Concours de promotion 2009 Opéra de Paris

[sophia]

Résultats - Concours Dames

Sont promues:

Première danseuse:
Ludmila Pagliero

Sujets:
Amandine Albisson
Héloïse Bourdon
Séverine Westermann

Coryphées:
Laure-Adélaïde Boucaud
Aubane Philbert
Valentine Colasante

[Kate]

Ludmila Pagliero... Sans commentaires...

[haydn]

Résultats complets sans valeur officielle :


Quadrilles

1. Boucaud, Laure-Adélaïde : promue

2. Philbert, Aubane : promue

3. Colasante, Valentine : promue

4. Baulac, Léonore

5. Dilhac, Leila

6. Gandolfi, Claire



Coryphées

1. Albisson, Amandine : promue

2. Bourdon, Héloïse : promue

3. Westermann, Séverine : promue

4. Lévy, Laurène

5. Guérineau, Eléonore

6. Clément, Lucie



Sujets

1. Pagliero, Ludmila : promue

2. Renavand, Alice

3. Froustey, Mathilde

4. Dayanova, Sarah Kora

5. Granier, Christelle

6. Giezendanner, Charline

[nabucco]

[haydn]

Comme chaque année, le concours fait des heureux et des malheureux aussi bien chez les candidats que chez leurs partisans respectifs. Je comprends que les réactions puissent être passionnées, mais n'oubliez pas que sur un forum, vous vous exprimez par écrit, et que ce ne sont pas des propos "informels" d'après spectacle. Tact et mesure s'imposent dans les commentaires.


En attendant, félicitations aux nouvelles promues, et une pensée émue pour celles que le sort n'a pas favorisées cette année.

[Marie-Charlotte]

J'ai vu Melle Pagliero en début de saison dans le pas de deux des Vendangeurs.

Et comme Nabucco, je m'abstiens de tout commentaire

En revanche, félicitations cordiales à Amandine Albisson et Aubane Philbert. Je n'oublie pas les autres, mais je connais surtout ces deux danseuses.

[dusuau]

j'ai passé une sale journée...
J'ai l'impression d'être Dimanche Soir, c'est atroce.

_________________
"Quand un cachalot vient de tribord, il est prioritaire. Quand il vient de bâbord aussi. "

[Marie-Charlotte]

[dusuau]

Yes, j'ai bien eu une place. Mais le résultat est très loin de ce que j'avais espéré, voir même le pire que je pouvais imaginer.

_________________
"Quand un cachalot vient de tribord, il est prioritaire. Quand il vient de bâbord aussi. "

[Marie-Charlotte]

[Alma]

Un scandale que ce ne soit pas Mathilde Froustey qui ai été promue !
Elle a dansé sublimement aujourd'hui alors qu'elle était blessée il y a peu.
Elle est castée depuis qu'elle est quadrille pour des rôles d'étoiles [édité par la modération]

A l'époque de Nourev, elle aurait été étoile depuis 2 ou 3 ans !

[haydn]

Bienvenue Alma.

Désolé d'intervenir de la sorte, mais j'insiste : tact et modération dans les réactions. Toutes les danseuses qui se sont produites lors de ce concours ont travaillé dur pour le préparer et donner le meilleur d'elle-même. Il est normal que nous ayons chacun nos préférences, et qu'en fonction de ces préférences, nous puissions être satisfaits ou déçus, mais le travail de toutes les candidates doit être respecté.

[sophia]

Quelques mots rapides sur cette journée:

Le classement des quadrilles me semble cohérent au regard du concours. Aucune danseuse n'a vraiment dominé, mais ce sont, grosso modo, les noms que j'aurais retenus. J'ai particulièrement apprécié Laure-Adélaïde Boucaud, qui a fait un choix original et bien assumé avec la variation de Polymnie, extraite de l'Apollon de Balanchine, et Valentine Colasante, très musicale et précise dans ses deux variations. Je me réjouis du reste de la promotion (bien tardive) d'Aubane Philbert, malgré un concours en demi-teinte. Plus globalement, on remarquait beaucoup de candidates encore très jeunes, à tous égards, offrant sans doute des qualités intéressantes (j'ai bien aimé Lydie Vareilhes notamment, ainsi que Claire Gandolfi), mais dont la personnalité ne s'exprime pas encore pleinement.

Les résultats du concours des coryphées me laissent en revanche pour le moins insatisfaite et sceptique, la formule pour rester diplomate... Aujourd'hui, il y a une danseuse, une seule, qui a largement dansé au niveau d'une étoile dans ses deux variations, toutes classes confondues, et c'est Eléonore Guérineau. Il n'y a rien à dire de plus. Tout ce qu'elle offre va bien au-delà de la seule technique, déjà hallucinante (pensez, la variation de Clara dans le Casse-Noisette de Noureev, le "truc" tordu et pratiquement indansable dans lequel des bien mieux gradées qu'elle n'ont pas toujours su briller comme on l'aurait attendu...), et à respecter infiniment. Dans sa danse, il y a, outre un travail exemplaire de précision du bas de jambe, des bras, des mains, des regards, un raffinement de tous les détails, et puis un sens de l'attaque, un éclat, un sourire, un amour de la scène absolument captivant... On l'a écrit mille fois, mais il faut peut-être le redire une mille-et-unième, et cette malheureuse cinquième place (autant ne pas la classer du tout) ne changera rien à ce fait.
A part ça, j'ai bien aimé Fanny Gorse, qu'on n'a pas jugé bon de classer. Elle n'a peut-être pas une personnalité scénique extraordinaire, indiscutable, mais ce qu'elle avait à faire m'a semblé fait avec beaucoup d'intelligence et de style. Héloïse Bourdon est également une personnalité à suivre: elle est radieuse, affutée, peut-être encore un peu jeune pour se retrouver (déjà) sujet, mais eu égard à son niveau et au nombre de postes, sa promotion paraît méritée. Celle d'Amandine Albisson était en quelque sorte écrite d'avance, personnellement, je préfère des danseuses plus nuancées, moins "physiques". Quant à la promotion de Séverine Westermann, elle m'échappe absolument.

La tension était à vrai dire palpable durant le concours des sujets, objet de tous les regards et de toutes les rumeurs. Un seul poste, un maximum de pression et des candidates qui, dans l'ensemble, ont eu du mal à se libérer... J'avoue qu'à mes yeux la plus belle performance, la plus artistique en tout cas, de très loin, est venue d'Alice Renavand, tant sur le Robbins, qui convient bien à son style, que sur la variation de Marie dans Clavigo qui m'a fait venir les larmes aux yeux, ce qui ne m'arrive pas outre-mesure à l'Opéra... Sarah Kora Dayanova a réussi un beau concours elle aussi: la variation d'Etudes était exécutée à la perfection, c'est vrai, maintenant son choix était à mon sens par trop exclusivement technique pour le grade de première danseuse. Bien sûr, je pense, comme la plupart des gens de bonne foi, que Mathilde Froustey aurait dû être promue, elle est de la race (rare par ces temps-ci) des étoiles, comme Guérineau, et depuis longtemps, et bien sûr, ça ne plaît pas à tout le monde. Son concours était marqué par la tension et une certaine nervosité, mais quoi! c'est une bête de scène, pas une bête à concours (même si elle a remporté Varna jadis), et à vrai dire, on a vu des danseurs promus sur des performances autrement plus faibles!... Qu'ajouter de plus en effet?

[haydn]

Quelques mots sur ce concours des dames 2009 :

Le niveau de la classe des Quadrilles était globalement bon, et il y a eu peu de contre-performances à déplorer. Ceci est d’autant plus remarquable que la variation imposée (le Grand pas classique) était d’une redoutable difficulté. La première place de Laure-Adélaïde Boucaud paraît amplement méritée, au vu notamment de son excellente performance dans la variation de Polymnie (Apollon, Balanchine), qui était son choix libre. Elle y a fait montre d’une belle maîtrise technique, et surtout, d’une réelle maturité artistique.

Valentine Colasante (3ème) a aussi réussi une belle prestation en incarnant une Esmeralda (Notre-Dame de Paris, Roland Petit) pleine d’abattage. La chance a par ailleurs enfin souri à Aubane Philbert, qui avait de nouveau fait un choix assez difficile et nous a offert une variation de Juliette (scène dite du Bal, Roméo et Juilette, Nouréev) extrêmement tendue.

Parmi les autres candidates marquantes, Léonore Baulac, qui a mis à son actif une Cigarette (Suite en blanc, Lifar) très stylée et soignée sur le plan technique, ainsi que Claire Gandolfi dont la variation de Giselle eût été digne d’une vraie représentation.

Chez les Coryphées, mes préférences toutes personnelles et subjectives vont à Eleonore Guérineau, formidable – en dépit de quelques écarts en fin de parcours – dans la terrible variation de Clara de Casse-noisette (Nouréev, variation de la «Fée dragée» dans les versions anglo-saxonnes du ballet) ; Mlle Guérineau aborde cette variation avec l’aplomb et les moyens techniques d’une Etoile. Du grand art. J’ai aussi beaucoup apprécié Fanny Gorse, rayonnante aussi bien dans la variation imposée (variation de Louise, Casse-noisette, Neumeier) que dans la variation libre (Emeraudes, Balanchine).

La tension est montée d’un cran avec la classe des Sujets, où une place de Première danseuse était à pourvoir ; plusieurs candidates de très bon niveau se la disputaient, et aucune n’a vraiment «tué» le concours. Mathilde Froustey a paru fébrile dans la «Scène de la Vision» du 2ème acte de Don Quichotte, mais compte-tenu des états de service brillants de cette artiste qui a déjà montré à maintes reprises sa capacité à assurer des rôles lourds sur des soirées entières, une promotion n’aurait malgré tout pas été imméritée.

Sarah Kora Dayanova a pour sa part fait honneur à sa réputation de brillante technicienne, et a enlevé avec beaucoup de panache la variation d’Etudes qu’elle a choisie pour son programme libre. C’est paradoxalement le seul reproche qu’on pourrait lui faire : Mlle Dayanova n’a en effet plus rien à prouver dans ce domaine, ses qualités sont reconnues et appréciées de tous, et peut-être, alors qu’elle aspire à devenir Première danseuse, c’est à dire soliste, aurait-elle dû retenir une pièce dans laquelle elle aurait aussi pu justifier de talents d’interprète.

On pourrait quasiment inverser le propos en ce qui concerne Alice Renavand, absolument magnifique dans la variation de Marie extraite de Clavigo (Roland Petit), où les difficultés sont essentiellement d’ordre interprétatif et non technique. Comme Mathilde Froustey, Alice Renavand possède – dans un répertoire plus contemporain – une solide expérience des grands rôles, et semble marcher avec de plus en plus d’évidence dans les traces de Marie-Agnès Gillot. Elle aussi devrait un jour voir son talent reconnu par une promotion au rang de soliste.

La lauréate, Ludmila Pagliero, a pour sa part réussi un concours assez équilibré entre la variation imposée et la variation libre : aucune n’était entachée de fautes techniques rédhibitoires, et cette régularité dans le travail lui aura peut-être permis d’accéder aujourd’hui au grade de Première danseuse.

Parmi les autres prestations, je retiendrai personnellement la bonne variation imposée (Other Dances) de Sabrina Mallem. Cette danseuse aux lignes racées et fluides a trouvé dans la chorégraphie aérienne Jerome Robbins un très beau terrain d’expression.

[Marie-Charlotte]

Il y a une chose que j'aimerais savoir.

Le compte rendu de Sophia, très précis, reflète parfaitement les échos que j'ai eu de cette journée.

Par ailleurs, je vais régulièrement au ballet et ai donc l'occasion de voir sur scène certaines des candidates.

A peu de choses près, un peu comme les coureurs, elles ont toutes le même niveau, si l'on excepte des nuances apportées ça et là, mais grosso modo, elles sont quasiment toutes capables d'assurer le répertoire.

Seulement voilà: certaines attirent le regard - ou la lumière- plus que d'autres, c'est la nature qui veut ça. Et leurs noms reviennent régulièrement dans les commentaires élogieux de spectateurs.

Comment se fait-il alors qu'elles semblent "bloquées" indéfiniment, alors qu'elles assurent le spectacle, au sens visuel? Et ce, en faveur d'autres qui, en dépit de leur sérieux et de leur application, n'arrivent pas à allumer le étoiles?

Mystère...