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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3547
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Posté le: Lun Nov 18, 2019 10:59 pm Sujet du message: |
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Pour une fois la répétition semblait un peu "chiche", avec davantage de vidéos que de "répétition" proprement dite. Au point de consacrer un gros 30 minutes aux "Beaux dormants" que le Ballet du Rhin présente simultanément au Linbury. Interview de Bruno Bouché et de son équipe, extraits du spectacle, etc.
Un peu l'impression que ce soir ils se sont retrouvés à cour de danseurs pour meubler 1h15 de répétition ?
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22085
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3547
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Posté le: Mar Nov 19, 2019 2:25 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Quant à la séquence centrale de promo pour le spectacle du Ballet du Rhin au Linbury, elle n'était guère affriolante. |
Oui je dois avouer que cela ne donnait pas très envie (tiens, encore un danseur vêtu d'une robe, c'est décidément devenu une mode ...). J'en étais assez triste pour le sympathique Bruno Bouché qui avait là une tribune rêvée pour valoriser sa compagnie (c'est très rare qu'une compagnie "de province" étrangère soit invitée à une émission du Royal Ballet). Mais je crains fort que le style de son spectacle ait été beaucoup trop décalé avec ce que les internautes et le public du studio étaient venus chercher dans cette émission, qui était sensée nous parler du spectacle Sleeping Beauty "classique" du RB...
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22085
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3547
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3547
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Posté le: Jeu Nov 21, 2019 1:59 pm Sujet du message: |
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Hier soir Laeticia Stock, qui devait danser le rôle d’une des amies d’Aurore dans un ensemble de huit danseuses à l’Acte 1, a été remplacée par Ashley Dean : voilà typiquement ce que j’adore au Royal Ballet et qui en fait une compagnie unique au Monde : un soir où une grande partie du public est venue pour les superstars mondiales Osipova et Hallberg, ce remplacement pour quelques minutes de danse collective donne lieu non seulement à des feuillets distribués à l’entrée dans le hall, mais également à une annonce solennelle juste avant le lever de rideau ! C’est un peu comme si, à l’ONP, pour une représentation avec Alu on faisait une annonce solennelle devant rideau pour informer (et s’excuser) du remplacement d’un quadrille ou d’un coryphée dans un pas de 8 ... Ici il n’y a pas de « petits » rôles ni d’artistes « secondaires », chacun est considéré et valorisé quelle que soit sa place dans la « hiérarchie » de la compagnie et quel que soit le rôle qui lui est attribué dans le spectacle. Et pour s’assurer que l’on ait bien compris cette philosophie, Corrales, Hay et Clarke, qui ne sont pas nés de la dernière pluie et sont régulièrement distribués dans des rôles principaux, étaient hier soir les chevaliers du Prologue, à peine quelques pas de danse ... Pas de doute, on est bien au Royal Ballet !
Natalia Osipova était donc Aurore hier soir. Osipova et Aurore au Royal Ballet, c’est une longue histoire... C’est par ce rôle qu’elle devait y faire sa première apparition en 2013 en tant que Principal de la compagnie à part entière. A vrai dire, par rapport à son parcours à l’époque, on l’imaginait assez mal en Aurore, elle nous avait trop habitués à la flamboyance de Kitri ou des Flammes de Paris. Hasard ou non, finalement à l’époque elle annula. Depuis elle l’a dansé lors de la dernière reprise ici en 2017, une prise de rôle assez « discrète » d’un point de vue médiatique (je n’ai pas souvenir d’en avoir lu le moindre compte-rendu dans la presse), et que j’avais ratée. J’étais donc très curieux de voir enfin, cette saison, l’Aurore de Natalia Osipova. Convaincu, de par la maturité dont cette artiste unique fait preuve d’année en année, que son interprétation du rôle serait marquante. Et c’est effectivement le cas, son Aurore est magnifique, exceptionnelle ! Atypique, complètement décalée par rapport aux clichés qui caractérisent le rôle, et captivante.
Ce qui frappe tout au long de cette interprétation, c’est la musicalité qui émane du moindre geste, et notamment des bras et des mains, véritable continuité de la partition, dessinant des volutes en harmonie parfaite avec les phrasés de l’orchestre, comme si Mlle Osipova chantait en même temps qu’elle dansait. L’autre caractéristique, qui a toujours été l’ADN de la danse de Natalia Osipova et qui fascine chaque fois, est que cette Aurore est en mouvement perpétuel : les silences sont habités et les mouvements s’enchaînent dans une même respiration, le corps ne s’arrête jamais, les différentes figures de virtuosité ne sont jamais préparées mais sont la continuité de ce qui précède et ce qui suit.
A la beauté intrinsèque de cette danse si musicale s’ajoute une construction dramatique étonnante, que je n’avais encore jamais perçue dans ce ballet. De l’Aurore explosive de vie du premier acte, Osipova fait progressivement évoluer le personnage vers un romantisme plus affirmé, notamment dans l’acte de la forêt où son Adage avec le violoncelle solo (absolument sublime hier soir, je n’ai pas le nom du soliste de l’orchestre mais il a fait chavirer le public !) dégage cette sorte de spleen russe, de mélancolie qui font entrer la très jeune Aurore du premier acte dans un monde déjà plus complexe, comme si le sommeil dans lequel la Fée Lilas a fait plonger la princesse la faisait naturellement mûrir.
Construction également dans la variation du Grand Pas de Deux du dernier acte, où la chorégraphie des bras est construite avec une logique là encore toute musicale : de longs mouvements fluides, legato, amples, où chaque progression des bras et mains vers le haut exprime une intention interprétative crescendo, pleine de lyrisme. Aurore sort d’un rêve, y croit à peine, comme perdue et désorientée là où la chorégraphie « traditionnelle » des bras sur les piqués du violon solo évoquent souvent une sorte de gaminerie un peu cruche. Les bras d’Osipova dans cette variation expriment même de la fragilité, évoluant avec une densité qui trahit à cet instant-même un personnage plus troublé que joyeux. Le port de Melle Osipova est également cohérent avec le personnage qu’elle construit : de l’Aurore pétillante de vie du premier acte, elle est désormais devenue une vraie princesse adulte. J’ai rarement vu cette variation interprétée avec autant d’impact théâtral et autant de sensibilité, et surtout je ne l’ai jamais vue aussi construite, « pensée », avec une réelle progression dramatique à chaque reprise du thème. La longue ovation qui a suivi était à la hauteur, je pense, de l’émotion que nous avons ressentie. Jamais vu cette variation comme ça... !!!
L’osmose avec David Hallberg est par ailleurs très convaincante. Car lui aussi campe un Florimond surprenant, plus complexe, plus « triste », plus mélancolique que la tradition. Sa danse est comme toujours impeccablement « princière », pleine de classe, d’élégance (les retombées après les sauts sont d’une douceur de félin) et de musicalité. Les portés-poissons avec Aurore sont précis, presque évidents tant ils ne traduisent jamais l’effort ni la prouesse technique. Certes on a vu ici solos plus flamboyants et l’on a senti hier soir comme une légère fatigue dans la variation du dernier acte, mais comment résister à ce port naturel de Prince, à l’alchimie de ce tandem, à ce style impeccable, à la propreté et la précision des mouvements, à ce soin du détail (la grâce des mouvements de mains lorsqu’il retombe sur le sol après chaque saut dans la variation du dernier acte, tout simplement extraordinaire ...) ? Une véritable leçon de belle danse.
Face à ce tandem hors du commun, Kevin O’Hare a eu la judicieuse initiative de distribuer une Fée Lilas toute aussi atypique. C’est peu dire que Mayara Magri brûle les planches ! Dès son entrée en scène elle attire le regard, capte l’attention par un charisme irrésistible. Sa danse et sa présence embrasent le plateau, et il fallait bien cela pour former un trio cohérent avec Osipova et Hallberg. On est loin de l’image du conte de fées, on est plus proche ici d’une sorte de Deux ex-Machina. Pour ma part j’ai été conquis par cette approche qui apporte une profondeur inattendue à un personnage d’ordinaire un peu lisse et stéréotypé. De fait, la construction dramatique apportée par le trio Osipova-Hallberg-Magri renouvelle complètement l’interprétation du ballet de Petipa. Ces danseurs sondent davantage la modernité de la partition de Tchaïkovski (avec ses innombrables cadences rompues, ses intervalles de neuvième presque dissonants pour l’époque ...), que le conte. Et ils en révèlent une profondeur que l’on sous-estime trop souvent.
Autour d’eux, un corps de ballet impeccable, précis, techniquement au sommet. Concernant les variations de divertissement (prologue, premier et troisième acte), je suis en revanche resté sur ma faim, comparé aux reprises précédentes dont j’ai gardé un souvenir autrement plus électrisant. Manquait hier soir ce petit plus de vie, d’engagement, de théâtre, de panache. C’était propre, correctement dansé, mais pas aussi captivant que ce l’on voit d’ordinaire au Royal Ballet. J’ai presque ressenti des temps morts par moments. De ce point de vue donc, c’était plutôt une « petite » soirée. A l’exception de la variation de l’Oiseau bleu par Luca Acri, dont se dégageait une poésie magnifique (et quelle batterie superlative !!).
L’orchestre était dirigé hier soir par le jeune Simon Hewett. Tempi dynamiques, et surtout très bel adage dans l’acte de la forêt, lyrique comme s’il s’agissait de la 6e symphonie de Tchaïkovski. En revanche, les cuivres étaient souvent trop puissants (couvrant les cordes).
La captation cinéma en janvier sera avec Lauren Cuthbertson, encore une Aurore superlative de la compagnie et qui mérite à coup sûr que l’on se précipite pour la voir. Le Royal Ballet aura ainsi en vidéo les grandes Aurore actuelles de la compagnie : Lamb, Nunez, Cuthbertson. Y manquera assurément Osipova, qu’il faudra impérativement filmer pour que, dans l’histoire de la Danse, l’on sache un jour qu’une artiste a révélé la profondeur de Sleeping Beauty, que l’on prend parfois trop pour un simple, « joli » conte de fées.
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1243
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Posté le: Jeu Nov 21, 2019 7:41 pm Sujet du message: |
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Ceci étant, et contrairement à ce que vous écrivez Paco, il y a tout de même de très nombreuses fois où les noms des danseurs n'apparaissent pas sur la liste des distributions disponible à l'entrée.
Ce fut le cas encore récemment pour le Concerto de Kenneth Mac Millan. Le corps de ballet n'est pas énorme et il me semble que citer les noms des artistes qui le compose serait juste correct... J'ai l'impression que les feuilles de distributions sont plus complètes à Paris.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3547
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PetitCygne
Inscrit le: 07 Mar 2011 Messages: 391
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Posté le: Ven Nov 22, 2019 4:37 pm Sujet du message: |
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A Toulouse, nous avons le droit à un petit livret programme, avec explications sur l'oeuvre, son histoire, sur le chorégraphe, la liste des danseurs, la distribution... chapeau !
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Marie-A
Inscrit le: 29 Déc 2016 Messages: 104
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22085
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1243
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Posté le: Ven Nov 22, 2019 7:38 pm Sujet du message: |
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Oui on peut parler des tarifs comparés : 12 euros à Paris c'est bien ça ?
8 livres à Londres soit environ 9 euros 50....
Pas une si grande différence que ça !
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Ballerina
Inscrit le: 01 Juin 2016 Messages: 1583
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Posté le: Ven Nov 22, 2019 8:01 pm Sujet du message: |
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Pas si grande mais quand même.
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Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1897
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Posté le: Ven Nov 22, 2019 10:33 pm Sujet du message: |
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Alexis29 a écrit: |
Oui on peut parler des tarifs comparés : 12 euros à Paris c'est bien ça ? |
Ça dépend, 12 ou 15 €uros, suivant le spectacle (en particulier, les Opéras), avec beaucoup de publicités - en fait les programmes pourraient être gratuits (comme à Toulouse, comme le signale PetitCygne ... et pourtant sans encart de pub).
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3547
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