Soirée Preljocaj

[haydn]

Je ne crois pas que les danseurs de l'Opéra de Paris soient des "fonctionnaires de la danse" ; peut-être que dans cette mini-interview, la journaliste du Figaro les a aussi un peu "poussées au crime" (c'est de circonstance avec Médée), et je suis sur que pour sa prise de rôle, Marie-Agnès Gillot apportera beaucoup à la Belle au bois dormant. D'ailleurs, ne nous sommes-nous pas tous précipités sur les places pour les soirs où elle dansera cet ouvrage?

[elise]

Réponse à Haydn

Bonsoir,

Concernant la matinée du 7 novembre , il est possible d'aller relire le commentaire que j'ai pû en faire afin d'éviter de me faire un " procès d'intention " , c'est inélégant

Pourquoi m'attribuer ( car j'ai supposé que je faisais partie des participants au forum que vous ne vouliez pas parlé en direct)) , l'idée que " certains danseurs
...." et surtout pourquoi ces détours pour dire les choses si vous les pensez , même en tant que modératort cela doit être possible ?

La simplicité c'est pas mal non plus


Pour ne pas les gêner , je n'ai pas cité Profeseurs du Ballet et danseurs d e la Compagnie qui ne validaient pas cette programmation ce jour là.

Je ne parlais pas des Danseurs qui eux étaient distribués dans la Ballet masculin
A ce propos , je confirme si besoin était que Phovorin et Isort m'avaient semblé très heureux au Salut

Je retiens de tout cela que cette programmation vous tient à coeur et dès que le coeur s'en mêle !

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elise

[sophia]

Vous faites des leçons de morale aux gens, mais j'aimerais d'abord comprendre le sens de votre post. La première élégance, c'est peut-être de s'exprimer clairement, non?

[haydn]

Elise, je ne vois pas qui vous fait de procès d'intention. Je crois que comme vous, j'ai apprécié Le songe de Médée, et je l'ai amplement souligné. Pour MC 14/22, je ne pense pas qu'on puisse dire que l'ouvrage n'a "pas sa place au Palais Garnier". Il faut bien tenter d'élargir le répertoire, simplement, je trouve que c'est une oeuvre beaucoup moins significative que Le songe de Médée, et qui ne me semble pas à même de s'imposer durablement au répertoire.

Pour Sophia, il est vrai que le post d'Elise est assez sibyllin, et j'ai eu quelque difficulté a comprendre ce dont il s'agissait vraiment, mais il n'y a pas lieu de s'en formaliser outre mesure. Restons courtois et souriants

[Pierre]

Deux pleines pages dans PARIS MATCH avec plein de photos et d'échanges sympathiques...

Numéro du 11 novembre.

[sophia]

Mais deux pleines pages sur quoi

[haydn]

L'article est une interview à cinq, entre Angelin Preljocaj, Wilfried Romoli, Laurent Hilaire, Agnès Letestu et Eleonora Abbagnato. Il y a en plus un petit encadré consacté à Brigitte Lefèvre.

Contrairement à ce que l'on pourrait craindre d'un magazine genre Paris-Match, le style de l'article n'est pas du tout "people" et c'est même plutôt intéressant.

Pour Wilfried Romoli, Angelin Preljocaj

[sophia]

Le samedi 27 novembre à 22h40 sur ARTE: "Carte blanche à Angelin Preljocaj" dans le cadre de "Danse Celebration 2"

Lien avec ARTE

[elise]

Bonsoir,

merci de nous avoir signalé ces 2 pages de Paris Match ,

Pour ceux qui n'ont pas le magazine , il est tout de même
" dommage " que M-A GILLOT , Etoile qui a crée le rôle , ne soit pas sur la photo qui réunit W ROMOLI, L HILAIRE, Melles ABBAGNATO et LESTESTU
Melle RENAVAND est asbente également

C'est franchement ridicule de ne pas avoir attendu qu'elles soient disponibles pour se joindre au groupe

Sophia , j'espère que vous parvenez à comprendre ce que j'ai voulu dire

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elise

[haydn]

Marie-Agnès Gillot a été très présente dans la presse ces temps-ci également, je ne pense pas qu'elle prenne ombrage de la chose! Pour Alice Renavand, c'est un peu dommage, car elle n'est pas encore très connue du grand public. Mais il est vrai aussi que c'est une grande chance pour elle qu'on lui ait confié le rôle de Créüse, qui devrait normalement échoir à une première danseuse. Alors, tant pis pour les honneurs de Paris-Match!

[Azulynn]

On a beaucoup parlé de la violence du Songe de Médée, mais qu'en est-il au final de la prestation d'Alice Renavand ? Il est toujours intéressant de voir le potentiel de membres du corps de ballet dans des rôles de solistes...!

[haydn]

Je ne l'ai pas encore vue, m'étant trouvé éloigné de Paris lors de ses premières prestations. Je n'en ai entendu que du bien en tout cas, et je vous en parlerai dès que j'aurai assisté au spectacle, promis. Maintenant, si d'autres personnes l'ont vue, leurs avis sont naturellement bienvenus.

Question violence, le rôle de Créuse est tout de même différent de celui de Médée, c'est une séductrice, et non une écorchée vive prise de folie meurtrière.

[Pierre]

Croisé par hasard jeudi soir, dans un restaurant de la capitale, un jeune et beau couple avec le livret du spectacle sous la bras. "Alors, cela vous a plu ?"

Lui allemand, elle américaine, parlant parfaitement le français, sont venus spécialement d'Aix la Chapelle pour Preljocaj, reviennent pour la Belle et seront de retour pour Brown.

Ce qui peut conduire à plusieurs réflexions matinales et embrumées :

1- Le nécessaire équilibre financier et la bonne gestion d'une institution culturelle comme l'ONP doit se mésurer aussi à un niveau global du bénéfice retiré par la chaîne logistique complète (hôtellerie, commerce...)

2- A l'heure de l'Europe, des voyages saut de puces, une programmation se conçoit pour un public multi-formes, en tirant le tout par le haut.

Bref, tout ceci est plutôt réjouissant.

[Pierre]

Seules quelques places à 63 euros sont à vendre pour la dernière et seront à coup sûr ou "coût" sûr, toute vendues.

La préposée au guichet me disait tout à l'heure que la fréquentation connaît maintenant un certain regain grace au bouche-à-oreille et non à Paris-Match qui selon elle "arrive après la bataille, 2 semaines trop tard" !

A noter que cet après-midi, la salle était de nouveau bien pleine (pas comble, ni archi-comble ), sauf en première catégorie mais là, je pense que la politique tarifaire de Gérard Mortier montre ses limites. "Les détenteurs d'un billet de de visite du Palais Garnier peuvent bénéficier d'une réduction de 20% sur le spectacle dans les premières catégories" proclame une petite affichette à l'entrée du guichet... C'est un peu minable (on a un T shirt aussi ?) et il aurait mieux fallu faire des places moins chères pour remplir la salle d'un public conquis, mais qui a du mal à boucler ses fins de mois.

En tous les cas, MAG a été encore merveilleuse à l'instant et ce sera avec bonheur que je verrai la deuxième distribution.

[haydn]

J'ai enfin pu aller voir la seconde distribution ce samedi 13 novembre au soir. Eh bien, cela en vaut vraiment la peine.

Agnès Letestu m'a semblé un peu trop distante dans la première partie du Songe de Médée, hésitant à s'impliquer autant dans le rôle que ne l'avait fait Marie-Agnès Gillot. Avec le tempérament d'actrice qu'on lui connait, on pouvait s'attendre à ce qu'Agnès Letestu incarne une Médée emportée et cruelle ; il n'en a rien été, du moins au début. Curieusement, c'est un petit incident qui l'a vraiment "libérée". Sa robe, qu'elle doit quitter en cours de spectacle, s'est accrochée de manière inopinée, et la danseuse, ne parvenant pas à s'en défaire, a fini par la tirer rageusement. En colère pour de bon, Mlle Letestu nous a gratifié d'une scène finale d'anthologie, traduisant la folie meurtrière de l'héroïne avec une terrifiante intensité.

L'autre grand moment de cette représentation fut le pas-de-deux (si l'on peut se permettre cette appellation un peu anachronique) de Jason et Créüse, interprété par Laurent Hilaire et Alice Renavand. Inutile de gloser sur les qualités de M. Hilaire, que tout le monde connait. En revanche, il convient de s'attarder sur la prestation éblouissante d'Alice Renavand, qui a montré des qualités qu'on n'attendrait pas d'une danseuse qui occupe, dans la hiérarchie du corps de ballet, le rang de "simple" quadrille. Sa Créüse fut enflammée, perverse, séductrice mais jamais vulgaire, et irréprochable sur le plan technique. De plus, de par sa danse et son physique, Mlle Renavand s'accordait remarquablement bien avec son partenaire, prouvant qu'une jeune artiste motivée peut tenir la dragée haute à des ballerines autrement plus expérimentées. Je ne peux que vous encourager à aller voir Alice Renavand, pour ceux qui ne la connaitraient pas, ce sera l'occasion d'une découverte exaltante.


Me trouvant cette fois-ci placé beaucoup plus près de la scène, j'ai pu apprécier MC 14 / 22 de manière très différente. Lorsqu'on ne se trouve séparé des danseurs que par quelques mètres, on saisit beaucoup mieux les subtilité de cette chorégraphie, qui sans être un chef d'oeuvre, recèle tout de même de nombreux passages intéressants. La gestuelle est travaillée en profondeur, et tous les danseurs avec lesquels j'ai eu l'occasion de discuter ont beaucoup apprécié l'ouvrage. Techniquement, ce qui est exigé des interprètes est énorme, et les risques physiques sont réels. Dans la scène dite des "Ostéopathes", on peut très vite prendre un mauvais coup (gare aux nez cassés par un dégagé intempestif!) et on doit se fier aveuglément au professionnalisme de ses partenaires. Idem - et a fortiori - dans la spectaculaire scène finale, où les danseurs se jettent un à un dans le vide, pour être réceptionnés par leurs camarades qui tendent les bras en guise de filet... Il est possible que cette nécessité d'afficher une confiance absolue en son prochain - la moindre défaillance risquant de se solder par un accident sérieux - ait contribué à souder et à stimuler les interprètes. Parmi ces derniers, signalons à nouveau l'excellent Simon Vallastro (qui, coup du sort, à lâché - mais promptement rattrapé - son rouleau de bande collante dans la scène de la "crucifixion" - ou du bondage, c'est comme on voudra -, incident qu'il redoutait depuis le début des représentations), ainsi que MM. Jean-Christophe Guerri et Stéphane Phavorin.

La salle, fort bien remplie, a, contrairement à ce qu'on avait pu constater les soirs précédents, chaleureusement applaudi MC 14 / 22, alors que le Songe de Médée, qui avait jusqu'à présent eu la faveur du public, a du se contenter d'un accueil poli.