Gala Claude Bessy

[mar]

Desolée Pierre mais je ne suis absolument pas d'accord avec vous sur l'idée de changer de batiment les collections de l'Opéra.
Ce lieu est unique comme espace d'etude et j'espère bien que l'architecte de l'Opéra n'aura pas une idée pareille.

[shylock]

Haydn, je n'ai jamais entendu parler de ce Salon de l'Empereur. Décidemment, Garnier est plein de coins et de recoins inexplorés. Rien à voir, je suppose, avec la Rotonde de l'Empereur, réservée à l'entrée privée de Sa Majesté et dont les énormes pierres appareillées resteront à jamais vierges des armoiries impériales. Sur la façade de Garnier, vous avez déjà remarqué, je suppose, les nombreux "N" ("Napoléon") et "E" ("Eugénie") alternés.

[haydn]

Essayons d'expliquer les choses aussi clairement que possible :

la "Rotonde de l'empereur", comporte en fait deux niveaux, le niveau bas, qui devait servir de "garage" aux carosses de Napoléon III et de sa suite, le niveau haut, qui devait lui servir de salon privé. Aujourd'hui, le niveau bas sert de salle d'exposition, et le niveau haut est occupé par la bibliothèque de l'Opéra. A cela s'ajoute, toujours au niveau haut, une longue galerie, qui était primitivement destinée à abriter le fumoir de l'Empereur, et qui sert aujourd'hui de musée. Au niveau bas se trouvait une autre galerie, dans laquelle était installée la billetterie (transférée côté cour, c'est a dire rue Gluck, au début des années 1990), et qui a été aménagée en salon de réception pour l'Arop (Association Pour le Rayonnement de l'Opéra de Paris). Ce salon porte aujourd'hui le nom de Galerie Florence Gould. Il n'est normalement pas accessible au public.
Les aménagements de ces locaux n'avaient pas été achevés, car les autorités de la IIIème République n'ont jamais voulu financer la décoration définitive de ces reliques de la France impériale... D'où ces blocs de pierre bruts, ces armoiries manquantes. Même l'escalier de pierre qui mène de la rotonde basse à la galerie du musée et à la rotonde haute n'a été installé qu'en 1930 je crois, avant, il n'y avait que des marches provisoires en bois.
L'intérêt de toutes ces constructions onéreuses était de permettre à Napoléon III de pouvoir se rendre directement dans sa loge (dont l'issue donne sur le palier en haut de l'escalier décrit ci-dessus), sans avoir aucun contact avec le public. L'empereur vivait en effet dans la crainte de se faire assassiner, depuis l'attentat perpétré par le révolutionnaire italien Felice Orsini, le 14 janvier 1858, alors que précisément, il se rendait à l'Opéra. Il y avait eu huit tués et 48 blessés, mais Badinguet en avait miraculeusement réchappé...

[Pierre]

[Pierre]

Un truc encore pour les amoureux du Palais Garnier :

Cette disposition sécuritaire de l'accès du chef de l'Etat qui ne devait croiser aucun autre flux, positionnait fatalement sa loge de côté. Ceci avait un avantage supplémentaire, à savoir d'être vu de presque toute l'assitance, mais aussi de souffrir d'un confort visuel plus que médiocre.

Idem pour le chef de l'Etat invité qui lui se payait la loge côté Cour et qui lui n'avait aucune protection particulière sauf à passer par l'arrière du bâtiment et certainement donc par le Foyer de la Danse pour rejoindre sa loge. Pas très pratique non plus pour causer avec ses hôtes.

Garnier explique dans son bouquin qui est assez marrant, que contrairement aux loges royales ou impériales des autres théâtres européens qui gâchaient les meilleures places de face du premier balcon pour une utilisation assez rare, son théâtre, lui, était assez efficient.

Il avait même prévu, si je me souviens bien, que les loges de face soient démontables pour être sacrifiées à une décoration éphémère à la hauteur de l'évènement.

Je ne sais pas si ce fut effectivement réalisé et appliqué pour quelque cérémonie. Haydn doit savoir...

Un seul cas me vient en tête : "La Grande Vadrouille"... Boum !

[haydn]

En fait, je crois que vous connaissez parfaitement l'histoire, Pierre, et pour l'inculture, vous repasserez...
Il s'agissait bien de la salle Lepelletier, détruite par un incendie en 1873. Les communards (et non les communistes, comme j'ai pu le lire dans un ouvrage américain "spécialisé" ...) n'y sont strictement pour rien. L'incendie a été allumé accidentellement par un dispositif pyrotechnique alors qu'on y répétait l'Africaine, de Meyerbeer. Le bâtiment a été entièrement détruit, mais il n'y eut qu'une seule victime, un pompier, tué par l'effondrement d'un mur. Cette salle avait été édifiée à titre "provisoire" (mais en France, le provisoire a une certaine propension à perdurer) en 1820, avec des matériaux bon marché. L'essentiel de sa structure était en bois, et ce qui est miraculeux, c'est qu'il n'y ait pas eu le feu plus tôt...
Toujours est-il que sa destruction a hâté l'achèvement du Palais Garnier, puisqu'en l'absence de lieu adéquat, l'opéra devait utiliser la salle Ventadour, inadaptée et beaucoup trop petite...
Le Palais Garnier, encore en chantier, a effectivement servi d'hopital de campagne, de dépôt de munitions et de réserves de vivres durant le siège de Paris , en 1871. Il en a réchappé sans trop de dégâts, fort heureusement, même si l'architecte était très contrarié de cette utilisation imprévue du bâtiment...

[shylock]

Il y a-t-il toujours des ruches sur les toits?

[haydn]

Oui elles y sont toujours! Et on peut acheter ce miel à prix d'or à la boutique de l'Opéra Garnier, et chez Fauchon, place de la Madeleine... J'avoue ne jamais avoir goûté à ce plaisir de nabab, mais bon, les abeilles nourries au monoxyde de carbone, bof... Enfin, il paraît qu'elles vont butiner aux Tuileries!

[shylock]

Haydn, comment êtes-vous parvenu à acquérir une telle connaissance de Garnier? Je propose plusieurs réponses:
- vous êtes tombé dans la fosse d'orchestre quand vous étiez petit;
- vous y avez un appartement réservé;
- vous êtes le fantôme de l'Opéra.

Hervé

[shylock]

Autre question au sujet des loges e l'Empereur et de l'Impératrice: sont elles ouvertes à la location ou réservées à des invités ou hôtes de marque?

[haydn]

Gala Claude Bessy du 30 mars, sous toutes réserves :


1 - Montage photo (projection)

2 - Concerto en Ré + L'art de la Barre
Béjart

3 - La fille mal gardée (pas de deux)
Pujol + Bélingard

4 - Les deux pigeons (adage)
Averty + Saïz

5 - Daphnis et Chloé (pas de deux)
Gillot + Bart

6 - Suite en blanc
a - La sieste : Riqué + Romberg+ Aubin, remp. Laffon + Hallé
b - Thème varié : Moussin + Moreau + Paec, remp. Duquenne
c - Sérénade : Pujol
d - Pas de 5 : Hurel + Bellem + Gaudion + Thibault + Valastro remp. Gaillard + Bodet
e - La cigarette : Letestu
f - L'Adage : Ciaravola + Bridard
g - Mazurka : Leriche
h - La flûte : Abbagnato
i : Fouettés : Pujol

4 grandes : Laffon + Hallé + Quernet + Legassy, remp. Cordellier +Mallem
4 moyennes : Gilbert + Grinzstajn + Villagrassa + J. Martel, remp. Dilhac + Giezendanner + Vandard
4 petites : Doisneau + Marache + Muret ou Cardinale + Ould-Braham, remp. Froustey + Delfino + Fuji + Lévy
8 garçons : Bouché + Duquenne + Elizabé + Novis + Ganio+ Magnenet + Meyzindi + Renaud, remp. Bertaud + Bézard + Hoffalt + Monin

7 - Bach suite (extrait)
Belarbi

8 - One of a hand (extrait)
Delaunay + Ossola

9 - Solo Michel Kelemenis
Vu-An

10 - Yondering (pas de trois)
Gilbert + Ganio + Mitilian
15 graçons : Ganio + Valastro + Hoffalt +Magnenet + Meyzindi + Renaud + Bertaud + Bézard + Bodet + Cozette + Dominiak + Mitilian + Revillion + Ibot + Gaillard, remp. Gallus, Chailloux

11 - Les sept danses grecques (extrait)
Hilaire

12 - Petite mort
A. Dupont + Legris

13 - Salomé (final)
P. Dupond

14 - Le lac des cygnes (adage)
4 grands cygnes : Aubin + Hallé + Quernet + Laffon, remp. Cordellier + Legassy +Mallem + Villagrassa
4 petits cygnes : Doisneau + Marache + Muret ou Cardinale + Ould-Braham, remp. Cardinale + Froustey + Delfino + Mathis
24 cygnes : Cordellier + Gilbert + Cardinale + Froustey + Grinsztajn + Legassy + Mallem + Villagrassa + Dayanova + Delfino + Dilhac +Fuji + Gestin + Giezendanner + Hecquet + Maison + J. Martel + Mathis + Palacio + Parcen + Robert +Rivière + Vandard + Verdusen, remp. Lévy + Siliberto + Mateci + Pagliero

15 - Sylvia (pas de deux, Balanchine)
Letestu + Martinez

16 - pas de dieux (pas de trois)
Abbagnato + Paquette + Romoli

17 - Défilé
Tout le monde

[haydn]

Pour Shylock, les deux loges "impériales" ne sont jamais ouvertes à la location. La loge de l'Empereur, côté Jardin, est réservée au Président de la République ou à ses invités. Elle peut être réquisitionnée à tout moment. Donc si vous voulez vous y monter, parlez-en à votre ami Jacques...

Petite anecdote : F. Mitterrand était venu assister à une représentation à l'opéra (ça devait être l'une des seules, car la musique classique et le ballet, ce n'était pas trop son truc), et lorsqu'il est entré dans sa loge, y a trouvé... un clochard, paisiblement endormi! Ca a du valoir quelques ennuis aux responsables de la sécurité élyséenne...

[Pierre]

Bon, c'est un peu hors sujet (par rapport à Claude Bessy), mais ce matin à TéléMatin sur France 2 vers 6h40... il y a eu un petit reportage sur l'avancement de la restauration du Grand Foyer.

Les images qui ont été montrées donnent un aperçu de ce que nous allons découvrir... à partir du mois de mai disait le reportage , donc si on en croit la journaliste, c'est râté pour la soirée Claude Bessy !

Par contre, le choc visuel en mai va être immense et au diable les grincheux et les snobinards prompts à villipender les artistes du Second Empire et de la IIIème République. Ce qui a été montré ce matin est superbe de grâce, de couleurs, de joie et de fête.

[haydn]

Selon certaines indiscrétions - à vérifier -, Mathilde Froustey devrait remplacer Laetitia Pujol, blessée, dans le pas de deux de la Fille mal gardée.

[haydn]

Pour les fans, c'est la Sainte-Mathilde en ce dimanche... ce doit-être le cadeau!