Soirée Lifar-Malandain, 09/10 au 28/10/06

[holiday]

Merci précieux Haydn, merci (sans flagornerie aucune). Grâce à vous, les surprises restent encore possibles !
Blague à part, y a-t-il une explication rationnelle à ces changements de progarmme ? Personne n'a disparu des distributions (sauf malheureusement José Martinez), alors pourquoi toutes ces interversions ?
Comment dans ces conditions, les danseurs peuvent-ils répéter sereinement ?

[haydn]

L'organisation des répétitions est complexe, il peut y avoir des blessures, des indisponibilités pour des motifs divers (galas, invitations à l'extérieur, événements d'ordre privé) qui peuvent nécessiter des changements dans les grilles de distribution. Certains changements peuvent même avoir pour objectif de permettre aux artistes de répéter plus longuement.

Dans d'autres cas, évidement, cela peut rendre les choses quelque peu "sportives", mais la vie d'un théâtre est toujours pleine d'aléas...

[holiday]

Et la vie des afficionados aussi !
Ce n'est pas plus mal finalement, de prendre XX fois des billets pour le même spectacle parce que l'on piste tel danseur ou tel autre, et que la distribution change tout le temps, cela permet de découvrir de nouveux interprêtes.
Je pensais juste à ces représentations parfois hasardeuses parce que les danseurs n'ont eu que quelques jours pour répéter. En même temps, cela ne peux que rendre plus admiratifs face à leurs capacités d'adaptations.
Merci pour la réponse Haydn.

[haydn]

Il y a quelques "spécialistes" du genre, à commencer par Christophe Duquenne qui se voit régulièrement confier des missions "kamikazes" pour remplacer des solistes de premier plan, en compagnie de partenaires avec lesquelles il n'a parfois pas eu la possibilité de travailler très longtemps. Ce qui ne l'empêche pas de se sortir brillament de ce genre de chausse-trappe, ainsi qu'en témoigne sa prestation aux côtés d'Isabelle Ciaravola dimanche, où il avait pris la place de José Martinez.

[laurence Guez]

Personne n'a parlé du casse-croute!!!
Brigitte Lefèvre y a beaucoup parlé introduisant Patrice Bart qui a dansé et fait répéter "Suite en blanc" et "Mirages", Thierry Malandain qui a chorégraphié" L'envol d'Icare" sur la musique d'un compositeur russe: Schnittke. Thierry Malandain nous a appris beaucoup sur le travail de création:comment raconter une histoire traduire en gestes... les émotions... jouer avec les symboles...les mythes.... en osmose avec les danseurs, le décorateur et le compositeur: tout ce qui donne du sens à la Danse

[sophia]

Merci Laurence.
Bien qu'il ait été annoncé, j'avoue que j'avais totalement oublié cet "événement". Séance de rattrapage samedi 30 à 15h avec le "Pleins Feux" consacré à la soirée Lifar/Malandain. J'ignore en revanche avec qui il aura lieu et sur quel ballet il sera focalisé, s'il s'agira encore de la création de Thierry Malandain ou bien d'un des deux ballets de Lifar programmés... Peut-être y a-t-il des gens plus au courant que moi??
J'aurais simplement voulu savoir, -et ma question s'adresse à Laurence ou à ceux qui étaient à ce "casse-croûte"-, si Thierry Malandain inscrivait son ballet dans la continuité de Lifar sur le plan chorégraphique, ou bien s'il le considérait sinon comme une création à part entière (avec simplement la reprise de la thématique "Icare") du moins comme un hommage, mais un hommage personnel au maître.

[Jonquille]

Désolée de ne pas avoir fait mon petit compte-rendu. Tout d'abord je signale que ce casse-croûte avait bien lieu à 13h et non à 12h comme indiqué dans un premier temps par le site de l'Opéra.

Thierry Malandain, à mon sens, n'a pas dit grand chose. Et pour répondre à votre question, Sophia, la chorégraphie ne sera pas "du Lifar" mais bien un hommage. Il nous a tout de même appris que le CCB sera composé de deux groupes de 7 danseurs, ce qui correspond au nombre total des danseurs de sa propre compagnie, à Biarritz. La première devrait être dansé par Benjamin Pech et Nolwenn Daniel, si toutefois le danseur Etoile se remet de quelques soucis de santé.

C'est surtout Patrice Bart qui a parlé des ballets de Lifar et des répétitions. Dominique Delouche a demandé pourquoi sur le grand nombre de ballets chorégraphiés par Serge Lifar (une soixantaine) seulement quelques-uns étaient au répertoire de l'Opéra. Brigitte Lefèvre (secondée par Patrice Bart) a répondu que seuls certains ballets avaient retenu son attention et que certains étaient très mauvais. Elle a néanmoins assez complaisansamment (et ironiquement) encouragé M. Delouche à continuer à se consacrer à ses films.

Evidemment la question des convictions politiques de Serge Lifar a été abordée. Brigitte Lefèvre a dit qu'il fallait dépasser cette question et rester dans "la lumière". Elle a néanmoins précisé qu'elle aurait aimé se comporter différemment de Lifar quand celui-ci fut à la tête du ballet de l'Opéra. Patrice Bart a alors ajouté que Lifar avait surtout voulu que l'Opéra reste actif et productif pendant l'Occupation, et que cela avait déterminé sa conduite.

[haydn]

Nouveaux changements de distributions, qui concernent le 21/10 et le 22/10, où Aurélie Dupont et Manuel Legris remplacent respectivement Clairemarie Osta, Delphine Moussin, Mathieu Ganio et Jean-Guillaume Bart :


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21/10


Suite en blanc


La sieste : Riqué + B. Martel + Ciaravola

Thème Varié : Abbagnato + Carbone + Thibault

La Sérénade : Zusperreguy

Pas de cinq : Gilbert

La Cigarette : Letestu

La Mazurka : Bart

L'Adage : Dupont + Legris

La Flûte : Hurel

Le Manège : Dupont

Les Fouettés : Letestu



L'Envol d'Icare (T. Malandain)


Pech + Daniel



Les Mirages


L'Ombre : Moussin

Le Jeune homme : Belarbi

La Femme : Cozette

La Chimère : Ould-Braham

La Lune : B. Martel

Le Marchand : Bullion



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22/10 (14h30)


Suite en blanc


La sieste : Riqué + B. Martel + Hecquet

Thème Varié : Abbagnato + Duquenne + Thibault

La Sérénade : Ould-Braham

Pas de cinq : Fiat

La Cigarette : Cozette

La Mazurka : Pech

L'Adage : Dupont + Legris

La Flûte : Osta

Le Manège : Dupont

Les Fouettés : Osta



L'Envol d'Icare (T. Malandain)


Carbone + Hurel



Les Mirages


L'Ombre : Letestu

Le Jeune homme : Paquette

La Femme : Ciaravola

La Chimère : Daniel

La Lune : Riqué

Le Marchand : Bullion

[elisabeth]

Les distributions pour cette nouvelle série de spectacles viennent d'être mises en ligne sur le site de l'Opéra avec les derniers changements évoqués hier par haydn.

[Azulynn]

Le programme du Pleins Feux de demain est enfin sur le site de l'Opéra : il sera centré autour de la création de Thierry Malandain, qui fera répéter Jérémie Bélingard.

[sophia]

Premier de la saison 2006-2007, ce "Pleins Feux" n'aura finalement duré que trois petits quarts d'heure: outre son traditionnel discours d'introduction, Brigitte Lefèvre s'est vue plus ou moins obligée de revenir sur le plateau à la fin de la séance pour faire du remplissage pendant dix minutes, histoire de ne pas avoir fait venir le public (même si l'amphi était loin d'être plein) pour si peu de temps...

Il est vrai qu'organiser un "Pleins Feux" exclusivement autour de la création de Thierry Malandain, dont on a appris qu'elle durait en tout et pour tout 21 minutes, et ce en compagnie d'un seul danseur, qui aussi génial soit-il, ne peut suppléer à l'absence des autres protagonistes et du corps de ballet, c'était peut-être un peu ambitieux pour une séance supposée durer une heure...

Thierry Malandain, après avoir été présenté par Brigitte Lefèvre comme "timide" et s'être lui-même défini comme un "homme du secret", a expliqué l'argument de son ballet qui reprend les légendes thébaines autour du Minotaure, de Thésée et d'Ariane, d'Icare, de Dédale et du Labyrinthe. Le chorégraphe est indéniablement quelqu'un de sympathique, qui sait transmettre avec humilité et simplicité. Il a évoqué Lifar de manière incidente, pour dire qu'il avait travaillé avec lui, très briévement, et qu'il avait emprunté à son ballet Phèdre une certaine gestuelle maniérée des hommes avec leurs bras et leurs mains (difficile d'expliquer ça par des mots). On n'évite pas toujours les clichés, notamment sur le désir d'envol chez l'homme (conclusion symbolique de l'oeuvre), mais bon, on est quand même à des antipodes du bla-bla vain et creux d'un Gallotta. Jérémie Bélingard a interprété trois solos dont celui, final, de l'envol d'Icare, avec le talent et la passion qu'on lui connaît. La gestuelle est belle et très classique (avec peut-être une influence des dessins ornant les vases grecs dans certains mouvements?), mais honnêtement on a du mal à se rendre compte de ce que sera le ballet, puisqu'il a été fait référence à plusieurs reprises à la présence du corps de ballet ou du personnage d'Ariane dans la chorégraphie exécutée par Jérémie Bélingard. Il a été aussi question à un moment de la métamorphose du personnage principal qui incarne successivement le Minotaure, Thésée et Icare, mais là, j'avoue que je n'ai pas tout compris, bien qu'ayant une connaissance assez précise de ces mythes. Certainement, la chorégraphie et le ballet monté entièrement parleront mieux d'eux-mêmes.

Thierry Malandain semble enfin accorder une importance particulière à la musique de son ballet. Sa création devait au départ s'appuyer sur la musique d'un compositeur russe () et son choix s'est porté sur un concerto d'Alfred Schnittke, d'essence post-moderne. Il a d'ailleurs évoqué une chorégraphie composée pour le danseur Vladimir Vassiliev sur le thème du labyrinthe qui était conçue déjà sur du Schnittke (quelle partition? je ne peux en dire plus), mais d'après ce que j'ai compris, ce ballet n'avait jamais vu le jour et le concerto finalement choisi pour L'Envol d'Icare avait sa préférence. Ce qui m'a frappée, c'est surtout que la musique a l'air de coller de manière idéale au sujet et à la chorégraphie.

Pour finir, Brigitte Lefèvre nous a parlé des trois distributions de cette création (Pech/Daniel pour la première, Bélingard/Gilbert, Carbone/Hurel) en soulignant que "normalement", ce devait être ainsi qu'il avait été annoncé, mais que tout pouvait toujours changer à la dernière minute en raison de la fragilité du corps des danseurs...

[holiday]

je n'ai pas assisté à ce passeport, et je ne peux donc pas savoir précisément quelles ont été les références mythologiques de Thierry Malandin. Cependant, tout cela tourne visiblement autour du mythe du Labyrinthe, et mes modestes connaissances, Sophia, peuvent peut-être éclairer votre lanterne.
Le Labyrinthe a été conçu par Dédale pour Minos, roi de Crète, afin d'y faire enfermer le Minautore, fils de Pasiphae, l'épouse de Minos, et d'un taureau. Dédale fut enfermé avec son fils, Icare, dans le labyrinthe, et ils s'enfuirent en fabriquant des ailes. S'approchant trop près du soleil, Icare vit ses ailes fondre et tomba dans la mer (je ne sais plus laquelle).
Thésée fut ensuite envoyé avec sept autre jeunes gens en tribut par Athènes à Minos, et enfermé dans le labyrinthe. Ayant tué le Minautaure, il s'échappe du Labyrinthe grâce à l'aide d'Ariane, qui lui a remis une pelote de fil lui permettant de retrouver le chemin de la sortie.
Voilà pour le résumé mythologique, j'espère que ma mémoire ne m'a pas trahie. Je laisse de côté toutes les interprétations psycho-analytiques et sociologiques qu'elles entrainent, ce n'est pas ma tasse de thé...

[Jonquille]

C'est gentil Holiday mais je pense que Sophia savait déjà tout cela... Ce sont plutôt les propos de Thierry Malandain sur sa propre chorégraphie qui furent parfois obscurs...

[laurence Guez]

Pourquoi?

[haydn]

Le petit rappel mythologique de Holiday ne sera peut-être pas indispensable à Sophia, mais il est sûrement le bienvenu pour nos nombreux jeunes lecteurs et les aidera si besoin est à la bonne compréhension de l'ouvrage de Thierry Malandain.