance. Déjà hier soir c'était très bien, très musical et précis mais beaucoup mieux encore aujourd'hui. Dire que ce soir elle danse la 3ème ombre...
Héloïse Bourdon a elle aussi beaucoup progressé dans la 3ème ombre, les bras ne sont pas encore très fluides mais ses longues jambes y font des merveilles.
Charline Giezendanner a assuré la 2eme ombre et sa diagonale de relevés sur pointes avec brio.


Je n'ai pas grand chose à rajouter, le commentaire d'Arabella reflète exactement ma pensée ! Mathias Heymann a été tout simplement extraordinaire. Ses variations des 2e et 3e actes ont été ovationnées à juste titre. Dorothée Gilbert a campé une magnifique Nikiya, alliant technique sans failles et lyrisme, et a trouvé une adversaire à sa hauteur en la personne de Ludmila Pagliero, impeccable en Gamzatti.
Mention spéciale à la charismatique Sara Kora Dayanova et à Marine Ganio qui nous a offert une Manou vive et drôle, mais le corps de ballet dans son ensemble a fait du très bon travail, bravo à tous pour cette représentation étincelante !


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yvette



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MessagePosté le: Sam Mai 29, 2010 9:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

bonsoir à toutes et tous
je viens juste de rentrer de Paris , et je ne peux cette fois m'empêcher de poster un petit commentaire sur la représentations du 27 Letestu Martinez : je n'ai jamais vu , le corps de ballet à un tel niveau , les Bayadères , ont été à COUPER LE SOUFLE !!!!!!!!! un pied ,un bras, une main, rien ne dépassait une technique de Rêve
Le Ballet de L' opera de Paris peut se vanter d'être un des meilleur au monde , car il est , et ce soir là ,je peux vous dire qu' heureusement , j'avais un mouchoir à portée de main !!!!!!


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Aurélie



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Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 12:33 am    Sujet du message: Répondre en citant

Petits changements dans la distribution ce soir: Mallory Gaudion a remplacé Emmanuel Thibault en Idole Dorée, Yann Saïz a remplacé Fabien Révillion en indien, et donc, Richard Wilk (je crois mais je ne suis pas sûre) a remplacé Yann Saïz en Grand Brahmane.

La Bayadère de Delphine Moussin a connu plusieurs petits accrocs, mais son interprétation était toutefois convaincante. Stéphanie Romberg, en Gamzatti, était très bien au premier acte (une vraie méchante, sans demie-mesure!), mais elle a connu elle aussi des soucis techniques au deuxième acte. Stéphane Bullion est un beau Solor, mais un peu extérieur au rôle par moments, j'ai même envie de dire "désoeuvré" quand il ne danse pas!

Le grand intérêt de ce ballet est de voir beaucoup de danseurs différents dans les rôles secondaires, notamment Yann Saïz, très inspiré en Indien. Sa partenaire Sarah Kora Dayanova était à mon avis à contre-emploi. Aubane Philbert était parfaite en Manou. Le corps de ballet était hilare ce soir. Je me demande d'ailleurs comment font les garçons pour garder leur sérieux car ils ont des passages bien gratinés...


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haydn
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Messages: 26517

MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 12:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Delphine Moussin aura une fois de plus su marquer un grand rôle de son empreinte, et a formé, avec Stéphane Bullion, le plus beau couple Nikiya - Solor qu'il nous a été donné de voir à l'occasion de ce retour de La Bayadère au Palais Garnier.

Sur le plan technique, Mlle Moussin n'a sans doute plus les même facilités qu'une Dorothée Gilbert, mais quelle force expressive, quel sens théâtral, quelle charge émotionnelle. Elle seule, à l'Opéra de Paris, possède encore le dont de porter le public au bord des larmes dans un tel rôle. Dès son entrée, au premier acte, la tragédie se met en place, et l'insouciance de la variation de la cruche n'est plus qu'un trompe-l'œil.

L'adage de la "variation du serpent", au second acte, est magnifiquement réussi. Seule la coda aurait gagné à être plus incisive, mais là, il y a fort à parier que la virtuosité de Dorothée Gilbert ne souffre aucune concurrence. Verdict lundi 31, en ce qui me concerne.

Le troisième acte était évidemment le plus propice à mettre en valeur le lyrisme, les lignes évanescentes de Mlle Moussin, qui, en l'absence regrettable d'Isabelle Ciaravola, pouvait seule prétendre faire jeu égal avec les grandes Nikyia actuelles du Mariinsky ou du Bolchoï.

Delphine Moussin aura aussi eu la chance d'être remarquablement soutenue par ses partenaires masculins : Stéphane Bullion, Solor viril et plein de panache, mais aussi Yann Bridard, plus félin, qui n'a pas démérité dans le "pas d'esclave" du I.

Dans les seconds rôles, on regrettera le fourvoiement de Sarah Kora Dayanova dans cette pénible purge qu'est la Danse indienne, alors qu'elle aurait de tout évidence pu incarner une Gamzatti de haute tenue, qui n'aurait pas déparé face à Delphine Moussin. En Indienne, alors que - ô paradoxe - dans l'esprit facétieux de Petipa , il s'agissait de quelque Squaw nord-américaine, Mlle Dayanova, elle, anticipe l'Acte des ombres, et se montre déjà en Bayadère ondoyant sur les pentes de l'Himalaya.

Aubane Philbert nous a pour sa part réservé une jolie surprise dans la danse Manou. Si, de sa part, on pouvait attendre une interprétation très juvénile et espiègle, elle s'est avérée d'une maturité et d'une féminité très affirmées. Aurait-elle voulu démontrer qu'elle se sentait prête à assumer des rôles d'une toute autre densité, qu'elle n'aurait pas agit différemment...

Dans le spectaculaire numéro de l'Idole Dorée, Mallory Gaudion à fait preuve de légèreté, de ballon et d'élévation dans les sauts, mais son jeu scénique manque un peu de consistance. Il est vrai qu'avec des titulaires du rôle tels MM. Heymann, Carbone ou Thibault - qu'il remplaçait ce soir - la concurrence est des plus rudes...

Au dernier acte, les trois Ombres étaient confiées respectivement à Mlles Mallem, Zusperreguy et Dayanova, déjà évoquée plus haut. Sabrina Mallem, aux arabesques amples, et Muriel Zusperreguy, toujours très vive et qui avançait fort bien dans sa diagonale de sauts sur pointes, ont su mériter la reconnaissance du public, très enthousiaste en ce samedi soir.


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serge1 paris



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Messages: 877

MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 1:12 am    Sujet du message: Répondre en citant

Tout à fait d'accord avec Haydn au sujet de Delphine Moussin !!!

Même si les trois protagonistes ont, chacun, eu un petit incident d'équilibre, j'ai plus vibré avec cette distribution qu'avec les trois autres distributions réunies.

Et c'est bien Delphine Moussin qui a transcendé cette soirée.

Son entente avec Stéphane Bullion est parfaite. Pour la première fois dans cette série, l'amour entre Nikiya et Solor irradie sur scène. Dans la variation du serpent, on assiste à un vrai drame. Chacune de ses interventions est un moment fort, les pas de deux sont magnifiques et les portés sculpturaux. Et ce n'est pas le faux pas dans la variation du drapé à quelques minutes de la fin qui va ternir une interprétation aussi exceptionnelle...

Cela me met à l'aise qu'Haydn l'ait dit avant moi, mais j'ai eu souvent à l'esprit les grandes ballerines russes. Delphine Moussin est bien la seule à l'Opéra de Paris à avoir un pareil sens du tragique et une pareille ligne...

Du grand art pour "happy few" puisque qu'elle ne fait jamais partie des "grandes étoiles de l'Opéra de Paris" mises en avant dans les media, qu'elle n'a jamais l'honneur des premières et qu'on attend toujours, au crépuscule de sa carrière, une captation DVD dans un de ses grands rôles...

Stéphane Bullion était visiblement un peu déçu par ses variations, mais il a tout ce qu'il faut pour être un grand Solor.

Leur dernière, le 2 juin devrait être un grand moment !




Dernière édition par serge1 paris le Dim Mai 30, 2010 1:16 am; édité 1 fois
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haydn
Site Admin


Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26517

MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 1:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le faux pas, je ne l'ai que supputé, car j'étais placé trop sur le côté pour l'avoir vu réellement... Effectivement, la dernière, cela devrait être un grand moment.


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maraxan



Inscrit le: 24 Nov 2006
Messages: 600

MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 2:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

Journée à Garnier aujourd'hui avec des sentiments un peu mixtes finalement même si, deux représentations de haute tenue qui a fini en apothéose après avoir commencé dans la joie...

Alors évidemment, Mathias Heymann est absolument époustouflant techniquement et Dorothée Gilbert ne lui rend pas grand chose sur ce plan. C'est très entraînant pendant un moment mais on a quand même l'impression que c'est un peu creux artistiquement, même si il y a suffisamment de moments de bravoure pour occuper l'esprit.
J'avoue que je n'ai pas du tout aimé le premier acte de Dorothée Gilbert, des bras trop rapides, trop agressifs qui ne correspondent pas pour moi à la danseuse sacrée. Du coup, comme Mathias Heymann est très effacé, l'histoire ne démarre pas trop bien. Sa variation du serpent était tout aussi sèche. En revanche, le troisième acte plus abstrait était plutôt réussi avec des danseurs qui sont sur la même longueur d'onde.
Grosso modo, le problème de cette distribution est le manque d'épaisseur du point de vue du jeu chez les danseurs car ni Mathias Heymann, ni Ludmila Pagliero ne relèvent non plus la lourde tâche de donner du contenu, de quelque manière que ce soit, aux rôles donc à l'histoire. C'est comme s'ils lisaient un livre, alors que Stéphane Bullion, Delphine Moussin et Stéphanie Romberg l'écrivent... C'est une succession de moments techniques parfaits (mis à part un petit accroc dans le pas de deux du deuxième acte entre Mathias Heymann et Ludmila Pagliero), un peu comme dans le distribution Dupont/Gilbert/Le Riche, sauf qu'Aurélie Dupont a du métier pour parer à ce qu'elle ne sait pas faire, et que Nicolas Le Riche est plutôt exceptionnel du côté de l'acting. Là, c'est une peu des belles machines qui tournent à vide, c'est vraiment dommage Sad

Changement de décor donc ce soir avec, je n'ose pas dire, tout l'opposé car, si Stéphane Bullion n'est pas content de ses variations, on se demande pourquoi Shocked (la main à l'arrivée de celle du deuxième acte, mais la variation était exceptionnelle et c'était fini!), quelques petits accrocs du côté de Delphine Moussin, mais alors oui, quelle prise de scène que ces trois là, car la Gamzatti de Stéphanie Romberg est géniale! On a de l'amour, du lyrisme, du drame, du sang!
Aurélie, c'est Solor que vous avez vu désoeuvré, partagé entre les deux belles... C'est vrai que en général, Stéphane Bullion est plutôt un danseur complexe qu'il faut bien regarder pour comprendre, et là, il y a tellement de choses à regarder que ça peut-être problématique Laughing mais moi, j'ai plutôt trouvé qu'il était moins modéré que d'habitude, notamment dans un super premier acte très expressif et dynamique où il jouait aussi pour les derniers rangs... Après, c'est sûr que lorsqu'il se consume intérieurement pendant les fiançailles, c'est un travail plus en dentelle... Pour moi, c'est le meilleur Solor avec Nicolas Le Riche de ce point de vue là car j'ai été assez déçu par Jérémie Bélingard, un peu plus acteur que Mathias Heymann, mais à peine..
Pour en revenir à Stéphane Bullion, belle amplitude de saut et un certain ballon que je ne lui avais encore jamais vu, la dernière variation m'a paru aussi excellente. Le danseur est plus grand et sans doute un peu moins souple que Jérémie Bélingard et Mathias Heymann et d'évidence, il plie moins bien, mais il compense en puissance, ce qui fait un effet assez impressionnant car la vitesse est quand même au rendez-vous et les réceptions sont plus légères que celle de Nicolas Le Riche. Bravo, un grand Solor.

Delphine Moussin, une merveille. Elle égale dans mon coeur Agnès Letestu dans la variation du serpent, et je pense que sur tout le ballet, elle est infiniment plus à l'aise que les autres danseuses pour restituer le personnage complexe de Nikiya, esclave, danseuse sacrée, femme trahie, femme jalouse, femme responsable puis femme désespérée, avec une clarté et un naturel (le tout avec une beauté ou un lyrisme!) qui est très lisible, beaucoup plus en relief que Clairemarie Osta qui elle aussi a donné une Nikiya très incarnée.

Personnellement, j'ai dans le premier pas de deux du troisième acte ressenti ma première émotion de la série car Stéphane Bullion est liquéfié, les yeux fiévreux, et Delphine Moussin est éthérée à souhait, comme s'ils étaient en train de se consumer sous nos yeux... Là, on lit presque toute l'histoire dans ces quelques minutes. On retrouve un grand pas de deux vibrant. J'ai eu l'impresion que pour la première fois depuis le début des représentations, il s'était construit quelquechose de fort sur scène...

Stéphanie Romberg est une Gamzatti très juste avec une superbe présence scénique. Elle est moins suave qu'Emilie Cozette mais son charme opère d'emblée. Elle est à l'aise sur scène, dans ses variations et dans ses rapports avec Solor. Elle délivre un personnage princier au fort caractère mais sans agressivité... J'aime beaucoup cette Gamzatti plutôt classe et très sûre d'elle.

Pour finir, j'ai quand même envie de dire que les trois dernières distributions sont quand même, pour diverses raisons, bien plus toniques, bien plus techniques, et bien plus resserrées que les trois premières...


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âme danSante



Inscrit le: 21 Fév 2008
Messages: 76

MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 2:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

1ère Bayadère pour moi ce samedi 29 après-midi, et une impression mitigée.
Tout d'abord, pas mal de "beau monde" aux parterre et balcon du Palais Garnier : Viviane Descoutures, Clothilde Vayer, Laure Hecquet, Mathieu Ganio et Dominique Kalfouni (venus soutenir Marine pour sa seule danse Manou), et enfin Pierre Lacotte accompagné de son exquise épouse Ghislaine Thesmar.
Sur scène, un Solor tout de suite éblouissant de par sa technique ahurissante et de ses bonds de cabri : Mathias Heymann. A peine entré en scène, les applaudissements fusaient déjà comme pour le préparer aux vives ovations qui suivront ses variations des 2ème et 3ème acte.

Dorothée Gilbert/Nikiya a quant à elle fait preuve d'une belle assurance technique, avec notamment de très beaux équilibres.
J'ai moins aimé les portés parfois tremblants pour la danseuse.
Et je rejoins Maraxan sur le 1er acte de Dorothée Gilbert, ses bras étaient vraiment trop "secs" et je n'ai pas trouvé sa Nikiya vraiment sensuelle...

Le Fakir, interprété par Samuel Murez, n'allait pas tout au bout de ses mouvements dans la variation des poignards et cela donnait l'impression qu'il ne se lâchait pas totalement ce qui est dommage.

De même, le jeu des danseurs principaux ne m'a pas convaincue car manquant de consistance, et au lieu d'être transportée dans les temples de l'Orient, je suis restée bien calée sur mon fauteuil à Garnier...

Déception également dans l'ensemble pour les Kshatriyas qui n'étaient pas très synchro (ce qui somme toute ne doit pas être forcément évident, je l'accorde), et pour le faux départ de Takeru Coste, à l'avant-scène.

Vient ensuite un beau duo de fraîcheur avec les danseuses Djampo Lucie Clément et Mathilde Froustey, malgré une hésitation musicale de cette dernière juste avant la diagonale d'arabesques sautées.
Dans cette même danse, j'ai reconnu Sofia Parcen qui n'était pourtant pas indiquée dans le programme du jour.

Pour résumer, au 1er acte je me suis quelque peu ennuyée. Rolling Eyes

Au 2ème acte, j'ai trouvé de beaux ensembles du corps de ballet avec les danseuses aux éventails et celles aux perroquets (dont notamment l'élégante Léonore Baulac et Marion Barbeau).

Belles prestations également pour les "petites".

Arrive enfin l'Idole dorée (Florimond Lorieux, dont je crois que c'est une prise de rôle). Comme le souligne Arabella4ever, l'élévation est belle, mais le jeune homme doit être stressé car ses mouvements sont assez abrupts, et son "trajet" n'a pas été bien calculé.

Félicitations à Marine Ganio qui faisait là son unique appariation en danseuse Manou. Elle nous a délivrée une danse propre et enjouée, avec de beaux bras souples et déliés. Je lui reprocherais juste de ne pas avoir attendu que les petites filles qui l'accompagnaient lui tirent effectivement sa jupe avant de reculer ! Wink

Variation très explosive pour la superbe Sabrina Mallem en danseuse Indienne.

Sarah Kora Dayanova m'a particulièrement plût parmi les "grandes". Son sourire est plus qu'agréable, et elle sait jouer de son charme juste avec un épaulement. J'aimerais beaucoup la voir en Nikiya...

Le pas de deux de Gamzatti (Ludmila Pagliero) & Solor fut particuièrement réussi, il faut dire que les deux protagonistes ont une superbe technique !

Solor/Heymann nous a offert de spectaculaires cabrioles battues qui ont déclenchées de vifs applaudissements & bravos dès le départ...sans compter l'ovation finale impressionnante !

La variation de Gamzatti n'a pas déclenché une aussi vive manifestation du public, néanmoins sa belle technique était très nette, et ses fouettés furent bien réussis.

La variation du serpent de Nikiya était vraiment totalement différente de ce qu'elle a pû montrer lors du 1er acte, et elle a sû me donner des émotions par l'intention de ses gestes, sa danse lyrique et ses regards implorants envers Solor, même si la fin était tout de même un peu trop "énergique" pour moi.

Le ballet se termine sur le 3ème acte qui s'annonce magistrale avec sa descente des fantomatiques Ombres.
Pourtant, j'avoue ne pas avoir compris le beaucoup trop rapide tempo proposé M. Rhodes dès que ces dernières se mettent en lignes : Pourquoi tant de précipitation ? Comment celle-ci peut-elle permettre le rêve ? Rolling Eyes

Mention spéciale pour Dorothée Gilbert au dernier acte : je ne sais pas quelles pointes elle utilise, mais elles sont silencieuses au possible (l'oreille apprécie !), notamment lors du pas de deux avec Solor, juste après les grands jetés en seconde de dos, et sa descente de pointes est délicate.

Concernant les variations des Ombres, Sarah Kora Dayanova était moelleuse et emplie de charisme dans la 1ère, et Charline Giezendanner précise et légère dans la 2ème.

Vient enfin la dernière variation de Mathias Heymann : on en redemande ! Un ballon impressionnant, une amplitude dans les mouvements, et des doubles assemblés réceptionnés avec légèreté qui semblent pour lui d'une facilité déconcertante !

Donc dans l'ensemble, il y a eu quelques déceptions mais bien heureusement de bien beaux moments de danse également !



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"La danse, c'est la conscience du corps au service de l'âme"
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Kate



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Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 2:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

maraxan a écrit:
Là, c'est une peu des belles machines qui tournent à vide, c'est vraiment dommage Sad

Je n'ai absolument pas eu cette impression, ne serait-ce que parce qu'il existe une réelle complicité sur scène entre Gilbert et Heymann qui rend crédible leur histoire d'amour et donne de la profondeur à leur jeu, complicité que je n'ai pas perçue chez le couple Osta / Paquette qui est l'autre distribution que j'ai vue cette année. Après, que Dorothée Gilbert et Mathias Heymann ne possèdent pas (encore ?) les mêmes capacités d'interprétation et le talent dramatique d'une Moussin ou d'un Le Riche, c'est une évidence, mais la représentation d'hier ne se limitait pas pour autant à une exhibition purement technique (ce n'était pas un spectacle de Daniil Simkin quand même ! Laughing ) J'ai beaucoup aimé la Nikiya de Dorothée Gilbert, à la fois lyrique (elle a fait énormément de progrès dans ce domaine) et combattive. J'avais trouvé Clairemarie Osta magnifique de délicatesse et de sensibilité (comme toujours), mais beaucoup trop éthérée dans le rôle, comme si elle se trouvait déjà dans le troisième acte. Surtout, elle semblait débuter le ballet vaincue d'avance, et sa différence de stature avec Gamzatti n'arrangeait pas les choses. Emilie Cozette, qui semblait une géante à côté d'elle, n'en a fait qu'une bouchée lors de la scène de la confrontation, qui m'a paru du coup complètement ratée. A ce titre, la paire Gilbert / Pagliero était beaucoup plus équilibrée et leur rivalité plus crédible.

âme danSante a écrit:
Vient enfin la dernière variation de Mathias Heymann : on en redemande !

Oh oui !


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sophia



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MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 3:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Indépendamment de l'expérience propre aux uns et aux autres, on pouvait en tout cas difficilement imaginer deux distributions plus dissemblables que celle de l'après-midi et celle du soir...

Face à un tel déferlement d'enthousiasme, je dois avouer que pour ma part je n'ai vu aucune sympathie, aucune affinité élective se dessiner entre Dorothée Gilbert et Mathias Heymann, pas plus dans leur Giselle commune d'il y a quelques mois que dans cette présente Bayadère. Pour moi, ce sont simplement là deux brillants solistes, associés pour les besoins de la cause, qui n'escamotent pas la chorégraphie et nous offrent ces merveilleux moments de virtuosité que sans doute d'autres distributions ne peuvent pas ou ne peuvent plus nous livrer au même degré...

... Et pour le reste, nous avons vu le soir un vrai couple, deux vrais héros dramatiques, intenses, puissants, et une émotion que personnellement je n'avais pas ressentie un seul instant durant toute cette série, et même, devrais-je ajouter, depuis très longtemps à l'Opéra. Alleluia!

More details later, selon la formule consacrée...




Dernière édition par sophia le Lun Mai 31, 2010 9:45 am; édité 2 fois
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maraxan



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MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 3:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

[Edit : Nos posts se sont croisés Sophia, je répondais à Kate et je suis entièrement (pour une fois? Very Happy -miracle de la distribution Bullion/Moussin) d'accord avec vous]

Moi je n'ai vu aucune profondeur dans le jeu, je n'ai même pas vu de jeu du tout... au mieux... J'ai eu l'impression quand même parfois d'être à Holiday on ice... Des hyper pro qui n'apportent pas le "supplément d'âme" comme on dit. Je conçois que dans la Bayadère, c'est moins problèmatique que dans Giselle par exemple mais quand même, quand on voit Stéphane Bullion et Delphine Moussin deux heures après, c'est le choc et on ne peut pas s'empêcher de le dire.
Il y a ce même problème dans la distribution Aurélie Dupont/Nicolas Le Riche, sauf que Nicolas Le Riche a une richesse dans le jeu que ne possède pas Mathias Heymann. C'est possible que Mathias Heymann évolue mais là, je parlais de ce que j'ai vu hier après midi. Mais ma grande réserve sur cette représentation concerne surtout Dorothée Gilbert. Je n'ai pas vraiment vu de différence entre sa Gamzatti et sa Nikiya.. Par exemple, au moment où Gamzatti montre le portrait de Solor à Nikiya, elle fait la même mimique... qu'elle soit amoureuse trahie ou garce perverse... C'est simplement au dernier acte que pour moi, elle s'est détendue dans une simplicité que j'ai trouvé assez belle, sans être émouvante. Mais là aussi, Stéphane Bullion était tellement prenant et Delphine Moussin tellement profonde dans son introspection que c'est cette image très forte qui reste.
Cela n'enlève rien à leurs qualités, je dis simplement ce que je ressens et qui correspond à ce que je recherche dans un ballet.


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âme danSante



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MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 4:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout comme chacun a un ressenti propre (comme le dit Sophia), j'étais moi-même venue voir cette Bayadère pour y trouver de l'émotion et il est vrai que je suis sortie frustrée de cette représentation, ceci expliquant mon avis mitigé plus haut.
Je recherche avant tout des artistes qui me fassent passer un message, des émotions, j'ai besoin d'être touchée (la technique pour la technique ne m'intéresse pas dans un ballet pantomime) mais cela n'est pas donné à tout(e) danseur(se), étoile de l'Opéra de Paris ou pas !
Et en plus de l'émotion exprimée pleinement, il faut ensuite qu'il y ait une alchimie entre 2 personnages, et là ça devient franchement très difficile à trouver... Rolling Eyes



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maraxan



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MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 5:20 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L’émotion, le frisson, c'est aussi ce que je recherche et dans un ballet narratif ce n'est pas la technique qui me les procure. La technique, les sauts, les équilibres, les arabesques, c'est un petit bonheur, mais tout petit, petit et sec sur trois heures de soirée... c'est comme le verre de champagne à l'entracte...

Après de multiples Bayadères Makarova, je sais que ce n'est pas ce ballet qui déclenche énormément d'émotion chez moi et par exemple, la descente des ombres m'émeut parfois bien plus que le reste , émotion pure sans ébauche, mais hier, quand Stéphane Bullion a entamé le troisième acte avec la variation de l'opium, j'ai vraiment ressenti quelque chose parce que c'était assez magique ce qu'on lisait dans son regard et dans son port de tête, sa manière de relâcher son cou, alors que techniquement, c'est vrai que Jérémie Bélingard et Mathias Heymann sont plus fluides du bas des jambes, mais ils ne font qu'une variation "prise de tête" alors que Bullion, il a la tête dans la variation. Il y a chez ce danseur parfois une expression par le corps qui fait passer ce genre de sentiments de désespérance de manière assez exceptionnelle. c'était très perceptible dans son Armand par exemple. Je ne voudrais pas dire qu'il est fait pour être malheureux mais le bonheur lui va moins bien. (Ceci dit, ses premiers actes étaient rondement menés.)

Maintenant, aussi l'alchimie entre les partenaires... Je pense qu'Isabelle Ciaravola est plus dans la même veine que Stéphane Bullion et à cet égard, leur Giselle reste le grand frisson de la saison pour moi. c'est peut-être aussi parce qu'ils dansent bien ensemble et qu'évidemment, ça aide... mais Delphine Moussin a une grande sensibilité, un peu à fleur de peau comme lui, et sous des dehors un peu distant qui font que je trouve que finalement, ils vont assez bien ensemble et si je pense que cela devrait encore mieux se poser mercredi. (Cela dit, personnellement, je trouve qu'il s'accorde merveilleusement avec Agnès Letestu alors qu'on ne peut pas dire qu'ils sont semblables, comme quoi...)
Ils ont construit une histoire, d'abord ensemble dans la variation du premier acte, puis ensuite séparément mais avec le miroir de l'autre toujours en regard, et enfin de nouveau réunis dans le dernier acte. On a l'impression d'une écoute de l'autre, d'un enrichissement de la rencontre qui nourrit l'histoire et les relations et qui irrémédiablement se dirige vers un pic... j'avoue ne pas avoir ressenti cela avec les autres couples.


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nabucco



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MessagePosté le: Dim Mai 30, 2010 10:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas vu les deux représentations d'hier, mais seulement la matinée, et vraiment je ne peux pas comprendre l'enthousiasme suscité chez certains par cette distribution. Certes, Mathias Heymann est très brillant, et on ne boude pas son plaisir avec ces sauts d'une incroyable légèreté, mais cette virtuosité tourne un peu en rond : pas d'émotion, pas de personnage, pas beaucoup de style, et finalement pas beaucoup d'intérêt pour le fait qu'il s'agisse d'un seul et même ballet : on pourrait enchaîner un acte de Don Quichotte, un acte de Giselle et un acte de la Bayadère, ça ne changerait pas grand-chose. Dorothée Gilbert, elle, pose des problèmes différents, mais finalement assez proches de ceux posés par sa Gamzatti : d'une part une technique pas si éblouissante, d'autre part une véhémence dans le jeu qui part certes d'une bonne intention, mais débouche sur une outrance qui prête à sourire (vous auriez vu son visage quand elle se précipite sur Gamzatti avec son couteau!). Cela dit, élément vraiment positif et surprenant : on s'attendait à une sorte d'indifférence réciproque entre les deux danseurs, et on a eu au contraire quelque chose comme un vrai partenariat, relativement attentionné.
Côté Gamzatti, que dire ? On aurait vraiment aimé échapper à ça, tant les limites sont évidentes du point de vue technique et plus encore du point de vue de la caractérisation. La scène finale de l'acte I s'effondre dans ces conditions ! Je n'aurai pas eu une seule bonne Gamzatti dans les 5 représentations que j'ai vues (avec seulement 3 titulaires), mais je préfère malgré leurs limites respectives Mlles Cozette et Gilbert de très loin par rapport à ce que j'ai vu hier après-midi.
Quelques petits bonheurs par ailleurs : Sabrina Mallem, absolument irradiante dans la danse indienne ; on sait que l'intérêt chorégraphique de la chose est proche du néant, et pourtant on se retrouve les yeux rivés sur son interprète... Les variations, surtout Sarah Kora Dayanova, mais aussi Charline Giezendanner (qui a tout ce que Mlle Hurel n'a pas, le naturel, l'élégance, le style...) et dans une moindre mesure Héloïse Bourdon, le tout pour un ensemble sans commune mesure avec ce qu'on a eu lors de la première.

Si je fais le bilan de cette série de Bayadères qui est désormais finie pour moi, je commencerai par parler d'une grande satisfaction d'ensemble, avec un corps de ballet bien plus satisfaisant que pour beaucoup de séries récentes de ballets classiques. Donc avant tout, beaucoup de plaisir avec un magnifique ballet que j'aime beaucoup.
Ensuite, beaucoup de plaisir avec des couples principaux très différents et très intéressants dans leurs différences. Si je dois en choisir un, ce sera sans l'ombre d'une hésitation Dupont/Le Riche ; si je sépare l'inséparable, ce sera d'une part Clairemarie Osta et son interprétation toute en retenue, d'une intensité sans égale, et d'autre part Nicolas Le Riche évidemment, dont tout le talent ressort de la confrontation avec M. Heymann : une même virtuosité, mais tellement plus de profondeur chez Le Riche...
Du côté des Gamzatti, on aura compris que je suis moins enthousiaste. Seules entrent en considération ici Mlles Cozette et Gilbert (je n'ai heureusement pas eu à voir Mlle Hurel, et je n'ai pas vu Mlle Romberg). Difficile de les départager : leur jeu est un peu excessif, leur technique pas exceptionnelle (meilleure que prévu chez Mlle Cozette, moins bonne chez Mlle Gilbert)... Il y aurait eu tellement d'autres possibilités de distributions plus intéressantes!

Pour le reste, rien de bien mémorable chez les Idoles dorées; des danseuses très en verve dans la danse indienne (avec une préférence pour Sabrina Mallem), et des trios d'ombres pas franchement enthousiasmants à l'exception notable du dernier, avec Mlles Dayanova et Gietzendanner...


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