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Coppélia : 15/12/2006 - 04/01/2007
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Jile



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MessagePosté le: Jeu Déc 07, 2006 5:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oh non ! J'ai des places pour le 1er à 16 heures, et ce n'est finalement pas Karl Paquette qui dansera... Crying or Very sad

J'espère que, comme vous le faite remarquer Haydn, les choses évolueront encore... Smile


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haydn
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MessagePosté le: Jeu Déc 07, 2006 6:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour les danseurs, il vaudrait peut-être mieux qu'il n'y ait plus trop de bouleversements en tout sens... même si je comprends votre déception de ne pas voir celui que vous espériez dans le rôle de Frantz. Maintenant, il y aussi des possibilités d'échange avec des personnes qui elles préféreraient une autre distribution.


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Aurélie



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MessagePosté le: Jeu Déc 07, 2006 6:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le marché parrallèle va marcher à tout va Laughing ! Mais ils le cherchent bien, aussi...


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haydn
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MessagePosté le: Jeu Déc 07, 2006 6:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

N'achetez surtout pas de places à des margoulins qui voudraient vous les vendre à un tarif plus élevé que celui imprimé sur le billet.

Malheureusement, pour Coppélia, la quasi-totalité des places sont vendues, y compris les plus mauvaises.


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Aurélie



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MessagePosté le: Jeu Déc 07, 2006 7:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

On s'arrangera entre-nous.. Moi, j'ai pris deux dates, et évidemment, je me retrouve avec deux fois la même distrib'...


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doudou



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MessagePosté le: Ven Déc 08, 2006 5:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Sur le site de l'ONP on annonce Jérémie Bélingard pour le 28/12 ?


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haydn
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MessagePosté le: Ven Déc 08, 2006 6:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Erreur de ma part, j'avais oublié de changer la distribution du 28/12 où effectivement il semble que ce soit Jérémie Bélingard qui danse avec Myriam Ould-Braham. Je commence à avoir un peu de mal à suivre.


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doudou



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MessagePosté le: Ven Déc 08, 2006 6:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Erreur de ma part, j'avais oublié de changer la distribution du 28/12 où effectivement il semble que ce soit Jérémie Bélingard qui danse avec Myriam Ould-Braham. Je commence à avoir un peu de mal à suivre.

rassurez vous Haydn, nous aussi.


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sophia



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MessagePosté le: Sam Déc 09, 2006 6:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Les recettes de la matinée du 17 décembre seront reversées à une oeuvre caritative : les détails de ce projet vous seront présentés en tout début de spectacle.

source: http://www.operadeparis.fr/


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Jonquille



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Messages: 1883

MessagePosté le: Sam Déc 09, 2006 6:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Effectivement c'est la matinée "Rêves d'enfants" de l'AROP.


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
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MessagePosté le: Jeu Déc 14, 2006 12:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Coppélia (1870), le ballet de Saint-Léon vu par Théophile Gautier.
Deux articles: http://on-de-p.livejournal.com/22551.html

OPERA: COPPELIA

Coppélia, ou La Fille aux yeux d'émail, ballet en deux actes et trois tableaux, livret de Charles Nuitter, chorégraphie de Saint-Léon, musique de Delibes, première le 25 mai 1870.

Freischütz
accompagnait le ballet de MM. Nuitter, Saint-Léon et Delibes, Coppélia, où devait débuter Melle Bozzacchi, une jeune danseuse italienne qui a réalisé tout le bien qu'on disait d'elle.
Tout le monde connaît Coppélius, cette grimaçante et bizarre figure des contes d'Hoffmann, ce Prométhée du mannequin qui essaie de faire vivre une poupée. Olympia, en effet, ressemble beaucoup à une jeune fille: elle lève et baisse les yeux; un mouvement de montre palpite à son côté à la place du coeur; elle peut répondre à quelques questions modérées sur la température; placée devant un piano, elle exécute sa sonate comme une aulique; au bal, elle valse dans la perfection, et ne perd jamais la mesure. Sa beauté régulière semble sortir d'un moule, et l'on peut dire sans métaphore qu'elle a les bras faits au tour. De longs cils bordent ses yeux d'émail, et elle a le sourire carminé des figures de cire. Nous avons dit Olympia, mais c'est Coppélia qu'elle se nomme dans le nouveau ballet. Coppélius la pose chaque matin près de la fenêtre, et de la rue on peut la voir très occupée en permanence à lire un livre dont elle ne lit jamais les pages.
Frantz, l'amoureux de Swanilda, une charmante fille qui ne doit aucune de ses grâces à la mécanique, passe chaque jour devant la maison du docteur Coppélius, et il s'étonne que jamais un regard de cette étrange créature ne se soit croisé avec le sien. Elle est là toujours brillamment parée, impassible et ne paraissant pas s'ennuyer. Ce mystère pique la curiosité de Frantz, qui ne trouve pas naturel qu'un si beau garçon comme lui n'obtienne pas même un coup d'oeil de cette dédaigneuse. Swanilda, à son tour, trouve singulier que Frantz, son fiancé, fasse ainsi le pied de grue sous le balcon, et elle pénètre, suivie de ses compagnes, dans la maison du maître Coppélius. Le laboratoire du vieux savant offre aux visiteuses indiscrètes un spectacles des plus baroques et des plus fantastiques. Il est encombré de mannequins aux poses contraintes, aux gestes anguleux, qui tâchent gauchement d'imiter la nature, et qui n'arrivent qu'à une sorte de vie morte effrayante et risible. Derrière un rideau, sur un tabouret, se tient, comme un trône, raide, immobile, les yeux fixes, Coppélia que le vieux savant a oublié de remonter. Swanilda était jalouse d'une poupée! Les espiègles compagnes ont trouvé les clés qui font jouer les ressorts de ces automates, et bientôt tout le cabinet se met à gesticuler d'étrange façon avec un petit bruit intérieur de rouages, de poulies, de contrepoids. Celui-là tâche de porter son verre à sa bouche, celui-ci essaie de mettre des lunettes; tous roulent des yeux comme ce nègre qui a une pendule dans le ventre. Un poussah se livre aux grimaces les plus amusantes du monde. Mais voici que maître Coppélius rentre, suivi de Frantz: toutes les fillettes se sauvent, à l'exception de Swanilda, qui veut voir la fin de l'aventure et se cache derrière le rideau de la poupée.
Coppélius fait boire Frantz, et comme il a mêlé un narcotique au vin, le jeune homme ne tarde pas à tomber en léthargie. Pendant qu'il dort, le vieux savant se penche sur lui avec des gestes de magnétiseur qui enlève le fluide d'un sujet. Au moyen de ces énergiques effluves, il croit pouvoir communiquer la vie à son oeuvre inerte, pure merveille de mécanique à laquelle il ne manque qu'une âme. Le prodige que rêvait maître Coppélius paraît s'être accompli. Le rideau s'écarte, et du piédestal de la poupée saute légèrement une svelte créature aux yeux pleins de lumière, au sourire gracieux, qui va, vient, court, bondit, renverse les mannequins, fait le diable à quatre et rit au nez de Coppélius, qui voudrait bien que la poupée, naguère si tranquille, s'emparât de la vie d'une façon moins bruyante. Frantz s'est réveillé à ce vacarme. Swanilda lui prend le bras, et tous les deux se sauvent, laissant le docteur stupéfait de l'aventure, mais non corrigé. Déjà il rêve quelque combinaison mécanique mieux équilibrée, quelque infusion de substances mystérieuses pour remplacer le sang. Cette chimère monstrueuse de l'enfant sans mère, prolem sine matre creatam, a préoccupé tout le Moyen-Age. Il n'y avait pas d'alchimiste, pas de famulus Wagner qui n'eût son homonculus dans une fiole.
Il ne faudrait pas avoir la moindre idée de la poétique du ballet pour ne pas avoir compris depuis longtemps que Frantz et Swanilda s'épousent, et que leur mariage sert de prétexte à des danses et à des divertissements.
La Bozzacchi, pour nous servir de la locution italienne, est une charmante fille de seize ans, ayant une jolie figure, avec des yeux noirs spirituels, ni trop grands, ni trop petits, parfaitement bien faite, très légère et très souple d'articulations. Ses mouvements sont rapides, mais modulés et sans brusquerie. Elle a une grande netteté de pointes et beaucoup de parcours, comme on dit en style chorégraphique. Il faut louer chez elle les attitudes gracieuses qu'elle sait donner à ses bras, naturellement arrondis et bien tournés. Tout cela forme l'ensemble le plus sympathique de personne et de talent. Aussi a-t-elle été accueillie avec un enthousiasme qu'on manifeste rarement aujourd'hui pour la danse. Ajoutez à cela qu'elle mime de la façon la plus intelligente. Au premier acte, le pas de la paille, où elle interroge un brin de paille qui lui fait des confidences au sujet de son amoureux, est tout un petit poème. Son charmant visage exprime tour à tour l'inquiétude, la joie, la colère, l'amour, avec une extrême finesse de nuances, selon ce que dit le brin de chaume.
Dans le grand divertissement figurent, à la suite, le Temps, l'Aurore, la Prière, le Travail, l'Hymen, la Discorde, la Guerre, la Paix, le Plaisir, représentés par les plus jolies danseuses de l'Opéra. La Bozzacchi symbolise le Plaisir, et jamais allégorie n'eut une personnification plus agréable. Une czardas, série de pas hongrois, dansés par le corps de ballet avec un entrain et une énergie qui nous ont rappelé les bonnes soirées de Saint-Pétersbourg, a été très vivement applaudie. Succès rare pour les pas d'ensemble.
La musique de M. Léo Delibes est pleine de motifs heureux parmi lesquels nous avons cru reconnaître quelques airs russes ou bohèmes. Elle est orchestrée, rythmée et travaillée avec beaucoup plus de soin qu'on en apporte habituellement à la musique de ballet. Elle a contribué pour sa bonne part au succès de Coppélia, dont les danses sont dessinées avec un goût parfait par Saint-Léon, un des maîtres du genre. Les décors sont de vrais tableaux que signeraient les maîtres les plus difficiles, et les costumes, pour lesquels on semble avoir consulté les albums de Valerio, sont riches, élégants et pittoresques.
Melle Eugénie Fiocre, le gentil amour de Néméa, est dans le ballet le fiancé de Melle Bozzacchi. Elle porte le travesti à ravir, et Frantz et Swanilda font un gracieux couple.

Le Journal officiel de l'Empire français, 30 mai 1870

Giuseppina Bozzacchi (Swanilda)


Eugénie Fiocre (le rôle de Frantz était interprété par une femme)


Eugénie Fiocre en 1860 (photographie BnF: www.gallica.bnf.fr )



OPERA: REPRISE DE COPPELIA

Reprise le 16 octobre 1871


Coppélia terminait heureusement le spectacle. Coppélia était le ballet du début de la Bozzacchi, cette jolie danseuse italienne, si sage, si charmante, qui mourut, pendant le siège, de la petite vérole noire, délicate fleur au parfum de violette flétrie par le vent d'orage et de pestilence qui soufflait sur nous. On peut mettre à son tombeau l'épitaphe de la jeune danseuse romaine: "Saltavit biduo et placuit" - " elle sauta deux jours et plut"-, qui résume si bien son éphémère et gracieuse existence. Elle plut! Tout est là, et son souvenir frais et pur n'a pas été effacé dans le grand cataclysme. On a, sous la pluie des bombes, trouvé le temps de lui donner une larme et de lui jeter un mot d'adieu, honneur que de plus illustres n'ont pas toujours obtenu.
Le sujet de Coppélia est tiré de Maître Coppélius, un conte fantastique d'Hoffmann, connu aussi sous le nom de L'Homme au sable, tout rempli d'une secrète et vertigineuse horreur. Mais Olympia, le mannequin que l'étudiant Nathanaël prend pour une vraie femme - on peut quelquefois s'y tromper -, n'est pas l'oeuvre du terrible et satanique marchand de baromètres. Il n'a fourni que les yeux à l'automate du savant professeur Spalanzani. Coppélia n'est donc pas la fille mécanique de Coppélius ou Coppola. Qu'importe! Le ballet a le droit de tout oser et d'arranger les choses à sa guise. Un conte d'Hoffmann n'est pas d'ailleurs un texte sacré.
C'est un charmant ballet que Coppélia, vif, gai, spirituel - oui, spirituel, quoiqu'on semble mettre en doute l'esprit des ronds de jambe - et il réalise un idéal très difficile à atteindre, la grâce comique.
C'est Melle Beaugrand qui remplit le rôle de Swanilda. Elle a gagné tous ses chevrons sur les planches de l'Opéra; on l'a vue toute petite, puis grandelette, figurante, coryphée, danseuse, travaillant toujours, faisant chaque année des progrés. Il lui manque cet éclat subit d'étoile empruntée à un autre ciel qui éblouit et fixe les yeux. Son nom n'est pas un nom étranger, et l'on peut dire d'elle, en modifiant un peu le proverbe: "Nulle n'est diva en son pays." Mais, à coup sûr, personne ne danse aujourd'hui mieux qu'elle n'a dansé depuis Carlotta Grisi, avec ce fini, ce soin, cette netteté et cette perfection. Le talent ne saurait aller plus loin. Melle Beaugrand est légère comme une plume, rapide comme un oiseau, ferme sur ses pointes acérées comme sur des fers de flèche; elle mime d'une façon spirituelle et amusante; mais... il y a un mais comme à la fin de tout adage: cherchez-le vous-même, nous ne vous le dirons pas.

La Gazette de Paris, 23 octobre 1871

Léontine Beaugrand (Swanilda lors de la reprise)



A suivre avec d'autres témoignages de l'époque...


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sophia



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MessagePosté le: Ven Déc 15, 2006 12:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Coppélia (1870): le ballet de Saint-Léon vu par Jules Barbey d'Aurevilly
http://on-de-p.livejournal.com/22864.html

C'est un canonicat pour l'heure, qu'un feuilleton dramatique. Le théâtre nous fait trop de loisirs... Les ardentes préoccupations de guerre qui mettent à feu tous les cerveaux encore plus que le soleil vont prolonger et faire plus morte encore cette morte saison des théâtres. Le spectacle, le vrai spectacle sera à la frontière. Dans quelques jours, on ne verra plus, on ne regardera plus que de ce côté... On y regardait déjà hier, en voyant danser la petite Bozzacchi, qui n'est plus le premier succès du moment, car c'est la guerre, mais le second, et pour laquelle le public se montre infiniment bon et aimable, comme le bon dieu dans les prières du soir.

J'y étais donc, - à la voir, hier -, cette petite fille qui deviendra peut-être une grande danseuse, cette espérance en fleur, cette étoile qui sort à mi-rayon de l'eau... J'y étais, en ma qualité de chanoine du moment, en feuilletoniste de loisir qui n'a plus rien à faire en littérature, en besogne intellectuelle, que de juger des jambes, des bras et des airs de danseuse et vous dire ce qu'il pense de cela!

Mais cela, c'est de l'esprit encore! Je ne suis pas de ceux qui font peu d'état de la danse. Je ne suis pas de ceux qui disent: bête comme un danseur ou comme une danseuse, car le mot est fait pour tous les deux, puisqu'ils pratiquent le même art et font les mêmes choses avec des organes différents. Si on ne l'applique pas aussi cruellement à la danseuse qu'au danseur, c'est que les hommes ont un sexe, mais un sexe n'est pas une opinion. Bête comme un danseur!... Oui, comme un danseur bête! Mais s'il ne l'est pas? s'il a de l'expression, de la physionomie, du geste, de la passion, il peut avoir de l'esprit, de l'âme et même du génie! Un grand danseur n'est pas nécessairement plus bête qu'un grand chanteur, ou qu'un grand comédien. Ils sont tous les trois talents d'expression, dans des ordres différents, mais qui peuvent être d'une force égale. Le proverbe est donc injuste et bête lui-même, car l'injustice n'est pas qu'une vilaine, c'est une sotte aussi. Le mot de bête comme un danseur est un mot de cul-de-jatte. C'est évidemment quelque malheureux cul-de-jatte vexé crevant de dépit dans sa jatte, qui a fait ce mot absurde et insolent, lequel, par exemple, il faut en convenir, pour un mot de cul-de-jatte, a fait du chemin.

Il est vrai qu'on l'a parfois arrêté au passage! Partout où s'est élevée une supériorité dans cet art difficile de la danse, - le plus difficile certainement des arts d'expression -, le mot impertinent n'a plus passé, on lui a barré le chemin... Et cette petite fille qui débute et qui poind en danseuse de l'avenir va probablement le lui barrer encore et de son charmant pied tendu, - comme elle sait le tendre -, lui casser le nez!

Car, elle plus qu'une autre, est le contraire de bête, et d'elle plus que de personne, on peut dire que sa danse a de l'esprit... Quand la vie l'aura prise, cette enfant de seize ans, comme l'air la prend quand elle s'élance, elle mettra dans son jeu bien des choses qui n'y sont pas; elle mettra dans son art l'âme et la flamme par lesquelles tous les grands talents se couronnent; mais il n'en est pas moins certain que présentement, le caractère le plus en saillie de son talent, c'est l'esprit, la finesse, la grâce vive, la moquerie légère; quelque chose de svelte, et de précis, et de clair, et de piquant, et de rapide comme l'esprit français. Quelle que soit sa naissance et malgré son nom italien, c'est bien une Française que cette petite Bozzacchi!... que j'appelle petite, non pour la diminuer, - elle a le temps de sa faire appeler la grande Bozzacchi, si elle peut! - Mais parce qu'elle est vraiment pour l'heure la petite Bozzacchi, non pas seulement par l'âge, non pas seulement par l'extérieur de sa personne, peu formée encore, mais par les grâces tour à tour ingénues et fûtées, gentilles et enfant (mais enfant comme les petites filles le sont en France) de sa physionomie, de ses mouvements et de son jeu!

Je voudrais vous en donner l'idée. Je voudrais ébaucher la statuette de cette ébauche de danseuse qui nous fait rêver au chef-d'oeuvre! Et d'abord, disons-le bien vite pour que ce soit fini, elle n'est pas ce qu'on appelle jolie. Mais qu'a-t-elle besoin d'être jolie, elle qui va tout à l'heure vibrer comme la corde de harpe qu'on ne voit plus quand elle nous enchante, elle qui va scintiller comme une étoile mobile, dansant de loin à l'horizon!... Taglioni n'était pas jolie. Elssler non plus. Melle Bozzacchi reste dans la tradition des plus grandes danseuses en ne l'étant pas. Elle troublera moins comme femme. On la jugera mieux comme danseuse!...

C'est une figure un peu longuette, au nez busqué d'oiseau, mais pas de proie! aux yeux doux et gais. Allez! l'oiselet n'est pas méchant, malgré la courbure de son bec. Figurez-vous une mésange qui va s'envoler d'un roseau qui plie! Ses bras (j'ai failli dire ses ailes), ses bras mignons, souples, inachevés, de vrais bras de fillette, attendent encore comme le corsage, comme les épaules, le contour qui va venir... Aurore de bras délicieux, qui commencent comme ceux de Rachel ont fini, car les matins ressemblent aux soirs! Seules, les jambes sont femmes dans cette petite fille pour le reste, dans cette adolescente indécise... Seules, elles sont entièrement sculptées, les jambes, l'instrument, le signe de vocation, la beauté indispensable de la danseuse! Ici, l'art et l'exercice de l'art ont avancé la nature. Les jambes de Melle Bozzacchi ont cette pureté qui, pour les jambes comme pour la vertu, est la force.

Elles ont cependant, vers la cheville, une imperceptible arcure que verront bien ceux qui savent voir, et à laquelle se prendront les imaginations voluptueuses. En statuaire, c'est là peut-être un défaut, mais c'est un défaut qui vaut une beauté, car il éveille le caprice, - ce que ne fait pas toujours la beauté, la souveraine beauté, cette Ecrasante! Pour opposer à ces jambes-là, et les mettre mieux en lumière, l'Opéra choisi celles de Melle Fiocre, ces jambes d'amazone qui tournent aux jambes de héros, tant elles deviennent mâles! Et c'est ainsi qu'en faisant contraste, on a fait honneur!

Melle Fiocre jouait, en effet, le jeune garçon amoureux de la poupée dans le ballet de Coppélia et la Bozzacchi, la jeune fille qui se substitue à la poupée. Melle Fiocre ne danse pas... ou plutôt personne ne danse dans ce ballet, que la Bozzacchi, quoique beaucoup de danseuses y fassent le geste de danser. Les danseuses de métier, les forts sujets, comme ils disent, y tourbillonnent, y pointent, y battent des jetés, y font compas ouvert avec leurs jambes et girouette tournante avec leurs bras. Mais tout cela n'est pas plus la danse que la grammaire de Lhomond n'est le style de Racine, que les paraphes de Brard-Saint-Omer ne sont des arabesques de Raphaël.

Les danseurs techniques peuvent avoir leur mérite et leur nombre à l'Opéra. Mais rares y sont, comme partout, les danseuses inspirées... et c'est là justement ce qu'est cette petite Bozzacchi, que je suis presque tenté parfois d'appeler la Bozzacchinette! Rien qu'à la voir faire... on sent tout de suite la différence de l'inspiration au métier. Elle aussi, elle sait sa grammaire. Elle aussi, elle fait ses paragraphes. Mais elle met dans ce qu'elle sait ce qu'elle n'a pas appris, et peut-être ce qu'elle ne se doute pas d'avoir, du moins, autant qu'elle l'a... Malheureusement, le succès le lui apprendra. Et déjà peut-être le sait-elle mieux que la première fois qu'elle a dansé devant le public encharmé si soudainement par elle, parce qu'elle ne dansait pas pour lui, mais pour elle-même, parce qu'elle dansait devant lui, comme elle eût dansé seule, dans sa chambre, et devant sa glace, pour la volupté de danser! Oui, elle danse pour se faire heureuse et voilà pourquoi elle nous fait heureux, en la voyant danser! Taglioni, cette nuée blanche qui s'est évaporée, Taglioni semblait aussi en dansant obéir à sa destinée, comme le lis qui parfume l'air dans lequel il se balance obéit à la sienne. C'est la seule ressemblance, du reste, que puisse avoir cette petite Bozzacchi, qui vient de naître et que nous n'avons vue encore que dans son berceau de Coppélia, avec cette Sylphide, cette Naïade, cet Albâtre idéal, cette Immatérielle de la Danse que fut Taglioni, la Taglioni moëlleuse et fluide, comme son nom, l'incomparable et irremplaçable Taglioni, comme Melle Mars et Melle Malibran sont aussi des irremplaçables. La Taglioni qui nous a laissé dans la mémoire une lueur à laquelle nous jugeons les autres, un rayon charmant, mais un redoutable flambeau! Les coquetteries au public, à la rampe enflammée pour l'enflammer plus encore, aux vieillards qui lorgnent Hélène, sans se lever, étaient inconnues à Melle Taglioni. Elles le sont à Melle Bozzacchi. Le seront-elles toujours? - à cette mince enfant qui va s'arrondir et grandir pour peut-être, comme disait Lord Byron d'une petite fille de son temps, devenir un fléau!

Tout lutin d'esprit français qu'elle soit, la Bozzacchinette (qu'elle me passe ce mot caressant qui lui va!) danse avec innocence. C'est l'innocence d'un enfant terrible, mais ce n'était pas cela, si l'innocence n'était pas hardie, si elle n'avait pas ses yeux purs bien ouverts, elle ne serait plus l'innocence. Melle Taglioni dansait avec pudeur. La pudeur, avant cette danseuse divine, n'avait jamais dansé. Elle n'est pas pour cela sur la terre. Mais Melle Taglioni la mit au théâtre. Melle Taglioni fit le miracle de mettre au théâtre ce qu'on n'y avait jamais vu: une danseuse chaste, aux yeux baissés, à la rose, pâle d'émotion, au front, car il était des moments où, littéralement, la danse de Melle Taglioni rougissait... Jusqu'à Melle Taglioni on avait dansé pour le public, pour les Connaisseurs, pour le triomphe, pour les bouquets qui grisent, pour les battements de mains qui achèvent l'ivresse, pour les soupers qui la continuent, et pour le dessert des soupers qui la doublent et où les danseuses campent leurs ailes à côté de leurs verres et ne s'en servent plus pour s'en aller... mais avec Melle Taglioni, on vit danser pour la danse elle-même, - pour la Rêverie, pour la Poésie, - pour la Pensée, - et pour le Souvenir. On vit positivement, avec le moins de corps possible, sous la forme la plus transparente qu'ait jamais revêtue la Matière, danser... je ne dirai pas avec âme, - mais danser une Ame!

Et ceci, jamais ne se reverra plus!

Que Melle Bozzacchi en fasse son deuil et les autres danseuses de l'Avenir! Le Génie, en tout, n'a point de dynastie... Ce diadème ne se laisse sur la tête de personne, et on l'emporte, cloué à la sienne, dans son cercueil! Melle Taglioni qui, dit-on, fait des élèves quelque part; Melle Taglioni, - comme Melle Mars, qui eut aussi cette rage des âmes qui ne veulent pas mourir tout entières, sait à présent à quoi s'en tenir sur la force des Enseignements. Elle sait si on peut mettre son talent dans une élève, comme en rentrant chez soi, après une soirée, on jette ses bijoux dans une coupe, l'Elève, fût-elle une coupe humaine, taillée pour y boire toutes les sensations de la vie, et digne des bijoux qu'on voudrait y jeter! Seulement, si Melle Bozzacchi s'afflige de cela, qu'elle s'en console! Si elle prouve plus tard qu'elle aussi, elle a du génie, elle ne laissera, non plus, son empreinte sur personne, et ceux qui l'auront vue, ne pourront que s'en souvenir et en rêver...

Mais voilà la question, aura-t-elle un jour le génie de la danseuse? Le promet-elle? Le bouton fait-il croire à la fleur?... Nous avons l'enfant, aurons-nous la femme? L'enfant est délicieuse de spontanéité. dans ce ballet de Coppélia, dont la musique, que je n'ai point à juger, m'a paru une poésie, Melle Bozzacchi a été aussi poétique que la musique. Lorqu'elle a pris la place de la poupée, elle s'est fait poupée à ravir toutes les femmes qui étaient là et qui pensaient à la leur, car mari, amant ou enfant, il n'y a jamais pour les femmes qu'une poupée ou une succession de poupées!

Elle a donc eu des gestes de poupée, des gestes en bois, que des mécaniciens quelconques ne seraient pas assez spirituels pour trouver... Oui, elle a eu la grâce de la petite fille infusée miraculeusement dans du bois... Ce n'est là, il est vrai, que de la pantomime, mais la pantomime est de la danse terre à terre et à pied, comme la danse est la pantomime qui s'envole! Or, elle s'est envolée, Melle Bozzacchi, et sur quelles ailes! Au deuxième acte (l'acte qui est tout le ballet et toute la pièce), de poupée elle est devenue peu à peu femme. Galatée nouvelle, mais pas engourdie et pesante, et bête comme Galatée, la femme marbre qui reste marbre et bloc et qui dit moi! moi encore! pour toute tendresse à l'homme qui l'anime. Melle Bozzacchi s'est relevée tout à coup danseuse, dans le sens complet de ce mot! Danseuse et femme, comme ses jambes! Elle a pris une misère de voile noir, un chiffon de dentelle, grand comme un mouchoir de poche, et avec ce bout de voile noir elle s'est faite Espagnole, mais une Espagnole grandiose, digne de danser dans la cour du Cid Campéador, et elle a improvisé une cachucha qui l'a fait monter jusqu'aux frises, cette petite!... ça a été soudain comme un coup de soleil ou un coup de tonnerre, ou un coup au coeur! J'ai vu danser à Fanny Elssler la même danse, avec son robuste et beau corps d'Allemande, qui se moulait à nous rendre fous dans sa jupe plissée, mais Fanny Elssler qui dansait comme la Force provoquant le Plaisir, et qui tenait à la terre, - heureuse qu'elle tint à elle -, Elssler qui n'était jamais mieux et plus elle-même que quand , fille de sa race, elle dansait (comme dans la Gypsie) quelque hongroise ou quelque cracovienne avec ses bottines écarlates, aux talons d'or, qu'elle faisait si résolument retentir! Eh bien, non! Fanny Elssler n'avait pas cet élancement, ce grandissement, cette poussée de géante d'une fillette qui joue à l'Espagnole, comme il n'y a qu'un instant elle jouait à la poupée qui n'a pas même de castagnettes! Non! ni Elssler, la cariatide germaine, ni personne, ni Dolorès Serral, la Sensualité du Midi, avec ses yeux à moitié fermés et flamboyants à travers ses cils épais, Dolorés Serral l'incendiaire des Toréadors! ni la sorcière Camara, tragique et sauvage, ni aucune des danseuses que j'ai vues et qui dansent encore en moi, n'auraient eu plus de fougue et d'alan que cette enfant inachevée, qui n'a pas encore le corps avec lequel on parle au corps, comme disait Buffon! Après la cachucha, elle a continué ses métamorphoses. Elle a pris un plaid et a dansé une gigue écossaise avec un brio et des mouvements d'épaules!... à faire danser un monde dessus! Moins étonnante pourtant que dans sa cachucha, mais délicieuse, car la gigue est naturellement plus près que la danse passionnée de son genre de talent à elle, pour qui la passion est la seule passion de son art!

Certes! on ne l'aime pas avec ce désintéressement de tout ce qui n'est pas lui; on ne le pratique pas si jeune avec cette aisance, cette précision, cet aplomb déjà sans avoir en soi quelque chose avec quoi l'avenir devra compter! Je ne dirai pas quoi. Je ne veux pas une fois de plus compromettre l'Espérance, cette fille si souvent compromise! La cachucha et la gigue écossaise que Melle Bozzacchi danse dans Coppélia, sont des échappés de danseuse passionnée et devinée. Mais je l'ai dit et j'y veux revenir pour bien la faire comprendre, le caractère de son talent n'est pas la passion, la passion violente ou languissante... Non. c'est l'esprit, c'est l'esprit français avec sa distinction et son piquant et ses nuances moqueuses... Ce n'est encore, Melle Bozzacchi, que la petite fille qui fait la poupée, mais laissez-la devenir femme tout à fait et préférer aux poupées en bois les autres poupées, et vous verrez une danseuse inconnue! Nous aurons le triangle complet. Taglioni dansait comme une âme. Elssler, comme un corps, et quel corps pour les Gassendistes et les Sensualistes de la danse! Melle Bozzacchi sera la danseuse de l'esprit dans le pays de La Fontaine, de Voltaire et de Rivarol!

Quand la coquetterie lui viendra, et qu'elle n'a même pas, dans la joie, dans le bonheur montré de ses révérences, lorsqu'elle a dansé et qu'on l'applaudit, quand la coquetterie, ce parachèvement de la femme, lui poussera comme une dernière aigrette sur le front et l'oreille, elle continuera de danser, et ce sera la danse de Célimène!

Alors, que les gens qui aiment l'esprit tiennent bien leur coeur....


Jules Barbey d'Aurevilly, "Giuseppina Bozzacchi", Paris-Journal, Paris, 1870




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Jonquille



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MessagePosté le: Sam Déc 16, 2006 1:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de voir que les distributions ont encore été mises à jour sur le site de l'Opéra ce soir. Je ne sais pas s'il y a de vrais changements...

http://www.operadeparis.fr/Saison0607/Distribution.asp?Id=1007


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haydn
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MessagePosté le: Sam Déc 16, 2006 1:36 am    Sujet du message: Répondre en citant

Première de Coppélia ce vendredi 15 décembre, avec dans le rôle de Swanilda, une Nolwenn Daniel un peu inattendue, puisqu’elle se substituait à Isabelle Ciaravola, blessée, qui elle-même s’était déjà vu confiée l’ouverture de la série en lieu et place de Clairemarie Osta.

Coppélia, produite par la même équipe (Patrice Bart pour la chorégraphie, Ezio Toffoluti pour les décors et les costumes) que La Petite danseuse de Degas affiche clairement la parenté qui l’unit à cette dernière : mêmes allusions picturales (Degas, évidemment, et aussi, en prime, un clin d’œil appuyé au célèbre Fifre de Manet au second acte), mêmes lumières, même traitement des ensembles.

La chorégraphie de Patrice Bart se veut une lecture assez radicale du chef d’œuvre de Saint-Léon, Nuitter et Delibes : dépouillée de la «Fête de la cloche» conclusive , cette Coppélia est également amputée d’une part importante de la musique originelle, au profit d’extraits de Lakmé et du Roi l’a dit, deux opéras-comiques du même Delibes.

Patrice Bart affirme, dans les notes d’intentions publiées dans le programme de l’ouvrage, n’avoir «pratiquement rien gardé des pas de Saint-Léon» ; c’est peut-être un peu excessif, dans la mesure ou l’essentiel des danses de caractère du premier acte, ainsi que la Valse de la poupée et la Danse écossaise du second acte ont été heureusement préservées. Si les partis-pris de Patrice Bart se tienne globalement en ce qui concerne la narration, on peut toutefois regretter l’ajout d’un épilogue pompeux , sur la musique du second entracte de Lakmé, qui prend la forme d’un long pas de deux à la Neumeier, chargé d’effets à grand spectacle (éclairages criards, abus de fumigènes), qui gâche un peu l’ouvrage.

Hasard ou poids de l’héritage, ce sont les souvent les parties les plus ancrées dans la version traditionnelle de Coppélia qui ont été les mieux servies par les danseurs: Corps de ballet dans la Mazurka et la Czardas du I, Nolwenn Daniel dans la Danse écossaise du II. De manière générale, si Mlle Daniel n’a pas démérité, un petit rien de piquant, ainsi qu’une gestuelle à la sécheresse et au caractère mécanique plus accentué dans la Valse de la poupée eussent été les bienvenus. La Ballade de l’épi fut en revanche réussie, et l’on s’amuse, en ce qui concerne les évolutions corps de ballet, de l’esprit «kolkhozien» qui imprègne les ensembles, parodiant délibérément les chorégraphies soviétiques des années 1920-1930. Dans le rôle de Franz, Benjamin Pech a séduit par la vélocité de son jeu de jambe et le lyrisme de ses élans ; c’est cependant José Martinez qui réalisa la prestation la plus indiscutable, incarnant un Coppélius vif et racé (dans la version de Patrice Bart, rappelons que ce personnage est censé être un homme encore jeune et séduisant), à la danse alliant précision, nervosité et fluidité dans l’exécution des pas. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, et a réservé à M. Martinez une magnifique ovation.

Quatrième personnage principal, Spalanzani (encore une idée de Patrice Bart, puisée dans les célèbres Contes d’Hoffmann), sorte de caricature de maître de ballet (M. Bart aurait-il été tenté par une discrète auto-dérision?) a été fort bien servi par un Fabien Roques très en verve dans ce rôle certes mimé, mais néanmoins valorisant.

Au sein du Corps de ballet, on aura remarqué notamment Mlles Mallem, Zusperréguy et surtout Froustey, qui possède un «peps» et une présence scénique qui la font toujours sortir du lot, tandis que chez les messieurs, Simon Valastro – qui nous a gratifié en début de saison d’un excellent Comte de N. dans la [i]Dame aux Camélias – s’est particulièrement distingué.

Enfin, dans la fosse officiait l’orchestre Colonne, quelque peu bruyant et balourd, mais qui a néanmoins fait preuve d’une louable homogénéité dans les pupitres de cordes. Certes, on pourra se dire que le Ballet de l’Opéra de Paris mériterait d’être accompagné par une phalange plus prestigieuse, mais en même temps, il faut être conscient que sans ces représentations, l’orchestre Colonne, un des ultimes survivants des grandes formations symphoniques parisiennes de la fin du XIXème siècle (concerts Lamoureux, Pasdeloup…) serait condamné à la disparition, et qu’il y va ici de la préservation d’une partie du patrimoine culturel de la capitale française.


Pour information, on peut consulter une notice historique brève, mais joliment illustrée, sur le site de l’orchestre Colonne, ICI.




Dernière édition par haydn le Sam Déc 16, 2006 9:36 am; édité 1 fois
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Pierre



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MessagePosté le: Sam Déc 16, 2006 2:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

En un mot : J'ai trouvé ce ballet très mauvais. Je n'ai rien compris. Bien sûr quelques traces de la beauté de la partition de Delibes. Bien sûr les danseurs de l'ONP... Mais globalement tout était laid et donnait raison aux Izrine et consort pour haïr le ballet classique. Vivement demain soir pour se laver les sens avec une Giselle...


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