Guinche de luxe à l'Opéra de Paris

[nabucco]

Surtout qu'à Garnier ceci se combine avec une restauration dans les espaces publics d'une nullité incomparable! J'ai l'impression que les choses se sont légèrement améliorées niveau qualité depuis le changement de concessionnaire, mais les prix restent prohibitifs (je ne leur ai jamais rien acheté, du coup), pour un choix médiocre, des queues malgré tout kilométriques et une quasi-absence de places assises pour qui veut profiter tranquillement de son entracte.
Quant à la billetterie, c'est vrai qu'elle a son charme, mais elle a un défaut malheureusement rédhibitoire: le fait qu'il n'y ait que 3 guichets, ce qui est trop peu en période de forte affluence. A Munich, la billetterie récemment créée à l'arrière du théâtre dans un autre bâtiment peut ouvrir une dizaine de guichets si nécessaire!!!

[tuano]

Je suis contre ce projet de restaurant. Il y aura désormais davantage de cadavres d'animaux à l'Opéra que de ballets romantiques ou de bel canto italien ! Bon, je mélange un peu tout mais justement, quel est le rapport entre un resto et le Palais Garnier ??

[haydn]

Une telle initiative, comme cela a déjà été dit, fut tentée sans véritable succès à l'époque de l'administration Gall. On peut en penser ce qu'on veut, mais compte-tenu des choix politiques faits au plus haut niveau de l'Etat, des établissements publics tels que l'Opéra sont contraints de dégager des ressources propres pour financer une part toujours croissante de leurs activités. La décision d'implanter un restaurant poursuit vraisemblablement cet objectif qui dépasse largement le cadre du seul Opéra de Paris.

[PASHKA]

Pour avoir assisté très récemment à "la belle" à Covent Garden, je dois dire que j'apprécie plutôt les multiples "restaurants" : le public reste je trouve plus "chic" qu'à Paris, et on apprécie l'expérience globale !

[sophia]

Je me moque, mais c'est vrai, il y a à Covent Garden, en dépit du côté "shopping centre" - que je ne veux surtout pas défendre - une ambiance particulière que je trouve plutôt agréable (peut-être en raison d'une expérience encore limitée?). Banquettes de velours rouge, moquette bien moelleuse, couloirs étroits, murs ornés de gravures ou de photographies, et petites tables à thé côtoient les espaces plus impersonnels dédiés au commerce de la bouche ou du ventre... Les spectateurs viennent souvent longtemps avant l'heure de la représentation, on les voit dîner, jouer aux cartes... Bref, le théâtre est une vraie sortie. Un avatar du club anglais, peut-être? Mais je ne vois pas comment ce qui existe à Londres pourrait être reproduit à Paris, et notamment à l'Opéra Garnier, qui a toujours été conçu comme un lieu de représentation, d'emblée assez froid et guindé, et non comme un endroit où l'on cherche à recréer un petit "chez soi".

[Pierre]

[haydn]

Pour Pedro, la billetterie était historiquement côté jardin et il est question qu'elle y revienne suite à la restructuration des espaces, consécutive à l'implantation du restaurant. J'avoue ne plus savoir exactement ce qu'il y avait à l'emplacement de l'actuelle billetterie, mais il me semble que c'était le service des abonnements.

Pierre, Pedro a parfaitement raison et le guichet avec sa grille en fer situé dans le hall côté jardin existe toujours et sert pour le moment à la vente des billets des visites guidées.

[nabucco]

[PASHKA]

je suis sûrement vieux jeu, mais du haut de mes trente ans, j'avoue penser que l'Opéra est en endroit où on ne va pas en jeans baskets...ceci dit, c'est vrai que les restos de C Garden pratiquent des prix élevés...mais les consommations dans les Opéras parisiens ne sont pas données non plus !

[paco]

c'est rigolo de lire ces échanges sur le site dansomanie, qui d'ordinaire vole à des hauteurs intellectuelles moins bassement matérielles...

à mon tour d'apporter mon grain de sel, en réaction aux diverses interventions :

- resto cher ou pas, smoking ou pas, le public du ROH n'est pas plus guindé que celui de l'ONP, loin s'en faut. Je trouve même que l'évolution des dernières années va dans l'autre sens, le public parisien devenant un glaçon indifférent qui surprend tous mes amis étrangers de passage. Sans même parler de cette manie récente de la régie, du moins pour les représentations d'opéras, de rallumer la salle dès les premiers saluts, dans le genre "quittez vite la salle, on n'a pas que ça à faire".

- il m'arrive moi aussi d'être choqué en arrivant dans le vaste "Food Court" du ROH, et d'être agressé par certaines odeurs de sauces vinaigrées à l'entracte. Mais finalement, l'ambiance très cosy des autres parties du théâtre, dont parle Sophia, est très agréable et procure une atmosphère bien plus chaleureuse que certains couloirs blafards de Garnier, ou glacialement anonymes de Bastille

- pour la qualité de la nourriture, des amis australiens de passage à l'ONP pour Paquita en décembre se sont esclaffés : "What ? What happens to French food ?? that's soooo soooo disappointing"
Au ROH, les sandwichs sont des étouffoirs gommeux, mais les glaces à 2 Pounds sont délicieuses, surtout celle à la super-vanille dont je me suis d'ailleurs doublement goinfré à la Belle. Ca avait un petit côté régressif, mais qui allait super bien avec la production rose bonbon du Royal Ballet...

- pour moi, le problème du projet "Resto" à Garnier est qu'il n'y a pas de vraie stratégie derrière : on se contente de lancer un appel d'offres pour un resto chic dans une aile du bâtiment, sans repenser la restauration des spectateurs dans sa globalité (quid des autres foyers ?), et plus généralement sans repenser la Vie du bâtiment : l'accession (tout à fait d'accord avec la remarque sur l'utilisation possible des rampes latérales pour l'accueil des taxis), une billetterie digne de ce nom (que le lieu actuel est tristement mis en valeur...), sans même parler de la boutique/librairie la plus indigente que je connaisse de tous les opéras européens. Bref, avant de lancer l'appel d'offres, il aurait fallu construire une vraie scénographie du lieu, lui redonner un peu de vie, quoi...

[haydn]

Je pense que des choses sont prévues, Paco, et notamment la restructuration de la boutique... mais nous verrons bien à l'usage si les spectateurs y trouvent leur compte.

[IRENA]

je vais souvent à Garnier, pratiquement tous les quinze jours. Une vraie passion. Mais vraiment, à chaque fois que je rentre dans ce " palais "
je commence à être surprise par l'ambiance désagréable qui y règne.
Je passe sur les sacs à dos sandwichs installés sur les marches et j'arrive au guichet avec des guichetiers désagréables qui regardent leur montre toutes les cinq minutes. alors au lieu de parler de restaurant de luxe, il serai souhaitable tout d'abord d'inscrire la courtoisie et l'élégance à l'ordre du jour. On se croirait dans l'annexe du métro et encore les guichetiers prennent plus de temps avec les clients pour des tickets à quelques euros. Une image de marque à revisiter d'urgence.

[haydn]

Dansomanie n'a pas vocation à être un cahier de doléances... il y en a un a disposition du public, justement à l'Opéra de Pairs.

Il ne m'appartient pas de juger de l'accueil au guichet ; en la matière, je ne suis pas sûr que le métro soit un havre de civilité... vous me permettrez de préférer le Palais Garnier... Mais il est vrai que le hall est souvent bondé de touristes qui font peu de cas du caractère historique du lieu.

[IRENA]

je vous remercie HAYDN de votre réponse mais il ne faut pas confondre regrets et doléances et comme nous parlions de luxe, il faut revoir la définition de celui-ci. merci HAYDN.

[nabucco]

J'ai au contraire toujours beaucoup apprécié la courtoisie des guichetiers de l'Opéra-Garnier... Chacun a ses qualités et ses défauts, certains sont plus aimables que d'autres - comme partout! -, mais dans l'ensemble j'en suis très satisfait.

Quant aux exigences vestimentaires de certains...

MONSIEUR JOURDAIN - Donnez-moi ma robe pour mieux entendre. Attendez, je crois que je serai mieux sans robe. Non; redonnez-la-moi, cela ira mieux.
Molière, Le bourgeois gentilhomme, acte I, scène 2

CYRANO - Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances.
Je ne m'attife pas ainsi qu'un freluquet,
mais je suis plus soigné si je suis moins coquet.
Rostand, Cyrano de Bergerac, acte I, scène 4