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Giselle au Palais Garnier
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haydn
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MessagePosté le: Mar Mar 02, 2004 3:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'avoue que le papier de Sirvin me laisse pantois... je me demande si nous avons assisté au même spectacle... Ou alors, c'est qu'il est amoureux d'Aurélie Dupont et de Svetlana Zakharova! C'était peut-être lui le commanditaire du somptueux bouquet de roses (l'amie Aurélie en a compté 80...!) qui attendait la star du Bolchoï à l'issue de la représentation du 25 février! Va y avoir des jalouses! Mr. Green


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Aurélie



Inscrit le: 27 Déc 2003
Messages: 1317
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MessagePosté le: Mar Mar 02, 2004 3:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Cette critique m'a également surprise ! René Sirvin a trouvé tout le monde superbe dans Giselle: tant mieux pour lui Very Happy !


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Katharine Kanter



Inscrit le: 19 Jan 2004
Messages: 1412
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer Mar 03, 2004 6:54 pm    Sujet du message: "Giselle" à l'Opéra Garnier, le 3 mars 2004 Répondre en citant

Représentation du 2 mars 2004
“Giselle”, Palais Garnier
Zakharova/Hilaire/Romoli
Gillot/Hurel/Thibault


Il existe des motifs de croire que les apparitions à Paris des danseurs russes sont scrutées avec beaucoup d’attention dans leur pays d’origine.

Il est impossible de blâmer Mlle. Zakharova pour ce qu’elle fait, qui est ni plus ni moins qu’imiter Mlle. Guillem, qui elle-même est une caricature du classicisme.

Une caricature de quelque chose que Georges Balanchine lui-même n’aurait probablement pas imaginé !

De surcroît, Mlle. Zakharova obéit à ce que ses professeurs lui ont dit. Et ces professeurs suivent une mode lancée en Occident, qui fait de l’être humain un pantin désarticulé, lançant bras et jambes à tout va.

Par son jeu intelligent, M. Hilaire en Albrecht a fait tout ce qui est humainement possible de faire dans des circonstances où la partenaire ne répond pas.

Il n’y a pas grand’chose à dire sur tout cela.

Maintenant, que les gens aiment, cela les regarde. Mais allez plutôt voir cela mieux fait, au Lido ou au Crazy Horse.

Nous devons tous, en Occident et en Russie, retourner à nos planches à dessin. Back to the drawing board ! Il faut recommencer à zero. Est et Ouest, nos méthodes d’enseignement sont mauvaises.

Le progrès est possible !

Personnellement, je proposerais que l’on commence par maîtriser les études chorégraphiques de Bournonville. La majorité des pas sont tombés en désuétude pour une raison évidente : trop difficile.

Or, les méthodes d’enseignement se sont toujours basées sur un IDEAL chorégraphique. Didelot a enseigné, et il était chorégraphe. Bournonville a enseigné, et il était chorégraphe. Perrot a enseigné, et il était chorégraphe... Si notre idéal chorégraphique se résume à Messrs. Jérôme Bel ou Angelin Preljocaj, l’on n’ira pas très loin dans l’invention.

Néanmoins, il y a une chose que m’intrigue dans la danse de Mlle. Zakharova : pour une personne aussi grande, elle se meut avec une certain vélocité. Le secret réside peut être en la manière de déployer le pied. L’on a remarqué avec le Bolchoï au mois de janvier l’utilisation particulièrement tactile du sol des danseuses russes, notamment l’utilisation soutenue et très sensible de la demi-pointe, alors que nous avons tendance à traiter la demi-pointe comme simple transition vers la pointe. Ainsi, lorsqu’elles sautillent en arabesque, le pied ne reste pas posé à la surface, mais s’agrippe au sol exactement comme une main. Hier soir, de nouveau, nous voyons qu’entre les pas « grands », Mlle. Zakharova ajoute des tout petits pas de transition sur la demi-pointe, exécutés avec une grande rapidité et fluidité. A certains moments, les entrechats et sauts sont exécutés avec la pointe à peine tendue, et c’est voulu ! Mlle. Cojocaru fait de même. Une forme de « relaxation » de la tension du pied, sans doute une chose qu’ils apprennent à l’école. Cela fait une danse très silencieuse, et qui, ajouté au fait que l’en-dehors est moins exagéré que chez nous, permet de glisser avec naturel sur le sol.

Peut être des personnes plus compétentes peuvent commenter ?

Maintenant, The Devil is in the Details. Et ce sont les très, très nombreux détails qui dérangent dans la danse de Mlle. Zakharova.


Mlle. Viviane Descoutures

De nouveau, j’ai trouvé Mlle. Viviane Descoutures en Berthe excellente, plus forte encore que le 25 février. Il y avait des moments où elle rappelait un tableau de Rogier van der Weyden. Très fort. En fait, le seul instant d’émotion à la mort de Giselle, c’était lorsque l’on vit le cri silencieux sur le visage de Mlle. Descoutures.

Ce qui ne fait que confirmer la conviction que les professeurs doivent descendre sur la scène.

Il n’est pas bon qu’il y ait sur le plateau une confabulation d’adolescents seulement. Ces gens ne peuvent pas porter le poids scénique. Voyez combien est lamentable la suite de Bathilde ! Et ce n’est pas leur faute. Ils ne savent pas faire ! Dans tous les ballets où il y a le mime, où l’on raconte une histoire, ressortez ces petits vieux des placards ! On les veut ! Revenez !

Ayant déjà parlé à plusieurs reprises de M. Romoli en Hilarion, et tout dernièrement sur Dansomanie, le lecteur permettra que je n’ajoute pas ici, et quant à Mlle. Gillot, n’étant pas sensible aux prestations de cette artiste, il ne serait pas fructueux de faire des commentaires.

Le pas de deux des paysans

En ce qui concerne le Pas de deux des paysans, je me suis permise de lire des commentaires posés sur d’autres sites Internet. Certains le passent sous silence – intéressant - puisqu’il s’agit de la seule démonstration de bravoure dans ce ballet, et qui représente dix minutes sur les 90, soit le dixième de la durée au total ! Un autre intervenant Internet qui par le passé a semblé fort peu apprécier le travail du danseur en question, parle d’un manque de « propreté ».

Cela ne correspond pas à la réalité.

Comme il s’agit, en l’occurrence, de deux artistes importants, soit Mlle. Mélanie Hurel (qui vient, le 7 février, de donner ce qui fut la seule interprétation puissante de Giselle dans cette série), et M. Emmanuel Thibault, laisser les lecteurs internationaux dans l’ignorance de ce qui s’est réellement passé ne paraît pas souhaitable.

Sur les variations de la femme, je ne suis pas seul à penser qu’il est pratiquement impossible de les exécuter de manière véritablement artistique, en raison du trop grand nombre de pas par mesure de musique, du fait qu’aujourd’hui l’on exige deux plutôt qu’une pirouette, et ainsi de suite.

C’est à dire que je vois un problème avec la chorégraphie, pas avec les danseuses.

Du point de vue de l’idée – celle de représenter une jeune paysanne tout à sa fierté et son bonheur de danser pour des « gens considérables », c’est Mlle. Hurel qui s’en est approchée de plus près.

La section de travail à deux fut, hier soir, non seulement exécuté sans aucun heurt, avec des portées et pirouettes fort gracieuses, mais surtout, admirablement joué. Il serait bon de demander l’avis des artistes en question, car ils ont dansé ledit pas de deux cette saison avec plusieurs partenaires.

Sur les variations de l’homme, chacun sait que qu’elles sont de difficulté transcendantale, et d’ailleurs la première chose que des amis étrangers venus regarder ces représentations ont demandé fut « combien d’hommes le tentent ici, et combien se sont désistés ? »

Que veut dire « propreté » dans ce contexte ?

La « propreté » dans la danse classique est ordinairement définie comme l’exécution des pas de la manière s’approchant le plus de l’idéal académique.

Or, les opinions divergent notablement sur ce que c’est l’idéal académique (ne parlons pas ici des hyper-extensions et des déformations que cela entraîne, pourtant acceptées partout et universellement de nos jours).

Aujourd’hui, sous l’influence prédominante de Georges Balanchine, l’on privilégie des lignes tendues plutôt que courbes, une rotation extrême dans l’en-dehors, un cinquième croisé et serré à tout moment, et une raideur du buste.

Cela correspond à un retour au système de tempérament égal dans la musique, plutôt qu’au système bien tempéré que nous utilisons maintenant depuis trois siècles.

Dans le tempérament égal, afin de conserver un système d’équivalence entre les fréquences de la gamme chromatique, l’invention musicale se retrouvait enfermée dans un carcan, car la modulation à des clefs éloignées était impossible. Cela aurait déréglé la « propreté » du système.

Afin d’avancer, il nous fallut créer un tempérament qui sur le papier, avait l’air d’être moins « logique », moins « satisfaisant », et moins « propre ».

Mais pour la composition, et à l’exécution, c’était un nouveau monde. D’ailleurs, de nouveaux instruments sont aussitôt surgis.

C’est exactement la même question dans la danse classique, qui est, avant et surtout, une forme d’expression musicale.

L’exécution des pas doit être subordonnée à l’idée musicale, et comme le corps se meut avec encore moins de rapidité que les mains qui jouent un instrument de musique, il faut TOUJOURS sacrifier le croisement de la cinquième, par exemple, à la rapidité de la pensée musicale.

Cela ne veut pas dire faire n’importe quoi – et je crois qu’il y a peu de personnes qui s’aventureraient à dire que le danseur en question fait n’importe quoi. Cela veut dire choisir ses priorités.

(D’ailleurs, Olga Preobajenskaya refusait la cinquième position, mais c’est un autre débat)

Face à une partition, l’instrumentiste entend beaucoup plus dans sa tête qu’il ne peut jouer. Et a fortiori, le chef d’orchestre entend beaucoup, beaucoup plus que ce qu’il ne peut faire faire à ses instrumentistes, avec toutes leurs défaillances et faiblesses humaines et celles des instruments. Le danseur arrive, et il est plus éloigné encore de la partition ! A moins de trahir la pensée musicale, il doit compenser cette distance en gommant les obstacles que le pur académisme peut lui mettre sur le chemin.

Si vous regardez les films des danseurs faits il y a plus de trente ans, c’est ce que TOUT LE MONDE faisait. Résultat : l’on voyait la musique, plutôt que des pas exécutés SUR la musique.

Comme, à l’époque, le public était moins abreuvé de Rock, de Techno-Rave, de vidéo-clip etc., le public « entendait » ce que le danseur cherchait à faire, plus avec l’oreille qu’avec l’oeil.

Les recherches sur la technique conduites par M. Emmanuel Thibault prennent la matière première que sont les pas - souvent d’une invention chorégraphique assez pauvre – pour les transformer en l’expression directe d’idées musicales. Technique très personnelle, qui fait revivre des formes géométriques qui s’étaient perdues. Et ce, à un public qui autrement vivrait dans des conditions culturelles ressemblant à Death Valley, Arizona.

Hier soir, il y avait nombre de choses de point de vue musical que l’on eut cru impossibles à moins de les avoir vues. Par exemple dans la première variation, la respiration dans la phrasée l’instant avant la retombée dans chacune des cabrioles derrière, ou cet équilibre !

C’est un peu la différence entre l’aérodrome de bi-moteurs légers du Plateau du Larzac, et la base de lancement spatial à Baïkonur au Kazakhstan. Dans le cas de M. Thibault, c’est Baïkonur.

La seule question qui me laisse perplexe, ce sont les grandes cabrioles battues à la fin de la diagonale de la première variation. Ce pas présente la particularité de plusieurs forces convergentes, simultanées et apparemment contradictoires : le torse, rejeté en arrière, les jambes, qui continuent à « voyager » vers l’avant, mais qui en même temps, exécutent ce que le Prof. Laws appelle « rotation around a horizontal axis », car elles battent. Actuellement, tout le monde permet à la jambe d’être lancée fortement vers la tête avant l’atterrissage. Par conséquence, le poids du corps, rejeté encore plus fortement vers l’arrière, va aller à l’atterrissage se focaliser plus vers le talon, ce qui est bruyant et pas spécialement bon pour les genoux non plus.

Un non-professionnel ne devrait peut être pas se hasarder à émettre des avis à ce sujet, mais si je devais choisir, je choisirais le tracé de la cabriole, quitte même à ne pas battre. La grande cabriole dessine une forme géométrique très particulière, une courbe fort curieuse et assez unique dans la danse classique. Dès que l’on permet à la jambe être envoyée vers la tête, cette courbe s’évanouit.


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shylock



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MessagePosté le: Mar Mar 09, 2004 2:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Extrait de la dernière critique de Luc DECYGNES (Le Canard Enchaîné du 3 mars:
Citation:
Au Palais-Garnier, pour les amateurs de danse, il n'est pas question de rater la grande ZAKHAROVA dans Gisele, c'est ce qu'on peut voir de plus beau aujourd'hui. Après son Lac, avec Giselle, elle devient la plus grande "ballerina assoluta". Mention pour le jeune THIBAULT dans le pas de deux des vendangeurs et grands applaudissements à Marie-Agnès GILLOT, parfaite en reine des Willis.


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Aurélie



Inscrit le: 27 Déc 2003
Messages: 1317
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer Mar 17, 2004 4:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

La critique de Culturekiosque


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