Nouvelles du Royal Ballet / News from the Royal Ballet

[paco]

Nous avions été quelques-uns à la repérer dans des petits rôles de soliste ces derniers temps, le très jeune Benjamin Ella se trouve soudain propulsé dans rien moins que le rôle d'Albrecht, en remplacement de Steven McRae blessé, pour les représentations de Giselle des 20 janvier et 5 février.
http://www.roh.org.uk/people/benjamin-ella

[sophia]

Promotion du Nouvel An :
Darcey Bussell a été élevée au rang de Commandeur de l'Empire Britannique (CBE). Elle est donc désormais Dame Darcey Bussell.
http://metro.co.uk/2017/12/30/strictlys-darcey-bussell-truly-humbled-awarded-damehood-queens-new-years-honours-7192113/

[CatherineS]

Je ne sais pas très bien où poster ce lien, c'est en rapport avec le Festival McMillan, le site de Pointe Magazine et sa page facebook présente jusqu'au 15 janvier une captation du Baiser de la fée par le Scottish Ballet.

https://www.facebook.com/PointeMagazineOfficial/videos/10159812828925188/

Si vous voulez sauvegarder la vidéo, il suffit de copier ce lien sur ce site

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https://blogdecathyblog.wordpress.com/
https://dansespluriel.soforums.com/index.php
https://www.mesopinions.com/petition/art-culture/defense-repertoire-tradition-opera-paris/38922

[paco]

Les distributions du nouveau Swan Lake du Royal Ballet sont désormais connues. Après un hiver où les "guest principals" ont eu la part belle (Hallberg, Ferri, Bolle, Salenko, Shklyarov, ...), ce Lac sera 100% "maison", et contrairement à d'habitude chaque tandem aura 4 représentations (au lieu de 2 le plus souvent), sans doute pour permettre à cette nouvelle production de bien s'ancrer dans la compagnie.

Les tandems seront :
- Nunez / Muntagirov (également pour la retransmission au cinéma)
- Osipova / Ball (oui, surprise... distribuer un First Soloist avec Natalia... une nomination de Principal à venir sans aucun doute...)
- Cuthbertson / Bonelli
- Lamb / Hirano
- Takada / McRae
- Naghdi / Kish (dommage pour Naghdi elle aurait mérité mieux)

Par ailleurs, il se confirme que la saison s'arrêtera mi juillet et qu'il n'y aura pas de résidence du Bolchoi ou du Mariinsky cette année.

[Alexis29]

Est-ce que Nehemiah Kish est déjà revenu de blessure ? Cela fait tellement longtemps qu'on ne le voit plus...

[paco]

[paco]

Reprise de Giselle, pour une longue série de représentations (avec les débuts de David Hallberg au Royal Ballet en mars). La Première a eu lieu vendredi, avec Marianela Nunez et Federico Bonelli.

Ce qui n’aurait pu être qu’une représentation « de routine », de remise en jambes après une longue série de Casse-Noisette et de Sylvia, fut finalement une représentation exceptionnelle, un grand moment d’émotion, de théâtre et de danse d’une qualité superlative. Tout, dans cette représentation, atteint des sommets, que ce soient les solistes, les ensembles, et même l’orchestre, en grande forme et extraordinairement dirigé par un Koen Kessels méconnaissable de raffinement et de créativité interprétative, on le voit vivre avec le plateau, entrer complètement dans le jeu des interprètes, rarement j’ai assisté à pareille osmose entre chef et danseurs.

Le corps de ballet est excellent non seulement dans la synchronisation, la perfection des ensembles, la fluidité des mouvements, la beauté des lignes, mais aussi dans l’engagement théâtral dont il fait preuve tout au long de la représentation : que ce soit les danses de paysans pleines d’enthousiasme et d’énergie jubilatoire, donnant tout leur sens à l’esprit festif de ces moments, ou le tableau des Willis, d’une beauté fascinante, par ailleurs soulignée par des éclairages argentés qui, sur les voiles blancs des danseuses, produisent un effet quasi hypnotisant. Outre une synchronisation millimétrique des mouvements des bras digne des « cygnes » du Mariinsky, ces Willis furent particulièrement remarquables dans leur jeu théâtral, restituant bien la « méchanceté » de ces personnages. La prestation exceptionnelle du corps de ballet est d’autant plus à souligner que ces représentations interviennent après deux mois quasiment ininterrompus de Casse-Noisette et Sylvia (à la chorégraphie particulièrement complexe), et en pleine épidémie de grippe qui oblige probablement la Direction à jongler entre les divers remplacements… Une qualité qui confirme une fois de plus la santé éclatante de la compagnie, aujourd’hui à son zénith.

Le tandem principal résulte d’ailleurs lui-même d’un remplacement de dernière minute, Federico Bonelli remplaçant Vadim Muntagirov forfait deux jours avant la représentation (il est toujours distribué pour les représentations suivantes, il ne s’agit donc heureusement pas d’une blessure). Quelle belle surprise, dans ce contexte, d’avoir devant nous un partenariat Nunez-Bonelli aussi complice, parfaitement assorti, d’un romantisme irrésistible, d’une cohérence interprétative telle qu’ils paraissent avoir répété ensemble depuis un mois… C’est là la force d’une Maison qui entretient son répertoire classique de façon très régulière, où chaque Principal a l’occasion de se confronter aux grands rôles plusieurs fois chaque saison.

Marianela Nunez a mûri sa Giselle de façon époustouflante. Elle a désormais complexifié son personnage, qu’elle aborde de façon très personnelle. Elle dessine une Giselle à la personnalité forte dès le début, loin d’une jeune fille naïve qui se ferait séduire malgré elle. Sa Giselle est volontaire d’un bout à l’autre, que ce soit dans son jeu chat-souris avec Albrecht au premier acte ou dans son combat, au second acte, pour maintenir sa relation amoureuse dans le royaume des Willis. Son amour pour Albrecht brûle littéralement, sa folie est une révolte plus qu’un choc, et sa confrontation avec Myrtha est un combat de quelqu’un qui a encore une partie de soi restée dans « l’autre Monde », celui de la vie. Moderne, la Giselle de Nunez se rapproche, à sa façon, des héroïnes plus fiévreuses du romantisme tardif, ce qui, malgré le décalage par rapport à l’époque de la création, est mené avec cohérence et apporte beaucoup de sens à de nombreux épisodes de ce ballet – par exemple son désintérêt total pour Hilarion, qui ici apparaît comme une évidence dès le début-.

Ce qui est magnifique dans la Giselle de Nunez, c’est l’évolution qu’elle construit tout au long du second acte : au lieu d’avoir une Giselle déjà fantomatique au début de ce tableau, elle interprète plutôt une lente transition d’un monde à l’autre, ce qui rend encore plus cohérent la véritable folie dans laquelle Albrecht sombrera à la fin de l’acte, dans la grande scène des entrechats (réduits dans la version du RB et mixés avec des jetés et une pantomime), car il observe impuissant cette évolution, voyant lentement sa Giselle passer d’un monde à l’autre. On assiste ainsi à un déchirement progressif, passionné, jusqu’à la séparation finale, seul moment où pointe un début de fatalisme. Ce qui donne un Albrecht plus engagé, moins victime du destin que dans la plupart des versions.

Federico Bonelli est un Albrecht juvénile, joueur, assez vite sincèrement amoureux (trop tôt peut-être ?), une sorte de Roméo encore plein de vie et de fraîcheur. Dans une forme technique éblouissante (avec une batterie étonnante de légèreté et de virtuosité pour un danseur entré désormais dans la phase mature de sa carrière), il est tout au long de la représentation non seulement un partenaire d’une fiabilité superlative, mais surtout un acteur magnifique d’engagement et de subtilité. Dès son entrée en scène il est avant tout un personnage et non un simple danseur. Tout dans son visage, son regard, ses gestes, son attitude, sa posture, raconte une histoire, fouillée, pensée, y compris lorsqu’il ne danse pas. Avec lui, la pantomime n’est plus une succession de codes mais devient évidence, théâtre à l’état pur.

Il y a dans l’interprétation Nunez-Bonelli des moments étonnants, comme la douceur inhabituelle des échanges entre Giselle et Albrecht lors de leur rencontre, une scène traditionnellement jouée sur un mode plus « joueur », ici interprétée sur un mode félin, riche de regards charmeurs, de frôlements des mains à peine esquissés, avec une sensualité rarement ressentie dans cette scène. Ce qui étonne, c’est d’avoir réussi à construire cette interprétation millimétrée, très détaillée, entre les deux danseurs en seulement deux jours puisqu’il s’agissait d’un remplacement !

A souligner l’excellente Myrtha de Tierney Heap, assez terrifiante (et dont le maquillage donne presque une allure Cruella…), dont j’ai tout particulièrement apprécié la capacité, dans ses nombreux sauts, à retomber sur le plancher avec beaucoup de discrétion, là où la plupart des Myrtha ont tendance à faire claquer le chausson sur le plancher de façon très disgracieuse. Très bon Pas de Six au premier acte, homogène, jovial, virtuose, avec notamment un Alexander Campbell bien puissant et parfait dans les diverses pirouettes.

Dans la fosse, Koen Kessels est la grande surprise de la soirée : extrêmement engagé avec le tandem principal qu’il ne quitte pas des yeux, il réussit à créer des rubati en synchronisation parfaite avec les « licences » interprétatives des danseurs, ménageant çà et là des moments de tension particulièrement bien conduits. Le sommet fut probablement la fin, avec ces soli instrumentaux qui se perdent lentement en pianissimi disparaissant dans un dernier souffle, tandis que le rideau retombe très lentement. Un moment de suspension du temps parfaitement amené.
Au global, cette représentation fut une expérience émotionnelle très intense, démontrant qu’il est encore possible d’être surpris, électrisé, ému par une « énième » reprise d’une même production de Giselle. Une grande soirée, dans la continuité d’une saison du Royal Ballet décidément 5 étoiles. Accessoirement, la production est magnifique, mais cela on le savait déjà…

[haydn]

Merci paco

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[sophia]

Une répétition publique de The Winter's Tale à suivre en direct sur YT le 30 janvier :

[paco]

Premiers indices de ce que sera la nouvelle production du Lac des Cygnes :
http://www.roh.org.uk/news/how-choreographer-liam-scarlett-is-reimagining-swan-lake

Transposition à l'époque de la création, pas mal de consistance dramatique attribuée à Siegfried et Rothbart. Quant à la fin, Scarlett opte pour une conclusion dramatique, pas un happy end.

[sophia]

A noter que The Winter's Tale (voir répétition ci-dessus) est diffusé en direct au cinéma le 28 février dans la distribution suivante :

Hermione : Lauren Cuthbertson
Leontes : Ryoichi Hirano
Perdita : Sarah Lamb
Florizel : Vadim Muntagirov
Paulina : Laura Morera
Polixenes : Matthew Ball

[paco]

[sophia]

Pour info, la distribution de la diffusion précédente (et du DVD, donc) :

Edward Watson (Leontes)
Lauren Cuthbertson (Hermione)
Sarah Lamb (Perdita)
Zenaida Yanowsky (Paulina)
Steven McRae (Florizel)
Federico Bonelli (Polixenes)
Bennet Gartside (Antigonus)

[paco]

Retour de David Hallberg avorté après un acte, hélas : blessé à l'issue du premier acte de Giselle, il a dû être remplacé au pied levé par Matthew Ball pour le 2nd acte. On attend maintenant avec angoisse le communiqué du RB pour savoir s'il sera en mesure d'assurer la prochaine représentation, le 9 mars.
Les commentaires des spectateurs sur le blog du ROH sont néanmoins enthousiastes, ne tarissant pas d'éloges superlatifs envers les "3" interprètes : Osipova, Hallberg et Ball.

[sophia]

Roslyn Sulcas avait traversé l'Atlantique pour voir Ossipova & Hallberg dans Giselle :
https://www.nytimes.com/2018/03/02/arts/dance/review-giselle-david-hallberg-natalia-osipova-royal-ballet.html