Hommage à Roland Petit [8 mai-7 juillet 2021 ONP Garnier]

[CatherineS]

Monique Loudières avait eu de véritables adieux, mais les danseurs étaient essentiellement dans la salle et lui jetaient des fleurs. Seuls ses enfants il me semble étaient montés sur scène. J'ai l'impression que par le passé, il n'y avait effectivement pas ce défilé des partenaires... En plus quand certains changent de coupe de cheveux comme Hervé Moreau, ils sont difficiles à reconnaître. Par contre, il y a quasiment toujours les enfants... qui se transforment en bouquet à pattes ! Maintenant je trouve cela bien que les danseurs rendent hommage "publiquement" à leurs étoiles et puis la plupart des spectateurs présents aux adieux sont des habitués qui connaissent ceux qui passent !

Je vous rejoins Tuano sur le début de votre phrase, par contre, je préfère voir l'émotion des proches et des danseurs que des discours officiels et des remises de prix... Donc quelque part c'est logique que cela se fasse dans ce sens...

Je ne comprends pas pourquoi ils ont programmé Carmen en fin de soirée, par le passé, c'était toujours le jeune homme qui terminait la soirée quand il était programmé ! Ca semble plus logique dramatiquement parlant...

Karin Averty a bien fait ses adieux aux côtés de Christophe Duquenne, c'est la seule première danseuse qui a eu le droit à une véritable soirée d'adieux ! Mais ce fut la reconnaissance finalement de la maison à la danseuse qui n'eut jamais le titre mais qui le méritait tant !

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[tuano]

[CatherineS]

[Ambrine]

[CatherineS]

[haydn]

D'après une spectatrice qui nous a interpellés sur Twitter, le spectacle devrait finalement avoir lieu, mais avec un décor réduit. Toujours pas d'information officielle côté Opéra de Paris.


https://twitter.com/giselleadam15/status/1405771663476629507

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[haydn]

Et les réservations ont été rouvertes :

https://www.operadeparis.fr/saison-20-21/ballet/hommage-a-roland-petit#calendar

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[alexios]

[keriluamox]

J’ai eu la chance de pouvoir voir Mathias Heymann / Dorothée Gilbert et Hugo Marchand / Laura Hecquet dans le Jeune Homme et la Mort, temps fort de ce programme Petit. J’ai été frappé des visions très différente que Heymann et Marchand proposaient du Jeune Homme — telle que je les ai ressenties en tout cas.

Celui de Heymann est comme fou, perclus de sursauts nerveux, de tics, de soubresauts, les yeux exorbités ; même ses mouvements légers au début sont comme des éclairs de folie, des changements d’humeur sans cause. Il a l’air d’être déjà au fond de l’abîme, de savoir que tout espoir est vain et que la mort est à l’issue, d’avoir rompu les ponts avec la réalité et la raison. (A-t-il rencontré le Destin du Rendez-vous à l’entracte ?) Parti-pris expressionniste dans son aliénation, mais qui part des tripes. La pièce est dansée d’un mouvement unique, dont est saisi de bout en bout, et on suffoque avec lui. C’est d’une puissance épique qui évoque d’autres œuvres de Cocteau.

Marchand, lui, campe un jeune homme plus romantique, qui doit y croire encore, attend impatiemment devant la porte, et semble connaître un regain d’espoir quand elle lui tend les bras. Il est aux prises avec ses sentiments et ses émotions plutôt qu’avec la certitude de la fin, et offre plus de péripéties qu’Heymann en se montrant balloté d’un extrême à l’autre : abandon extatique quand elle l’enserre, nouvelle bouffée de désespoir l’instant d’après quand elle le rejette… Je n’ai pas saisi le sens qu’il pouvait donner à certains détails de la chorégraphie, mais son incarnation et son engagement sont à la hauteur de son Onegin ; on croyait parfois entendre ses sanglots. Le corps souffre et tremble, et le duo a sa crudité, affrontements assez sexualisés.

Du côté des femmes, j’ai plus spécialement apprécié Gilbert, qui était dans la lignée de son Odile, sensuelle et sarcastique. J’ai moins accroché à Hecquet, qui m’a semblé plus en retrait, mais après tout, la froideur fait aussi sens. Dans les deux cas, l’attention penchait du côté du danseur. Je n’ai vu qu’en vidéo Marie-Agnès Gillot, et je crois qu’il fallait toute sa puissance pour équilibrer le plateau.

[haydn]

Il me semble que Marie-Agnès Gillot avait refusé d'exécuter la brève scène de fellation - esquissée, on n'est pas dans un réalisme cru non plus - voulue par Roland Petit et que la chorégraphie avait été légèrement modifiée pour elle.

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[CatherineS]

Dans la captation officielle, elle la fait visiblement

https://www.youtube.com/watch?v=3sjKiNP5ig4

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[Katsu]

La Claque aussi, elle l'a fait. Avec le regard enflammé étou !
https://youtu.be/EDIaW_t6IYE
Point de pudibonderie.

Je ferme cette parenthèse raymondesque.

[haydn]

Je pense qu'en 1946 - mais il faudrait quand même vérifier dans la presse de l'époque - les restrictions de la Guerre étaient encore toutes récentes (il y avait encore des tickets de rationnement pour la nourriture), et on était peut-être moins pudibonds qu'aujourd'hui, où Facebook traque le moindre centimètre carré de nichon dénudé.

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[haydn]

Pour Katsu, la création du Jeune-homme et la Mort, c'est le 25 juin 1946. 1951, c'est la première américaine je crois. Roland Petit n'a comme Maurice Béjart, jamais connu de réel succès aux USA, alors que, paradoxalement, les "frères ennemis" étaient adulés dans l'ex-URSS.

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[sophia]

A mon sens, cela relève plus de la suggestion, d'un sous-texte, que chacun est libre d'interpréter (ou, pour un interprète, de souligner - ou non), qu'autre chose.
Quant à la pudibonderie actuelle, régulièrement révélée par le fonctionnement des réseaux sociaux et l'état d'esprit "woke", elle me semble paradoxale et aussi très ciblée (car par ailleurs, on est abreuvés au quotidien de nudités et de scènes sexuellement explicites) et a peut-être davantage trait au langage qu'aux images.