Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
Eva
Inscrit le: 26 Fév 2013 Messages: 356 Localisation: Suresnes
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
|
Posté le: Ven Fév 23, 2018 11:45 pm Sujet du message: |
|
|
Merci Constance
Je m'y colle un peu aussi de mon côté, d'abord pour parler de la distribution Gilbert / Bezard / Zusperreguy / Quer.
Dorothée Gilbert a d'emblée survolé le spectacle, et là aussi, elle a énormément progressé (lors de l'entrée au répertoire, en 2009, elle ne m'avait pas franchement convaincue et le partenariat avec José Martinez ne fonctionnait pas très bien). Si pour moi la référence - à l'Opéra de Paris - reste Isabelle Ciaravola, Dorothée Gilbert n'était pas loin des sommets atteints par la danseuse corse, dont c'était un peu le répertoire "naturel". Audric Bezard a été un peu plus hésitant au premier acte, avec une danse moins fluide, moins élégante que celle de Mathieu Ganio lors de la première. Son interprétation a vraiment pris consistance au 2ème acte. C'est lui aussi qui m'a semblé avoir le mieux réussi sa transformation au 3ème acte, où Onéguine est censé vieillir de dix ans. Il y a eu, de sa part, un beau travail d'acteur, qui témoigne d'une réelle compréhension du rôle.
En Lensky, si Jeremy-Loup Quer n'a pas démérité, il a eu le malheur de succéder à Mathias Heymann, qui, il faut être honnête, évolue dans de tout autres sphères. M. Quer aura eu l'occasion de prendre sa revanche avec la distribution Park / Marchand / Baulac / Louvet. Il y a incarné un Grémine de très bonne facture, se montrant élégant et aristocratique dans son rôle de fringant officier.
En Olga, c'est Muriel Zusperreguy qui a campé son personnage d'ingénue frivole, inconsciente des catastrophes qu'elle va provoquer, avec le plus d'acuité. Clin d’œil à l'histoire, c'est elle qui avait déjà été l'Olga de Dorothée Gilbert en 2009. En tous cas, elle a vraiment fait du beau travail.
La distribution Park / Marchand / Baulac / Louvet est apparue assez déséquilibrée, avec un Hugo Marchand dominateur. Sae Eun Park a semblé une Tatiana très passive, se laissant porter par les événements, là ou Isabelle Ciaravola ou Dorothée Gilbert affrontaient leur destin en face. Et lorsque Ludmila Pagliero se donnait des airs de Mater dolorosa, Sae Eun Park restait impavide, comme sidérée par son partenaire. Il faudra attendre le grand pas de deux final pour qu'elle se lâche réellement.
Le couple Olga / Lenski formé de Léonore Baulac et de Germain Louvet était bien plus équilibré, mais il faut dire qu'ils ont maintenant acquis une solide expérience commune. Léonore Baulac aurait sans doute aussi pu faire une Tatiana correcte face à Hugo Marchand - leur duo a en tout cas bien fonctionné. M. Louvet, lui, à l'élégance d'un Mathieu Ganio, mais il lui manque encore la présence d'un Mathias Heymann. C'est particulièrement sensible dans les adages, où son ainé est intouchable depuis qu'Hervé Moreau, l'autre grand danseur lyrique de la compagnie, a dû prématurément quitter la scène.
A noter aussi que la qualité de l'orchestre varie sensiblement selon les représentations. En fait, les deux formations musicales de l'Opéra de Paris alternent, et l'orchestre dit "vert", qui a assuré la première ainsi que la soirée du 22/2 (Park/Marchand) s'est avéré sensiblement supérieur aux "bleus" qui ont joué lors de la représentation du 14/02 (Bezard Gilbert). |
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
|
Posté le: Dim Fév 25, 2018 11:00 am Sujet du message: |
|
|
Plus c'est gros... CatherineS me fait fort justement observer en message privé que j'avais écrit par mégarde "Olga" à la place de "Tatiana" (en gras, que je viens de rectifier). Mais, au vu de la suite de mon compte rendu, il était évident qu'il s'agissait d'une simple erreur de frappe puisque j'évoquais toutes les dernières titulaires du rôle principal pour les comparer entre elles. Dont acte. |
|
Revenir en haut |
|
Zoe18
Inscrit le: 10 Déc 2015 Messages: 98
|
Posté le: Dim Fév 25, 2018 9:27 pm Sujet du message: |
|
|
Nouvelle distribution entrée en scène: Bullion/Hecquet/Marque/Duboscq
Le couple Bullion/Hecquet est très équilibré et fonctionne à merveille.
Stéphane Bullion incarne fabuleusement Onéguine, il semble taillé pour ce rôle. Le rôle de Tatiana sied à merveille à Laura Hecquet, que je découvrais en tragédienne.
Paul Marque est très solide en Lenski, je lui souhaite tout le meilleur pour le concours de promotion. Très jolie prise de rôle également pour Naïs Duboscq, qui a été très convaincante, avec ce qu’il faut de piquant et d’espièglerie.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas été habitée de tels frissons (au sens propre) devant un ballet!
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
|
Posté le: Dim Fév 25, 2018 10:14 pm Sujet du message: |
|
|
Merci Zoe18 J'avais entendu de bons échos de cette distribution en répétition.
Pour Paul Marque, à moins d'une défaillance inopinée, je ne vois pas trop comment l'unique poste de premier danseur en jeu pourrait lui échapper. |
|
Revenir en haut |
|
fandorine
Inscrit le: 29 Avr 2012 Messages: 376
|
Posté le: Lun Fév 26, 2018 2:00 am Sujet du message: |
|
|
Je rejoins Zoé18.
Si, comme moi, vous n'aviez pas tout à fait retrouvé l'émotion de Ciaravola - Moreau ou de la série d'adieux de Manuel Legris avec les autres distributions (Gilbert - Bezard pour ma part), Laura Hecquet et Stéphane Bullion ont ranimé la flamme cet après-midi. Le partenariat est fabuleux, ce n'est jamais surjoué, notamment dans le deuxième acte. Et cela fonctionne aussi parce que Naïs Duboscq et Paul Marque font évoluer Olga et Lenski de façon cohérente face au couple principal.
Un très beau travail collectif sur la narration.
Et c'était des prises de rôles.
J'ai très envie de revoir le couple principal plus tard dans la série, car ils vont sans doute apporter de nouvelles nuances dans leurs compositions.
|
|
Revenir en haut |
|
colette
Inscrit le: 02 Avr 2017 Messages: 43
|
|
Revenir en haut |
|
rodolphe
Inscrit le: 29 Sep 2015 Messages: 25
|
Posté le: Lun Fév 26, 2018 7:56 pm Sujet du message: |
|
|
Bonjour à tous,
Je vous lis d'habitude avec beaucoup d'intérêt, trop peu connaisseur pour commenter, et finalement je prends le clavier à propos de cet Onéguine ! J'ai eu pour ma part la chance d'assister à la première représentation avec Mathieu Ganio, Ludmila Pagliero, Mathias Heymann et Myriam Ould-Braham et ai passé une très belle soirée !
Il est vrai que l'oeuvre n'est pas passionnante, ce dont je n'avais pas conscience la première et unique fois que j'avais vu ce ballet, en 2009. Je me souviens d'avoir alors été ébloui, mais peut-être était-ce dû aux performances de Manuel Legris en Onéguine et Mathilde Froustey en Olga qui m'avaient tous deux beaucoup impressionné. Cette fois, j'y ai trouvé du très bon (le premier acte avec les très réussies fausses danses russes) comme du médiocre (le bal, pas très intéressant).
En revanche, le quintette de solistes m'a absolument emporté ! J'ai trouvé Ganio et Pagliero très justes, lui hautain juste ce qu'il faut, elle très digne et notamment très émouvante dans le pas de deux avec un excellent Grémine. Heymann tout simplement parfait... J'aime d'habitude beaucoup MOB mais ai été un peu gêné cette fois, d'une part comme l'ont relevé plusieurs ici parce que sa coquetterie arrive un peu abruptement et d'autre part parce que ses tours si fragiles me stressent ! Cela me surprend un peu chez une étoile de ce niveau.
Le corps de ballet m'a paru très en place, notamment au 1er acte, et le montage musical ne m'a pas particulièrement gêné.
Petite déception de ne pas voir Dorothée Gilbert ou Laura Hecquet dans le rôle de Tatiana mais j'ai vos compte-rendus pour m'en faire une idée
|
|
Revenir en haut |
|
Imtheboy
Inscrit le: 07 Déc 2008 Messages: 89
|
Posté le: Mer Fév 28, 2018 12:02 am Sujet du message: |
|
|
Je rentre tout juste de la représentation Gilbet/Bézard, du 27 février. J'ai bien eu raison de m'offrir, pour une fois, une place en parterre, je ne voulais surtout pas rater Gilbert. Je n'ai pas été déçu !
Je ne me suis aperçu qu'elle dansait qu'au début du troisième acte, alors qu'elle avait fait un effort visible pour lancer une pirouette. Ses gestes, sa danse, semblaient tellement naturels, incarnés en toute simplicité, que je n'avais pas l'impression de voir quelqu'un danser, jusque là. Je ne crois pas avoir jamais ressenti cette étrange sensation auparavant. Une superbe interprétation, une justesse, une compréhension profonde de la chorégraphie qui fait que chaque geste prenait son sens. Dorothée Gilbert était magnifique, elle était pleine d'art, elle nous en a distribué généreusement. J'ai aussi remarqué une présence scénique intense, des regards et des attitudes dignes d'une tragédienne. Je sais que tout cela sonne très 'cliché', mais je ne vois pas comment le dire autrement. Quelqu'un a dit qu'elle avait survolé la représentation, c'est exactement ça, elle était dans une autre sphère, qui lui était propre, où la danse s'exprime à plein.
Audric Bézard, au-delà du fait que c'est le danseur le plus beau gosse de la compagnie, m'a paru convaincant dans l'interprétation, mais un brin fragile au niveau de la danse, surtout au premier acte. Je suis toujours embêté de formuler ce qui peut ressembler à une critique concernant ces danseurs, pour qui j'ai une grande admiration et beaucoup de gratitude. Mais c'est mon ressenti de spectateur. Je lui ai trouvé moins d'élégance et de finesse que Ganio, mais plus de présence et de tension dramatique. Il a un visage d'acteur, très expressif, qui prend la lumière, comme on dit.
J'ai en tout cas passé une meilleure soirée qu'à la première. Elle était belle, mais selon moi Pagliero campait une femme mûre dès le début du ballet, ce qui pose un problème. La dimension retenue de sa danse a sa beauté propre, mais il me semble que ce rôle demande une danseuse un peu plus démonstrative. On dirait que tout est joué dès le début, que chaque personnage sent l'issue tragique arriver. Quant à Mathieu Ganio, il manque me semble-t-il d'épines, pour ainsi dire, pour incarner ce personnage qui est une sorte d'incarnation du mal (dire qu'en 2009, j'y voyais un magnifique héros romantique incompris... je n'avais pas saisi, à l'époque, que les gens les plus évidemment séduisants sont bien souvent les plus invivables, les plus névrosés, bref...). Comme dit précédemment, MOB me semble être passée un peu à côté ce soir-là. Elle dansait sans sembler incarner de personnage précis. Pourtant, si ma mémoire est bonne, c'est dans ce rôle, en 2009, qu'elle m'avait pour la première fois 'tapé dans l’œil'. Concernant Heymann, je suis bien loin d'avoir la connaissance du monde du ballet qu'a Mme Kanter, mais je la cite de mémoire : il n'y a qu'une poignée de danseurs sur cette terre qui dansent aussi bien.
J'ai aussi apprécié la prestation de Jeremy-Loup Quer le 27 février, de belles lignes, un beau dynamisme.
|
|
Revenir en haut |
|
Eva
Inscrit le: 26 Fév 2013 Messages: 356 Localisation: Suresnes
|
|
Revenir en haut |
|
haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
|
Posté le: Jeu Mar 01, 2018 3:03 pm Sujet du message: |
|
|
Merci Eva |
|
Revenir en haut |
|
Constance
Inscrit le: 13 Juin 2016 Messages: 87 Localisation: Paris
|
Posté le: Dim Mar 04, 2018 2:40 pm Sujet du message: |
|
|
Paul Marque a, apparemment, remplacé Arthus Raveau hier soir dans le rôle de Lenski. Rien ne transparait pour l'instant sur le site de l'Opéra...
|
|
Revenir en haut |
|
CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1487
|
Posté le: Dim Mar 04, 2018 2:47 pm Sujet du message: |
|
|
Constance a écrit: |
Paul Marque a, apparemment, remplacé Arthus Raveau hier soir dans le rôle de Lenski. Rien ne transparait pour l'instant sur le site de l'Opéra... |
Ceci étant ça conforterait les changements de distribution intervenus sur Daphnis et Chloé où Artus Raveau était remplacé. |
|
Revenir en haut |
|
Gimi
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 1927
|
|
Revenir en haut |
|
Audette
Inscrit le: 13 Juin 2017 Messages: 2
|
Posté le: Lun Mar 05, 2018 6:53 pm Sujet du message: |
|
|
Un commentaire de mon coté qui vous lis très régulièrement depuis longtemps, mais sans avoir encore commenté.
J'ai donc vu les distributions Pagliero / Ganio le 17.02 et Park / Marchand vendredi dernier (le 02.03).
C'était la 1ere fois que je voyais ce ballet et globalement j'ai plutôt aimé.
Il me semble donc que le ballet repose avant tout sur l'équilibre des 4 personnages principaux. Il ne suffit pas ici que les deux solistes principaux emportent tout.
La 1ere distribution avec L.Pagliero m'a convaincue, j'ai beaucoup aimé son travail de pieds, on la sent en confiance et en forme. Le partenariat avec M.Ganio n'était pas éblouissant, mais cela tient plus au fait que le Onéguine de Ganio etait honnête mais manquait d'éclat et de profondeur il me semble. Je retiens surtout évidemment M.Heymann en Lenski qui, comme on l'a noté ici à plusieurs reprises, était formidable. Coté technique ou interprétation, rien à dire, c'est du très haut niveau.
En revanche MOB est agréable à regarder, mais on ne comprend pas sa Olga.
Cela m'a paru d'autant plus clair après la représentation du 02/03 Park / Marchand / Louvet / Baulac.
Marchand emporte tout sur son passage. Il est vraiment impressionnant, son Onéguine m'a paru bien plus fouillé que celui de Ganio, il est plus charmeur et machiavélique, mais aussi plus torturé (la dernière scène du boudoir de Tatiana m'a paru plus puissante). Effectivement il écrase Mlle Park dont la performance est toutefois honorable, elle s'est vraiment améliorée sur l'interprétation, mais ça reste déséquilibré.
J'ai vraiment apprécié la Olga de L. Baulac aussi. On voit qu'elle prend beaucoup de plaisir, et son jeu est bien plus compréhensible que MOB (je n'avais pas compris pourquoi elle délaisse son Lenski par exemple). Alors oui, c'est moins joli, le travail des bras est moins précis et délicat, mais elle sert beaucoup mieux l'histoire.
Pour finir, pas facile pour G. Louvet de danser derrière M. Heymann...
Malgré tout, les rôles m'ont paru plus équilibrés sur la deuxième distribution, mais c'est tout à fait personnel.
Une grande pensée bien sûr pour ces demoiselles qui sortaient d'une journée de concours.
|
|
Revenir en haut |
|
|