prix de Lausanne 2006

[geneviève]

Sophia, il me semble bien que Mademoiselle Dayanova avait présenté le concours de Lausanne après avoir quitté l'Ecole de Danse de l'Opéra, mais je ne retrouve pas l'année où elle a obtenu son prix.

[sophia]

Oui, pardon, vous avez raison. C'est en 2001 qu'elle a obtenu son prix (au titre de la meilleure candidate suisse), la même année que Ludovic Ondiviela d'ailleurs, et elle avait déjà quitté l'Ecole de danse de l'Opéra. Je pense d'ailleurs qu'à cette époque les élèves de l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris n'avaient déjà plus le droit de s'y présenter (je ne sais pas de quand cela date exactement).

Pour retouver la liste (intéressante) des anciens vainqueurs: http://www.prixdelausanne.org/en/general_information/B28FormerPrize.asp (mais effectivement, il doit y avoir des oublis, puisque le nom de Kora Dayanova ne s'y trouve pas )

[rêve d'étoile]

pouvez vous m'expliquer pourquoi les élèves de l'école de danse n'ont plus le droit de s'y présenter?
est ce une question de niveau ou tout autre chose?

[haydn]

Je n'ai pas connaissance d'une quelconque interdiction qui serait faite aux élèves de l'Ecole de danse de l'Opéra de se présenter au Prix de Lausanne - maintenant, évidemment je ne suis pas au courant de tout -.

Ce qui est en revanche certain, c'est que depuis quelques années l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris ne fait plus partie des institutions qui offrent un stage ou une formation aux lauréats du concours.

[haydn]

Pour développer encore un peu cette question, il est vrai aussi que les élèves qui ont déjà intégré une institution prestigieuse, comme l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, celle du Royal Ballet ou l'Ecole Vaganova de Saint-Pétersbourg par exemple, n'ont que peu d'intérêt à se présenter au Prix de Lausanne - sauf s'ils ont été ejectés en cours de scolarité - puisque les récompenses sont précisément des bourses d'Etudes d'un an dans de bonnes écoles.

Ceci explique sans doute aussi en partie le grand nombre d'asiatiques parmi les lauréats. Ceux-ci sont motivés par la perspective de pouvoir entrer dans une grande compagnie européenne ou américaine, après être passés par les écoles attachées à ces mêmes compagnies.

Maintenant, les choses peuvent aussi évoluer, dans la mesure où le niveau des écoles et des compagnies asiatiques est en progression constante, et que les danseurs chinois, coréens ou japonais n'auront peut-être plus besoin de chercher en Europe ou en Amérique ce qu'ils auront à leur disposition en aussi bien, voire en mieux, chez eux...

[sophia]

De manière générale, les élèves de l'école de danse de l'Opéra de Paris n'ont pas le droit de participer à des concours, ce n'est pas le concours de Lausanne qui serait visé en particulier! Ils passent des concours une fois sortis de l'Ecole ou lorsqu'ils ont intégré le corps de ballet (il y a eu de nombreux lauréats de Varna, du Concours de Paris...). Maintenant, je ne sais pas si c'est une règle (sûrement tacite) qui existe de toute éternité... C'est effectivement aisément compréhensible, vu le niveau et la réputation de l'école. Quel besoin auraient les élèves de Nanterre de se voir offrir une scolarité dans un établissement de prestige, puisqu'ils sont déjà dans un établissement de prestige... Néanmoins ce que je dis n'est valable que pour le prix de Lausanne et je ne comprends pas à ce moment-là pourquoi des élèves de l'école du Royal Ballet passent le concours, sinon pour la gloire?
Ce qui est vrai en revanche, c'est que l'école de danse de l'Opéra de Paris n'est plus partenaire du concours de Lausanne (depuis quand, je ne m'en souviens pas, cela doit dater à mon avis du milieu des années 90, puisque Laetitia Pujol est entrée à l'Ecole de danse après son Prix en 1992), ce qui veut dire en clair que les lauréats ne peuvent choisir l'école de danse de l'Opéra de Paris comme lieu de formation, puisqu'elle ne figure plus sur la liste qui leur est proposée. Pour information, la liste des écoles est la suivante: http://www.prixdelausanne.org/en/prixDeLausanne/B34Prizes.asp

[Pami]

Ce que vous dites Haydn est certainement vrai, il existe aussi des concours de qualité en dehors de Lausanne dans la zone Pacifique (Extrême-Orient, Australie et Côte Ouest des EU).

Et pour parler du Japon, le niveau des écoles de danse d'une manière générale est excellent. Même lorsqu'il s'agit de "simples" écoles non rattachées à une compagnie, les attentes des profs peuvent être très élevées et les parents suivent aussi sans compter (en pièces sonnantes et trébuchantes). Il faut aussi saluer au passage les travailleuses de l'ombre, les mamans surtout, qui se plient au rythme soutenu des classes, répétitions et autres menus travaux pour faire tourner, non seulement leur propre progéniture, mais aussi les spectacles d'une qualité quasi-professionnelle! La discipline que requiert la danse classique semble avoir trouvé un terreau propice au Japon, comme le souligne Sophia.

Alors pourquoi Lausanne? Pour le prestige bien sûr, mais aussi pour trouver une bonne opportunité d'étudier en Europe ou aux Etats-Unis. A quand l'inverse? Des Occidentaux au Japon? Ce serait intéressant de recueillir les impressions de celles et ceux qui ont franchi le pas, si de tels "cas" existent, à supposer qu'il en existe seulement!

[geneviève]

Sophia, je pense que certains élèves du Royal Ballet School se présentent à ce concours en espérant gagner une bourse qui leur permet de financer ou de continuer à financer leurs études qui, pour des étrangers, sont hors de prix!
D'autre part, il me semble que le dernier lauréat à avoir bénéficié d'une fin de scolarité à Nanterre est Marcello Gomez en 1996.

[haydn]

En ce qui concerne Sarah Kora Dayanova, quand elle a passé le prix de Lausanne, en 2001, elle n'était plus à l'Ecole de danse de l'Opéra qu'elle avait intégrée en 1998 en tant qu'élève payante.

Si je ne me trompe pas, elle avait refusé le prix, ne voulant plus retourner en école de danse, justement. Bon calcul, puisqu'en juillet de la même année (2001), elle a été engagée en tant que surnuméraire au Ballet de l'Opéra de Paris, puis titularisée en 2003.