Giselle - 2 mai au 1er juin 2024

[Aurélie]

J'étais hier soir aux adieux de Myriam Ould-Braham. Quelle émotion d'écrire cela en ces lieux où nous avons tant commenté son parcours depuis le début... C'était évidemment magnifique et très émouvant. Merci pour tant de beauté, Myriam, durant toutes ces années !

Je ne vais plus très souvent à l'opéra (mais je compte bien y remédier dès la saison prochaine) et j'ai trouvé la compagnie très en forme. On tient peut-être une nouvelle référence en Myrtha en la personne de Valentine Colasante (ses petits menés!). J'ai adoré l'Hilarion d'Arthus Raveau, un danseur que je ne connais que peu, et dont je découvre tous les talents de danse et d'interprétation. Paul Marque, partenaire attentionné, nous a gratifiés d'entrechats spectaculaires. En paysans, Marine Ganio et Jack Gasztowtt ont déployé tout leur charme et leur énergie pour faire de ce moment un petit bijou.

[Adagio]

Que d’émotions hier soir à Garnier !

À l’occasion des adieux de Myriam Ould-Braham, de nombreux articles et interviews ont été publiés. Tous ont souligné le lien si particulier qu’elle entretenait avec ses rôles et son public. Et c’est on ne peut plus vrai. Je lui dois quelques-unes de mes plus belles émotions de ballet, notamment son Lac avec Mathias Heymann.

C’est indubitablement une très grande Étoile qui a fait ses adieux à la scène hier soir.

Dans l’acte I, sa capacité à camper une Giselle si juvénile à 42 ans m’a frappée. Fragile, délicate, naïve, très amoureuse, on lui donnait 20 ans. Mais en apprenant la trahison d’Albrecht, la douleur l’a vieillie de dix ans en un instant. Le début de sa scène de la folie était poignant : on lisait son cœur brisé dans chaque pas, chaque regard.

L’atmosphère dans la salle et sur scène a changé à l’acte II. Tout était exacerbé. Depuis l’amphithéâtre, on n’entendait pas un bruit, pas un toussotement. Nous étions tous suspendus à ses pointes et pour ma part j’ai eu la gorge serrée pendant toute la durée de son dernier PDD avec Paul Marque. Nous sentions qu’elle vivait pleinement chaque ultime seconde sur scène. De sa très grande sensibilité, sa musicalité, ses pas de bourrée si délicats, son port de bras d’une grâce incomparable, on a tout dit. La scène où elle retourne dans sa tombe restera un instant suspendu inoubliable.

Elle part au sommet de son art.

Pour cette soirée d’anthologie, elle a été très bien accompagnée par Paul Marque (petit pincement au cœur pour ma part en songeant que Mathias Heymann n’était pas son partenaire pour cette ultime représentation). Valentine Colasante était une belle Myrtha. Elle a su interpréter le personnage avec ce qu’il faut d’autorité sans le rendre caricatural.
Enfin, mention spéciale au corps de ballet, en très grande forme, notamment les Willis qui nous ont régalés. J'ai le sentiment que chacun sur scène s'est mis au diapason de cette soirée d'exception.

Comme le veut la tradition, une pluie d’étoiles et de roses est venue rendre hommage à Mlle Ould-Braham, entourée de sa famille artistique. Fidèle à elle-même, elle n’a pas souhaité qu’on la laisse seule sur scène. Mais quant à elle, elle va laisser un vide immense à l’Opéra de Paris…

[haydn]

Merci Adagio, pour ce récit de la soirée d'adieux de Myriam Ould-Braham

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[Enya]

Merci Adagio et Aurélie pour vos comptes-rendus de la soirée d’adieux de Myriam, et avec des petites vidéos et des photos qu’une amie m’a envoyé, je pourrais imaginer l’atmosphère au Palais Garnier hier soir. J’espère que la représentation a été filmée et que l’on pourrait avoir une occasion de la voir un jour bientôt...

[Ballerina]

Je ne sais pas si toute la représentation a été filmée mais de larges extraits certainement.
C'était vraiment une très belle soirée.

[PlumeDeCygne]

J'étais aussi à la soirée des adieux de Myriam Ould-Braham, et c'était extrêmement émouvant. Personnellement je me suis mise à pleurer dès son entrée sur scène car je ne pouvais pas n'empêcher de penser "Je ne la verrais plus jamais danser". Je sais que ça peut paraitre un peu ridicule mais j'ai toujours été particulièrement touchée par sa danse. Sa Juliette m'avait bouleversée et cette dernière Giselle était exceptionnelle.
Paul Marque qui l'accompagnait m'a surprise par son talent de comédien. Au delà de ses qualités techniques indéniables (parlons de la hauteur de ses entrechats !), je lui ai trouvé un vrai investissement dramatique. J'ai hâte d'en voir plus !
Petite question toutefois, alors qu'il a été son partenaire idéal pendant de nombreuses années, je n'ai vu nul part Mathias Heymann. Il ne dansait pas bien sûr, mais il n'est pas non plus venu aux saluts. Savons-nous s'il va bien ?

[Adagio]

Je partage votre émotion, PlumeDeCygne.
J'étais en larmes pour la dernière scène, et je n'ai pas pu m'empêcher de penser combien Giselle est un ballet de choix pour les adieux d'une danseuse, avec cette "sortie de scène" si symbolique et si poignante.


Paul Marque me surprend agréablement à chaque rôle. J'apprécie notamment ses qualités de partenaire, les danseuses semblent en confiance et une vraie complicité est visible avec chacune d'elle. En cela, il me fait un peu penser à Karl Paquette.
Et je plussoie, ses (29 je crois) entrechats six étaient superbes.


J'ai été surprise que Mathias Heymann ne soit pas présent parmi toutes les personnalités venues rendre hommage à MOB. Ses absences répétées et prolongées me font redouter une situation compliquée pour lui depuis le Covid. C'est à déplorer, car c'est l'une des plus grandes Étoiles masculines de l'Opéra avec Hugo Marchand et Mathieu Ganio. Une carrière de danseur est courte, nous sommes privés de son talent depuis longtemps. Je croise les doigts pour avoir le plaisir de le voir dans Onéguine la saison prochaine.

[Gimi]

Au départ, Sae-Eun PARK était programmée pour 3 Giselle; le 6 mai dernier, on lui en rajoutait 4 (remplaçant Dorothée GILBERT); aujourd’hui, elle se voit attribuer les 29 et 31 mai, en remplacement de Laura HECQUET, soit 9 des 23 représentations (en attendant, peut-être, une dixième le 1er juin❓).

[Katsu]

J'ai erronément publié ceci sur le fil "Opéra de Budapest". Il y a bel et bien une station Opéra dans la capitale hongroise, mais pas de trace avérée de Myriam Ould-Braham.

[Jonquille]

Non, Gimi. Le 1er juin c'est Hannah O'Neill qui va remplacer Dorothée Gilbert.

[Adagio]

[Gimi]

[Katsu]

[Ballerina]

Ou tout simplement toutes les silhouettes qui ornent cette station sont des silhouettes de membres de l'opéra, il doit bien y avoir un fichier ou des personnes qui se souviennent de quelle silhouette appartient à qui ne pensez-vous pas?

[Katsu]

Vous avez probablement raison.

En tout cas, l'anonymat relatif de ces silhouettes entretient un certain mystère. Ces décorations ne peuvent qu'être appréciées dans un métro parisien si triste et peu attrayant.