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haydn Site Admin
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Posté le: Sam Déc 30, 2017 11:20 pm Sujet du message: |
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Cela intéressera peut être serge1 Paris, qui partage je crois mon admiration pour le chef néerlandais Eduard Van Beinum, avec deux symphonies de Schubert enregistrées dans les années 1950 avec l'orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam :
Tout d'abord, la Troisième symphonie, en Ré Majeur, D 300 :
Schubert - Symphony n°3 - Amsterdam / Beinum
Et puis, la Sixième symphonie, en Ut Majeur, D 589 qui rappellera peut-être quelques souvenirs aux balletomanes, car c'est elle que le jeune Bizet (il avait 15 ans au moment de la composition de l'ouvrage) a prise pour modèle pour écrire sa propre Symphonie en Ut :
Schubert - Symphony n°6 - Amsterdam / Beinum
Deux interprétations enflammées, très éloignées - je sais, je me répète - des niaiseries qu'on nous sert aujourd'hui. |
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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Posté le: Dim Déc 31, 2017 7:46 pm Sujet du message: |
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L'adagio de la 51, c'est surtout une vraie chausse-trappe pour les cornistes, avec dès les premières mesures, une montée au La 4 (transposé : Fa 5, vu que c'est un cor en Mib) puis, au 2ème cor, une plongée au Mib -1 (pratiquement impossible à jouer, à l’extrémité inférieure du registre de l'instrument, noté Do -1). Si les cordes de l'ensemble Tafelmusik sont bien, les deux cornistes rament quand même méchamment. Le premier a de l'eau dans le tube dès le début, et le second "couvre" tellement le Mib grave qu'on ne sait plus trop s'il joue vraiment la note...
Pour juger sur pièces, le même passage :
1) - Bruno Weil / Tafelmusik --> https://youtu.be/TGrRjX_JJ6I?t=6m4s
(Diapason : la3=415)
2) - Antal Dorati / Philharmonia Hungarica --> https://youtu.be/WSoHGHRyyPg?t=6m50s
(Diapason : la3=440, peut-être même un peu plus haut...)
Pour la symphonie 47, personnellement, je trouve que le fameux menuet "Al roverso" (en canon à l'écrevisse au miroir) est pris au pas de charge, on croirait un scherzo de Mendelssohn... On ne se rend même plus compte de la forme (mais dans le trio, qui utilise le même procédé de contrapuntique, là, les cornistes sont très bien).
1) - Bruno Weil / Tafelmusik --> https://youtu.be/yeB_Ohpsm64?t=13m46s
2) - Antal Dorati / Philharmonia Hungarica --> https://youtu.be/YfyLHKRK060?t=13m40s
3) - Neville Marriner / Academy of St-Martin-in-the-fields --> https://youtu.be/xTNA5snAAdE?t=12m21s
(qui n'est pas ma version préférée pour cette symphonie en particulier)
Je n'ai pas réussi à dénicher sur Y celle de Jerzy Maksymiuk avec l'Orchestre de Chambre de Pologne (aujourd'hui fondu dans la Filharmonia Narodowa), que j'aime beaucoup. |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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Posté le: Dim Déc 31, 2017 8:27 pm Sujet du message: |
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Petite explication pédagogique au cas où "canon à l'écrevisse au miroir" sonnerait comme du chinois à vos oreilles (pardon aux musiciens émérites, pour qui cela relève de l'enfonçage de portes ouvertes) :
Chacune des couleurs désigne un motif musical composant le canon. |
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Lun Jan 01, 2018 4:11 pm Sujet du message: |
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Je savais bien Haydn que vous êtes facilement défrisé par les orchestres baroques ...
On ne peut pas demander aux cors baroques la sureté d'émission et la justesse absolue des instruments modernes !
Pourtant, parmi mes voeux pour 2018, je vous souhaite la révélation du charme incroyable de ces interprétations qui conviennent tellement bien à Joseph Haydn.
Marriner d'un certaine façon avait ouvert la voie et Dorati est un expert de cette musique. Ensuite Harnoncourt, Kuijken ou Pinnock ont révélé bien des beautés dans ces symphonies.
Quand on a connu le délicieux frisson de la course à la justesse des cors baroques on trouve les cors de Berlin ou Chicago presque ennuyeux dans leur prévisible perfection...
Bruno Weil est certainement mon préféré quoique le très rare Derek Solomons révèle bien des splendeurs...
Encore une tentative pour vous faire découvrit le Graal !
https://www.youtube.com/watch?v=lQ0fzdMpkUA&t=33s
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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Posté le: Lun Jan 01, 2018 4:33 pm Sujet du message: |
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Pour Solomon je suis d'accord avec vous... et on peut jouer juste sur un cor naturel (Dorati, s'il dirige un orchestre jouant sur instruments modernes, n'en utilise pas moins des cors naturels (si b Alto dans les mouvements 1,3 et 4 de la symphonie n°51, mi b dans le 2ème mouvement), mais les cornistes du défunt Philharmonia Ungarica - formé de musiciens hongrois qui s'étaient retrouvés dans un camp de réfugiés à Vienne après l'intervention russe à Budapest en 1956 - étaient exceptionnels -> https://youtu.be/_-maF3rj_so?t=21m3s ) .
Et je vous remercie de vos bon vœux musicaux, serge1 paris, c'est toujours un plaisir d'échanger avec vous, même si nous sommes parfois d'avis différents (si ce n'était pas le cas, la discussion deviendrait vite mortellement ennuyeuse). |
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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Posté le: Mar Jan 02, 2018 12:37 pm Sujet du message: |
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Je n'imaginais pas que vous connaissiez ainsi dans le détail les symphonies de Haydn et personne ne pourra vous accuser d'usurpation de pseudo.
Il est vrai que l'exploration vaut le voyage et que Haydn est (avec Bach) le seul compositeur prolifique qui ne déçoit jamais.
Par contre, je vous trouve beaucoup plus indulgent et magnanime avec les danseurs de l'Opéra de Paris qu'avec les cornistes auxquels vous ne pardonnez aucune scorie !
Ce que vous décrivez des cornistes de Bruno Weil n'est pas faux mais son soliste Ab Koster est un soliste international reconnu...même si les solistes de Dorati ont incontestablement une assise plus solide.
Mon oreille est aussi plus tolérante que la votre aux changements de diapason qui modifient probablement la difficulté de la chose (Solomons est à 430).
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26521
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Posté le: Mar Jan 02, 2018 1:26 pm Sujet du message: |
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Vous marquez un point serge1 paris - mais le monde de la danse est beaucoup moins habitué à des critiques un peu sévères (ou l'est devenu, parce que si on publiait aujourd'hui des critiques telles qu'on les lisait dans la presse des années 50-60 - et je ne parle même pas de l'avant-guerre, Lifar s'en est pris plein la figure et n'a jamais poursuivi aucun journaliste devant les tribunaux à ma connaissance - on croulerait sous des procès), et que les danseurs, je les ai très souvent face à moi et que je sais très bien si sur le forum ils ont lu quelque chose qui leur a déplu (parfois c'est même franchement anodin et pourtant ça peut générer des réactions). Si je dois parfois faire preuve de diplomatie et/ou manier les ciseaux de la censure, il me semble que les commentaires publiés ici sont malgré tout souvent sensiblement moins déférents que ce qu'on lit dans la presse institutionnelle ou même ailleurs sur le web. Et en tant qu'administrateur, je n'ai pas vocation à jeter de l'huile sur le feu.
Pour Haydn, c'est une vieille histoire qui a commencé quand j'étais adolescent. Le premier disque de musique de Haydn que j'ai écouté, c'était un vieux 33 tours avec les symphonies 44 ("Funèbre") et 53 ("L'impériale") dirigées par Paul Sacher (excellente interprétation d'ailleurs), qui traînait chez mes parents. J'ai pris goût à la chose, et peu de temps après, j'ai acheté le disque de Marriner qui venait de sortir, avec les symphonies 92 ("Oxford") et 104 ("Londres"). C'était le premier à paraître chez Philips dans une série consacrée aux "Symphonies à titre" de Haydn. Je les ai ensuite achetées au fur et à mesure de leur parution. C'est devenu pour moi une vraie "drogue". A 14 ans, à l'occasion d'un voyage scolaire à Londres, j'ai cassé ma tirelire pour acquérir mon premier coffret de l'intégrale des symphonies de Haydn enregistrée par Dorati pour Decca. Ils étaient introuvables en France, et je les ai achetés au fur-et-à-mesure de mes pérégrinations en Angleterre et en Allemagne, et j'ai fini par les avoir tous trois ans après. Ensuite, j'ai attaqué les quatuors, les messes, les oratorios et les opéras. Aujourd'hui, le rayon "Haydn" de ma discothèque doit à lui seul comporter dans les 1500 enregistrements... Et comme cela ne suffisait pas, j'ai aussi acheté les partitions de la totalité des symphonies quand elles sont parues en format de poche chez Universal/Doblinger. J'en ai aussi joué quelques unes en tant que violoniste, et même dirigé, mais mes interprétations inoubliables de la n°30 et de la n°70 attendent toujours la reconnaissance de la critique internationale...
Et pour le diapason, détrompez-vous, mes oreilles supportent très bien le 430 ou le 415hz... |
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serge1 paris
Inscrit le: 06 Jan 2008 Messages: 877
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haydn Site Admin
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Posté le: Sam Juin 16, 2018 7:31 pm Sujet du message: |
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Triste nouvelle : le grand chef russe Guennadi Rojdestvenski est décédé ce matin (16/04) à l'âge de 87 ans.
Il avait fait des débuts tonitruants en dirigeant Casse-Noisette au Bolchoï alors qu'il n'avait que 20 ans, en 1951. Il remplaçait au pied levé Yuri Fayer, dont il était l'assistant.
Grand spécialiste de Prokofiev, dont il a enregistré la quasi totalité de l’œuvre orchestrale, il s'était également forgé une flatteuse réputation en tant qu'interprète de la musique de Dimitri Chostakovitch.
En ce qui concerne le ballet, il avait dirigé la création de Spartacus dans la version Grigorovitch, en 1968, au Bolchoï, ainsi que celle de Carmen Suite (Rhodion Chédrine / Maïa Plissetskaïa) l'année précédente.
Dépêche de l'agence Tass :
http://tass.ru/info/5297410
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haydn Site Admin
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Posté le: Jeu Aoû 16, 2018 4:56 pm Sujet du message: |
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En ligne à partir du 19/08/2018 sur Arte Concert, un unique épisode (diffusé à l’origine sur la chaîne de télévision américaine CBS) des célèbres "Young People's Concerts" de Leonard Bernstein, captés tout d'abord à Carnegie Hall, puis au Lincoln Center. Cette remarquable série - Bernstein est un pédagogue hors pair - s'est étendue sur 53 épisodes au total, de 1958 à 1972. Les retransmissions se sont arrêtées peu après la création de Mass, ouvrage commandé par Jackie Onassis, écrit par Bernstein sur le texte latin établi lors du Concile de Trente, mais qui comportait des parties dansées, chorégraphiées par Alvin Ailey. Bernstein fit scandale en embrassant publiquement Ailey sur la bouche. Nixon, déjà indisposé par les sympathies politiques ouvertement affichées de Bernstein pour des mouvements d'extrême-gauche comme les Blacks Panthers, et par des prises de positions très hostiles à la guerre du Vietnam, se brouilla durablement avec le célèbre chef d'orchestre.
L'épisode que diffusera Arte est le 36ème. Intitulé "Whats a mode", il traite - sujet difficile mais abordé de manière extrêmement claire et synthétique - du retour de la modalité dans la musique occidentale de la fin du XIXème et du début du XXème siècle.
https://www.arte.tv/fr/videos/082751-000-A/leonard-bernstein-young-people-s-concerts/ |
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haydn Site Admin
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Posté le: Mer Nov 07, 2018 11:10 pm Sujet du message: |
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Vidéo promotionnelle mais intéressante mise en ligne par l'Opéra-comique dans le cadre des représentations de Donnerstag aus Licht (la session du jeudi de l'opéra-fleuve en sept épisodes de Karlheinz Stockhausen) programmées Salle Favart du 15 au 19 Novembre 2018. Il s'agit d'une interview tout à fait intéressante du chef Maxime Pascal, que les spectateurs de l'Opéra de Paris ont déjà pu apprécier dans ses œuvres :
https://youtu.be/hePEq12WaWw |
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haydn Site Admin
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haydn Site Admin
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Posté le: Dim Jan 27, 2019 11:55 am Sujet du message: |
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Encore une disparition d'un grand musicien, Jean Guillou, titulaire de l'orgue de Saint-Eustache à Paris (l'église située près des anciennes halles, où est enterré Jean-Philippe Rameau). Il fut l'une des figures emblématiques de la prestigieuse école française d'orgue de la seconde moitié du XXème siècle au côtés de Pierre Cochereau, Marie-Claire Alain, Michel Chapuis, Jean-Charles Ablitzer, André Isoir, Daniel Roth et quelques autres).
Traînant souvent une réputation d'austérité, les organistes savent aussi parfois s'amuser, comme en témoigne cette improvisation de Jean Guillou sur... la variation de la Fée dragée tirée de Casse-Noisette.
Jean Guillou: improvisation sur la Variation de la Fée dragée |
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Idamante
Inscrit le: 29 Nov 2015 Messages: 60
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Posté le: Dim Jan 27, 2019 6:28 pm Sujet du message: |
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Merci Haydn de cette trouvaille inattendue … ! J’ai toujours trouvé ses improvisations excitantes alors que j’avais plus de réserves sur ses interprétations littérales ( C M Widor excepté) ...
Révérence Monsieur Guillou.
Peut-être est-ce peu élégant de le rapporter ici quand il convient de rendre hommage à l’ organiste qui a enchanté si souvent les Dimanches de Saint Eustache , mais son départ de la tribune officielle (2015) avait à l’époque provoqué une polémique sur les nominations des titulaires d’orgues historiques et des concerts « patrimoines » attendus par un public fidèle. On peut lire dans cet article toutes les interrogations qui entourent les ... concours de promotions de l’Opéra : http://www.concertclassic.com/article/succession-de-jean-guillou-saint-eustache-et-concert-dadieu-sa-tribune-des-halles-un-procede , concours ou pas concours, compétence et/ou arbitraire des jurys, non-sélection des plus doués moins « capés » que les autres - ou moins dans la ligne, stratégies des décideurs contre les visions de la confrérie, décisions administratives plus qu’artistiques, non-dits et politiquement correct tueur de créativité etc etc etc ...
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