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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Jeu Fév 12, 2009 3:17 pm Sujet du message: |
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La réputation de José Martinez, qui a fait ses débuts hier soir dans le Boléro, a traversé l'Atlantique, et le journal mexicain El Financiero (!) consacre un article entier au "triomphe" du danseur espagnol dans le ballet de Maurice Béjart :
Citation: |
París, 11 de febrero.- El bailarín español José Martínez (Cartagena, 1969), estrella de la Opera de París, conquistó hoy al público de la capital francesa en su debut al frente de uno de los papeles más difíciles de la coreografía contemporánea, "Bolero", de Maurice Ravel, visto por Maurice Béjart.
Bravos, prolongados aplausos y el entusiasmo general estuvieron presentes esta noche en el Teatro Garnier, donde el Premio Nacional de Danza 1999 volverá a repetir su espectáculo el próximo viernes.
A la inevitable sensualidad del papel, la personal y madura visión del también coreógrafo español aportó profundidad y ligereza, fuerza y rotunda dulzura a la vez, junto a una maestría técnica excepcional. |
Citation: |
Le danseur espagnol José Martinez (né à Cathagène en 1969) a conquis aujourd'hui le public de la capitale française en faisant ses débuts dans l'une des œuvres les plus difficiles de la danse contemporaine, le Boléro de Maurice Ravel, revu par Maurice Béjart.
Des bravos, de longs applaudissements, un enthousiasme général ont envahi le Palais Garnier, où le vainqueur du Premio Nacional de Danza de 1999 sera de retour vendredi soir.
Le danseur-chorégraphe espagnol a donné du rôle une interprétation personnelle, faite de sensualité et de maîtrise, de profondeur et de légèreté, de force et de douceur. |
L'article d'El Financiero est ICI
(pardon pour mon espagnol approximatif...)
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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Posté le: Jeu Fév 12, 2009 6:48 pm Sujet du message: |
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Sans vouloir relancer des foudres sur l’orchestre, je pose quand même une question aux connaisseurs sur ce problème de tempi car hier, cela n’allait vraiment pas (je ne parle pas des couacs sur le Boléro, pauvre José Martinez pour ses débuts ). J’imagine que Manuel Legris a dansé Frederi pas mal de fois, et là, il y avait quand même trop de soucis pour les lui imputer (il ne s’est pas suicidé au bon moment !)
Combien de répétitions les danseurs font-ils avec l’orchestre avant le spectacle ? J’imagine que le nombre assez élevé de solistes ne doit pas faciliter la tâche mais avec des orchestres et des chefs d’orchestre qui changent, qui coordonnent tout ça? Il faut connaître ses danseurs quand on travaille pour eux. Je me faisais cette réflexion car à l’ENB, il y a très peu de répétitions puisque l’orchestre plus encore que la compagnie est "volant" mais d’un autre côté, il y a peu de danseurs solistes et grosso modo, une alternance de deux-trois chefs d’orchestre qui connaissent très bien l’orchestre et la compagnie. Un jour de calage est souvent sinon suffisant, satisfaisant. Je sais qu’au Royal Ballet, il y a plus de répétitions avec orchestre mais ils ont une salle, ce qui est un avantage. Bref, dans ces deux compagnies, je n’ai jamais remarqué autant de décalages qu’à Paris. Au début, je me disais que les danseurs français manquaient de musicalité (y-a-t-il un cours de pratique musicale à l’école de l’opéra ?) mais là, c’est trop…
Pour en revenir à la prise de possession de la table de José Martinez : bien mais… Je l’ai trouvé un peu contracté au début, un peu trop appliqué puis il s’est laissé aller dans la musique… Cependant la fin l’a débordé comme s’il avait un peu de mal à rebondir, ce qui était d’autant plus frappant que c’est à ce moment là que les garçons autour frappent ultra fort. Du coup, petit décalage visuel entre une ciselure à l’extrême qui manque un peu de singularité et qui ne met pas en valeur le soliste et le corps de ballet ravageur et agressif… Techniquement, il est stupéfiant avec des équilibres et des lignes parfaites, c’est esthétiquement très réussi… Il y a avait beaucoup de charme dans ses mouvements aussi... Au finish, c'est quand même une fort belle interprètation .
Je n’ai vraiment pas accroché à l’Arlésienne d’Eleonora Abbagnato et Manuel Legris. Après la douceur et la finesse d’Isabelle Ciaravola et l’intériorité et l’intensité de Stéphane Bullion qui faisaient vraiment entrer dans l’histoire en titillant les émotions, là, on était d’évidence au spectacle avec un jeu très, trop théâtral qui met la barrière entre l’interprète et le spectateur et c'est vrai que revoir plusieurs fois ce ballet lasse quand rien n'attire. Dès le départ, Vivette est en souffrance, alors pourquoi continuer à essayer de séduire Frederi, d’autant plus que celui-ci n’est pas très expressif et répondant ? Si on ajoute les problèmes de tempi sus mentionnés, c’était une journée sans…
J’aurais aimé dire quelque chose sur Matthias Heymann que j'apprécie beaucoup et que je revois avec plaisir après un long arrêt… mais quoi ? Suite En Blanc est terriblement ennuyeux… Emilie Cozette et Clairemarie Osta ont quand même retenu mon attention. Je les trouve belles, sereines, faciles techniquement, elles plongent dans un bien être rassurant mais futile et éphémère (c'est déjà ça… )
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3559
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Posté le: Jeu Fév 12, 2009 7:20 pm Sujet du message: |
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maraxan a écrit: |
J’imagine que Manuel Legris a dansé Frederi pas mal de fois, et là, il y avait quand même trop de soucis pour les lui imputer |
lundi aussi c'est dans l'Arlésienne que le massacre des décalages (entre instruments !!) a été le pire. J.Bélingard a réussi à rester concentré et à se jeter par la fenêtre au bon moment, mais je me demandais comment il faisait pour y retrouver son latin
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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Posté le: Jeu Fév 12, 2009 7:26 pm Sujet du message: |
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J'ai tout d'un coup une pensée affectionnée pour le technicien lumière qui chaque soir doit avoir des sueurs froides pour éteindre la lumière... avec le danseur ou avec l'orchestre?
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julien
Inscrit le: 08 Déc 2007 Messages: 65
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3559
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Erda
Inscrit le: 12 Jan 2004 Messages: 33
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Posté le: Dim Fév 15, 2009 4:03 am Sujet du message: |
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C'est le chef d'orchestre qui est sensé assurer la coordination de l'orchestre et des danseurs...
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Fév 15, 2009 11:51 am Sujet du message: |
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Magistrale fin de série hier soir à Garnier : le Grand Soir ! Ce fut une révolution de beauté, de grâce et d'Etoiles ovationnée dès... l'ouverture du rideau de Suite en Blanc par un public un peu plus spontanné et mélangé que d'habitude.
L'orchestre avait aussi décidé d'être en forme, Kevin Rhodes faisant luire son crâne comme jamais et applaudissant toutes les variations des danseurs avec exhubérance. Plus italien que Campanella, le Kevin ? Nous, on aime cela.
Suite en Blanc a servi un plateu de choix avec, enfin !, Thibault sur scène avec son jeune compère Heymann entourant une Dayanova radieuse. Trois premières danseuses avaient ouvert la série de démonstration avec assurance mettant la barre très haute pour les prochaines 40 minutes; ce qui rendait les quelques hésitations de Melle Giezendanner ravissantes de charme.
Ould-Braham, encadrée par 4 bâtons de dynamite (la bande à Madin) a déployé tout le rafinement de son grand Art. On taira le passage de LeRiche dans la Mazurka tant la salle lui était acquise depuis l'annonce par la speakrine du remplacement de Melle Gillot par le viril Nicolas dans le Boléro.
Au milieu de tant d'accumulation de richesse musicale et chorégraphique, on pouvait craindre que le soufflé ne retombe... et bien, non, car tout cela n'était qu'entrées à un adage de Melle Dupont et M Moreau époustouflant. Qui a dit que Aurélie Dupont avait tout dit sur scène ?! C'était beau à pleurer. Tout cela pour finir sur Melle Osta dont la prestation est habituellement jugée un peu en retrait... et ben non, là non plus... c'était superbe, brillant.
Le dessert de déboulés, diagonales, entrées par ici, sorties par là ont toutes été applaudies pour finir par une ovation plus que méritée à ce chef d'oeuvre de Lifar... On reste quand même pantois à l'idée que tout ceci date de 1943...
Bon alors, après cela, l'Arlésienne, c'était forcément un peu ennuyeux, daté. Pech a sorti le grand jeu, mais pour ma part, je ne suis pas entré dans l'histoire racontée par Roland Petit et la musique pompier de Bizet. J'avais vraiment envie qu'on en finisse. Ce que fit Benjamin Pech en se jetant par la fenêtre !
Alors, après, Le Boléro... Il n'y a plus rien à dire, sauf que l'on y était et qu'on en remercie le ciel.
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dusuau
Inscrit le: 30 Mar 2007 Messages: 325 Localisation: Paris
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Fév 15, 2009 1:50 pm Sujet du message: |
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"Fausses notes" ? ou "glissandi" jazzy ?
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dusuau
Inscrit le: 30 Mar 2007 Messages: 325 Localisation: Paris
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Posté le: Dim Fév 15, 2009 2:24 pm Sujet du message: |
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Certes très belle soirée de conclusion de ce spectacle.
Pour Suite en Blanc, j’ai trouvé la sieste du trio Abbagnato-Romberg-Ciaravola un peu moins synchro que d’habitude, une petit décalage qui mine de rien détournait l'attention du spectateur. La Sérénade de Giezendanner malgré un petit pas hésitant m’a procuré comme souvent une très bonne et agréable danse. Le seul « Blanc » de la suite venait de Cozette n’ayant pas marqué le nombre suffisant d’essais. J’ai aussi été un peu déçu qu’elle ne termine pas ses gestes ni ses pas, beaucoup de manque de générosité dans sa prestation c’était un passage un peu « lourd ».
Dans l’Adage j’ai trouvé Aurélie Dupont bien plus détendue que d’habitude, moins fébrile que dans Raymonda. Son Duo avec Moreau fonctionne à merveille, une bonne fluidité avec un partenaire très distingué. Certains redoutaient la technique de Melle Osta dans la Flûte, mais rien à faire, elle a été tout simplement « géniale » !
Durant les arrêts de jeux Deux mètres de différences du point de départ et 5 fouettés en moins pour Melle Cozette. Ceci me conforte dans mon opinion.
On a eu le droit à un splendide Thème Dayanovarié. Ce trio Dayanova-Heymann-Thibault est parfaitement bien calculé et forme le thème varié le plus réussi de tous ceux que j’ai vu. Comment ne pas oublier et ne pas parler de cette soliste qui nous offre une danse nourrissante, joyeuse et cajolante. Ceci accompagné d’une technique solide ne peut que convaincre. Un grand bravo à tous les trois. Et Dayanova « héroïne du Match ». D'ailleurs ils ont été applaudis avant d'avoir fini, ce qui n'est pas comparable avec les habituels applaudissement lors des traditionnels coupés-jetés ou fouettés.
Kevin Rohdes siffle la fin de la première mi-temps et renvoie le corps de ballet dans les vestiaires pour un repos bien mérité où la mêlée du Corps de Ballet fut elle aussi très bonne.
Pour L’Arlésienne, j’ai beaucoup aimé Pech , qui a donné une interprétation très personnelle de Frédéri avec un air plus excédé et dans la folie que d’autres interprétations plus « abattue ». Personnelle jusqu’à la fin avec une petite variante imprévu mais très bien dans le thème. Pech a pris certains risques en livrant une superbe technique au delà de ce qui était attendu.
Boléro dansé par notre « ouvreur du corps de ballet » : Nicolas Le Riche. J’ai eu une petite attention porté sur Magnenet assez stylé dans son rôle.
Carton Jaune pour certains solistes de l'orchestre.
_________________ "Quand un cachalot vient de tribord, il est prioritaire. Quand il vient de bâbord aussi. "
Dernière édition par dusuau le Dim Fév 15, 2009 11:42 pm; édité 1 fois |
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dusuau
Inscrit le: 30 Mar 2007 Messages: 325 Localisation: Paris
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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Posté le: Dim Fév 15, 2009 4:42 pm Sujet du message: |
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En ce qui me concerne, mais peut-être est-ce la lassitude (la mienne), j’ai trouvé cette Suite en blanc la plus mauvaise de la série, à l’exception d’Aurélie Dupont et Hervé Moreau dans l’Adage, le premier que j’apprécie (il était temps!!!) et Clairemarie Osta (la ballerine que je retiendrais sur ce spectacle) toujours au plus haut niveau de technique et de sensibilité.
Grosse déception en revanche avec Mathias Heymann, qui est le danseur le plus doué actuellement sur scène… mais qui a cafouillé dans ses placements et ses réceptions. Certes, il se rattrape avec une élévation d’enfer (son entrée d’hier est peut-être ce qu’il y a eu de plus beau sur ce spectacle ), mais sur 4 minutes, c’est un peu juste… Peut-être a-t-il besoin de se remettre dans le bain, mais là, avec une exposition maximale, ces approximations ne pardonnent pas… Emilie Cozette que j’avais beaucoup aimée la première fois où je l’ai vue a été décevante, autant dans la Cigarette que dans les fouettés écourtés. Quand au final, Nicolas Le Riche avec un métro d’avance dans la ligne qu’il forme avec ses trois compères, ça ruine l’effet visuel… A sa décharge (mais est-ce vraiment une excuse ? Non en fait) ses collègues ont souvent échoué en synchro ici (en particulier Jérémie Bélingard)...
Je ne reviens pas sur l’Arlésienne car je n’adhère décidemment pas à ce duo… Mais alors Nicolas Le Riche a vraiment fini en beauté… là, aussi peut-être la plus belle performance du Boléro... Délire fou dans la salle complètement justifié...
et oui, il y a vraiment de mauvais musiciens dans l'orchestre.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Dim Fév 15, 2009 6:08 pm Sujet du message: |
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Je n'ai pour des raisons personnelles pas pu aller voir beaucoup de représentations de cette série de spectacles Lifar / Béjart / Petit. J'en retiendrai personnellement la belle prestation d'Aurélie Dupont dans Suite en Blanc, le duo Ciaravola / Bullion dans l'Arlésienne, et la bonne surprise que nous a réservée Stéphanie Romberg dans le Boléro.
En ce qui concerne l'orchestre, semble-t-il beaucoup critiqué par ceux qui ont assisté aux spectacles, il m'est apparu très différent d'un soir à l'autre, sans que cela puisse vraiment s'expliquer. Kevin Rhodes est un chef qui avait jusqu'à présent fait des choses intéressantes à l'Opéra, et plutôt contribué à améliorer la qualité musicale des soirées de ballet. Gageons que l'un ou l'autre Boléro raté n'était qu'un accident de passage.
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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Posté le: Dim Fév 15, 2009 6:29 pm Sujet du message: |
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Personnellement, je ne suis pas très fan de musique dite classique et, en tout cas, celle qui sert généralement les ballets. Il est rare que je me dise que les musiciens sont mauvais, souvent, je pense que la musique est mauvaise, c’est tout, et j’ai l’habitude, donc cela ne me gène plus. Je ne suis pas très exigeant en ce qui concerne la richesse de sonorité, le mixage des instruments, etc. Le minimum que je demande c’est qu’il n’y ait pas de fausses notes et que les tempi s’accordent avec la chorégraphie. Or, force est de constater que ces derniers temps à Paris, les danseurs et ceux dont on ne peut suspecter le manque de musicalité, ont été mis à dure épreuve, dans Raymonda et dans cette série de ballet. On ne peut pas attribuer au chef les fausses notes de ses solistes mais dans Raymonda, ce n’était pas le même orchestre … On peut quand même dire qu’il ne mérite pas son bonus…
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