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sophia
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sophia
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sophia
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
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Posté le: Lun Jan 13, 2020 9:51 am Sujet du message: |
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Un mot très rapide sur le film Cunningham d'Alla Kovgan. Le film intéressera les amateurs de danse, tous ceux curieux de son histoire, mais c'est aussi un vrai film de cinéma, il faut le préciser.
La réalisatrice adopte une perspective chronologique et raconte Cunningham à travers de nombreuses archives visuelles et sonores (et l'on apprécie d'entendre cet anglais aussi articulé et rigoureux que les chorégraphies...). Elle filme par ailleurs quatorze pièces, composées entre 1942 et 1972, avec les derniers danseurs de la compagnie, dans des lieux aussi magnifiques qu'incongrus.
A mon avis à voir absolument.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26513
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Posté le: Lun Jan 13, 2020 9:17 pm Sujet du message: |
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Je reviendrai aussi sur le film de d'Alla Kovgan.
En attendant, petit rappel, Giselle en direct du Bolchoï, c'est le 26 janvier à 16h00 dans les cinémas Pathé Live et affiliés :
https://www.pathelive.com/giselle-19-20 |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
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Eva
Inscrit le: 26 Fév 2013 Messages: 356 Localisation: Suresnes
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Posté le: Jeu Jan 16, 2020 3:16 pm Sujet du message: |
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Grève de l'opéra oblige, c'est la première fois que j'irai voir un ballet au cinéma. J'ai hâte de voir cette version de Giselle qui a l'air magnifique. Si l'expérience me plait, je pense que j'irai plus souvent au cinéma.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3557
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Posté le: Ven Jan 17, 2020 1:37 am Sujet du message: |
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Lauren Cuthbertson blessée a été remplacée par Fumi Kaneko. Et la Fée Lilas a été interprétée par Claire Calvert.
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Florine
Inscrit le: 16 Juil 2006 Messages: 293 Localisation: Londres
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Posté le: Ven Jan 17, 2020 2:27 am Sujet du message: |
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paco a écrit: |
Et la Fée Lilas a été interprétée par Claire Calvert. |
Malheureusement non: il s'agissait de Gina Storm-Jensen.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3557
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Posté le: Ven Jan 17, 2020 11:27 am Sujet du message: |
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Florine a écrit: |
paco a écrit: |
Et la Fée Lilas a été interprétée par Claire Calvert. |
Malheureusement non: il s'agissait de Gina Storm-Jensen. |
Ah merci, j'ai du mal à reconnaître les visages de danseuses que je ne vois pas souvent.
Naghdi/Ball (Princesse Florine et Oiseau Bleu) et Hay/O'Sullivan/Magri (Florestan et ses soeurs) étaient en revanche bien présents pour les divertissements du dernier acte (superlatifs dans les deux cas).
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
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Posté le: Jeu Jan 23, 2020 7:10 pm Sujet du message: |
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Dans le cadre de la web-série du Bolchoï, une petite interview d'Alexeï Ratmanski, probablement extraite d'un échange plus long, sur sa Giselle : https://www.youtube.com/watch?v=onnVj_t5V2c
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22086
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Posté le: Dim Jan 26, 2020 11:06 pm Sujet du message: |
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L'interview, enregistrée à l'occasion de la première en novembre (en ce moment, le chorégraphe répète un nouveau ballet avec le NYCB, dont la première a lieu ces jours-ci, me semble-t-il), a été diffusée dans son intégralité durant l'entracte. Alexeï Ratmanski y explique de manière forcément condensée ce qui distingue "sa" version - le "sa" étant en réalité impropre, car il se défend d'y avoir fait œuvre personnelle : les sources chorégraphiques, la nature de l'héroïne, le sens chrétien de l'ouvrage, la fugue des Wilis, oubliée on ne sait trop quand après Petipa, le dénouement, qui en surprendra plus d'un mais qui n'est que retour aux origines. Pour autant, Ratmanski ne parle pas de "reconstruction".
Les versions des classiques du répertoire proposées jusqu'ici par Ratmanski ont chacune donné lieu à discussions et à débats, intéressants et stimulants dès lors qu'ils ne regardaient pas l'histoire d'un ballet ni l'approche philologique avec condescendance ou avec mépris, ce qui est malheureusement trop souvent le cas en France. Sur ce plan, sans doute cette Giselle se prêtera-t-elle beaucoup moins aux controverses. La chorégraphie, même si elle s'écarte des versions "standard" par des tas de petits détails et par des ajouts notables (pantomime considérablement enrichie au premier acte, scènes oubliées et restituées au second), reste familière et, surtout, Ratmanski n'a pas cherché à restituer un style d'époque - piqués sur demi-pointes, pirouettes sur le cou-de-pied, levers de jambe à 45°, etc, comme dans sa Belle au bois dormant.
Il y a en outre de vraies raisons formelles de se réjouir de cette Giselle. On a connu au Bolchoï les productions vieillottes, aux teintes et au tempérament très "soviétiques", de Grigorovitch (dont la version doit pour l'instant perdurer aux côtés de celle de Ratmanski) et Vassiliev, qui vivaient surtout grâce au génie de leurs interprètes. La production de Ratmanski, esthétiquement merveilleuse, nous rajeunit tout ça, avec des tempi nettement accélérés et des décors et des costumes qui, après le très beau DQ refait à neuf, n'ont désormais plus rien à envier à ceux de l'Opéra, qui ne cesse pourtant de s'en gargariser. Ensuite, le rendu dramatique est d'une fraîcheur incroyable, très loin du "musée", qu'on a envie de visiter une fois, mais peut-être pas deux. Soyons clair, il ne s'agit pas de rendre caduque la travail effectué tout au long du XXe siècle (cela me semblerait aussi stupide que de refuser a contrario toute approche philologique), mais il est bon, de temps en temps, comme l'a d'ailleurs rappelé Makhar Vaziev dans les divers reportages consacrés à la première, de se livrer à un aggiornamento raisonné des classiques. Non en modernisant au nom de je ne sais quel air du temps, mais en revenant à l'esprit des sources. Pour ce faire, Ratmanski met notamment de côté la Giselle tragique, fragile et malade du cœur, forgée par les grandes ballerines russes du XXe siècle, pour faire revivre la Giselle des origines, davantage une jeune fille naïve, folle de danse. Le second acte met aussi davantage l'accent sur la geste chrétienne, avec notamment les thèmes du pardon et de la rédemption. Le dénouement, qui voit notamment la restitution du corps de Giselle à la nature, est d'une sidérante beauté.
A mon sens, il sera quand même difficile de revenir à du "standard" après avoir vu cette version, tant elle paraît riche, détaillée et simple à la fois, que ce soit par sa pantomime, si vivante et limpide, le raffinement spectaculaire des ensembles (très beaux dessins tracés au sol par le corps de ballet au second acte), ou encore les effets scéniques, instruments de la magie nocturne du tableau des Wilis, qu'elle propose. Pour ne point gâter les choses, Albrecht danse, danse beaucoup même, plus que dans les versions traditionnelles, et à peu près autant que Giselle. On ne peut qu'être reconnaissants à cet égard à Ratmanski de montrer que l'histoire de la danse peut être aussi appréhendée comme l'histoire d'un appauvrissement, quoi qu'en pense la doxa balletomane.
Le couple Smirnova-Belyakov a été beaucoup vu dernièrement sur les écrans. L'on avait cru percevoir un certain manque d'alchimie dans leur récente Raymonda, mais sur cette Giselle, comment dire... ils sont admirables en tous points, tant individuellement que dans leur partenariat. Smirnova est aussi grande actrice que sublime danseuse et Belyakov, en dépit d'un physique de statue grecque, montre un sacré ballon. Savin est quant à lui parfait dans le rôle de Hans. Daria Khokhlova et Alexei Putintsev (jusqu'alors inconnu) forment un couple vif et charmant dans le Pas de deux des paysans, à la chorégraphie enthousiasmante. En revanche, Angelina Vlashinets ne transcende pas le rôle de Myrtha, qui a connu, dans un style militaire assez semblable, des interprètes – Alexandrova, Allash... - autrement plus ravageuses.
Dernière édition par sophia le Lun Jan 27, 2020 2:34 pm; édité 6 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26513
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Posté le: Dim Jan 26, 2020 11:19 pm Sujet du message: |
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Quelques mots de la nouvelle Giselle du Bolchoï signée Alexeï Ratmansky.
Olga Smirnova est une maîtresse-femme, au fort tempérament, et pas vraiment une jeune fille fragile. Il s'agirait apparemment d'un choix délibéré d'Alexei Ratmansky, qui voulait rompre avec une tradition héritée de l'époque soviétique, d'une Giselle misérable et souffreteuse.
Au premier acte, Smirnova brille surtout par une pantomime admirablement soignée. Chaque mot du livret peut se lire sur son visage. Albrecht y apparaît comme un fieffé salaud, lâche, menteur et qui joue avec les sentiments tant de Bathilde (sa promise) que de Giselle (qu'il ravit à Hilarion), sans avoir conscience - ou sans se soucier - des dégâts qu'il provoque ainsi. A tel point qu'au second acte, on se demande bien pourquoi c'est Hilarion (appelé Hans en Russie) qui trépasse - alors qu'il a pourtant essayé de ramener Albrecht à la raison et d'éviter la catastrophe. Le Prince volage aurait pourtant, bien plus que le garde-chasse un peu rustre, mérité de faire les frais de la vindicte des Wilis.
Artemy Beliakov est lui un Albrecht à l'élégance parfaite, presque trop parfaite même, pour qui Ratmansky rajoute une variation, de sorte qu'il n'apparaisse pas, dans la première partie, comme un simple faire-valoir de la Prima Ballerina. Le même Ratmansky a curieusement maintenu le médiocre galop dû à Friedrich Burgmüller, mais l'a pourvu d'une chorégraphie assez raffinée, qui annonce déjà le célèbre croisement des Wilis dans l'acte blanc. Il évite ainsi la regrettable ambiance de taverne bavaroise que produit trop souvent ce numéro raté.
Le Pas de deux des paysans était magistralement interprété par Daria Khokhlova et Alexei Putintsev, jeune recrue de la compagnie, qui possède déjà une énergie et un ballon impressionnants.
Le rôle (non dansant) de Bathilde était confié à Nelli Kobakhidzé, artiste géorgienne d'une extraordinaire beauté : on a du mal à saisir qu'Albrecht fasse le difficile au point d'abandonner une telle promise pour aller papillonner ailleurs...
Berthe, la mère de Giselle, qui fera une fugitive apparition - sous forme de spectre - dans l'acte II, était incarnée par un monument de la danse russe, à l'époque soviétique : Ludmila Semenyaka. Semenyaka, qui fut elle-même une prestigieuse interprète de Giselle au Bolchoï, est aujourd'hui professeur au sein de la compagnie moscovite. Sa vitalité - à 68 ans! - force l'admiration.
Si, dans la première partie, Olga Smirnova a convaincu grâce à la qualité de son jeu théâtral, dans la seconde partie, elle a tout naturellement trouvé un terrain idéal pour faire valoir son excellence technique, avec notamment un travail de pointes des plus soignés. A la fin de l'ouvrage, Alexeï Ratmansky la fait disparaître non dans la tombe gravée à son nom, mais dans une sorte de lit d'herbes et de fleurs. D'après les explications fournies à l'entracte par Katia Novikova, cette fin aurait eu la préférence d'Adolphe Adam, qui la trouvait plus "romantique".
Albrecht, lui, est dispensé des célèbres entrechats-six, mais ceux-ci n'ont probablement pas été exécutés lors de la création en 1841, et seraient un ajout datant du début du XXème siècle.
En revanche, Alexeï Ratmansky rétablit - à juste titre - la fameuse fugue qui suit la mort d'Hilarion/Hans. Malheureusement, la chorégraphie très géométrique qu'il plaque dessus est un contresens. La fugue désigne certes la forme musicale de la pièce, mais doit aussi se comprendre au sens littéral : la fuite (fuga, en italien). Les Wilis, épouvantées par le meurtre collectif qu'elles viennent de commettre, s'éparpillent dans toutes les directions.
Autre (petite) déception, la Myrtha exagérément martiale d'Angelina Vlashinets. Sur le plan technique, elle est incapable de rivaliser avec Olga Smirnova, à qui il aurait fallu opposer une artiste du calibre de Maria Alexandrova ou d'Ekaterina Shipulina. Ses deux acolytes ont elles donné satisfaction, avec une mention particulière pour la charmante Anastasia Denisova (Zulmé, la seconde Wilis).
Le corps de ballet était au mieux de sa forme, et l'orchestre très convenable, à l'exception du début de l'acte II, où les cors ont connu quelques déboires. |
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