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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3559
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Jan 22, 2018 12:51 am Sujet du message: |
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Tsvirko et Lantratov, loquaces et sereins, impressionnants de naturel et de professionnalisme, sans la moindre trace de fatigue, lors des interviews d'entractes.
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Elaine
Inscrit le: 08 Mar 2012 Messages: 48
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Posté le: Lun Jan 22, 2018 10:06 am Sujet du message: |
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J'ai noté dans la représentation d'hier les mêmes variantes que vous, Paco, et les trouve effectivement intéressantes. Cette légèreté de Roméo, toujours épaulé, est introduite dès la scène du début où il est pris par sa lecture, s'agit-il d'inconsistance ?
La vulgarité est également moins présente ici, tant mieux, mais malgré tout certains mouvements du corps de ballet ne sont pas toujours très recherchés (bras vers l'avant secoués bizarrement, et à plusieurs reprises). D'autres scènes de groupe reprennent brièvement l'esthétique soviétique de l'ère Grigorovitch, de même que certains portés pourraient se trouver dans Spartacus. Cela me gêne un peu dans Roméo et Juliette.
Je crois que personne n'a encore relevé la beauté des éclairages, encore plus travaillés que dans la version Noureev. Et pourtant cette version Noureev, que Sophia juge vieillie, me touche davantage. La force de l'habitude ? Ou parce que la scène de bal chez les Capulet, qui y si marquante, est remplacée ici par une scène d'épée moins dansante, que la narration est parfois un peu trop appuyée aussi, moins subtile en général (par exemple lors de la découverte de l'endormissement de Juliette, mais pas seulement).
Enfin le Mercutio de Allister Madin à l'ONP m'avait semblé encore plus enlevé, plus désinvolte, et finalement encore plus tragique car au bord du vide, que celui de Tsvirko. Il semblerait que Ekaterina Krissanova, comme Dorothée Gilbert, n'ait plus tout à fait l'âge de Juliette, ce qui n'empêche pas que dans les deux cas le personnage soit entièrement crédible.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Jan 22, 2018 10:16 am Sujet du message: |
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Elaine a écrit: |
cette version Noureev, que Sophia juge vieillie, |
Ce n'est pas aussi simple. Et quand bien même elle serait vieillie ou datée (ce que sont aussi, pour d'autres raisons, les versions de Lavrovsky ou de Grigorovitch), elle n'en aurait pas moins droit de cité.
J'apprécie le côté grandiose de la mise en scène, dans le style grande fresque à la Zeffirelli, qui comporte des tableaux marquants : le prologue, le bal des Capulet, la mort de Tybalt et les lamentations de Juliette (alors que dans les autres versions, on voit Lady Capulet). Mais je n'aime pas la chorégraphie en revanche, les pas de deux laborieux, et toute cette vulgarité qu'elle comporte.
J'ai aussi noté, chez Ratmansky, quelques souvenirs de l'ère soviétique dans certains portés, des combinaisons de pas parfois un peu bizarres aussi, mais la musicalité l'emporte néanmoins.
Je suis assez d'accord avec la comparaison Kryssanova / Gilbert. Kryssanova n'a rien d'une "petite fille" un peu nunuche (la gêne que provoque si souvent la scène initiale avec la Nourrice...), elles dégage d'emblée une grande force, ce qui n'oblitère pas la métamorphose du personnage. Je pense que ce tempérament convient bien à la version de Ratmansky, qui est très respectueuse de la tradition de mise en scène du ballet, mais lui apporte une inflexion actuelle, avec des personnages plus "réels" (et une violence quelque peu émoussée, je suis d'accord).
Dernière édition par sophia le Lun Jan 22, 2018 11:20 am; édité 2 fois |
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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Posté le: Lun Jan 22, 2018 10:42 am Sujet du message: |
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J'avais anticipé la réaction de sophia dans mon propre commentaire, et si certains Noureev ne passent plus la rampe aujourd'hui - je pense notamment à la Cendrillon qu'on va nous resservir l'an prochain - d'autres comme son Roméo et Juliette restent de belles productions et je ne vois pas en quoi elle serait inférieure à celle de Ratmansky. |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Jan 22, 2018 10:47 am Sujet du message: |
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Qui a parlé de classement? Il y a des versions plus ou moins "de référence", mais tout cela reste une question de goût.
La production Noureev/Frigerio est une belle production, fastueuse même, je n'ai pas dit le contraire, pour peu qu'on adhère à ce style de mise en scène. Chorégraphiquement, elle se discute davantage aujourd'hui.
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1487
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Posté le: Lun Jan 22, 2018 3:21 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
J'ai aussi senti (il faut dire que le jeu des uns et des autres était très clair) une légère inflexion sentimentalo-moralisatrice dans les relations entre ces messieurs. Roméo un peu trop "peace and love" à mon goût!
J'ai été frappée en général de l'absence de vulgarité, tellement présente tant chez Noureev que chez MacMillan.
Parti-pris du chorégraphe à mon avis. |
La vulgarité est dans la pièce de Shakespeare et dans les pièces Elisabethaine. Il ne faut pas l'oublier. Je n'ai pas encore vu cette version, mais c'est bien pour cela que j'adore la version Noureev car elle est la retranscription de la pièce et non une triste et belle histoire d'amour. |
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3559
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Posté le: Lun Jan 22, 2018 3:32 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Je suis assez d'accord avec la comparaison Kryssanova / Gilbert. Kryssanova n'a rien d'une "petite fille" un peu nunuche (la gêne que provoque si souvent la scène initiale avec la Nourrice...), elles dégage d'emblée une grande force, ce qui n'oblitère pas la métamorphose du personnage. Je pense que ce tempérament convient bien à la version de Ratmansky, qui est très respectueuse de la tradition de mise en scène du ballet, mais lui apporte une inflexion actuelle, avec des personnages plus "réels" (et une violence quelque peu émoussée, je suis d'accord). |
En revanche, m'a manqué la sensualité des Pas de Deux de la version Mc Millan. Sensualité plus présente également chez Noureev et même dans la production très très classique du Mariinsly (que je n'aime pas du tout).
Bien qu'ayant trouvé cette production vraiment très intéressante et agréable, je n'ai pas été ému un seul instant. Finalement je suis ressorti ébouriffé du one-man show de Mercutio, enthousiasmé par la fluidité de la chorégraphie et la beauté des images, mais au final, d'un point de vue émotionnel, je n'ai pas vu Roméo et Juliette, mais plutôt un très beau ballet se déroulant dans une Vérone stylisée avec de formidables danseurs-acteurs.
Je ne sais pas si cela est dû à la version Ratmansky ou plutôt à la distribution : intuitivement je me dis que la fragilité et l'ultra-sensibilité intrinsèque d'un Chudin m'auraient forcément davantage touché que la danse majestueuse et très puissante de Lantratov. Ce sera intéressant, dans les prochains mois, d'essayer de trouver des captations vidéo des autres distributions, pour voir justement quelle est la part attribuable à Ratmansky et ce qui est simplement le fait de la distribution d'hier.
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céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
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Posté le: Lun Jan 22, 2018 3:37 pm Sujet du message: la danse au cinema |
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C'est vrai. Mais le "jusqu'au boutisme" de Noureev, ne tenant pas compte du mythe romantique populaire, peut être une erreur. Beaucoup de gens attendent un pas de deux du style de celui de Don Quichotte (au clair de lune). Il aurait pu le placer plus loin dans le ballet que la scène du balcon et garder son style.
Pour l'instant, il reste mon préféré.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Lun Jan 22, 2018 7:03 pm Sujet du message: |
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Je ne vois pas bien qui attend un pas de deux du style Don Quichotte dans un ballet comme Roméo et Juliette, qui est néo-classique. Noureev est de toute façon fidèle à la structure du ballet établie par Lavrovsky/Prokofiev, son style est une autre question.
Pour ce qui est de la trivialité, bien sûr qu'elle est présente dans la tragédie shakespearienne, mais elle n'est pas là pour elle-même. Elle se situe au niveau du langage et cohabite toujours avec autre chose. C'est même cela le propre du théâtre baroque. Maintenant, on ne peut pas "copier-coller" dans un ballet d'essence néo-classique une esthétique résolument autre, qui est avant tout verbale. Eh oui, il y a un risque certain d'affadissement (raison pour laquelle je ne suis nullement fan de tous ces ballets de Cranko, MacMillan & consorts).
Pour le reste, je pense que ce sont davantage des interprètes particuliers que des versions en soi qui nous émeuvent, ou alors des interprètes qui répondent parfaitement aux exigences d'une version, quelles que soient ses qualités et défauts. En ce qui me concerne, c'est chose extrêmement rare et si j'ai pu adorer certains interprètes (Batoeva et Stepin dans Lavrovsky récemment), je me sens bien incapable d'en parler et d'analyser le degré d'intérêt ou d'émotion qu'ils ont pu susciter.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3559
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Posté le: Lun Jan 22, 2018 10:34 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Pour le reste, je pense que ce sont davantage des interprètes particuliers que des versions en soi qui nous émeuvent |
C'est aussi un peu la conclusion que je me suis faite, c'est pour cela que je suis impatient de revoir cette version par d'autres interprètes, Chudin notamment.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Cantalabute
Inscrit le: 29 Jan 2013 Messages: 180 Localisation: Valence - France
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Mar Jan 23, 2018 2:10 pm Sujet du message: |
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Pour ce qui est du Corsaire, on l'a déjà dit, je crois que c'est plutôt Ratmansky qui était réticent.
Quant à Don Quichotte, l'enregistrement existe, il était prévu qu'il sorte, mais depuis, le ballet a été transféré sur la scène historique, la scénographie a été changée, les protagonistes ne sont plus au Bolchoï, bref, plus vraiment d'actualité... Ils le refilmeront sans nul doute un jour prochain.
Pour le reste, le DVD est-il un support encore viable commercialement? J'en doute.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26517
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