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Nouvelles du Royal Ballet / News from the Royal Ballet
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CatherineS



Inscrit le: 09 Mai 2015
Messages: 1487

MessagePosté le: Sam Oct 06, 2018 11:29 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est ce qui s'est passé à l'Opéra de Paris avec tous les redécoupages savamment étudiés !
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Delly



Inscrit le: 14 Juin 2016
Messages: 603

MessagePosté le: Dim Oct 07, 2018 7:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A Paris ils ont évité de l'annoncer clairement, et ils ont réparti l'effort sur plusieurs années... en continuant à faire croire que les prix n'augmentent pas et en créant des offres ciblées. Ca passe mieux auprès du public, par ailleurs moins organisé. Je ne sais pas qui sont les communicants du ROH mais une telle erreur de com est étonnante.


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Katharine Kanter



Inscrit le: 19 Jan 2004
Messages: 1412
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Oct 07, 2018 9:42 pm    Sujet du message: Exact! Répondre en citant

Tout à faire d'accord, Delly.

C'est le fait de le dire en toutes lettres de la part de Baker Richard qui est étonnant.

Pride comes before a Fall?

Tout à leur joie de se débarrasser des Wool-Wearing Aunts (Where was the British Wool Marketing Board and Campaign for Wool when we needed them? Wool-Lovers of the World, SHEW YOUR TEETH.)

Et en effet, la politique identique est conduite à l'Opéra depuis plusieurs années et de façon flagrante.

Mais, Dieu est Grand! Le répertoire est désormais tel, que l'on ne risque pas de se morfondre en regrets.


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Ballerina



Inscrit le: 01 Juin 2016
Messages: 1583

MessagePosté le: Dim Oct 07, 2018 10:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oui alors que pour le Royal Ballet j'ai infiniment plus de regrets


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3548

MessagePosté le: Lun Oct 08, 2018 11:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

En fait cela fait plusieurs saisons que les tarifs à l'Amphi ont augmenté insidieusement au RB, notamment pour les ballets classiques où les prix n'ont plus rien à voir avec ceux d'il y a 5 ans (alors que pour les Mixed Bill les tarifs sont restés très très raisonnables, y compris à l'Orchestre, comparé à ce qui se pratique à l'ONP, grosso modo c'est 50% moins cher, quelle que soit la catégorie, au RB).

Ce qui me choque dans les propos rapportés, c'est cette volonté, identique à l'ONP, de virer les passionnés. OK, ils ne représentent sans doute que 10 à 20% du public au grand maximum, mais en période de crise ce sont quand même eux qui garantissent un remplissage minimum de la salle. On l'a vu en comparant Paris et Londres les années de crise : bouillon de remplissage sur certains spectacles à l'ONP, 98% à 100% de remplissage au RB. Quand les touristes fuient, on est bien content d'avoir les passionnés...

Par ailleurs, ce qui fait la spécificité de maisons comme Covent Garden (pour le ballet) et Munich (pour le lyrique), c'est justement le fait que ces maisons ont réussi à construire une communauté, une "famille", une relation affective forte entre l'institution, les artistes et le public, chose qui a totalement disparu à Paris. Ce serait selon moi une erreur stratégique de tirer un trait sur sur qui distingue le RB des autres compagnies de ballet en Europe.

Les décideurs n'ont pas compris que oui, ballet et opéra sont bel et bien des "marchés" confidentiels de passionnés, qui sont pérennes économiquement si on maintient leur ADN (n'oublions pas que ROH/RB est la seule institution en Europe aujourd'hui autofinancée à 75% et à l'équilibre, travaux et gestion du bâtiment compris !!), et que non on ne gagnera rien à les assimiler au marché du tourisme et des loisirs : le faire les réduirait à une offre parmi d'autres, tout aussi fragilisée en cas de crises et soumise aux tendances volatiles de n'importe quel produit de consommation. Une erreur stratégique qui serait désastreuse et amorcerait le déclin définitif de l'opéra et du ballet.


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3548

MessagePosté le: Mar Oct 09, 2018 10:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Il est intéressant de voir à quel point le changement d'un seul soliste au sein d'une même équipe change la force d'un spectacle du tout au rien...
Hier avait lieu la première de la reprise de Mayerling. Même distribution féminine, en ce qui me concerne, que la dernière fois : Lamb, Osipova, Nunez, Hayward, toutes quatre idéalement distribuées dans des rôles correspondant parfaitement à leurs personnalités, toutes quatre en forme éblouissante (les abandons fascinants d'Osipova dans le P22 du 3e acte, la fougue spectaculaire de Lamb au 1er acte, le charme irrésistible de Nunez au 2e acte...).
Mais la dernière fois, Rudolph était interprété par Federico Bonelli, un de ses meilleurs rôles à ce stade de sa carrière. Le tout m'avait laissé le souvenir d'un ballet très intéressant, captivant, et j'avais gardé en mémoire une soirée remarquable à tous points de vue.

Hier soir, Rudolph était interprété par Ryoichi Hirano, qui remplaçait Edward Watson blessé. Encore timide çà et là, visiblement toujours en apprentissage du rôle, totalement transparent sur le plan théâtral, il aurait pris le métro ou mangé un sandwich son expression n'aurait pas varié pour autant, hyper lisse, sage, ... ce remplacement (et probablement grave erreur de casting...) a conduit la soirée à ma première expérience vraiment ratée au RB en plus de dix ans. Quel ennui ! Quel pensum ! Les quatre solistes féminines ont eu beau puiser au plus profond d'elles-mêmes pour donner de l'énergie et de la passion au spectacle, rien n'y a fait dans une oeuvre qui repose à 70% sur le rôle principal et où les autres personnages sont relativement anecdotiques.
Pour le coup, on ne peut que se réjouir que la captation vidéo soit avec la distribution McRae, on échappe au pire.

Emerge de ce naufrage, le quatuor masculin du 1er acte, composé de Corrales, Bracewell, Acri et Clarke : tous les quatre flamboyants, électrisants, brûlant les planches, ont réussi, pendant leur brève intervention, à redonner une idée de ce que devrait être un Principal au RB (et pourtant aucun d'entre eux n'est Principal, contrairement à Hirano...).

Consolation : c'était ma première soirée dans le nouveau bâtiment du ROH, après 3 ans de travaux (auto-financés, cela mérite d'être souligné !). La réussite est totale, ils ont conçu un bâtiment ouvert sur l'extérieur (les bars et espaces servants sont désormais ouverts toute la journée à tous, même si on ne va pas au spectacle, le contrôle des billets n'ayant lieu qu'au tout dernier moment à l'entrée de la salle), les flux sont fluides, les espaces sont immenses, la terrasse de l'Amphi a été végétalisée et reconstruite avec des matériaux élégants. Beaucoup de verre, de lumière, c'est joyeux, un peu 60s dans le design (on s'attend à voir descendre Audrey Hepburn des marches illuminées qui conduisent à l'étage), juste ce qu'il faut de kitsch mais en restant de bon goût dans l'ensemble. Bref, très chouette, une vraie réussite ! Very Happy


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Florine



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Messages: 293
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MessagePosté le: Ven Oct 19, 2018 1:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

paco a écrit:
Même distribution féminine, en ce qui me concerne, que la dernière fois : Lamb, Osipova, Nunez, Hayward, [...] Mais la dernière fois, Rudolph était interprété par Federico Bonelli, un de ses meilleurs rôles à ce stade de sa carrière.


Eu, désolée, mais je ne comprends pas. La Vetsera pour Bonelli l'an dernier était Laura Morera, n'est-ce pas? (N'ayant pas vu la prestation, je ne peux pas commenter sur les autres, mais ça m'aurait étonné s'il s'agissait de presque la même distribution que celle avec Watson.)


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Florine



Inscrit le: 16 Juil 2006
Messages: 293
Localisation: Londres

MessagePosté le: Ven Oct 19, 2018 1:52 am    Sujet du message: Re: question pas ci mineure que cela Répondre en citant

Katharine Kanter a écrit:
Le Royal Opera House a augmenté ses recettes de 400.000 livres sterling en six mois, grâce au changement de tarification dont M. Haydn parle ici.


Ce qui n'étonne vraiment pas, puisqu'on a, par exemple, augmenté le prix des place "bon marché" dans l'Amphitheatre de £16 environ à £29 pour le nouveau Lac, et que je n'ai pas pu me permettre même une place debout pour Lohengrin.


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Alexis29



Inscrit le: 22 Avr 2014
Messages: 1243

MessagePosté le: Sam Oct 20, 2018 11:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mémorable spectacle samedi soir au Royal Opera House qui s'est terminé par une standing ovation.

A l'affiche Mayerling avec Matthew Ball et Melissa Hamilton.

Ce jeune danseur a vraiment tout pour lui, un charisme, une sensibilité, une jolie technique et surtout il sait nous raconter une histoire, il nous emporte véritablement.

Le rôle est écrasant avec une multitude de pas de deux mais il s'en tire de manière remarquable. Kenneth MacMillan aurait sûrement été heureux de trouver un tel Rudolph !

A ses côté Melissa Hamilton, une danseuse-comédienne, un physique magnifique, une technique sûre, complètement investie elle donne tout... Le dernier pas de deux était époustouflant.

Le Royal Ballet Sinfonia était sous la direction de Koen Kessels.

Une très belle soirée ! Et d'accord avec Paco concernant les transformations du ROH, c'est très réussi !


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sophia



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Messages: 22085

MessagePosté le: Mar Oct 23, 2018 5:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Demain soir, à 20h30 (heure française), le Royal Ballet nous propose une répétition en direct de La Bayadère - à suivre sur FB ou YT :
http://www.roh.org.uk/news/watch-live-the-royal-ballet-rehearse-la-bayadere-on-24-october-2018


(cliquer sur l'image)




Dernière édition par sophia le Mer Oct 31, 2018 7:54 am; édité 2 fois
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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22085

MessagePosté le: Mer Oct 31, 2018 7:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Hikaru Kobayashi a fait ses adieux hier soir dans Mayerling, après quinze ans dans la compagnie.
https://twitter.com/TheRoyalBallet/status/1057302101674655744


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
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MessagePosté le: Mar Nov 06, 2018 9:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Depuis une semaine a débuté la reprise de la Bayadère, événement de la saison londonienne car Kevin O’Hare a eu l’excellente idée de réunir dans une même distribution Marianela Nunez et Natalia Osipova, qui alternent chacune à tour de rôle les deux personnages de Gamzatti et Nikyia. Des confrontations d’interprétations passionnantes en perspective…

Les deux « premières » ont eu lieu : Nunez/Nikyia et Osipova/Gamzatti jeudi dernier (avec Vadim Muntagirov en Solor), Osipova/Nikyia et Nunez/Gamzatti hier (avec Cesar Corrales en Solor). S’agissant de premières, il convient de ne pas émettre de jugements tranchés, les représentations suivantes permettant à chacune de ces configurations d’évoluer. Disons cependant que la deuxième distribution, celle avec Nunez en Gamzatti (véritable « icône » du Royal Ballet dans ce rôle où elle règne en interprète quasiment insurpassée y compris si on compare à d’autres compagnies) est apparue autrement plus convaincante que la première (celle avec Nunez en Nikyia, distribution cependant retenue pour la retransmission cinéma).

Entre autres parce que Natalia Osipova, elle aussi une Gamzatti superlative, est également très à l’aise en Nikyia, ce qui n’est pas le cas de Nunez qui est apparue moins convaincante dans ce rôle (un peu comme son Odile/Odette du printemps dernier : un peu froide, trop « propre », très technique). Egalement parce que, pour sa première apparition au Royal Ballet dans un grand rôle (et bien que n’étant pas encore Principal), Cesar Corrales s’est affirmé d’emblée comme un futur grand Solor, une éruption de charisme à mettre la salle à genoux, et son partenariat avec Osipova, un peu timide au premier acte, s’est révélé très touchant par la suite … tandis que celui entre Muntagirov et Nunez est resté au stade de la solidité et de la virtuosité, sans véritable alchimie (contrairement à ce que semble penser le RB depuis deux saisons, Muntagirov et Nunez ne constituent pas un partenariat très convaincant, Marianela a besoin de personnalités plus flamboyantes pour se surpasser. Muntagirov est un très beau danseur, techniquement impressionnant, un artiste sensible, élégant, attachant, mais peut-être trop « gentil » pour faire sortir Marianela d’une sorte de perfection un peu trop « jolie »).

Avant de détailler chaque interprétation, rappelons le contexte : la Bayadère du RB est donnée dans la version de Makarova, avec donc un rôle de Gamzatti plus développé que dans d’autres versions, presque aussi central que celui de Nikyia ; avec écroulement du temple à la fin, et surtout agrégation, en un seul acte d’une petite heure, des trois tableaux habituellement répartis sur deux actes : le premier tableau, la confrontation Gamzatti-Nikyia, le grand divertissement suivi de la mort de Nikyia. Une partie des divertissements est reléguée au dernier acte (par exemple l’Idole dorée, qui doit attaquer sa variation difficile à froid dès le lever de rideau après l’entracte), voire supprimée (pas de danse des indiens et autres numéros habituels de la version de l’ONP).

L’inconvénient de cette version est qu’elle ne permet pas au premier acte de réellement décoller : la confrontation entre Gamzatti et Nikyia intervient ainsi bien trop tôt, à peine 20 minutes après le début de la représentation, on a du mal à comprendre pourquoi tant d’emballement d’un seul coup, et cette scène, tant attendue (trop ?) compte tenu des stars qu’elle rassemble ici, a fait quasiment flop les deux soirs : un peu plus convaincante lorsque Osipova incarne Nikyia, mais pas beaucoup plus. Il en va de même de la mort de Nikyia : ah bon ? déjà ? En si peu de temps, la tension dramatique n’a pas le temps de s’installer, cette scène arrive un peu plaquée.

L’intérêt de la version Makarova, en revanche, réside dans la lisibilité de l’intrigue et la logique de l’enchaînement des divers tableaux, une véritable histoire se déroule sous nos yeux davantage qu’une succession de numéros.

La production est magnifique (les décors et costumes sont aussi frais que s’il s’était agi d’une nouvelle production), et la descente des Ombres, une « valeur sûre » du RB, n’a pas failli, tout particulièrement le deuxième soir (le premier il y a eu une petite hésitation au démarrage), où, au-delà de la parfaite synchronisation des ensembles (sans parler des équilibres impeccables), nous avons réellement vu des « ombres » et pas un exercice de prouesse technique.

Côté variations de divertissement, les deux soirs Yuhui Choe, une des Ombres, a littéralement fait chavirer le public, illuminant le plateau par une présence féérique, une virtuosité d’une précision diabolique, maîtrisant ses pas avec une légèreté aérienne absolument craquante, provoquant une ovation largement méritée. Les deux idoles dorées sont remarquables, avec toutefois une palme spéciale pour Alexander Campbell, qui comme lors de ses Benno du printemps dernier, a retrouvé la virtuosité qui avait mené à son statut de Principal. Une variation impeccable de précision, virtuose, avec pas mal de charisme, là où Calvin Richardson, un des espoirs de la compagnie, était hier soir un petit peu tendu (ce que l’on peut comprendre compte tenu de l’enjeu et de la difficulté d’attaquer cette variation à froid), peu aidé par un tempo beaucoup trop rapide à l’orchestre, empêchant de bien exécuter certains raffinements des mouvements.
Au premier acte, Luca Acri impressionne dans la première distribution, au point que sur le moment on le confond presque avec Solor. Et les deux soirs, Edmonds et Clarke ont brillé par la puissance de leurs sauts.

Seul pépin, mais de taille, l’orchestre et principalement les cuivres, incapables de jouer sans couacs, une bonne dizaine hier soir, sans compter des attaques de notes beaucoup trop basses à faire frémir. Après avoir massacré le Ring, ils arrivent même à massacrer du Minkus ! Il devient urgent que Tony Pappano secoue, voire se sépare des titulaires des cuivres, ils commencent à faire honte à l’institution !

Venons-en aux rôles principaux. Ce que l’on retiendra des deux distributions, c’est que le RB peut s’enorgueillir d’avoir deux Gamzatti superlatives, stratosphériques. Nunez surtout, qui a encore mûri son interprétation depuis le DVD, composant une sorte d’Amneris, tigresse follement amoureuse de son Solor et maladivement jalouse de Nikyia, passant de la blessure affective au premier acte à la manipulatrice orgueilleuse au dernier. Chaque instant de la Gamzatti de Nunez est un concentré de détails, l’interprétation n’est pas que brûlante, elle est aussi réfléchie, construite.
Osipova, elle, opte pour une Gamzatti ayant avant tout soif de pouvoir. On la sent moins amoureuse que fière de posséder Solor. D’emblée elle brûle les planches par une autorité cassante, nerveuse, hautaine. Il faut la voir contempler la mort de Nikyia d’un œil glacial et quitter le plateau sans aucun sentiment à son égard, il faut la voir jouer aux échecs avec la froideur d’une princesse cherchant avant tout à assoir son pouvoir. Techniquement, toutes les deux brillent, nul n’est besoin de souligner leur aisance dans les fouettés et autres variations difficiles, de toute façon à ce niveau de maîtrise superlative et d’interprétation on ne pense même plus à la difficulté de ce qu’elles exécutent, on assiste avant tout à du très grand théâtre.

Les deux Nikyia sont en revanche moins convaincantes, même si Natalia Osipova séduit beaucoup plus dans ce rôle que Marianela Nunez. Osipova est craquante dès son entrée en scène, dessinant une Nikyia ultra-sensible, émouvante, douce. Sa mort est terrible, on la sent désespérée et se démenant pour refuser son sort. Jusque là c’est très impressionnant. Mais l’acte des ombres étonne par son côté « technique » : c’est plein de brio, techniquement parfait, mais un peu mécanique, on a l’impression qu’il n’y a plus de personnage. On ne retrouvera celui-ci qu’au tout dernier acte. Sans doute la suite des représentations permettra-t-elle de faire évoluer l’interprétation.
Marianela Nunez, elle, est superbe mais fait trop de « beau » : des mouvements de bras splendides, des jetés à se pâmer mais, plus encore que pour Osipova il manque un personnage qui accroche. C’est parfait, mais ça n’est que parfait. Il doit de toute façon, pour les deux artistes, être difficile d’entrer dans le personnage de Nikyia tout en répétant et interprétant celui de Gamzatti en alternance, un peu comme il est difficile de briller à la fois en Odile et en Odette.

Les deux Solor sont techniquement d’un niveau superlatif avec un gros « + » pour Cesar Corrales, qui dispose indubitablement d’un charisme exceptionnel. Je l’appréciais déjà à l’ENB, mais je dois dire qu’hier soir il m’est apparu sur une toute autre planète, à laquelle je ne m’attendais pas. Muntagirov exécute quelques cambrés étourdissants et domine le plateau toute la soirée par des sauts de félin impressionnants, tout en se confirmant un partenaire solide et attentionné. Mais malheureusement il manque l’alchimie avec sa Nikyia. Corrales brûle les planches dès son entrée en scène et ensuite on ne voit plus que lui. Un peu tendu pour son premier grand rôle au RB, sa première variation est moins brillante que celle de Muntagirov, mais par la suite c’est un festival de beauté des mouvements, de virtuosité, et surtout il campe un personnage très touchant, particulièrement au dernier acte, sans compter une belle alchimie avec ses deux partenaires. Incontestablement une prestation de Principal même s’il ne l’est pas encore.

Au global, une série qui démarre très bien. Un tout petit peu en-deçà des énormes attentes, mais attendons la suite des représentations, cela ne peut que mûrir et culminer dans de très grandes soirées à la fin de la série.


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26499

MessagePosté le: Mar Nov 06, 2018 10:38 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci paco Very Happy



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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22085

MessagePosté le: Mer Nov 07, 2018 10:56 am    Sujet du message: Répondre en citant

Grand merci, paco.
Je vais essayer d'aller voir la retransmission, mais j'avoue que j'aurais préféré la distribution Nikiya / Gamzatti inversée - Ossipova en Nikiya, Nunez en Gamzatti.
Un tel niveau de distribution reste néanmoins un privilège de riches.


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3548

MessagePosté le: Mer Nov 07, 2018 1:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
Je vais essayer d'aller voir la retransmission, mais j'avoue que j'aurais préféré la distribution Nikiya / Gamzatti inversée - Ossipova en Nikiya, Nunez en Gamzatti.

Effectivement, la distribution choisie pour le cinéma n'est pas la meilleure des deux, mais comme il existe déjà un DVD du RB avec la Gamzatti de Nunez, j'imagine que cette fois-ci ils ont préféré immortaliser sa Nikyia.
De toute façon, depuis deux saison les distributions choisies par Kevin O'Hare pour les retransmissions sont rarement celles qu'il aurait fallu filmer (je pense notamment au Lac, où la soirée Osipova-Ball était bien supérieure à celle Nunez-Muntagirov).

sophia a écrit:
Un tel niveau de distribution reste néanmoins un privilège de riches.

Oui en effet, d'ailleurs la presse UK attribue quasi unanimement 5/5 à la distribution Nunez-Nikyia Osipova-Gamzatti.


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