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Estelle
Inscrit le: 17 Juin 2009 Messages: 205 Localisation: Lyon
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Posté le: Mer Jan 19, 2022 2:28 am Sujet du message: |
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Gimi a écrit: |
En appliquant un coefficient d’érosion monétaire de 6,637 (prise en compte de l’inflation par l’INSEE), mon logement reviendrait à 181 201,39 € et non quelque 880 000 €, les menus travaux que j’y ai effectués ne justifiant pas cette différence et un coefficient multiplicateur de 4,85 .
P. S. : à noter que le coefficient de 6,637 correspond à une inflation annuelle moyenne de 3,858 % (soit 1,03858^50), bien au dessus des dérives actuelles, “grâce” à une inflation à près de 2 chiffres des 15 premières années . |
Et maintenant Gimi, pouvez-vous aussi nous faire la même étude pour les prix des billets de ballet à l'Opéra ?
Je ne sais pas s'ils ont augmenté aussi vite que les prix des logements, mais en tous cas sûrement plus vite que l'inflation moyenne (et que la plupart des salaires...)
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1927
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Posté le: Mer Jan 19, 2022 6:05 pm Sujet du message: |
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Estelle a écrit: |
Gimi, pouvez-vous aussi nous faire la même étude pour les prix des billets de ballet à l'Opéra ? |
Comme Sâr Rabindranath Duval il peut le faire, remarque étant faite que je me suis mélangé les pinceaux : le coefficient de 6,637 est celui de 1971 à 2021 et non de 1972 qui n'est que de 6,249 (avec une inflation de 6,21 % entre ces deux années); l'inflation annuelle moyenne qui en résulte n'est donc que de 3,81 %.
Ceci posé, voici quelque chiffres “édifiants” sur les dérives de prix des places de Premières Catégories (devenues “Optima”) au Palais Garnier depuis 60 ans.
On remarque que jusqu'en 1967, ces places étaient moitié moins chères que la 6ème catégorie (sans visibilité) en 2021.
Année Tarif Equivalent Coefficient Actualisation
• 1962 34,00 F 5,18 € 9,603 49,77 €
• 1967 37,00 F 5,64 € 8,193 46,21 €
• 1972 50,00 F 7,62 € 6,249 47,63 €
• 1978 80,00 F 12,20 € 3,503 42,72 €
• 1982 150,00 F 22,87 € 2,197 50,24 €
• 1986 270,00 F 41,16 € 1,716 70,63 €
• 1992 350,00 F 53,36 € 1,434 76,51 €
• 1996 380,00 F 57,93 € 1,341 77,68 €
• 2000 395,00 F 60,22 € 1,292 77,80 €
• 2002 419,81 F 64,00 € 1,250 80,00 €
• 2012 83,00 € 1,059 87,90 €
• 2016 110,00 € 1,045 114,95 €
• 2022 130,00 € 0,980 127,40 € (estimation, le coefficient 2022 n'étant pas connu).
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Prisca
Inscrit le: 29 Oct 2021 Messages: 145
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Katsu
Inscrit le: 21 Déc 2019 Messages: 1328
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PetitCygne
Inscrit le: 07 Mar 2011 Messages: 391
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1927
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Posté le: Jeu Jan 20, 2022 5:29 pm Sujet du message: |
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PetitCygne a écrit: |
Est-ce que la courbe est la même que pour les prix de l'immobilier ? |
Difficile de répondre à la question . Si l’augmentation du prix de l’immobilier répond à une certaine “logique” (je vais y revenir), celle du prix des places est le fait du prince ; encore faut-il définir qui est le Prince :
• l’État en imposant un Cahier des Charges et fixant (librement) le montant de sa subvention ;
• le Directeur de l’Opéra, en fonction de ses choix artistiques (ce sera surtout le cas à partir de Rolf Liebermann et le “Festival” permanent);
• le remplissaage de la salle par les spectateurs supposés.
Par ailleurs, pour des spectacles “exceptionnels”, dès les années 1960 que j’ai évoquées, le prix des places pouvait être doublé, voire triplé; par exemple, en 1969 pour la venue du Théâtre Bolchoï pour une série d’Opéras, le prix de 37 F (tarif normal des spectacles de Ballet et d’Opéra à l'époque) était porté à 120 F (et les places s’arrachaient !), en 1972 pour la venue du Ballet du Bolchoï, avec son orchestre, le prix des places passait de 80 à 105 F seulement .
Toujours est-il que si pendant les cinquante dernières années, le prix de l’immobilier à Paris a été multiplié par près de 5 en €uros constants, pour le prix des billets “normaux” des spectacles de Ballets au Palais Garnier ce coefficient n’est que de 2,7 (130/47,63).
Pour l’immobilier, hors Paris, l’augmentation des prix suit, peu ou prou, celle des revenus des acquéreurs potentiels et, surtout, des capacités d’endettement, les taux faibles et longues durées des prêts favorisant la flambée des prix au profit des vendeurs (les taux élevés n'étant favorable qu'à nos pauvres banquiers ).
Dans le cas de la Ville de Paris, de petite taille (dont les prix restent très modérés par rapport à de nombreuses grandes métropoles : New-York, Londres, Hong-Kong …) s’ajoute le phénomène du manque d’offres par rapport à la demande (même si la clientèle étrangère a un peu diminué – merci la Covid) et l'absence de terrains à bâtir pour les logements neufs.
N’étant obsédé ni par les chiffres (ne déplaise à Prisca), ni par l'immobilier, je n’ai qu’une vue très partielle de la dérive des prix de celui-ci, n’ayant dans mes archives (pour des raisons fiscales) que le prix du m2 de mon secteur parisien qui augmente en moyenne “doucement” de 10 % par an (avec une stagnation, que je ne m’explique pas, vite rattrapée, de 2012 à 2014).
Pour information, dans mon quartier, le prix au m2 serait passé de 3 023 € au 31/12/2003 à 11 628 € au 31/12/2020, soit une augmentation de 284,25 % en €uros flottants, ce qui correspond à une courbe ascendante de pente relativement constante .
FIN, peut-être, DU HORS SUJET .
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Sarra
Inscrit le: 29 Sep 2009 Messages: 263
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Posté le: Jeu Jan 20, 2022 9:34 pm Sujet du message: |
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Pour ne pas tout à fait en finir...
Si la maîtresse ou le maître trace au tableau la courbe de tendance de l'évolution en valeur constante du salaire net médian entre 1982 (plus avant : rien ne serait changé à la suite) et nos jours (1642 € en 1982, 1974 € en 2021 [valeur inférée de la courbe de tendance, d'équation f(x)=8,51x+1633,49 entre 1982 et 2019, la valeur réelle n'étant pas encore publiée], source INSEE -toutes les courbes officielles montrant par ailleurs une évolution quasi linéaire du salaire médian), et à côté la courbe de tendance de l'évolution du prix des places 1ère catégorie telle qu'indiquée, en valeur constante, par Gimi, l'enfant de CM2 verra que la pente de la seconde est plus accentuée que celle de la première, et comprendra (pour peu qu'il suppose que le prix des catégories moindres a suivi une évolution sensiblement pareille) que pour un salarié « moyen » la possibilité d'assister à un spectacle de ballet à l'Opéra de Paris n'a fait que décroître au fil des ans...
Et ce, nonobstant les proclamations souvent grandioses, réitérées (que la maîtresse ou le maître pourra lui lire au besoin) sur l'accès-à-la-Culture etc.
Si cet écolier imagine une personne percevant le salaire net médian et, « folle de ballets », en consacrant le quart à l'achat de billets 1ère catégorie à l'Opéra (acceptant donc de (sur)vivre avec un revenu réduit du coup au niveau smic), un calcul arithmétique simple lui permettra d'annoncer à la classe (la maîtresse ou le maître lui ayant préalablement appris qu'on ne peut acheter un demi-billet comme on demande à la boulangère une demi-baguette) que cette personne pouvait aller 8 fois par mois à Garnier en 1982, mais seulement 3 fois en 2021...
Soit une réduction de possibilité de 62% (probablement du même ordre pour des places d'autres catégories)...
Cet enfant de CM2, s'il est un rien éveillé¹, sera porté à regarder attentivement la correspondance dates/prix en valeur constante, et manifestera peut-être une certaine surprise (son éveil n'étant sans doute pas tout à fait complet)...
Car entre 1982 et 1986 (Président de la République* : …......, Premiers ministres :*.........), la possibilité d'assister à un spectacle à l'Opéra de Paris a été réduite de 25 % : 8 fois par mois à l'Opéra en 1982 pour notre balletomane dépensant le quart de sa paye médiane, 6 fois seulement quatre ans plus tard, en 1986 (salaire mensuel net médian : 1676 € -en valeur constante, rappelons-le). Amusant -jovial, même..
Idem, réduction de possibilité de 20 % entre 2012 et 2016... (Président de la République* :....., Premiers ministres* :......) : 5 fois par mois possibles en 2012, 4 fois quatre ans après (le salaire mensuel net médian passant de 1897 € à 1931 €, la place de 1ère catégorie évoluant de 87.9 € à 114.95 €, source : Gimi -valeur constante, toujours)
1992-2012 : période faste pour le même salarié prêt à (sur)vivre au smic pour assouvir sa passion. 5 fois par mois à l'Opéra en 1992, 5 fois encore possibles 20 ans plus tard... Ensuite, comme dit, et ensuite encore, c'est moins faste...
Pour revenir au sujet : le salarié médian, tout de même un peu outrecuidant de vouloir voir à l'Opéra un spectacle dans des conditions décentes de visibilité et de confort, pourra toujours le regarder à la télévision...
***
P.-S. : ajout du 21/01, pour rendre l'évolution comparée plus « parlante ».
Évolution comparée, en base 100, du salaire net médian et du prix des places 1ère catégorie à l'Opéra de Paris entre 1982 et 2021 (en valeur constante).
(Indices arrondis à l'unité supérieure si décimale >0,5 ; à l'unité inférieure si décimale <0,5, d'où légère imprécision) (Sources : Insee, Gimi)
Année..........Salaire net médian..........Prix de la place
1982.............100.................................100
1986.............102.................................141
1992.............105.................................152
1996.............107.................................155
2000.............109.................................155
2002.............110.................................159
2012.............116.................................175
2016.............118.................................229
2021.............120.................................259
***
1. Donc pas comme celui du début de cette vidéo, très connue je pense...
* À compléter par soi-même.
Dernière édition par Sarra le Ven Jan 21, 2022 12:08 pm; édité 1 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Jeu Jan 20, 2022 10:10 pm Sujet du message: |
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Gimi a écrit: |
Ceci posé, voici quelque chiffres “édifiants” sur les dérives de prix des places de Premières Catégories (devenues “Optima”) au Palais Garnier depuis 60 ans.
On remarque que jusqu'en 1967, ces places étaient moitié moins chères que la 6ème catégorie (sans visibilité) en 2021.
Année Tarif Equivalent Coefficient Actualisation
• 1962 34,00 F 5,18 € 9,603 49,77 €
• 1967 37,00 F 5,64 € 8,193 46,21 €
• 1972 50,00 F 7,62 € 6,249 47,63 €
• 1978 80,00 F 12,20 € 3,503 42,72 €
• 1982 150,00 F 22,87 € 2,197 50,24 €
• 1986 270,00 F 41,16 € 1,716 70,63 €
• 1992 350,00 F 53,36 € 1,434 76,51 €
• 1996 380,00 F 57,93 € 1,341 77,68 €
• 2000 395,00 F 60,22 € 1,292 77,80 €
• 2002 419,81 F 64,00 € 1,250 80,00 €
• 2012 83,00 € 1,059 87,90 €
• 2016 110,00 € 1,045 114,95 €
• 2022 130,00 € 0,980 127,40 € (estimation, le coefficient 2022 n'étant pas connu).[/list] |
Si on veut continuer dans les digressions politiques, comme l'a fait Sarra, on remarquera qu'à l'âge d'or supposé tel qu'il ressort des statistiques de Gimi (1962-1967), la France était présidée par un général deux-étoiles à la fibre sociale (je n'ai pas dit socialiste...) et que l'Opéra, lui, était placé sous la direction de Georges Auric, compositeur alors célèbre, tandis que le ballet était entre les mains de Michel Descombey (le chorégraphe de But), tous deux ouvertement communistes, et qui auront - après, on en pense ce qu'on veut - au moins de ce point de vue mis leurs actes en accord avec les convictions qu'ils affichaient, même si, indépendamment des tarifs pratiqués, les Premières au Palais Garnier n'étaient que rarement fréquentées par l'électorat de Maurice Thorez et Waldeck Rochet. |
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PetitCygne
Inscrit le: 07 Mar 2011 Messages: 391
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Posté le: Ven Jan 21, 2022 12:14 am Sujet du message: |
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Je ne m'attendais pas à tout ça, merci !
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1927
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Posté le: Ven Jan 21, 2022 1:14 am Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Si on veut continuer dans les digressions politiques, comme l'a fait Sarra, on remarquera qu'à l'âge d'or supposé tel qu'il ressort des statistiques de Gimi (1962-1967) |
L’augmentation subie en 1967 ne représentant que le quart de l’inflation sur cette période, l’âge d’or financier est plutôt la période suivante, la moins chère en €uros constant (d'où le chiffre le plus bas au moment de la forte augmentation de 1978, “justifiant” celle-ci, rendue nécessaire par les choix dispendieux de Rolf Lieberman, à la manette dès le début de cette période faste et que l'État renonçait à subventionner “quoi qu'il en coûte”) 😜.
haydn a écrit: |
la France était présidée par un général deux-étoiles à la fibre sociale (je n'ai pas dit socialiste...) et que l'Opéra, lui, était placé sous la direction de Georges Auric, compositeur alors célèbre, tandis que le ballet était entre les mains de Michel Descombey |
Sans oublier la tutelle du Ministre des “Affaires” culturelles, Ministre d'État, André Malraux (à l'époque,le Ministre de “la Culture” n'était pas la cinquième, voire sixième, roue du carrosse) .
sarra a écrit: |
Si la maîtresse ou le maître trace au tableau la courbe de tendance de l'évolution en valeur constante du salaire net médian entre 1982 et 2019, et à côté la courbe de tendance de l'évolution du prix des places, l'enfant de CM2 verra que la pente de la seconde est plus accentuée que celle de la première, et comprendra que pour un salarié « moyen » la possibilité d'assister à un spectacle de ballet à l'Opéra de Paris n'a fait que décroître au fil des ans... |
Je regrette de ne pas savoir entrer d'images (photos, tableaux ou courbes) sur Dansomanie, pour illustrer vos propos, clair pour un élève de CM2, mais pas pour les parents d'un élève qui donnent raison à leur progéniture quand il dit que 2 + 2 = 22 .
sarra a écrit: |
1. Donc pas comme celui du début de cette vidéo, très connue je pense... |
Je ne connaissais pas, le début est amusant, ensuite, elle fait rire jaune, tellement cette caricature est proche de la réalité (et pas seulement aux USA et dans certains états totalitaires) .
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Claudia
Inscrit le: 09 Fév 2021 Messages: 285
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Posté le: Sam Jan 22, 2022 12:58 pm Sujet du message: |
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On l'avait déjà observée, mais ce qui me choque le plus, c'est l'augmentation des prix depuis 2000 (de 60 à 130€), après une décennie plutôt raisonnable dans les années 90. Comment l'ONP, qui se vante de vouloir démocratiser l'accès à la culture, justifie-t-il cette évolution? Et ne parlons pas des redécoupages du plan de salle à Bastille, qui ont fait passer certaines places de 35 à 50€.
Dernière édition par Claudia le Sam Jan 22, 2022 1:02 pm; édité 1 fois |
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1927
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JulietteA
Inscrit le: 07 Fév 2016 Messages: 270
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Posté le: Jeu Fév 10, 2022 5:03 pm Sujet du message: |
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Germain Louvet à 28 Minutes le 9/02 et sur France Inter le 10/02 : portrait et promotion de son livre "Des choses qui se dansent"
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Fanchon
Inscrit le: 03 Mar 2006 Messages: 378 Localisation: liege
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Posté le: Mar Mar 08, 2022 6:29 pm Sujet du message: |
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Ce soir à 20h au Châtelet à Paris, spectacle avec le Ballet de Kiev, l’Opera de Paris et le Ballet du Rhin pour soutenir l’Ukraine, en même temps vers 21h10
Spectacle « musical « sur France 2 toujours pour soutenir l’Ukraine
Mais est ce que France2 diffuse le spectacle du Chatelet où est-ce autre chose???
Je n’ai pas la réponse… et vous???
_________________ Fanchon
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