La revue de l'été, mais c'est pas encore le 14 juillet!

[haydn]

Danser-Télérama ouvre le défilé, avec la parution du numéro de juillet-août.

En vedette, Mathieu Ganio, avec un article dithyrambique de Martine Planells, accompagnée d'une photo archi-glamour de Michel Lidvac, en costume de Siegfried, qui lui a apparemment porté chance, puisque c'est avec une variation du Lac des cygnes qu'il fut promu sujet en décembre dernier. Décidément, quand il veut, le service de presse de l'Opéra de Paris sait se monter redoutablement efficace


Autre étoile récente du ballet de l'Opéra de Paris qui a droit aux honneurs de Danser, Marie-Agnès Gillot, qui lui tresse des couronnes pour sa Giselle / Mats Ek, et, sous couvert de compliments, glisse une perfidie à l'égard des "plus jeunes danseuses à peine maladroites". Si mes souvenirs sont exacts, la distribution ne semblait pas franchement constituée de débutantes...

Cette nouvelle livraison de Danser se veut un numéro "spécial festivals", mais pour la rédaction de cet estimable magazine, la notion de "festival" se réduit à Montpellier-danse, qui a droit à pas moins de 22 pages. Evidemment, il ne reste plus grand chose pour les autres, et Marseille et Aix-en-Provence doivent se contenter d'une page chacune... Cela n'a sans doute rien à voir, mais Danser-Télérama (propriété du Monde) est tendance socialo-bobo, et, par le plus grand des hasards, Montpellier-Danse est organisé par une municipalité socialiste, un conseil général socialiste et une région socialiste...

[haydn]

Et voila Danse, avec en vedette Mathieu Ganio et Isabelle Ciaravola. La double inteview, réalisée par Aurélia Hardy, est accompagnée de photos noyées dans l'eau-de-rose par Michel Lidvac. Pour un peu, on se croirait au Royal Ballet

L'amateurisme semble malheureusement être de mise dans la réalisation du magazine, et outre des photos de Don Quichotte avec Elisabeth [sic!] Letestu, on a droit à un entretien avec Olivier Pech , en gros caractères sur toute une page :



Plutôt que de distiller un venin ultralibéral qui ferait passer Alain Madelin pour un gauchiste, dans un éditorial à la gloire de Ronald Reagan (quel rapport avec la danse, vu que pour le défunt président, une ballerine, ça devait être une lolita en Stetson et chemise à carreaux qui sert du Bourbon dans un saloon en levant la guibole?), Michel Odin serait fort inspiré de relire ce qui s'écrit dans son journal, avant de signer le bon à tirer. Ca ferait moins désordre...


A part cela, on trouve dans ce numéro un article sur le Lac des cygnes à Helsinki, un autre sur Notizen 1 au Ballet de Leipzig, une critique de la Giselle version Mats Ek, où Jérôme Filley a succombé sous le charme de la divine Céline Talon, et où Nathalie Riqué "s'impose en Mathilde" [re-sic ].

Autres comptes-rendus de spectacles, le NDT2 à Chaillot, Raymonda à New York par l'ABT, le Ballet du tabac à Turin. Et côté reportages, une hagiographie de Sophie Marquet et Philippe Anota, des papiers sur le 7ème concours d'Aix-en-Provence, le festival Movimentos à Wolfsburg, le palmarès et les photos du concours de Toulon, une monographie sur l'école de danse Auburtin à Caen et un entretien avec le chorégraphe Mauro Bigonzetti.

[haydn]

Le service de presse de l'Opéra National de Paris s'est de toute évidence montré une fois de plus d'une efficacité redoutable, puisque Mathieu Ganio fait aussi la couverture de la revue anglaise Dance Europe, mais sans la belle Isabelle, cette fois-ci ! En compensation, on a droit à M. Ganio dans les bras de sa maman et à l'école de danse, il y a quelques années . Plus sérieusement, il y a une pleine page couleur avec un portrait de lui dans Ivan le Terrible, signé Icare.

Côté critiques, Emma Manning nous confie ses impressions sur la Giselle de Mats Ek, où elle encense Marie-Agnès Gillot et donne un coup de chapeau bienvenu à Stéphanie Romberg (Bathilde) et Laure Muret, qui n'a que trop rarement les honneurs de la presse. Egalement au menu, le Don Quichotte à Bastille, qu'elle a vu dans la distribution Roberto Bolle / Agnès Letestu (jugés "not exciting", on sera d'accord...) et Carlos Acosta / Aurélie Dupont, qu'elle à beaucoup appréciés. Emma Mannig veut se "donner des coups de pieds au c..." pour avoir raté E. Thibaultd ans le rôle titre, mais lui tresse des lauriers pour son chef des Gitans, ainsi qu'à Dorothée Gilbert pour sa demoiselle d'honneur. Louanges (méritées!) également pour Eve Grinsztajn, Myriam Ould-Braham et Aurore Cordellier.

Au menu également, un entretien avec Declan Donnellan et la somptueuse Maria Alexandrova, vedette de la nouvelle chorégraphie de Roméo et Juliette présentée au Bolchoï.

A noter aussi, un article de François Fargue sur les Rencontres chorégraphiques de Carthage, en Tunisie, et une tribune libre de la directrice du Royal Ballet, Monica Mason, qui parle des cinq chorégraphes qu'elle a invités pour célébrer le 75ème anniversaire de la mort de Diaghilev (tiens, ils n'y ont pas pensé, à l'Opéra de Paris ).

[haydn]

Quelqu'un ma signalé par mail que le fils de Ronald Reagan, Ronald Reagan Junior, était... danseur au Joffrey Ballet, mais oui! Apparement, Ronald Jr. n'était pas trop d'accord avec les idées de papa et de ses héritiers politiques néoconservateurs, et s'est fendu d'un discours très critique à l'égard de l'administration Bush lors des obsèques de l'ancien président des Etats-Unis. Dont acte.

[haydn]

Au sommaire de Dancing Times de juillet 2004 :

Un grand article sur le Bolchoï et sa tournée à Londres, signé Marc Haegeman, tout comme les photos qui l'illustrent. On vous rappelle à ce sujet l'adresse du site de M. Haegeman :

For Ballet Lovers Only



Autre article passionnant, et qui sort de l'ordinaire, une longue interview de Philip Gammon, qui occupe depuis près de 40 ans les fonctions de pianiste accompagnateur au Royal Ballet.

Toujours dans l'original, un article historique fort bien fait sur le danseur de Jazz noir-américain George Snowden, dont on célèbre le centenaire de la naissance. Histoire également, avec la nécrologie de Sally Gilmour, célèbre danseuse australienne qui vient de décéder à l'âge de 82 ans.

Dans l'utilitaire, mais pas stupide du tout, un comparatif des différents types de revêtement de sol disponibles pour équiper une salle de danse, avec d'intéressants conseils pour un choix éclairé.

Comme Dance Europe, Dancing Times consacre plusieurs pages à Diaghilev, pour le 75ème anniversaire de sa mort. Enfin outre les traditionnelles critiques de spectacles, Igor Stupnikov nous envoie sa "Lettre de Saint-Pétersbourg", où il évoque les jeunes talents de la danse russe.

Décidément, les magazines de danse anglais sont nettement plus professionnels que leurs homologues français, même si la publicité y devient un peu envahissante...

[haydn]

Grand chelem ou presque pour Mathieu Ganio, qui fait aussi la couverture de Danselight, avec exactement la même photo - qu'on suppose gracieusement fournie par le service de Presse de l'ONP - que Dance Europe!

A l'interieur, une interview accompagnée d'autres photos, avec Dominique Khalfouny, la maman-étoile de la nouvelle star du Corps de Ballet.

En revanche, dans sa critique de Don Quichotte, Antoine d'Alarson est plus réservé, et espère "que cette nomination et les responsabilités qu'elle impose ne s'avère pas une charge prématurée".

Mais au-delà de cette circonspection, M. d'Alarson manie aussi la parodie avec un humour qu'on ne lui connaissait pas. Je ne peux résister au plaisir de vous citer le passage suivant, où il disserte sur les mérites de la distribution Gilbert-Thibault :