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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Florine
Inscrit le: 16 Juil 2006 Messages: 293 Localisation: Londres
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Posté le: Jeu Juin 07, 2018 12:57 am Sujet du message: |
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Dans le cadre de la reprise de la Belle au bois dormant de Mc Millan à l’ENB, grand retour ce soir d’Alina Cojocaru, après deux saisons d’absence ici. Alina est dans une forme resplendissante, une Aurore qu’elle n’a pas besoin « d’interpréter » tant elle EST le personnage dans son ADN : juvénile, rayonnante, radieuse, éblouissante, lumineuse, … Par rapport à ses Aurore du Royal Ballet il y a quelques années, je trouve qu’elle a gagné en assurance dans les équilibres, son Adage du 1er acte étant notamment plus serein et naturel. De fait, on en oublie toutes les difficultés techniques du rôle et on assiste à une prestation d’une très grande musicalité, une véritable incarnation d’un personnage (pour Aurore, c’est un exploit !). Aurore est sans conteste un des meilleurs rôles d'Alina Cojocaru, à moins que ce ne soit l'inverse : Aurore EST écrit pour Cojocaru, on ne peut rêver interprète plus idiomatique qu'elle dans ce rôle.
A ses côtés, Joseph Caley confirme que sa nomination au titre de Principal cet hiver fut tout à fait justifiée. Nous avons là un très bon danseur, partenaire fiable, doté d’un charisme indéniable et d’une technique solide. Un vrai Prince, élégant et rayonnant. Cojocaru et Caley ont conféré un lyrisme d’une grande beauté au Pas de Deux du 3e acte, avec des mouvements très doux, élégants, envoûtants, les portés poissons (d’une précision impeccable) devenant l’illustration naturelle d’une phrase musicale au lieu d’un exploit technique.
Complice rayonnante et pétillante de vie, Shiori Kase est un des atouts de cette production en Fée Lilas, tout comme le/la Carabosse très expressionniste (mais sans excès) de James Streeter.
Le reste du cast est plus inégal, l’ENB n’étant pas le Royal Ballet (ce qui n’est pas une injure, les moyens et l’historique ne sont pas les mêmes). On notera cependant la prestation très musicale de Rina Kanehara en Princesse Florine et, surtout en Fée-Or dont elle a interprété la variation avec beaucoup d’intelligence théâtrale.
La production est esthétiquement magnifique, dans des tons mordorés qui conviennent parfaitement aux élans souvent nostalgiques de la partition de Tchaïkovski. La chorégraphie est signée McMillan mais très sincèrement je n’ai pas vu de différences avec les autres Belle au bois dormant que l’on voit ailleurs.
Cette série de Belle de l’ENB est programmée au même moment que le nouveau Lac du Royal Ballet. Si cela permet à des passionnés venant de Paris ou ailleurs de voir, en 3 ou 4 jours, rien moins que Cojocaru, Alexandrova (ENB), Lamb, Osipova et Bonelli (RB), en revanche force est de constater que cette série de Belle pâtit de l’ombre du Lac voisin. D’une part, il est indéniable qu’une Belle au bois dormant, quelle que soit la qualité de l’interprétation, ne pourra jamais provoquer la même intensité émotionnelle qu’un Lac des Cygnes, on ne peut pas ressortir tourneboulé d’une Sleeping Beauty. D’autre part, les corps de ballet ne sont pas du même niveau, même si celui de l’ENB a accompli des progrès considérables et réussit de très belles choses dans cette Sleeping Beauty. Ainsi, il m’a tout de même fallu au minimum le Prologue pour redescendre de la planète Royal Ballet et, pour moi, le spectacle n’a réellement décollé qu’avec l’arrivée d’Alina Cojocaru sur le plateau (c’est-à-dire après 45 minutes de spectacle). Curieusement d’ailleurs sa présence semble avoir galvanisé l’entourage car le même corps de ballet n’était plus le même aux 2e et 3e actes : d’un coup la synchronisation était parfaite, les mouvements précis, les hésitations du Prologue avaient disparu, …
A titre de comparaison, la version de l’ENB de la Belle impose, comme dans la version du RB, un entracte juste après le Prologue, soit après à peine 30 minutes de danse. Or, lorsque cela se produit à Covent Garden, le niveau des solistes des diverses variations qui constituent le prologue est tel qu’arrivé à l’entracte on a le sentiment d’avoir déjà vécu quelque chose de dense, ce qui ne fut pas le cas ce soir à l’ENB, où l’on avait plutôt envie que le spectacle se réveille un peu et que l'entracte soit écourté, "vite, donnez-nous Alina...".
Mais bon, cette comparaison mise à part, il s’agit tout de même d’une très belle production, interprétée de façon tout à fait convenable et bénéficiant de la présence de la plus grande Aurore qui soit imaginable aujourd'hui.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Posté le: Ven Juin 08, 2018 1:17 pm Sujet du message: |
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Rapide retour sur la représentation d’hier soir avec Maria Alexandrova. Dire qu’elle ne correspond pas vraiment au prototype d’Aurore ne surprendra personne, mais néanmoins cela reste une prestation d’Alexandrova, et rien que pour cela la soirée méritait d’être vécue ! Présence magnétique, port de Regina Assoluta, visage radieux, technique superlative (en revanche elle ne choisit pas la version avec équilibres pendant l’Adage, contrairement à Cojocaru la veille, mais peu importe ce qu'elle y fait est très beau). Outre tout ceci, ce qui frappe le plus chez elle, c’est la musicalité de chaque mouvement, de chaque geste, la façon avec laquelle elle construit son personnage. Grâce à ce talent d’artiste complète elle réussit à nous faire oublier qu’elle n’est pas une Aurore idiomatique.
Malheureusement son partenaire (Aaron Robison) ne fut pas à la hauteur de celui de la veille (Joseph Caley) : on est d’abord séduit par la puissance de ses sauts et une belle présence (il est encore plus grand que Maria !), mais on déchante vite par le côté débraillé de ses mouvements, un manque de finition des diverses pirouettes, et surtout des portés pas toujours très aisés. Par ailleurs le partenariat, malgré une longue série de répétitions, n’était pas tout à fait au point (alors que Cojocaru-Caley, la veille, était tout à fait naturel), notamment dans les passages où Maria Alexandrova se lance dans des prodiges de virtuosité, on sentait son partenaire un peu perdu.
De fait on ressort de cette représentation avec un sentiment mitigé : pour nous laisser un souvenir marquant il aurait fallu que Maria Alexandrova bénéficie d’un Désiré du même niveau qu’elle. Par exemple, le Pas de Deux du 3e acte est tombé un peu à plat comparé au temps suspendu que nous avons eu la veille avec Cojocaru-Caley. Ceci dit, il n'existe pas, à ce que je sache, à l'ENB, de partenaire d'une taille suffisante pour Maria Alexandrova. La seule solution aurait consisté à inviter Bolle ...
En revanche, cette production de la Belle au bois dormant de l'ENB est décidément magnifique et se laisse revoir et encore revoir sans lassitude tant elle est un plaisir des yeux. Et la chorégraphie est très bien faite.
Le corps de ballet, hier comme mercredi soir, est très bien à partir du 1er acte, le Prologue étant encore une fois assez inégal.
Dernière édition par paco le Ven Juin 08, 2018 2:42 pm; édité 1 fois |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Ven Juin 08, 2018 1:53 pm Sujet du message: |
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paco a écrit: |
La seule solution aurait consisté à inviter Bolle ... |
C'eût été un drôle de mariage (question tempérament), non? On aurait mieux fait de l'inviter avec Lantratov, son partenaire attitré à présent.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Ven Juin 08, 2018 4:23 pm Sujet du message: |
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Les 6 finalistes sont : Precious Adams, Fernando Carratalá Coloma, Giorgio Garrett, Daniel McCormick, Francesca Velicu, Connie Vowles.
Diffusion sur Y : https://www.youtube.com/watch?v=yQmCyFP1WV8
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Posté le: Ven Juin 08, 2018 5:00 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Daniel McCormick, |
Très bon Oiseau bleu mercredi soir (distrib Cojocaru)
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1248
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Posté le: Lun Juin 11, 2018 7:52 pm Sujet du message: |
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J'ai assisté à la première de la semaine dernière et je suis en très grande partie d'accord avec le compte rendu de Paco !
Alina Cojocaru aborde le rôle d'Aurore avec une grande liberté, on sent qu'elle l'a dansé des dizaines de fois. Elle a l'art de masquer ses défaillances, certains sauts ont moins d'amplitude que dans le passé, elle ne réussit pas tout mais quelle exceptionnelle musicalité, d'ailleurs à ce propos quel plaisir de voir deux pirouettes placées sur la musique, cela fait du bien à l'époque des toupies que l'on peut voir sur instagram...
De Julio Bocca à Irek Mukhamedov en passant par Loipa Araujo, j'ai compté huit ou neuf répétiteurs pour cette série de spectacles. Les ensembles étaient donc vraiment bien réglés mais le tout m'a semblé manquer d'éclat, que ce soit dans les solos des fées ou des pierres précieuses.
Joli travail de Rina Kanehara dans le rôle de la princesse Florine, moins convaincu par Shiori Kase dans la Fée lilas, cela manque de moëlleux et le travail de pieds laisse un peu à désirer mais les pirouettes sont là....
Je ne sais pas si j'étais trop loin mais la production m'a semblée bien terne (je me suis carrément ennuyé à différents moments). Il faut dire que les entractes ne sont pas placés au même endroit qu'au Royal Ballet et enchaîner le deuxième et le troisième acte sur la fin de soirée c'est dur...
Enfin jolie prestation de Joseph Caley qui semble être un bon partenaire et qui a une technique très sûre, de magnifiques jambes et pieds.
Soirée où il n'y a pas grand chose à redire, on remercie Cojocaru d'être là et on se surprend à souvent faire la comparaison avec la production et les danseurs du Royal Ballet et cela reste encore largement en défaveur de l'ENB....
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Posté le: Lun Juin 11, 2018 9:42 pm Sujet du message: |
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Alexis29 a écrit: |
Les ensembles étaient donc vraiment bien réglés mais le tout m'a semblé manquer d'éclat, que ce soit dans les solos des fées ou des pierres précieuses. |
Oui, c'est notamment flagrant pendant le Prologue
Alexis29 a écrit: |
on se surprend à souvent faire la comparaison avec la production et les danseurs du Royal Ballet et cela reste encore largement en défaveur de l'ENB.... |
Tout à fait d'accord. Cela apparaît plus crûment dans une oeuvre comme la Belle au bois dormant, qui regorge de variations pour des solistes en dehors du couple principal, et c'est là que l'on voit que l'ENB manque encore de "réserves de talents" pour donner du brio à tous ces numéros.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Juin 11, 2018 11:29 pm Sujet du message: |
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paco a écrit: |
sophia a écrit: |
Daniel McCormick, |
Très bon Oiseau bleu mercredi soir (distrib Cojocaru) |
C'est lui qui remporte le ENB Emerging Dancer Award.
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Alexis29
Inscrit le: 22 Avr 2014 Messages: 1248
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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