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Le Ballet national de Chine à Paris - 5-10 janvier 2009
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haydn
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MessagePosté le: Lun Jan 05, 2009 11:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lycette Darsonval était la chorégraphe de cette Sylvia, dont la gestation fut assez douloureuse en raison d'un conflit qui opposait Mlle Darsonval à Violette Verdy, alors directrice du Ballet de l'Opéra de Paris. La création, avec pourtant rien moins que Noëlla Pontois, Jean-Yves Lormeau et Cyril Atanassoff dans les rôles principaux, fut un échec.


La Sylvia de Frederick Ashton, qui figure au répertoire du Royal Ballet, si elle est de facture classique et respecte l'argument originel, n'a rien à voir avec cette production. La chorégraphie, les costumes et les décors en sont entièrement différents.


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sophia



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MessagePosté le: Lun Jan 05, 2009 5:56 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai trouvé ce tout petit extrait de Sylvia, dansé par Lycette Darsonval et Michel Renault en 1967, sur le site de l'INA. Le nom du chorégraphe n'est pas précisé (Lifar?): Lycette Darsonval et Michel Renault dans "Sylvia"


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serge1 paris



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MessagePosté le: Lun Jan 05, 2009 7:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, je m'étais enthousiasmé au sujet de la chorégraphie de Ashton mais je crois comprendre qu'il ne faut pas attendre la 7° merveille du monde...


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haydn
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Messages: 26534

MessagePosté le: Mar Jan 06, 2009 12:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

Attendez tout de même de voir pour savoir, serge1 paris. Wink


Je reviendrai plus longuement demain sur la première du Détachement féminin rouge au Palais Garnier. En tout cas, contrairement à leurs craintes, les danseurs chinois se sont manifestement rapidement adaptés au plateau incliné caractéristique de la scène de l'Opéra de Paris.


Pour patienter, voici les distributions, qui n'avaient pas été annoncées au préalable :


Le Détachement féminin rouge (représentation du 05/01/2008) :


Wu Qionghua, une esclave servante : Meng Ningning

Hong Ghangqing, cadre de l'Armée rouge : Huang Zhen

Un officier : Wang Yitong

Un soldat : Wang Qi

Xiao Pang, messager de l'Armée rouge : Wang Hao

Nan Batian, le tyran : Li Ke

Lao Si, homme de main de Nan Batian : Jiang Wei


Il faut aller voir ce spectacle sans préjugés ni a priori ; il mérite vraiment le déplacement, et la scénographie est spectaculaire, tout comme les acrobaties - certes peu académiques, mais il ne s'agit justement pas (uniquement) de danse académique - des artistes du Ballet National de Chine.


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26534

MessagePosté le: Mar Jan 06, 2009 3:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La venue du Ballet National de Chine à Paris nous aura permis de découvrir, avec le Détachement féminin rouge, un spectacle d’un genre évidemment peu commun sur la scène du Palais Garnier. L’esthétique du Détachement féminin rouge s’apparente peu ou prou à une transposition chorégraphique de ce qu’en Occident, on regroupe parfois sous le vocable impropre d’«opéra chinois», voire d’ «opéra Mao» : une œuvre à grand spectacle, de caractère épique et d’une lecture facile pour un public qui doit pouvoir s’identifier aux valeurs de la Révolution communiste.

Le Détachement féminin rouge est un avatar tardif du «Grand bond en avant» (1958-1961), politique initiée par des dirigeants chinois soucieux de se démarquer du modèle soviétique, quelque peu mis à mal par les affres de la déstalinisation. Créé en 1964, Le Détachement féminin rouge prend sa source trois années en amont, avec le film éponyme du réalisateur Xie Jin (1961), dont il est l’adaptation scénique. La musique assez grandiloquente et très descriptive – une création collective due à Wu Zuqiang, Du Mingxin, Dai Hongwei, Shi Wanchun, Wang Yanqiao et Huang Zhun – trahit d’ailleurs clairement les origines cinématographiques du ballet.

Présenter une œuvre aussi marquée idéologiquement et culturellement que le Détachement féminin rouge à un public peu averti constituait évidemment une gageure pour les artistes du Ballet National de Chine. Le défi a été relevé, et même si certains ont pu s’effaroucher du claquement des drapeaux rouges et des flonflons de l’Internationale – on ne va quand même pas nous refaire Mai 1968, on n’est pas à l’Odéon, quand même ! - peu communs sous les velours cosy de l’Opéra de Paris, le public a, de manière générale, réservé un bon accueil à cette fresque révolutionnaire.

L’ouvrage est un curieux mélange de styles ; il fait appel, pour certaines scènes visant à dépeindre l’ancienne Chine féodale, oppressive, aux archétypes traditionnels de l’opéra chinois, tandis que les tableaux épiques relèvent plutôt de l’iconographie héritée de la Révolution russe de 1917. La danse elle-même évolue entre deux pôles opposés : classicisme à l’«occidentale» d’une part, avec un langage chorégraphique qui fait appel à la rhétorique du ballet académique (utilisation des pointes, utilisation à profusion de l’arabesque, de la pirouette, des déboulés et des grands jetés), et virtuosité acrobatique d’autre part, avec de spectaculaires démonstrations gymniques évoquant la tradition millénaire de l’art du cirque en Chine. Entre ces deux extrêmes, on trouve des passages, qui, à l’instar de la musique, puisent leur source dans le cinéma, avec des pas de deux réglés comme des combats d’arts martiaux.

Ne possédant nous-même aucune connaissance particulière en la matière, il nous est difficile de juger si l’interprétation du Détachement féminin rouge a évolué de manière sensible depuis 1964. L’ouvrage, qui a disparu du répertoire du Ballet National de Chine à la mort de Mao Tsé-Toung, n’a été réadmis sur scène qu’en 1992. Il est aujourd’hui dansé par des artistes de formation classique, qui lui confèrent vraisemblablement un caractère plus lyrique, un ton moins épique et martial qu’à l’origine. Ici et là – dans le prologue, ou dans le tableau du camp de l’Armée rouge à l’aube notamment – naît même une certaine poésie, magnifiée par une scénographie naïve mais efficace. Les scènes de bataille et les parades militaires sont également exécutées sans agressivité ou rigidité trop ostentatoire.

Les artistes du Ballet National de Chine, et plus particulièrement les femmes, ont fait montre de réelles qualités techniques (équilibres très bien tenus, pirouettes rapides et nettes), et possèdent de fort jolis ports de bras, fruits évidents du travail mené avec les professeurs russes venus dispenser leur savoir à Pékin.

En dépit de certaines longueurs et d’un message idéologique que chacun jugera selon sa conscience, le Détachement féminin rouge n’en demeure pas moins un spectacle efficace, réussi sur le plan visuel, et emblématique de la culture chinoise de la seconde moitié du vingtième siècle. Pour le spectateur occidental, l’œuvre restera sans doute avant tout une curiosité historique (tout comme peuvent l’être les ballets «soviétiques» remis au goût du jour par Alexeï Ratmansky au Bolchoï), mais qui mérite d’être vue et que le Ballet National de Chine se devait de présenter lors de sa tournée, aux côtés d’une Sylvia totalement neutre sur le plan politique, mais aussi moins représentative de l’histoire récente du ballet en Chine.


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sophia



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MessagePosté le: Mar Jan 06, 2009 7:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
le public a, de manière générale, réservé un bon accueil à cette fresque révolutionnaire.


Mettons-le sur le compte de la première, mais j'ai tout de même cru percevoir quelques réactions sensiblement différentes entre disons les spectateurs du parterre ou de la corbeille (à moitié vide au moment des saluts!) et ceux des étages supérieurs... Rolling Eyes Mes voisins de loge ont cru bon de partir après le tableau, situé à l'acte I, où l'on voit l'héroïne caresser le drapeau rouge...


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Déméter



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MessagePosté le: Mar Jan 06, 2009 9:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Un reportage sur la venue du Ballet National de Chine vient d'être diffusé à la fin du 20 Heures de France 2. On y voit les danseurs chinois en cours et des extraits du Détachement féminin rouge.


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sophia



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MessagePosté le: Mer Jan 07, 2009 1:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci!
Voici le lien: http://jt.france2.fr/20h/
Mardi 6 janvier, 00h29m09s: "Ballet chinois au Palais Garnier"


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haydn
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MessagePosté le: Mer Jan 07, 2009 1:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

Distribution de la seconde représentation du Détachement féminin rouge :



Le Détachement féminin rouge (représentation du 06/01/2008) :


Wu Qionghua, une esclave servante : Lu Na

Hong Ghangqing, cadre de l'Armée rouge : Zhou Zhaohui

Un officier : Wang Yitong

Un soldat : Wang Ye

Xiao Pang, messager de l'Armée rouge : He Xiaoyu

Nan Batian, le tyran : Huang Zhen

Lao Si, homme de main de Nan Batian : Jiang Wei




Si dans le rôle de Wu Qionghua, j'ai préféré Meng Ningning, l'interprète de la Première, qui possède plus de ballon et ouvre mieux les grandes sissonnes, très nombreuses dans la première partie du ballet, l'ambiance générale était plus détendue ce mardi soir, et le second acte a été mieux réussi sur le plan de l'interprétation dramatique que la veille, pour autant que je puisse juger d'une œuvre dont je ne possède évidemment pas tous les codes de lecture.

On est à nouveau frappé par la qualité des ports de bras et le moelleux des danseuses du Ballet National de Chine, qui vient fort heureusement tempérer le caractère martial de la chorégraphie.

Tous les artistes ont été bien applaudis à la fin du spectacle, mais l'ovation la plus chaleureuse a été réservée à Zhou Zhaohui, qui tenait le rôle masculin principal (Hong Ghangqing), ce qui est tout de même un petit exploit dans une compagnie (et un ballet, en l'occurence!) où ce sont surtout les femmes qui sont mises en avant (le Ballet National de Chine ne compte aucune étoile masculine, seules trois dames, Zhu Yan, Zhang Jian et Wang Qimin ont eu accès à la distinction de "Prima Ballerina").


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Enya



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MessagePosté le: Mer Jan 07, 2009 5:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

Thanks Haydn for your impression of The Red Detachment of Women.

For the current generation of danseuses in the National Balllet of China, Meng Ningning, Zhang Jian, Jin Jia, Lu Na and Zhu Yan have played the role of Qionghua, and among them Meng Ningning is the most experienced one, in terms of years and number of performances represented. Lu Na just made her début as Qionghua not more than one year ago, she used to be the role of “un officier”. In my memory of all the performances of The Red Detachment of Women which I’ve ever seen, interpretations by Zhang Jian and Zhou Zhaohui jointly were the most impressed ones.

Just wondering who have presented the last (the 3rd) performance… Rolling Eyes


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sophia



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MessagePosté le: Mer Jan 07, 2009 10:29 am    Sujet du message: Répondre en citant

Des photos du Détachement féminin rouge au Palais Garnier (5 janvier) sur le site Cit'Images: Lien vers les photos


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paco



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Messages: 3572

MessagePosté le: Mer Jan 07, 2009 1:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Au vu des photos, cela ne me semble pas être une curiosité historique, mais un type de spectacle que l'on peut encore voir souvent en Chine (les photos me rappellent quantité de spectacles similaires auxquels j'ai assisté récemment dans des villes comme Chongqing ou Chengdu, avec moult drapeaux rouges, danses et chants à la gloire d'une certaine philosophie, et exaltation du corps et de la performance physique).
Ce n'est pas ma tasse de thé, mais c'est intelligent de la part du Ballet National de Chine de nous montrer une part importante de l'identité de leur répertoire, qui me semble encore bien vivant chez eux.
Dommage que, à en juger par le CR de Sophia, le public de la première ne l'ait pas pris avec suffisamment de recul


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Kevin Ng



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MessagePosté le: Mer Jan 07, 2009 2:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Madame Zhao Ruheng, le directeur artistique du Ballet National de Chine, a pris le retraite a la fin de decembere. C'etait annonce dans la reception apres la premiere d' "Onegin" de la troupe. Il y a plus d'information sur le site Ballet.co.uk.

http://www.ballet.co.uk/dcforum/news/4302.html


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26534

MessagePosté le: Mer Jan 07, 2009 7:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Troisième distribution du Détachement féminin rouge :



Le Détachement féminin rouge (représentation du 07/01/2008) :


Wu Qionghua, une esclave servante : Jin Jia

Hong Ghangqing, cadre de l'Armée rouge : Huang Zhen

Un officier : Wang Yitong

Un soldat : Wang Ye

Xiao Pang, messager de l'Armée rouge : He Xiaoyu

Nan Batian, le tyran : Li Ke

Lao Si, homme de main de Nan Batian : Jiang Wei


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22092

MessagePosté le: Mer Jan 07, 2009 7:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'article, très positif, de Rosita Boisseau dans Le Monde: La victoire en dansant, par Rosita Boisseau (7/01)

Citation:
Et ça marche. Ce qui peut être considéré comme une langue conformiste et même réactionnaire devient le véhicule d'un propos revendicateur. Arme à l'épaule, le détachement déboule et dégaine son arabesque en même temps qu'il tire à bout portant. Lignes de jambes et de fusils tracent d'impeccables parallèles. Plus vite, plus dures, elles traversent le plateau avec l'efficacité de la victoire qui se rapproche au pas de charge.

Pour ce spectacle, créé en 1964 par les chorégraphes Li Chengxiang, Jiang Zuhui et Wang Xixian, les interprètes avaient dû s'entraîner dans des camps de l'armée pour savoir manier les armes à feu, incorporer l'énergie masculine de la vie des soldats, l'entraînement à la dure, les marches forcées...

Au-delà du scénario, cette tranche de révolution féminine gaillarde et palpitante, parfois burlesque même dans ses scènes de castagne, pioche aussi son exotisme du côté des acrobaties traditionnelles de l'Opéra de Pékin et des arts martiaux. Entre les pirouettes avec les bras qui volent, les galipettes et les esquives bondissantes, on a parfois la sensation d'assister à un western asiatique avec de grands méchants mafieux et de grands gentils justiciers, tant les personnages - du riche proprio au tremblotant homme de main - sont dynamiquement campés.

Le même sens du mix se retrouve dans la partition musicale qui entrelace cuivres pétants, percussions conquérantes et violons serpentins, sous la direction de Zhang Yi. Le même dirigera la musique plus délicate de Léo Delibes pour Sylvia. C'est le Ballet de l'Opéra qui, en 1980, a confié cette pièce, et l'a apprise à la troupe chinoise qui fête son cinquantenaire en 2009.


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