Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
|
Posté le: Ven Mar 19, 2010 10:04 pm Sujet du message: |
|
|
je me répète mais je ne pense pas qu'Angelin Preljocaj revendique la filiation avec le roman d'Hesse. Si c'était le cas, je pense que le nom du romancier figurerait au moins quelque part sur les crédits. D'ailleurs, dans l'interview qu'il donne à Danser n°296 p. 34, il le dit clairement.
Dans ces conditions, pourquoi faire encore référence à ce roman? Avant de le savoir, je l'ai lu cet hiver, c'est l'histoire de Siddharta comme l'est le ballet d'Angelin Preljocaj.
Je trouve que la technique du prisme utilisée par Angelin Preljocaj pour évoquer la vie de Siddharta est très bien adaptée, après je n'ai pas fait les recherches d'Eric Reinhardt et n'ai aucune passion pour le sujet qui me donneraient des outils pour contester la réalité de la transposition de la vie de Siddharta.
|
|
Revenir en haut |
|
fée dragée
Inscrit le: 06 Juin 2007 Messages: 141
|
Posté le: Ven Mar 19, 2010 10:20 pm Sujet du message: |
|
|
Je n'ai pas lu Danser...
mais je serais étonnée que la source littéraire soit absolument à rejeter... La similitude des titres me le fait dire en premier et sans doute tout bêtement...
Sophia, la première, sur ce forum, expliquait l'inspiration trouvée chez Hesse, il en fut question encore au fil de la discussion... Maintenant, les choses rapportées ici ou là avant la création étaient-elles vérifiées...
je ne prétends pas avoir raison dans ma tentative de rapprocher lettres et mouvements...
|
|
Revenir en haut |
|
maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
|
Posté le: Ven Mar 19, 2010 10:26 pm Sujet du message: |
|
|
moi aussi je trouve cela intéressant quand c'est revendiqué par le chorégraphe comme pour La Dame aux camélias par exemple où l'on pouvait retrouver des gestes et des regards décrits dans le roman dans la chorégraphie. Mais là, à partir du moment où l'auteur dit clairement que c'est autre chose, cela perd de son sens. Bien sûr, on peut toujours faire la comparaison "roman de Hesse"/"ballet de Preljocaj", mais bon... c'est pour moi, une autre narration de la vie de Siddharta.
Dans le programme, il y a le livret écrit par Eric Reinhardt et même là, Angelin Preljocaj a dit qu'il s'en était inspiré librement. Il avait même l'air surpris qu'il soit dans le programme.
|
|
Revenir en haut |
|
petitflo
Inscrit le: 30 Sep 2009 Messages: 33
|
Posté le: Sam Mar 20, 2010 3:50 am Sujet du message: |
|
|
haydn a écrit: |
La chose avait été envisagée mais je n'ai pas l'impression que cela se soit concrétisé. Si quelqu'un en sait plus... |
Il y a une captation et retransmission live prévue sur la chaîne payante Mezzo, le 9 avril :
http://www.mezzo.tv/programme.php?day=09&mois=4&annee=2010&_pro=6988
La distribution, ce soir là, sera :
SIDDHARTA : Nicolas Le Riche
L'EVEIL : Aurélie Dupont
LE ROI : Wilfried Romoli
SUJATA : Muriel Zusperreguy
YASODHARA : Alice Renavand
ANANDA : Stéphane Bullion
LES TENTATRICES : Séverine Westermann, Christelle Granier
|
|
Revenir en haut |
|
LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
Posté le: Dim Mar 21, 2010 12:26 pm Sujet du message: |
|
|
Luke Jennings a pris l'Eurostar pour assister à la première de Siddharta. Compte-rendu assez nuancé dans l'Observer:
Siddharta, par Luke Jennings (21/03/10)
Citation: |
Those familiar with Swan Lake will note the many thematic echoes, and in its presentation of women as either agents of redemption or damnation – either white swans or black – this is as much a 19th as a 21st-century ballet. Preljocaj's choreography, however, has a wholly contemporary focus. His ensemble passages are unremarkable, and a cosmic disorder scene in which the forces of darkness wear black motorcycle helmets is just straight silly, but his duets for Le Riche and Dupont are mesmerisingly beautiful, as is the display of whirling, anguished athleticism in which Le Riche and Bullion express their morning-after remorse. Preljocaj's own long-term quest has been to harness the earthly, physical nature of dance to its metaphysical possibilities, and in these and similar passages he succeeds magisterially.
[...]
Siddharta is not a perfect ballet but it does contain perfect moments, and these make its occasional longueurs seem, well, illusory. Above all, it has the unquestioning confidence in the new that is such an uplifting characteristic of Parisian ballet, and there are standing ovations for Preljocaj and his collaborators before the audience streams out into the warm night air. |
|
|
Revenir en haut |
|
maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
|
Posté le: Dim Mar 21, 2010 12:55 pm Sujet du message: |
|
|
petitflo a écrit: |
Il y a une captation et retransmission live prévue sur la chaîne payante Mezzo, le 9 avril :
http://www.mezzo.tv/programme.php?day=09&mois=4&annee=2010&_pro=6988
La distribution, ce soir là, sera :
SIDDHARTA : Nicolas Le Riche
L'EVEIL : Aurélie Dupont
LE ROI : Wilfried Romoli
SUJATA : Muriel Zusperreguy
YASODHARA : Alice Renavand
ANANDA : Stéphane Bullion
LES TENTATRICES : Séverine Westermann, Christelle Granier |
merci, en fait c'est écrit sur la feuille de distribution avec tellement de détails que je ne l'avais pas vu!!! Réalisation Denis Caïozzi et diffusion ultérieure sur France Télévisions qui participe à la production.
|
|
Revenir en haut |
|
serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
|
Posté le: Dim Mar 21, 2010 4:11 pm Sujet du message: |
|
|
Assez d'accord avec l'Observer au sujet des casques de moto !!!
Ca plombe un peu la chorégraphie et cela pourrait être une bonne idée de les passer un de ces jours aux oubliettes...
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
Posté le: Dim Mar 21, 2010 6:15 pm Sujet du message: |
|
|
Je n'ai pas l'intention de commenter les critiques, qui sont bien libres d'écrire ce qu'ils veulent, mais je peine toutefois à comprendre l'emploi de l'épithète "néo-classique" par Rosita Boisseau dans le titre de son article. Certes, le terme est un peu (terriblement) fourre-tout, certes, il est une manière de suggérer tout le mal que peut penser la journaliste du Monde du ballet de Preljocaj, mais enfin, celui-ci ne me paraît guère relever sérieusement d'une esthétique "néo-classique", ou sinon alors, et de manière très ponctuelle et superficielle, par ses références détournées à un certain nombre de ballets du répertoire classique (l'entrée de Nikiya dans La Bayadère, le Brahmane dans le même ballet, les Willis dans Giselle, la machinerie de la Sylphide...). Dans ce Siddharta, créé pour le Ballet de l'Opéra de Paris, il me semble que l'on retrouve autant le style hyper-esthétisant propre aux précédents ballets de Preljocaj que son écriture chorégraphique habituelle, aisément identifiable (mais pas franchement "néo-classique"), poussée d'ailleurs parfois jusqu'à la caricature (des enchaînements de pas qu'on peut compléter soi-même, tels une mélodie de Minkus) ou à l'auto-parodie (scène du baiser du Parc reprise dans l'un des derniers tableaux). Cette relative absence de surprise n'est d'ailleurs pas dans mon esprit un défaut en soi, même s'il est probable que d'autres lui reprocheront de ne guère se renouveler...
Visuellement, je trouve aussi que "le pire" alterne avec "le meilleur". D'un côté, il y a cette pompe, cette grandiloquence des moyens scénographiques (parce qu'il faut bien remplir la scène de Bastille...) - à commencer par le tableau-pensum sur fond de châssis de camion descendu des cieux - destinée à en mettre plein les yeux au spectateur (comme la musique, pas si mal du reste, en met plein les oreilles...), au détriment de la finesse de l'écriture chorégraphique, de l'autre, il y a vraiment de très belles scènes, comme celle où Siddharta tente, dans un clin d'oeil très romantique, d'approcher l'Idéal - pardon l'Eveil...-, retenu dans les airs par des cordes venant des cintres, à la manière d'une Sylphide. Les effets de fumée suspendue dans les cieux, associés au travail raffiné autour des éclairages (qui peut parfois rappeler celui du Parc), sont une réussite indéniable, même s'il devient assez difficile de les percevoir du deuxième balcon. Pour autant, je ne peux pas dire que ce ballet me touche ou m'émeuve, à aucun moment, mais ça c'est une autre question, assez secondaire... La lenteur de l'ensemble, oui, elle se justifie par le sujet, et il faut reconnaître que les changements de rythme sont très bien pensés et mis en scène, mais il n'empêche que les tableaux m'ont semblé tous pécher par excès de démonstration et de bavardage. Je n'ai pas de train à prendre, mais franchement, les 1h40 pourraient bien être ramenées à une durée plus modeste... J'ai revu récemment le très bel Annonciation de 1995, aux intentions déjà mystiques, et c'est vrai, on peut trouver que Siddharta, c'est un peu "chic et choc" à côté de cette économie de moyens...
Enfin, une remarque sur le fond. Je connais très mal (voire pas du tout) le bouddhisme, sinon par des voyages au Japon (qui n'est d'ailleurs pas à proprement parler un pays bouddhiste), mais j'ai quand même trouvé cette version de la vie de Siddharta passablement christianisée, et ce, bien au-delà des références constantes aux concupiscences (l'argent, la chair) qui ont aussi leur place dans une évocation du Bouddha. Le ballet représente en effet la lutte du Bien et du Mal par le biais d'une symbolique très occidentale, d'une part, les voiles blancs portés par des créatures aériennes, d'autre part, les casques noirs des motards futuristes (un clin d'oeil à Bilal?)... Tout cette imagerie familière, de même que la vision dualiste qui l'imprègne, ne me semblent pas très bouddhiques... Ne parlons même pas de la dernière image du ballet, qui nous montre une espèce de Sainte Famille des bords du Gange, avec Romoli en figure abrahamique. Peut-être par référence à la récupération de Hermann Hesse par les baba-cools californiens dans les années 60, Preljocaj a-t-il sciemment parfumé son ballet sur le Bouddha aux essences de patchouli à la Jésus-Christ Superstar...
Dernière édition par sophia le Dim Mar 21, 2010 7:11 pm; édité 2 fois |
|
Revenir en haut |
|
LucyOnTheMoon
Inscrit le: 18 Nov 2008 Messages: 984
|
Posté le: Dim Mar 21, 2010 6:29 pm Sujet du message: |
|
|
sophia a écrit: |
même s'il devient assez difficile de les percevoir du deuxième balcon. Pour autant, je ne peux pas dire que ce ballet me touche ou m'émeuve, à aucun moment, mais ça c'est une autre question, assez secondaire... |
Secondaire, l'émotion que procure ou non un ballet ? je me demande alors ce que vous considéreriez comme "essentiel" Plus sérieusement, je pense que le "deuxième balcon" explique peut-être en partie l'absence d'émotion ressentie. De loin, effectivement, on voit bien le camion, la maison et les fumigènes, mais j'imagine qu'on ne perçoit pas grand chose de l'interprétation - et dans ce ballet ce n'est pas le camion qui est le plus à même d'insuffler une émotion quelconque. Personnellement, je suis convaincue qu'une place debout en fond de parterre vaudrait mieux pour la visibilité que le 2e balcon, d'autant que si le ballet ne fait pas le plein, vous serez certainement replacée sur un vrai siège assez facilement...
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
|
Revenir en haut |
|
kreul
Inscrit le: 22 Avr 2006 Messages: 288
|
Posté le: Dim Mar 21, 2010 8:36 pm Sujet du message: |
|
|
sophia a écrit: |
(...) J'ai revu récemment le très bel Annonciation de 1995, aux intentions déjà mystiques, et c'est vrai, on peut trouver que Siddharta, c'est un peu "chic et choc" à côté de cette économie de moyens...(...) |
N'est ce pas là le "problème" de Preljocaj ? 1995 a été incontestablement un "tournant" dans sa carrière de chorégraphe... invité à chorégraphier "un full ballet", Le Parc, pour le ballet de l'opéra de Paris... Mais également pour sa compagnie, c'est le début de son écriture que j'appelle (de façon provocatrice) "une écriture chorégraphique pour la photo". Vous feuilletez un livre de photographies dédié à ses ballets : c'est esthétiquement très beau... sur scène, vous avez une succession de scènettes aseptisées, froides.
Mais qu'est devenu le chorégraphe de "Noces", de "Liqueur de chair", du "spectre de la rose" ... ??? dommage que sa réécriture des ballets russes, ô combien intéressante, soit étrangement passée aux oubliettes en ces temps commémoratifs...
Son travail avec le ballet de l'ONP ne m'émeut pas, à l'exception d'Annonciation. Blasé de Preljocaj ? possible...
|
|
Revenir en haut |
|
maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
|
Posté le: Dim Mar 21, 2010 8:48 pm Sujet du message: |
|
|
J'ai trouvé aussi personnellement que l'expression néoclassique était mal venue, voire mal employée. Mais peut-être n'ai-je jamais compris ce que c'était le néo-classique? En tout cas, le ballet d'Angelin Preljocaj est simplement ce que j'appelle du contemporain, et dans mon esprit, ce n'est pas la même chose. D'un autre côté, ce n'est pas innocent qu'elle ait utilisé ce mot...
Pour moi non plus l'émotion n'a rien à voir avec la qualité. Il y a de grandes oeuvres qui suscitent une émotion d'autres non. L'appréciation d'une oeuvre se fait de différentes manières. Et d'ailleurs, on peut être ému par des trucs nuls par exemple ce qui fondent dans un sentimentalisme dont on ne peut se dépêtrer dans le moment mais dont on peut très bien se désolidariser intellectuellement.
J'espère de mon côté que la captation ne va pas empêcher que le chorégraphe retravaille son oeuvre car, oui, c'est dans l'air du temps et hyper esthétisant (moi j'aime ça) mais un fil de l'histoire plus musclé et plus succinct servirait sans doute mieux un Siddharta que même le charisme de Nicolas Le Riche n'a pas su vraiment détacher, et encore moins Jérémie Bélingard hier soir, encore plus écrasé par la profusion d'événements satellites et pour moi, ce n'est pas un effet de mise en scène gigantesque ou d'ambiance sombre. D'ailleurs, on s'est bien répandu sur cet essieu mais le reste du temps, il n'y a pas vraiment de décors monumentaux sauf la maison dorée mais qui a l'effet inverse puisqu'elle surplombe les danseurs de les rendre tout petits alors que l’essieu les magnifie (une symbolique?)
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
Posté le: Lun Mar 22, 2010 8:49 am Sujet du message: |
|
|
Philippe Noisette dans Les Echos:
Dans les pas de Bouddha, par Philippe Noisette (22/03/10)
Citation: |
Force pourtant est de constater qu'Angelin Preljocaj a parfois du mal à retrouver son énergie : les ensembles se cherchent avec des interprètes hésitants, les bonnes idées, comme ces garçons en scène avec des bâtons qu'ils chevauchent, manquent de rythme. Mais pour un duo, telle cette parade entre Le Riche et Alice Renavand, Yassodhara l'épouse de Siddharta, on est prêt à beaucoup pardonner. La figure du double, jumeaux ou père/fils, est constante. Une paire de vestes que l'on se passe par-dessus tête entre Siddharta et Ananda (Stéphane Bullion) devient prétexte à un jeu de bras entremêlés. Quant à Aurélie Dupont, L'Eveil, rôle mince mais essentiel, elle traverse ce spectacle avec une grâce inouïe. Y compris lorsqu'elle s'envole dans les airs !
Le travail des lumières de Dominique Bruguière met particulièrement en valeur les trouvailles scéniques de Claude Lévêque : des lingots d'or taille XXL - siglés Opéra de Paris ! -, une forêt de vis façon totem ou le « squelette » d'un camion grandeur nature tombé des cintres de la salle. Cela pourrait être un gadget arty de plus, mais sur le plateau du vaisseau Bastille, l'effet est saisissant : ainsicet or, n'est-ce pas le monde matériel que Siddharta rejette ? Dommage que les costumes (Olivier Bériot) soient aussi passe-partout. Nicolas Le Riche se glisse dans ce rôle avec un vrai plaisir, démontrant qu'il est sans doute le meilleur danseur de sa génération. Il a trouvé sa voie à sa façon, un accomplissement qui n'est que mouvement. |
|
|
Revenir en haut |
|
sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22166
|
Posté le: Lun Mar 22, 2010 1:04 pm Sujet du message: |
|
|
Ariane Bavelier dans Le Figaro:
Preljocaj hypnotisé par Siddharta, par Ariane Bavelier (22/03/10)
Citation: |
Quatrième création d'Angelin Preljocaj pour le Ballet de l'Opéra de Paris, «Siddharta »mise sur la beauté plus que sur la surprise.
C'est beau mais c'est lisse. Comme si Angelin Preljocaj avait écrit sa pièce à cette distance du monde que recherche le bouddhisme et qui en gomme toutes les aspérités. S'ennuie-t-on ? Pas vraiment. Est-on pris ? Parfois, tant certaines images épousent les canons de la beauté idéale : un lever de soleil de début du monde, des déhanchements modelés sur la statuaire indienne, des bras qui se superposent comme dans les représentations de Shiva, l'apparition de l'Éveil surgi des entrailles d'un temple… Pour composer ce Siddharta, Angelin Preljocaj s'est souvenu de ses émois indiens et de son voyage d'une année dans la péninsule en 2002. Il en a retenu la paix et le temps suspendu, mais oublié l'esthétique du choc. |
|
|
Revenir en haut |
|
|