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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Mar Déc 23, 2008 8:15 pm Sujet du message: |
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En ce qui concerne Simon Valastro, ce serait une entorse.
Quand à Karl Paquette, décidément d'une solidité à toute épreuve, il lui en faut plus qu'une grippe pour l'abattre, puisqu'il devrait assurer normalement le rôle d'Abderam ce soir.
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pedro
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 208
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Posté le: Mar Déc 23, 2008 8:17 pm Sujet du message: |
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Chère Akhmatova, Votre beau nom qui nous rappelle une grande poètesse, me fait penser que vous êtres sans doute plus russe que moi. C'est donc, sans doute, une question de génération qui vous fait ignorer que le titre de Grand-duc était reservé aux membre de la famille impériale russe, un peu ce qu'étaient les Princes du sang dans l'ancienne monarchie française. Dans la hiérarchie aristocratique, le Grand-duc est aussi du Prince qui, lui, n'est pas forcément de sang impérial .Les descendants d'Alexandre III, réfugiés en Occident se faisaient appeler Grand-duc Wladimir, Michel, Serge....etc
Cela nous éloigne de Raymonda mais pas du Théatre Marie où ces personnages avaient leur protégée, et quelquefois....leur protégé.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Mar Déc 23, 2008 8:40 pm Sujet du message: |
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Fanchon a écrit: |
Bonjour,
quelqu'un a t il vu Raymonda hier,avec Emilie Cozette???
Merci. |
Eh bien, je me lance aussi... Et j'espère que dans un an ou deux, je pourrai encore chanter la palinodie pour vous, cher Glinka... (et aussi pour "le plaisir aristocratique de déplaire"...)
Il est assez difficile de parler d'une représentation, sinon "condamnée" a priori, du moins regardée avec une certaine suspicion par beaucoup, et notamment sur la foi de la "répétition générale" de la saison dernière.
La représentation débutait donc sous le signe de l'inédit, puisque l'éternel remplaçant Karl Paquette se retrouvait lui-même, une fois n'est pas coutume, remplacé par Stéphane Bullion dans le rôle de Jean de Brienne, aux côtés d'Emilie Cozette. L'absence de répétition se faisait d'ailleurs cruellement sentir dans le pas de deux de la scène du Rêve, très complexe sur le plan du partenariat et auquel manquaient indéniablement aisance, fluidité et poésie. Pourtant, le couple s'est révélé dans l'ensemble bien assorti, et beaucoup plus équilibré à mes yeux que celui formé de Stéphane Bullion et d'Agnès Letestu. De plus, sans aller jusqu'à parler d'alchimie, un véritable échange, fait de regards et de sourires mutuels, était perceptible entre les deux interprètes et ce, tout au long des trois actes. En revanche, Myriam Ould-Braham et Muriel Zusperreguy, respectivement Henriette et Clémence, et individuellement remarquables, n'étaient peut-être pas le meilleur choix, à bien des égards, pour accompagner Emilie Cozette.
Emilie Cozette a livré une interprétation techniquement et dramatiquement correcte, mais à laquelle faisaient souvent défaut certaines qualités que l'on pourrait attendre de l'héroïne d'un tel ballet, comme le lyrisme et une certaine forme d'abandon musical. Des qualités que l'on ne rencontrait pas toujours chez les interprètes du rôle vues précédemment, mais qui étaient toutefois, chez ces dernières, largement compensées par d'autres, que ce soit la vivacité et la précision technique chez Dorothée Gilbert, la grandeur et l'élégance chez Agnès Letestu, la sérénité et la grâce chez Aurélie Dupont... Sa prestation a finalement donné un résultat en demi-teinte, quelque peu inabouti, où les passages exécutés sagement et sans brio particulier alternaient avec d'autres, plus engagés et réussis. Difficile cependant d'être emporté par tant de prosaïsme... Emilie Cozette s'est pourtant montrée étonnamment convaincante, excellente même, il faut le souligner, dans la variation du Rêve, dansée sinon avec poésie, du moins avec grandeur et surtout un véritable sens du phrasé musical. De manière plus générale, on sent qu'il y a eu en amont un profond travail effectué sur le style et la présentation de l'héroïne, et l'on ne saurait objectivement mettre sur le même plan cette prestation avec celle, bien décevante pour dire le moins, de la saison dernière.
Stéphane Bullion, nettement plus à l'aise que lors de sa première représentation avec Agnès Letestu, a offert à ses côtés une prestation très assurée et agréable dans le rôle du noble croisé, gardien de la vertu et de la bienséance. Sa présence scénique s'affirme peu à peu et à tous points de vue, tant au niveau de l'expression que de la danse. Certes, personne ne prétendra qu'il est le grand danseur académique que le monde attend, mais on pouvait percevoir hier beaucoup d'engagement et même d'enjouement dans son jeu et sa danse, alors même que les interprètes de Jean de Brienne m'ont paru rester jusque-là dans une sorte de mécanique froide - la chorégraphie alambiquée et complexe de Noureev y est évidemment pour quelque chose - les laissant au fond très en-dehors d'un rôle au demeurant difficile à investir et qu'on s'accordera tous à trouver quelque peu ingrat.
Du côté d'Abderam, il faut avouer que si les titulaires du rôle sont tous très typés et différents les uns des autres, aucun ne parvient à convaincre et à séduire complètement en offrant une interprétation à la fois complexe et ambiguë qui permettrait de rendre compte de toute la richesse psychologique et esthétique du Sarrazin. Yann Bridard, auquel - petit détail matériel - manque peut-être une bonne dose de maquillage pour atteindre l'évidence théâtrale, propose un Abderam éperdu et au bord de la transe mystique, assez éloigné de l'image attendue du prince oriental sensuel et brutal, dont Nicolas Le Riche se rapproche très certainement davantage. Dans sa danse, Yann Bridard ne joue d'ailleurs pas tant sur la force et la puissance que sur la souplesse et la félinité, et, à rebours des stéréotypes, n'hésite pas à laisser poindre dans son jeu un certain abandon émotionnel.
Face à cette distribution au fond un peu disparate et terne, le corps de ballet est le "personnage" qui a peut-être tiré le mieux son épingle du jeu en présentant des ensembles particulièrement harmonieux et dynamiques, notamment dans la Valse fantastique et le Grand pas final.
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akhmatova
Inscrit le: 27 Mar 2007 Messages: 341
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Posté le: Mar Déc 23, 2008 10:20 pm Sujet du message: |
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pedro a écrit: |
le titre de Grand-duc était reservé aux membre de la famille impériale russe, un peu ce qu'étaient les Princes du sang dans l'ancienne monarchie française. Dans la hiérarchie aristocratique, le Grand-duc est aussi du Prince qui, lui, n'est pas forcément de sang impérial .Les descendants d'Alexandre III, réfugiés en Occident se faisaient appeler Grand-duc Wladimir, Michel, Serge....etc
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Oui, on s'eloigne bien de Raymonda. Ceci dit, je maintiens ce que j'ai dit. Il s'agit d'une question de langue et pas de titre. En russe, il n'y a pas d'autres titres. Les Grand-duc est un titre emprunté à la monarchie austro-hongroise pour faire joli aux oreilles occidentales. Il suffit d'aller au cimetière russe et voir ce qui est écrit sur la croix du "Grand duc" Michel … surprise : Grand prince (Velliki Kniaze) Et justement pour ne pas confondre le sang impérial avec les autres, sa femme Mathilde Kschenskaya (la danseuse- on y renvient) a le titre de Princesse sérénissime.
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maraxan
Inscrit le: 24 Nov 2006 Messages: 600
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Posté le: Mer Déc 24, 2008 12:46 am Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Du côté d'Abderam, il faut avouer que si les titulaires du rôle sont tous très typés et différents les uns des autres, aucun ne parvient à convaincre et à séduire complètement en offrant une interprétation à la fois complexe et ambiguë qui permettrait de rendre compte de toute la richesse psychologique et esthétique du Sarrazin. Yann Bridard, auquel - petit détail matériel - manque peut-être une bonne dose de maquillage pour atteindre l'évidence théâtrale, propose un Abderam éperdu et au bord de la transe mystique, assez éloigné de l'image attendue du prince oriental sensuel et brutal, dont Nicolas Le Riche se rapproche très certainement davantage. Dans sa danse, Yann Bridard ne joue d'ailleurs pas tant sur la force et la puissance que sur la souplesse et la félinité, et, à rebours des stéréotypes, n'hésite pas à laisser poindre dans son jeu un certain abandon émotionnel.
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L'Abderam de Yann Bridard est fascinant, plus j'y repense, plus cela m'obsède... j'adore... La première fois aussi j'ai pensé que Yann Bridard était assez désinvolte dans son absence de maquillage... d'un autre côté, il ne tache pas les collants de Raymonda
Sa danse est presque féminine, ce qui est le contre pied de sa carrure et lorsqu'il serre ses poings, on a même l'impression qu'ils sont petits! Au moins, lorsqu'il se bat avec Stéphane Bullion, on n'a pas l'impression d'un contraste entre les personnages de l'histoire qu'on attendrait bruts et violents et qui en fait, sont des plumes qui se battent un peu comme des chiffonniers... (pourquoi Raymonda va les séparer d’ailleurs ?) Ces scènes de combats sont un peu cheap...
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Mer Déc 24, 2008 2:55 pm Sujet du message: |
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Patricia Boccadoro publie sur CultureKiosque un article très enthousiaste sur la distribution réunissant Agnès Letestu et Stéphane Bullion:
CHRISTMAS FARE IN PARIS
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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Posté le: Mer Déc 24, 2008 4:21 pm Sujet du message: |
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La représentation du 23 avec Aurélie Dupont aura touché au sublime.
Raymonda Dupont a su par sa technique royale galvaniser le plateau, la fosse et un public pourtant de plus en plus "consommateur zappeur"...
La crâne de Rhodes n'a jamais été aussi luisant et l'orchestre est resté en fosse applaudir son chef à la fin du spectacle.
Tout devenait évident dans une surenchère technique laissant se développer toute la magie de ce ballet aux contours psychologiques vraiment intéressants. Ah l'Orient !
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Mer Déc 24, 2008 6:27 pm Sujet du message: |
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C'est vrai que la soirée du 23 était très bien !
Le 3° acte d'Aurélie Dupont était extraordinaire.
José Martinez beaucoup plus à l'aise qu'à la première.
Karl Paquette ne doit pas avoir la grippe car il s'est surpassé... lui aussi beaucoup mieux que le soir de la première de Dorothée Gilbert. Entre ce soir et son Oiseau de Feu cela fait deux soirées où il était dans une forme carrément stellaire. Le moment des bonnes décisions ne devrait pas tarder à la direction de l'Opéra...
J'ai aussi remarqué le sarrazin de Marc Moreau. Ce garçon a une fluidité dans sa façon de danser qui devrait l'aider à trouver rapidement des emplois de premier plan..
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Jonquille
Inscrit le: 22 Avr 2005 Messages: 1796
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Posté le: Mer Déc 24, 2008 7:53 pm Sujet du message: |
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Ceux d'entre vous qui ont encore la chance de voir le ballet peuvent-ils nous confirmer les distributions annoncées sur le site de l'Opéra ? Je ne parle pas seulement des solistes mais aussi des demi-solistes, danse espagnole etc... Merci d'avance !
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Silk
Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 165
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Posté le: Mer Déc 24, 2008 8:12 pm Sujet du message: |
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Un vrai cadeau de Noël que cette soirée d'hier 23 Décembre !
Aurélie Dupont et José Martinez hyper-motivés, musicaux,brillants... Et, surtout, d'une générosité extraordinaire qui galvanisait le corps de ballet et qui atteignait le coeur de chaque spectateur ! De vraies Etoiles, en un mot...
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Déméter
Inscrit le: 17 Mar 2006 Messages: 64
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Lanou
Inscrit le: 12 Déc 2004 Messages: 352 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Déc 25, 2008 12:40 am Sujet du message: |
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Pour ce 23 décembre, Mlle Dupont, que je revois depuis son retour pour la première fois, était magnifique. Je crois que ce n'est pas un secret qu'elle figure parmi une des danseuses que j'aime le moins à l'Opéra. Elle a été sublime, et nous a sorti le grand jeu. Vraiment. Avec un abandon et un relaché rarement vus auparavant. Elle me semblait décomplexée face à sa technique toujours très bonne, mais sans esbroufe ni suffisance. Elle possède un délié rare dans sa variation du Rêve, avec des équilibres qui viennent sans paraître recherchés comme cela l'est chez Mlle Gilbert. Et puis le partenariat avec M. Martinez est des plus naturels, bien plus adapté, il me semble, entre deux artistes aux physiques plus contrastés qu'entre M. Martinez et Mlle Gillot, de prime abord, plus adéquats.
Le corps de ballet était vraiment meilleur que la veille, et Karl Paquette, dans la même veine que N. Le Riche, mais en moins puissant tout de même. J'ai préféré M. Bridard, qui, malgré tous les griefs que l'on peut lui attribuer, a semblé comme transfiguré au moment où la musique se faisait entendre. Quelque chose fait que, quitte à ne pas être une pâle représentation de N. Le Riche, autant être ... différent.
Bref, le 23 fût anthologique pour ma part. La musique ne m'a jamais paru aussi bien collée sur la chorégraphie (ou vice versa?). La fluidité et la majesté de Mlle Dupont m'a fait reconsidérer mes choix. Surtout qu'elle n'a jamais paru aussi radieuse et souriante. Pour une fois, elle n'était pas auto-centrée, et en pleine introspection. Mais bien dans l'échange et la simplicité de la danse. Ce qui est tout.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Pierre
Inscrit le: 31 Déc 2003 Messages: 982 Localisation: Paris
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Posté le: Jeu Déc 25, 2008 4:09 pm Sujet du message: |
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Merci Lanou pour nous avoir sauvés des foudres de l'ami Haydn ...
Après une telle représentation le 23, les charges liées à l'accueil des amis en goguette à Paris, nous conduisaient à nouveau... au Palais Garnier pour une représentation très honorable mais fatalement en demi-teinte par rapport à la veille. N'étant donc plus seulement gouverné par les sens en transe, il était donc bien agréable de se promener dans les allées de ce monument chorégraphique et musical.
Entre autres, d'accord avec serge 1 paris, la prestation du petit Moreau Marc est réjouissante de précision et de style. La valse fantastique qui n'est pas d'un abord facile devient chaque soir un vrai régal contrapontique.
Enfin, comment ne pas souligner à nouveau la métamorphose de l’orchestre depuis ses débuts calamiteux dans Raymonda. Cette mue est toute à l’honneur d’un chef particulièrement chaleureux hier soir qui a salué individuellement tous les pupitres.
Dernière édition par Pierre le Jeu Déc 25, 2008 5:30 pm; édité 1 fois |
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