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Nouvelles du Ballet Biarritz
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Bernard45



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MessagePosté le: Dim Sep 09, 2018 2:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La Gigabarre / MBB


Le Prof de danse classique dirige la Gigabarre.

En ce premier dimanche de Festival, le Malandain Ballet Biarritz organisait sur le promenoir de la Grande Plage, face à l’océan et sous un soleil qui finira par inonder toute la ville, une « Gigabarre ». Mais qu’est-ce donc ?

Est installée une barre de danse classique de plusieurs dizaines de mètres de long. Tout le monde est le bienvenu, il y a bien une ou deux centaines d’amateurs de tous âges à tenir la barre, on remarque une petite fille en tutu blanc et même quelques messieurs plus tout jeunes, mais toute l’école de danse de Biarritz doit être là. Un prof de danse lance l’échauffement que toutes celles et ceux qui sont passés par la danse classique connaissent bien. Un clavier accompagne.

Et on finit par quelques variations classiques. Dimanche, on a eu droit au réveil d’Aurore dans la Belle, un extrait de Casse-noisette et la mort d’Odette transpercée par la flèche. Chacun fait selon ses compétences, ses aptitudes. Tout cela sous l’œil d’une foule de parents, de festivaliers, ou de simples curieux.

Biarritz est vraiment unique en son genre !




Dernière édition par Bernard45 le Dim Sep 16, 2018 2:44 pm; édité 1 fois
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Bernard45



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MessagePosté le: Lun Sep 10, 2018 2:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Martin ZalaKain

En ce dimanche soir, la Gare du Midi accueillait la Compagnie Argia fondée dans les années soixante par le chorégraphe basque espagnol Juan Antonio Urbeltz, aujourd’hui encore à la manœuvre. Il viendra sur scène lors des saluts pour participer et diriger une danse finale regroupant l’ensemble des participants, danseurs et chanteurs.

Juan Antonio Urbeltz est aujourd’hui porteur du patrimoine de la culture basque. Il a sillonné la région, les villages, les vallées, pour recueillir les chants et danses basques, parfois quasi oubliés, pour en faire le cœur de sa Compagnie et continuer à faire vivre cette culture dans son pays et au-delà.

La dernière création de la Compagnie, c’est « Martin Zalakain », adaptée d’après le roman « Zalakain l’aventurier » de Pio Baroja, écrivain de la première partie du XXème siècle et de langue espagnole. Il conte les aventures de deux familles basques, adversaires depuis des lustres, dont l’un des jeunes, Martin, s’éprend de la jolie sœur de son rival. Le mariage aura lieu, mais en pleine guerre carliste au 19ème siècle, le meurtre n’est jamais loin. Martin aura de belles et émouvantes funérailles.

Un orchestre s’installe en contre bas de la scène, composé de 14 musiciens : accordéon, violon, harpe, mandoline, luth, guitare, percussions, flûte, bombarde, trompette, clarinette…

Sur l’immense plateau de la Gare du Midi, ils sont 90 danseurs et chanteurs, en magnifiques costumes basques, ou le rouge et le blanc dominent, avec le bleu, le gris bleuté. Les hommes portent le célèbre béret, rouge pour les uns, blanc pour les autres. Les femmes portent la coiffe traditionnelle blanche. Chants et danses, marionnettes, carnaval aux mille couleurs, combats de bâtons pour évoquer la guerre civile, illustrent l’histoire de Martin que nous conte en langue basque surtitrée en français le narrateur et metteur en scène Ander Lipus.

Lorsqu’on découvre un tel spectacle alors qu’on ne possède pas toutes les clés de la culture basque, on est surpris tout d’abord, mais rapidement, on s’immerge dans cette musique aux tons harmonieux, dans cette langue un peu dure, et l’on apprécie la gestuelle des danseurs marquée notamment par un saut de jambe pliée. Quant à la femme en noir qui n’hésite pas à manier le bâton lors de combats chorégraphiés avec beaucoup de maîtrise, elle représente sans doute l’archétype de la femme basque d’autrefois, dans une société où « la structure psycho-sociale de la culture basque peut être définie comme matriarcale », selon le philosophe espagnol Andrés Ortiz-Osés.

Saluons néanmoins l’excellente initiative de Thierry Malandain d’inclure dans la programmation du Festival, un spectacle de danse traditionnelle basque, surtout pour les non initiés, dans cette immense salle de 1400 places, mais qui était malheureusement loin d’être pleine. Il est vrai qu’en février dernier, le même spectacle avait été programmé pour deux représentations à Bayonne.


Photo ©Jean-Couturier


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Photo ©Stéphane-Bellocq


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Dernière édition par Bernard45 le Mar Sep 11, 2018 8:19 am; édité 1 fois
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Alexis29



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MessagePosté le: Lun Sep 10, 2018 4:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le "prof de danse" est Richard Coudray, collaborateur de longue date de Thierry Malandain et formidable maître de ballet !

Merci Bernard45, un plaisir de vous lire !


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Bernard45



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MessagePosté le: Mar Sep 11, 2018 9:52 am    Sujet du message: Répondre en citant



Labyrinthe

En ce lundi soir, place était réservée aux chorégraphes français : Gilles Schamber installée avec sa compagnie à Ploermel et Bruno Pradet et sa compagnie Vilcanota sise à Montpellier. Deux chorégraphes qui entretiennent une relation privilégiée avec le Directeur artistique du Festival « Le Temps d’aimer », lequel les invite régulièrement parce qu’il sait que le public ne sera pas déçu, et parce que les grosses structures se doivent d’aider les petites compagnies de danse.

J’ai choisi d’aller au Colisée (3ème salle du Festival) voir « Labyrinthe » de Gilles Schamber, tout simplement parce que j’ai vu « People What People » que donnait Bruno Pradet au Casino, au Festival d’Avignon en 2017. On trouvera plus loin le commentaire que j’avais écrit à l’époque.

Gilles Schamber a bénéficié d’une formation classique, puis a dansé comme soliste avec la Compagnie des Ballets Béjart, avant de fonder sa propre compagnie de danse contemporaine. On le trouve encore sur les plateaux, même s’il avoue que son corps commence à souffrir. Il crée toujours, « Instinct » sera son prochain spectacle en 2019.

« Labyrinthe », ce sont quatre danseuses, robes noires, et un danseur, Gilles Schamber lui-même. On découvre un formidable travail chorégraphique autour des cinq artistes, lesquels pendant une heure sont lancés dans un fol tourbillon, tantôt au sol, tantôt lors de portés, parfois sur des chorégraphies individuelles, parfois collectives. On peut voir le spectacle pour la simple beauté gestuelle et musicale. On peut aussi essayer de déchiffrer le message du chorégraphe. Dans ce labyrinthe, plateau nu dont personne ne s’échappera, chacun puise sa folie en déconstruisant les mouvements humains, comme perdu dans une société qui ne sait plus où elle va, tels des êtres qui tentent de trouver une issue là où il n’y en a pas. Au lendemain, me reste en mémoire un solo d’une danseuse, au sol pendant un temps long, bougeant imperceptiblement, puis tentant de se relever, retombant, et se relevant tel un animal blessé. Et tant d’autres images…

Il faut citer Laurent Dimatteo pour la recherche musicale, Gilles Fournereau pour la création lumière, et bien sûr les quatre danseuses, Marine Ducloux, Adeline Guillemot, Anaïs Lheureux et Aureline Guillot. Formidable ovation du public !


Photo - ©Jean-Couturier


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People What People ?
(Commentaire écrit en juillet 2017)


Bernard45 a écrit:
La danse contemporaine peut nous réserver de très agréables surprises, comme de très mauvaises. C’est un peu le jeu de cet art, surtout quand le chorégraphe travaille sur la danse pure, là où il n’y a pas d’histoires à raconter, ou si peu, quand il creuse son sillon dans la recherche chorégraphique, voire quand le spectateur fait sa propre analyse de ce qu’il voit et entend sur scène.

Les Hivernales en Avignon, c’est l’espace du Centre de Développement Chorégraphique (CDC). En été, pendant le Festival, les Hivernales accueillent du 9 au 19 juillet, sept compagnies qui présentent chacune un spectacle « exigeant et accessible à tous ».

La Compagnie Vilcanota présente cette année, « People what People ? », spectacle de 55 mn chorégraphié par Bruno Pradet. Ancien ingénieur, il bascule vers la danse contemporaine au milieu des années 90 et fonde sa compagnie, basée à Montpellier, en 2001. Montpellier, c’est aussi un CCN dirigé depuis janvier 2015 par Christian Rizzo, lequel était présent en Avignon et a assisté à la chorégraphie de Bruno Pradet, ce qui laisse espérer des liens étroits entre le CCN et la Compagnie Vilcanota.

Mais revenons à « People what People » ! Ils sont sept sur scène, quatre garçons et trois filles, pantalons ou robes pour ces dernières, on les découvre peu à peu, droits, immobiles, lorsque le jour apparaît au sortir de la nuit. Ils ne quitteront pas la scène. 7 pour éviter toute symétrie, afin de respecter l’imparité. Le plateau est entièrement nu, murs noirs. Une musique électro tirée de Spoon, saccadée, même note, fait bouger les têtes, dans un mouvement bref, rythmé, puis c’est tout le corps qui est pris de soubresauts. Tout est cadencé en fonction du tempo musical. Les danseurs, peu à peu, se déplacent, toujours pris par ces gestes cadencés de tête, de bras, du corps, mouvements de plus en plus rapides, dans une sorte de transe. Le groupe reste le plus souvent soudé, comme mu par un sentiment de solidarité qui leur interdit d’éclater.

Le projet porte sur l’humain, comme un fil qui se déroule selon un travelling, sur des moments forts de la vie quotidienne, la vie, la mort, la violence… Le groupe apparaît comme un chœur qui veut vivre ensemble, et qui donc doit s’accorder. Je pense inévitablement à un groupe de migrants qui poursuit un but à atteindre ensemble (l’idée ne déplaît pas à Bruno Pradet).

Un ahanement se fait entendre venant des danseurs, puis un fou rire les prend : joie d’avoir atteint un but, d’avoir rempli un devoir ? La musique évolue vers du classique (marche funèbre de Rossini), puis une fanfare des Balkans ainsi que celle du carnaval de Dunkerque (arrangement musical de Yoann Sanson). Les sirènes de Circé semblent les attirer vers un disque de lumière au sol, tournant à très vive allure, tel un kaléidoscope. Ils sont alors pris dans un tourbillon circulaire, d’une rapidité époustouflante, courant, rampant parfois, en une sorte de sacre.

C’est fabuleusement beau, on sent un immense travail du chorégraphe et de ses sept danseurs, une recherche jusqu’au plus petit détail. La salle applaudit longuement, et c’est amplement mérité.

(Le chorégraphe m’a très gentiment reçu, pour Dansomanie, pendant une petite heure le lendemain de la représentation à laquelle j’ai assisté : qu’il en soit chaleureusement remercié).



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Bernard45



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MessagePosté le: Mer Sep 12, 2018 12:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant



We are nowhere else but here

Stephen Shropshire est un chorégraphe américain « très engagé dans le discours culturel sur la danse, son travail défie les hypothèses esthétiques, structurelles et narratives et répond à de très larges thèmes sociopolitiques de notre époque ». Voilà ce que nous dit de lui le feuillet de présentation distribué à l’entrée en salle. Il a créé des pièces pour différentes compagnies à travers le monde. Celle que nous verrons ce soir mardi s’intitule « We are nowhere else but here » : elle a été créée en 2017 au Korzo Theater de la Haie, haut lieu de la danse, du théâtre et de la musique aux Pays Bas, et réputé pour ses choix aventureux. Heureux public haguenois qui dispose aussi du NDT.

Shropshire cite Edward Saïd, professeur de littérature à l’Université de Columbia, qui prédisait en 1998 « que la coexistence resterait le plus grand défi du XXIème siècle ». Il semble bien à la lumière des problèmes qui agitent le monde actuel, et notamment l’Europe, qu’il n’avait pas tort. Le thème de la pièce présentée au Casino de Biarritz est bien la coexistence entre les êtres humains.

Sur scène, un homme, une femme, pantalon et tee-shirt noirs, assis par terre, nous regardent nous installer. Ils s’approchent l’un de l’autre, se jaugent du regard, se donnent la main. Un pas de deux débute alors, les bras s’entremêlent, les jambes, le corps entier réalisent de jolis enlacements. Au loin, un piano égrène ses notes. Tantôt, on sent les deux êtres se rapprocher, se serrer l’un contre l’autre, le moment d’après ils tentent de se séparer en proie à une force de répulsion, mais en vain, les mains restant accrochées l’une à l’autre. Au loin, un piano égrène toujours ses notes. Attirance et répulsion s’enchaînent sans que rien ne puisse les séparer.

Soudain, les mains se libèrent. On assiste alors à des tentatives de portés, elle escaladant l’homme, puis à plusieurs reprises le portant accroché à sa taille dans un effort surhumain, enfin lui se tenant en équilibre sur la femme accroupie. Tentatives vaines de deux êtres qui ne sont pas parvenues à coexister.

L’homme disparaît, la femme continue à danser. L’homme passe au loin. Le piano égrène encore faiblement ses notes.

Pièce d’une petite heure où deux êtres tentent de cohabiter avec difficulté. Elle, c’est Aimée Lagrange, danseuse freelance formée au Conservatoire de Paris. Lui, c’est Jussi Nousiainen, finlandais et danseur freelance. Tous deux dansent aujourd’hui principalement aux Pays-Bas. La salle leur a réservé un accueil plus que chaleureux à l’issue de leur représentation.


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Dernière édition par Bernard45 le Jeu Sep 13, 2018 12:15 pm; édité 1 fois
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Bernard45



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MessagePosté le: Jeu Sep 13, 2018 12:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Fractus V / Sidi Larbi Cherkaoui

Se rendre à un spectacle de Sidi Larbi Cherkaoui, c’est l’assurance de découvrir quelque chose de nouveau, un truc qui bouscule le spectateur, qui casse les codes des arts vivants. En ce sens, à la Gare du Midi, le public a été servi.

Cherkaoui n’aime pas les frontières : un père marocain, lui-même belge flamand et francophone. Sa compagnie, Eastman, regroupe des artistes de toutes nationalités, artistes qui même s’ils sont danseurs ou musiciens à la base, peuvent sur scène pratiquer tous les arts.

Un micro sur pied est placé sur le devant de la scène : une main l’envoie par terre. On se doute déjà que la parole sera mise en doute. A trois reprises, un texte est dit, retranscrit en français sur le mur du fond. Cherkaoui a des choses à dire, et il les dit, considérant que le spectacle vivant n’est pas en dehors de la société. D’ailleurs, les répétitions de Fractus V ont eu lieu au moment des attentats de Paris.

A partir des écrits de Noam Chomsky, Cherkaoui met en garde contre la propagande politique et sociale et en appelle à réfléchir collectivement sur l’avalanche d’informations que chacun reçoit, car, dit-il, seul, on ne peut y parvenir. Et de poursuivre en fustigeant le contrôle de la pensée exercé sur les peuples par les groupes de pression. Je m’attendais à ce moment qu’il évoque le cas Bernays, neveu de Freud et théoricien américain de la propagande en tous genres, de la cigarette pour les femmes à la « nécessité » de renverser le gouvernement démocratiquement élu du Guatemala. Son livre sera sur la table de chevet du nazi Goebbels. Mais non ! Il nous parlera enfin de « l’inquiétude » et des remèdes pour éviter qu’elle vous ronge le cerveau.

Ils sont dix hommes dont six danseurs/performeurs. Danse, performances, chant, musique parsèment « Fractus V » comme un collage de courtes pièces les unes sur les autres. Un flamenco endiablé mené par deux danseurs, un brin de hip-hop, une dénonciation de la torture en créant sur le plateau une prison artificielle au sein de laquelle un homme est bombardé de tirs au taser. A la question, peut-on chorégraphier une baston ?, Cherkaoui répond affirmativement et le prouve en utilisant le ralenti ainsi que le bruitage pour faire entendre aux spectateurs, l’écrasement des os. Je sais, il faut oser !

On retiendra aussi de très jolis jeux de bras et de mains dans un ordre géométrique parfait, la géométrie étant omniprésente dans Fractus V puisque le parquet est constitué de triangles rectangles que les artistes peuvent déplacer au gré des envies. Il me semble d’ailleurs que les jeux chorégraphiques de bras et de mains prolifèrent dans ce Festival.
Ils sont quatre musiciens, Coréen, Japonais, Congolais et Indien. Sur instruments de leurs pays ou plus classiques, ils interprètent des airs tirés de polyphonies corses et occitanes. Somptueux notamment dès qu’on entend la harpe !

Globalement, Cherkaoui propose un spectacle total en mêlant différents arts vivants, provocateur sans doute, mais n’est-ce pas le rôle d’un artiste ? Il y a là beaucoup de nouveautés, complémentaires entre elles. On regrettera sans doute les temps morts consacrés à l’installation des fameux triangles rectangles, mais pendant lesquels parfois un danseur exécute un solo. Mais de l’ensemble ressort une vraie profondeur artistique et politique que l’on se doit d’apprécier en ces temps d’incertitudes.

Standing ovation du public dans une Gare du Midi (*) pleine de ses 1400 places. Pas sûr qu’à Garnier, la réaction du public eût été la même.

(*) Le Président de l’association « Biarritz Culture », organisatrice du Festival, me disait que les trains arrivaient au centre ville jusqu’au milieu des années 70, et qu’à l’époque, il fallut se battre à coups de pétitions afin que le bâtiment qui n’était pas classé aux Monuments historiques, ne fut pas rasé comme le voulait le Maire de la ville. Aujourd’hui, la Gare du Midi, à l’architecture impressionnante, abrite quasi exclusivement le « Malandain Ballet Biarritz » dans des locaux que doivent envier tous les Directeurs de CCN et au-delà.


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Dernière édition par Bernard45 le Jeu Sep 13, 2018 5:03 pm; édité 2 fois
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doudou



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MessagePosté le: Jeu Sep 13, 2018 12:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bernard45 a écrit:

(*) Le Président de l’association « Biarritz Culture », organisatrice du Festival, me disait que les trains arrivaient au centre ville jusqu’au milieu des années 70, et qu’à l’époque, il fallut se battre à coups de pétitions afin que le bâtiment qui n’était pas classé aux Monuments historiques, ne fut pas rasé comme le voulait le Maire de la ville.

Nostalgie, enfant j'y ai pris le train, une navette permettait de rejoindre la gare de "La Négresse" ou on rattrapait la ligne Paris-Irun.


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Bernard45



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MessagePosté le: Jeu Sep 13, 2018 5:09 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de voir "le Mystère Babilée", 1ère et 2ème parties.

Un pur enchantement, à le voir danser et à l'entendre avec sa voix chantante, même si de son propre aveu, il ne parlait pas beaucoup. Sauf dans le film.

Et revoir tous ces grands noms de la danse...


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Bernard45



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MessagePosté le: Ven Sep 14, 2018 4:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant



Further - l'Ailleurs / Claude Brumachon

Le parcours d’un chorégraphe n’est pas de tout repos. Claude Brumachon en sait quelque chose. Son premier engagement, il le trouve en 1978. Depuis, il ne cesse de créer avec son complice Benjamin Lamarche, en France et souvent à l’étranger où on l’y invite plus facilement. Il a ainsi créé en Suisse, au Chili, à Madagascar, en Australie, au Nigéria, aux Philippines...

Il a été Directeur du CCN de Nantes de 1992 à 2015. Depuis, il est installé à Limoges. Il a d’autre part travaillé avec des enfants handicapés, leur faisant découvrir le monde de la danse. En France, il déplore que les programmateurs ne se déplacent que peu souvent. Sa dernière création, « Further – l’Ailleurs », qu’il présente à Biarritz n’est prévue que pour 2 ou 3 représentations dans l’hexagone. Après ?...

« Further – l’Ailleurs » parle des migrations, celles en général qui ont eu cours au long de l’histoire, quelque part à travers le monde. Ils sont six sur scène, trois hommes en costumes élimés, trois femmes en vieilles robes à fleurs. Ils poursuivent inexorablement leur route face aux dangers qui les guettent. La peur se lit sur leurs visages, mais la solidarité des 6 est la plus forte. Le style de Brumachon est fait d’énergie débordante. Des tableaux picturaux émergent sans cesse sur la scène lorsque l’espace d’une seconde tout s’arrête, on pense à Delacroix. On court, on se bouscule, on se regroupe pour reprendre des forces, c’est là que les liens se resserrent. La musique de Christophe Zurfluh accentue l’impression de terreur qui peut parcourir les six.

Une pièce, avec des danseurs qui ne rechignent pas à l’effort, ils sont lessivés après une heure, qui mériterait une plus longue programmation en France.


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Bernard45



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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 10:52 am    Sujet du message: Répondre en citant



Nacida Sombra / Rafaela Carrasco

Programmation Flamenco hier soir à la Gare du Midi avec la compagnie de Rafaela Carrasco, elle-même chorégraphe et danseuse, accompagnée sur scène par trois autres danseuses, deux guitaristes et deux chanteurs. On sent que le public n’est pas tout à fait le même que pour le « contemporain », certains découvrent la salle, cherchent leur place numérotée. Ah, drame ! le numéro du fauteuil se trouve derrière le dossier et non devant, ce qui entraîne de longs palabres. Mais revenons au spectacle.

Rafaela Carrasco, originaire de Séville, est une des principales chorégraphes de flamenco d’Espagne. Son activité est multiple, entre les cours qu’elle donne, ses fonctions de répétitrice, soliste, créations de productions. Elle multiplie les Prix à travers son pays.

« Nacida Sombra » qui se traduit par « Née ombre », le spectacle présenté ce soir, est un hymne en l’honneur de quatre femmes de lettres des 16ème et 17ème siècles, que l’on qualifierait aujourd’hui de féministes, les écrits qu’elles publièrent revendiquant haut et fort que les filles puissent apprendre à lire et à écrire. Hommage donc à ces quatre écrivaines qui payèrent au prix fort leur liberté littéraire, puisqu’elles furent dénoncées devant l’Inquisition. Citons-les : Teresa de Jesus, Maria de Zayas, Juana Inés de la Cruz (en Nouvelle Espagne) et Maria Calderon.

Le spectacle se décline en huit tableaux dansés et chantés. Pour certains, ils s’accompagnent de citations extraites des écrits des quatre écrivaines dont je viens de parler. Rafaela Carrasco en robe longue, rouge sang, illumine la scène par son engagement, sa fougue, son placement de jambes et bien sûr son jeu de claquettes. Mais ses trois compagnes ne semblent guère inférieures, leurs bras irradiant merveilleusement la scène.

Magnifiques compositions des guitaristes accompagnés par deux chanteurs dont on regrettera pour l’un, une sonorisation un peu trop aigüe. Longs applaudissements du public ravi.


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sophia



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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 11:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Teresa de Jesus, plus connue sous le nom de Sainte Thérèse d'Avila.
Qu'elle eut affaire en son temps à l'Inquisition - *comme tout le monde, ai-je envie de dire* - n'en fait pas une figure de l'hétérodoxie religieuse (réformatrice du Carmel, hein!), encore moins du féminisme contemporain. Curieuse récupération et réécriture de l'histoire, à coup de raccourcis et d'anachronismes grossiers.
Juana Inès de la Cruz, grande figure de la littérature espagnole, était religieuse elle aussi.


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Bernard45



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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 1:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

#BalanceTonFaune

En ce samedi, dernier week-end du Temps d’Aimer, il se passe toujours quelque chose quelque part dans la belle ville qu’est Biarritz.

A 12 h 30, il fallait être au Jardin Public. Il y a là une scène, des lieux à l’ombre, d’autres au soleil, mais il faut résister sous un ciel d’un bleu total. Sur la scène, le danseur Romain Di Fazio interprète une chorégraphie mise en scène par Gaël Domenger sur le poème de Stéphane Mallarmé, « l’Après-midi d’un Faune ». Texte d’une beauté exceptionnelle, relisez-le, c’est une pure merveille. Di Fazio, danseur formé au Conservatoire de Paris et faisant partie du « Malandain Ballet Biarritz » depuis 4 ans, nous offre ce texte de sa voix claire, profonde et amoureuse de la nymphe. Quelques vers…

Tant pis ! vers le bonheur d’autres m’entraîneront
Par leur tresse nouée aux cornes de mon front :
Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mûre,
Chaque grenade éclate et d’abeilles murmure ;
Et notre sang, épris de qui le va saisir,
Coule pour tout l’essaim éternel du désir.
À l’heure où ce bois d’or et de cendres se teinte
Une fête s’exalte en la feuillée éteinte :
Etna ! c’est parmi toi visité de Vénus
Sur ta lave posant ses talons ingénus,
Quand tonne un somme triste ou s’épuise la flamme.
Je tiens la reine !


Quelques pas de danse, petit extrait de la musique de Debussy, Romain se coiffe de la couronne de la nymphe. Magnifique !











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Bernard45



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MessagePosté le: Sam Sep 15, 2018 1:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

20ème anniversaire du Malandain Ballet Biarritz : Déambulation

Le Malandain ballet Biarritz a été créé en 1998 avec l'arrivée de son Directeur, Thierry Malandain.

A l'occasion du Festival "Le Temps d'Aimer", le Ballet, qui je le rappelle ne participe pas au Festival, a déambulé dans les rues de Biarritz et a marqué en 20 stations, ses 20 ans.

Lors de chaque station, une petite chorégraphie, parfois en solo, le plus souvent en duo, et à deux reprises réunissant l'ensemble des 21 danseurs, était exécutée devant une foule impressionnante.

Bon anniversaire !!!



Thierry Malandain observe ses danseurs.


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Bernard45



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MessagePosté le: Dim Sep 16, 2018 11:04 am    Sujet du message: Répondre en citant

Gigabarre bis / Kader Belarbi

Où peut-on voir une ancienne Etoile de l'Opéra de Paris diriger une gigabarre ? A Biarritz évidemment !

En ce dernier jour de Festival, c'est au tour de Kader Belarbi et son Ballet du Capitole d'organiser une gigabarre forte encore en cette matinée ensoleillée de plus d'une centaine de participants de tous âges.

Ce soir, à la Gare du Midi, ballet de clôture du Festival avec "Giselle" et le Ballet du Capitole de Toulouse. Gillot avait ouvert "Le Temps d'Aimer", avec Belarbi le Festival s'achève.

Ce qui les relie aussi : Gillot avait été nommée sur Signes, Belarbi a fait ses adieux sur Signes.


Plus d'une centaine de participants à la barre classique devant un paysage de rêve.



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Bernard45



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MessagePosté le: Dim Sep 16, 2018 12:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Talents ADAMI Danse

L’ADAMI qui gère les droits des artistes et musiciens interprètes offre à cinq jeunes danseurs professionnels, par l’intermédiaire de son programme d’accompagnement « Talents Adami Danse », la possibilité de travailler avec deux chorégraphes de renom afin de créer un spectacle qui sera par la suite donné dans 8 salles dont Chaillot le jeudi 8 novembre, au cours du dernier trimestre 2018.

Les jeunes sont sélectionnés sur dossier. Le peu de candidatures masculines qui se font jour ont permis à 4 jeunes femmes de participer à ces « Talents » ainsi qu’à un jeune homme. Ils sont entourés cette année par deux chorégraphes, Pierre Rigal installé à Toulouse, reconverti du sport de haut niveau vers la danse contemporaine, et de Béatrice Massin, référence de la danse baroque. Ce qui aboutit à deux chorégraphies distinctes d’une demi-heure chacune, le thème imposé aux deux chorégraphes étant « la Fugue ». Mais Rigal et Massin ont travaillé chacun de leur côté avec leurs jeunes danseurs, sans concertation aucune, et seulement quelques semaines de répétition.

La toute première représentation avait lieu samedi au Colisée de Biarritz.
La première chorégraphie est celle de Pierre Rigal. Elle est basée sur le déplacement commun aux cinq danseurs, sur la base de la répétition, presque celle d’un robot. Mais il suffit d’un détail pour que le geste change. C’est une sorte de grammaire gestuelle qui est ici évoquée. Aucun ne quitte le plateau durant la demi-heure. J’avoue avoir trouvé le temps long.

La seconde est celle de Béatrice Massin. Sur une musique baroque (on s’en serait douté), le groupe des cinq débute par une longue et magnifique variation : au sol, les uns sur les autres dans un enchevêtrement de corps, de jambes, de bras, le groupe roule sur lui-même et se déplace ainsi avec une lenteur extrême. Emerge une tête, une main, une jambe… Par la suite, la chorégraphie permet à chacun de faire étalage de ses compétences multiples. S’ils forment un groupe, on sent que chaque jeune danseur a sa personnalité propre.

Merci à l’ADAMI de donner à ces jeunes danseurs professionnels, la possibilité de danser devant un public. Citons-les : Karine Dahouindji, Anaïs Vignon, Marion Jousseaume, Alizée Duvernois et Damien Sengulen. Bonne suite à eux cinq !


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