Le Ballet du Bolchoï à Paris - janvier 2008

[haydn]

Même le clergé en pince pour les ballerines russes, qui font décidément tourner bien des têtes :

[frederic]

Tsiskaridze en "grand loulou huileux" de la canebière? A l'évidence. Monsieur Combescot n'a pas mis les pieds à Marseille depuis belle lurette ( 3 heures en TGV...). Quand on sait les remarques souvent perfides sur l'aspect prétendument féminin de la danse de Tsiskaridze, on s'étouffe!
Suis je sévère avec Mademoiselle Zakharova? Je ne crois pas. Son corps est bâti pour le ballet classique, je l'ai vue danser 100 fois, dans l'espoir d'une émotion qui passerait de la scène vers la salle sans ce sempiternel sourire qu ponctue toutes ses variations, du Corsaire à Don Quichotte. Rien: toujours cette envie avant tout de " faire joli. Certes, je comprends que l'on puisse admirer sa plastique. Et nous n'avons plus à Paris de ballerines de ce type. Mais franchement, dites moi: avez vous vraiment ressenti ce frisson qui vous parcourt lorsqu'il se passe vraiment quelque chose sur scène? Moi non, jamais avec Svetalana Zakharova. On loue sa technique? Elle est loin d'être parfaite. Ce n'est pas le lieu d'ouvrir un débat sur les ballerines russes. Mais à ce propos, il me semble justement que Mademoiselle Zakharova, "guest" du Bolchoï et ballerine internationale n'est pas l'incarnation de l'école russe ( comme peuvent l'être Mademoiselle Gratcheva et Ouliana Lopatkina au Mariinsky, de loin ma préférée...). Et le Bolchoï me semble bien mieux représenté par Natalia Ossipova: elle n'a pas les jambes de Svetlana Zakharova mais sa technique est bien supérieure; et surtout, son tempérament est de la trempe des Plissetskaya. Là est, je crois, le Bolchoï. Mademoiselle Ossipova reviendra sans doute lors de la prochaine tournée, cette fois comme danseuse étoile et alors, nous reparlerons de la vivacité du Bolchoï. Pour le reste, il faut être honnête, dire que cette troupe, sous la direction de Ratmanski, a retrouvé un niveau d'excellence qui n'est plus-hélas!- celui de l'opéra de paris où Madame Lefêvre a fait un travail inverse: l'époque des Guillem, Guérin, Maurin, Platel est belle et bien révolue. On est étoile à paris si l'on sauve une représentation. Cela dit, constatons aussi que le Bolchoï est en mal de danseurs ( si je puis dire...). Filin ne danse preque plus, ni à Paris , ni à Moscou. Restent Ouvarov qui se remet d'une blessure et Tsiskaridze, plus concentré sur sa reconversion télévisuelle que sur son art. Il faut donc faire appel à Denis Matvienko ( qui a par ailleurs refusé d'intérger la troupe) et à Carlos Acosta pour cette tournée parisienne. Preuve que rien n'est simple et le Bolchoï a aussi ses faiblesses: tant mieux! Cela le rend encore plus sympathique...Un mot encore: le corps de ballet a progressé de manière fantastique. Il a maintenant à mon avis largement dépassé le niveau de celui de l'opéra de paris. Mais que voulez-vous? La classe ne remplacera jamais le spectacle. Et 2 ballets classiques par saison (et pas les meillleurs...) ne permettront pas de maintenir le niveau de la troupe et des étoiles. Je ne veux pas rouvrir ici un débat sur classique/contemporain. Je suis par ailleurs un grand amateur de danse contemporaine si tant est que l'on ait le discernement pour choisir les bons chorégraphes. Mais l'opéra de paris est une troupe classique, c'est son cahier des charges et plus encore son histoire et sa tradition. Alexeï Ratmanski a prouvé que l'on peut moderniser une compagnie tout en revivifiant son répertoire.

[haydn]

L'herbe est toujours plus verte dans le pré d'à côté, c'est bien connu... Mais il faut admettre que le Bolchoï a fait très grosse impression depuis le début de sa tournée parisienne, même si évidemment, tout n'était pas parfait non plus.

En ce qui concerne Svetlana Zakharova, nous persisterons dans notre désaccord (même si je ne l'apprécie pas inconditionnellement : sa Giselle, d'une virtuosité excessive et déplacée, ne m'avait pas convaincu). Elle est tout de même un produit de l'école russe, même si ce n'est pas de l'école du Bolchoï dont il s'agit (elle est passée par Kiev et par le Mariinsky, si je ne m'abuse, tout comme Denis Matvienko). En revanche, avec Maria Alexandrova, c'est du Bolchoï pur sucre, avec tout ce que cela comporte d'énergie (les sauts quasi masculins que l'on retrouve aussi chez Natalia Ossipova) et de théâtralité.

Pour ce qui est des hommes, il y a quand même de fort bons éléments dans la troupe : Tsiskaridzé, Uvarov, Filin (qui va bientôt partir), mais aussi le jeune Ivan Vassiliev, qui promet beaucoup, ainsi qu'Andreï Merkuriev (débauché lui aussi du Mariinsky). Mais il est vrai que pour certains rôles, le Bolchoï est, pour le moment, obligé de recourir à des "mercenaires" tels Carlos Acosta ou Denis Matvienko. Ironie de l'histoire, ce sont surtout les artistes capables d'exécuter les ballets "soviétiques" des années 1950-1980 qui font défaut, les danseurs moscovites d'aujourd'hui paraissant souvent plus fins et moins athlétiques que ceux des générations précédentes.

[serge1 paris]

Aucune mention de Svetlana Lunkina ?

Hélas , je ne l'ai pas vue dans le Corsaire mais elle me parait avoir toutes les qualités avec l'âme, la poésie et la musicalité en plus !!

[sophia]

Après Le Corsaire, le site de l'Opéra propose à présent un diaporama sur le programme Ratmansky/Petit/Petipa: http://www.operadeparis.fr/Accueil/Actualite.asp?id=473

Pour revenir sur les propos de Frédéric, il est évident, indépendamment des goûts ou des préférences propres à chacun, que Zakharova est très éloignée du style des danseurs du Bolchoï (et pour cause, elle vient du Mariinsky...) et qu'Ossipova, par son énergie et le caractère très spectaculaire de sa danse, se situe au contraire tout à fait dans la tradition moscovite.

[Luciana]

[haydn]

La générale de Spartacus avait lieu ce soir ; comme d'habitude, pas de critiques, simplement : ne manquez pas cela, allez-y sans préjugés envers la danse supposée "soviétique" et les péplums hollywoodiens.

Par ailleurs, Carlos Acosta a fait diffuser, au début du 3ème acte, une annonce pour s'excuser de "marquer" son rôle, afin de se préserver pour la représentation de demain, qui sera filmée et publiée en DVD. Quoi qu'il en soit, ça va "décoiffer", pardonnez-moi cette trivialité...

[sophia]

Une amie russe me signale gentiment ces liens vers des vidéos faites par les danseurs du Bolchoï à Paris (vidéos qui permettent, par exemple, de voir le bateau du Corsaire sous un autre angle...):
http://www.yatalent.com/about/news/3/81.htm
ainsi qu'à Turin:
http://www.yatalent.com/about/news/3/62.htm
Je crois que le lien avait déjà été donné, mais d'autres vidéos semblent avoir été ajoutées.

La distribution de la générale de Spartacus était différente de celle initialement prévue (pour les rôles de Crassus et d'Aegina). Il est probable que ce sera celle de la première et donc du film.

Spartacus: Carlos Acosta
Crassus: Vladimir Neporozhny
Phrygia: Nina Kaptsova
Aegina: Ekaterina Shipulina

[haydn]

De nombreuses photos d'Agathe Poupeney peuvent être visualisées sur le site de la Fédrération des Photographes :


Soirée Alexeï Ratmansky / Marius Petipa / Roland Petit

[haydn]

Pardon, Blaesm avait déjà signalé ce lien hier

[karrillon]

Ro Haydn vous me mettez l'eau à la bouche, j'ai des places pour le Spartacus de ce soir, et j'ai vraiment hate d'y etre.

Les moments de virtuosité risquent d'etre au rendez vous et cette soirée d'etre inoubliable.

Il me tarde !

[haydn]

Question virtuosité, je crois que vous allez être servi...

[paco]

moi aussi je suis complètement surexcité d'impatience et je regarde les minutes s'écouler avec une lenteur agaçante... quoi ? il n'est que 16h20 ?

j'ai l'impression d'être le boudchou qui attend ses cadeaux de Noël...

plus sérieusement, avez-vous une indication quant à la durée du spectacle ? je dois confirmer un rdv après le spectacle

[sophia]

Avec le Bolchoï, on ne sait pas trop quand ça commence, et encore moins quand ça finit... (rassurez-vous, moi aussi, je suis un petit peu surexcitée!!...)
La fin du spectacle est fixée aux alentours de 22h20 (Spartacus comporte trois actes d'environ 40-45 minutes chacun), sauf qu'hier, la générale a dû se terminer à près de 23h (et encore, étant donné le retard pris, on n'a pas eu droit aux rappels, aux saluts devant le rideau, etc...). Si l'on prend également en considération les réactions... de léger enthousiasme dirons-nous, que le spectacle risque de susciter, je compterai large pour le rendez-vous, Paco...

A part ça, aucun changement de distribution n'est signalé sur le site du Bolchoï qui annonce toujours Alexander Volchkov en Crassus et Maria Allash en Aegina pour ce soir (à la générale, ce sont Neporozhny et Shipulina qui ont dansé). Donc, surprise...

[paco]

merci Sophia !

je vais prendre une tisane calmante sinon je ne tiendrai pas jusque 19h30...