Le ballet de l'Opéra de Paris à Blagnac

[haydn]

Quelques impressions encore, avant la rédaction définitive de la critique (je sais, je suis un peu flemmard ces dernières jours, mais votre serviteur, il a aussi le droit de prendre quelques vacances, non? )


Karin Averty et Wilfried Romoli étaient absolument parfaits dans Emeraudes. Comme dit, Mlle Averty semble vouloir tirer sa révérence en beauté, et Wilfried Romoli est en grande forme ces derniers temps. Il avait déjà réalisé deux prestations exceptionnelles, dans Un trait d'union puis dans Il faut qu'une porte..., et son Hilarion était aussi de très haut niveau. La saison prochaine devrait être faste pour ce danseur, très à l'aise dans le répertoire contemporain.

Dans le solo de la fileuse (Emeraudes), Karin Averty et Isabelle Ciaravola étaient toutes deux superbes, chacune avec son style propre. Isabelle Ciaravola avait manifestement beacoup travaillé la qualité de son jeu de jambe, et elle m'a très agréablement surpris. Idem dans la Sicilienne, où elle alternait avec Eleonora Abbagnato, irréprochable aussi.

Dans le second Pas de deux et l'Adagio d'Emeraudes, le couple Abbagnato / Pech m'a semblé mieux fonctionner que Ciaravola / Paquette, même s'il n'y a pas grand chose à redire au niveau des prestations individuelles. Il s'agit plutôt d'une question d'entente artistique.

Dans le pas de trois, Christophe Duquenne alternait avec Emmanuel Thibault, et chacun a fait très forte impression. Il serait heureux qu'a l'occasion d'une tournée ou d'un remplacement, l'on puisse aussi voir un jour M. Duquenne en tant que soliste principal dans Diamants, qui devrait fort bien lui convenir. Du côté des dames, c'est une fois de plus Mélanie Hurel qui s'est distinguée, elle aussi dans une forme brillante depuis sa réussite dans Giselle.

Pour Rubis, j'ai une petite préférence personnelle pour le couple Eleonora Abbagnato / Benjamin Pech, même si la prestation de Delphine Moussin et Manuel Legris n'appelait aucune réserve. Stéphanie Romberg, qui était la soliste principale de toutes les représentations, s'est montrée sous son meilleur jour.

Dans le corps de ballet, on remarquait tout spécialement Mathilde Froustey, qui avait le pep's, l'énergie qui sied à cette chorégraphie extravertie de Balanchine, Myriam Ould-Braham, très surprenante, au meilleur sens du terme, dans un répertoire où je ne l'attendais pas, ainsi qu'Emmanuel Thibault (mais là, c'était prévisible....) et Bertrand Bellem.


Enfin, dans Diamants, Delphine Moussin était absolument superbe, et formait avec José Martinez un couple très harmonieux. Ce que nous ont montré Jean-Guillaume Bart et Agnès Letestu, dans la seconde distribution, était également plus qu'honorable!

Dans les seconds rôles, Vanessa Legassy et Karine Villagrassa ont composé un fort joli duo, tandis que dans le corps de ballet s'illustrait une fois de plus Sophie Parczen, qui a trouvé en Florian Magnenet un partenaire idéal. Il convient aussi de mentionner les prestation de Sarah Kora Dayanova - encore quelqu'un qu'a priori l'on attendait pas dans Balanchine -, à l'énergie rayonnante, de Laura Hecquet, de Caroline Robert et évidemment de Sabrina Mallem et Aurore Cordellier. Chez les messieurs, se distinguaient, outre Florian Magnenet, MM. Meyzindi et Bertaud.

Soulignons enfin l'excellent comportement général du coprs de ballet, qui n'a pas pris cette tournée en Province à la légère, et qui s'est honoré par une discipline d'ensemble remarquable et des lignes parfaitement droites.