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Don Quichotte [ONP Bastille 11/12/2017-06/01/2018]
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Estrée



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MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 1:54 am    Sujet du message: Répondre en citant

Permettez-moi d'ouvrir une petite parenthèse... Lors de la dernière reprise, j'avais vu le couple Pagliero/Paquette depuis le fond du second balcon puis quelques jours plus tard Renavand/Alu depuis un côté du parterre. Et bien l'impression n'a pas été du tout la même ! Je pense que ce ballet s'apprécie davantage lorsque l'on est relativement proche de la scène, ce qui n'est pas forcément le cas pour des ballets tels que Le Lac ou La Belle... Avec le couple Renavand/Alu, j'ai eu des étoiles dans les yeux (au sens strictement figuré pour le coup) tout du long, ce genre de spectacle qui vous met sur un petit nuage pendant plusieurs jours... et dont vous vous rappelez 5 ans après. Alu avait le jeu encore vert mais était déjà fougueux et bondissant, Renavand était exaltée et sensuelle à souhait... parfaite dans ce personnage.

Je referme cette parenthèse et vous livre quelques impressions sur le spectacle du jour, celui du 27 décembre avec D. Gilbert et P. Marque en vedettes.

Première impression / réflexion : Les scènes de pantomime sont-elles vraiment indispensables ? Je pense au prologue, à la scène devant la taverne. Personnellement elles m'ennuient ! Et les danseurs n'y sont pour rien, ils s'en sortent même très honorablement. Ce sont pour moi les seules longueurs de ce ballet par ailleurs léger et au rythme enlevé.

D. Gilbert : Woaouh... Son entrée m'a carrément mis les larmes aux yeux. Ses bras, ses mains, sa musicalité, sa technique, sa précision, sa vivacité... Je partage les avis lus un peu partout, voilà une artiste au sommet. Elle m'avait déçue dans la captation vidéo de la dernière série, elle m'a éblouie ce soir. Moi qui pensais ne pas être fan de la danseuse (que j'avais vue seulement en Gamzatti en vrai, puis dans quelques vidéos), je révise mon jugement.

P. Marque : Voilà une bien belle graine d'Etoile ! C'est la première fois que je le voyais sur scène et il m'a impressionnée. Je l'ai trouvé engagé, musical, avec les épaulements et les accents de tête qui vont bien, une bien belle technique... et puis quelle allure ! C'est le genre de danseur auquel je suis sensible, charpenté et félin (ok je m'égare Very Happy)... un Espoir à suivre !

Et puis ces équilibres ! Les deux stars du jour nous ont gratifié de bien beaux équilibres que je n'avais encore jamais vus de la part de Basilio.

Par ailleurs, mention spéciale à Sae Eun Park, impériale en Reine des Dryades - ces grands jetés !!

Quant au corps de ballet, un peu déçue, j'ai trouvé les villageois bien sages et proprets, notamment au premier acte... Je n'ai pas retrouvé cette effervescence, cette espièglerie, cette ambiance de joyeux bazar que j'avais pu apprécier par le passé.

J'étais accompagnée d'une personne qui n'avais encore jamais mis les pieds à l'Opéra. Et bien elle a été enchantée. "Magnifique", "sublime", "rêve" sont des mots plusieurs fois revenus dans sa bouche. Et elle n'a pas vu passer ces 3h de spectacle, elle aurait pu en faire "encore six comme ça" selon ses dires !




Dernière édition par Estrée le Jeu Déc 28, 2017 2:22 am; édité 3 fois
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haydn
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MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 1:58 am    Sujet du message: Répondre en citant

Retour sur la représentation de ce 27 décembre, qui réunissait pour la seconde fois Dorothée Gilbert et Paul Marque dans les rôles principaux.

Sans grande surprise, Dorothée Gilbert a dominé le spectacle de la tête et des épaules. Elle confirme ce que l'on a constaté depuis plusieurs saisons déjà, à savoir des progrès considérables dans le jeu d'actrice, ce qui lui donne, au-delà de l'excellence technique, une véritable "épaisseur" sur scène. En ce qui concerne la technique, justement, la démonstration était superlative, avec, comme clou, un équilibre interminable dans sa variation du 3ème acte. Et encore avait-on l'impression que Mlle Gilbert ne forçait pas son talent, afin de ménager un peu d'"espace vital" à son comparse.

Paul Marque manque évidemment d'expérience, mais contrairement à ce qu'on pouvait imaginer, ce n'est pas dans le partenariat qu'il s'est trouvé véritablement en difficulté. Évidemment, il ne peut réaliser les portés à une main à l'acte I, Dorothée Gilbert étant trop grande pour lui (pour mémoire, avec cette même Dorothée Gilbert, Emmanuel Thibault ne les faisait pas non plus, alors qu'il y parvenait sans problème avec Myriam Ould-Braham), mais il est un cavalier attentionné et prévenant. Trop sans doute. Le principal reproche qu'on pourrait lui faire, c'est d'être discret, presque effacé, là où il faudrait faire preuve de punch. Il doit conquérir sa Kitri de haute lutte, la provoquer, la circonvenir à la hussarde - oui, ce n'est pas dans l'air du temps, mais le livret, c'est ça. On n'est pas dans l'amour courtois. Sa danse est à l'image de son jeu : élégante, raffinée, trop pour un tel ballet. Cela passe très bien au début du second acte, où, dans le pas de deux (sur la musique empruntée à la Bayadère), il danse merveilleusement, mais il est moins convaincant dans les passages de bravoure de l'acte I et de l'acte III, où son manège de coupés-jetés était soigné mais timoré. Là, on attend du grand spectacle, on n'ose pas dire du "cirque", mais c'est de cela qu'il s'agit.

Hormis l'équilibre déjà cité, c'est l'acte II qui a été le sommet de la représentation, avec un trio féminin de grand luxe : Dorothée Gilbert, donc, en Dulcinée, Myriam Ould-Braham en Cupidon et Sae-Eun Park en Reine des Dryades. Contrairement à Dorothée Gilbert, qui dansait ce rôle à contre-emploi, Myriam Ould-Braham est un cupidon-né. Elle incarne parfaitement le personnage, et il n'aurait pas été choquant qu'une étoile comme elle y soit distribué sur une première, un gala ou une représentation filmée. De l'y avoir confinée sur un spectacle de milieu de série, sans grand enjeu médiatique, parait davantage incongru. On a également eu droit à une belle démonstration de la part de Sae-Eun Park, qui semblait littéralement voler dans sa diagonale de grand-jetés. Il est vrai que le saut n'a jamais été le point fort des danseuses de l'Opéra de Paris - à quelques exceptions près comme Elisabeth Platel et Fanny Fiat - et que sa formation auprès de professeurs russes a donné à Mlle Park un avantage certain. Le corps de ballet, lui, a connu quelques approximations compréhensibles un lendemain de fête.

Parmi les rôles secondaires, soulignons le bon comportement de Mlles Robert et Vareilhes en Amies de Kitri : vives, piquantes, elles étaient également impeccablement synchronisées.

Petit coup de blues en revoyant le Gitan de Sébastien Bertaud. On ne peut s'empêcher de penser que ce remarquable artiste n'a pas eu la carrière qu'il aurait méritée, et qu'il y a quelques années il aurait certainement fait un Basilio digne d'éloges. Aujourd'hui, il est bien sûr trop tard...

Question contre-emploi, Héloise Bourdon a été servie avec la Danseuse des rues. Mlle Bourdon n'est pas taillée pour les rôles de caractère, mais elle a défendu crânement son personnage, aux côtés d'Arthus Raveau (Espada). Elle était davantage à son aise à l'acte III, tandis qu'à l'acte I, elle devait par trop forcer sa nature pour paraître racoleuse alors que foncièrement, elle est portée à l'élégance et à la discrétion.

Le corps de ballet masculin, plutôt bon mais - il s'agit sans doute d'instructions des répétiteurs - un peu trop maniéré dans les ensembles, a eu pitié d'Erwan Le Roux, vieil habitué du rôle de Sancho Pança, en ne l'envoyant pas valser trop haut dans les airs. Au Mariinsky, on se mointre moins prévenant envers le palefrenier, qu'on envoie valdinguer sans ménagement à plusieurs mètres...

Soulignons à nouveau les mérites de Yann Chailloux en Don Quichotte, et louons ceux de l'orchestre, placé sous la baguette de Valéry Ovsyanikov. Jamais je n'avais entendu la musique - pourtant colossalement subtile - de Minkus bricolée par Lanchbery joué ainsi, et même l'orchestre de l'Opéra a semblé motivé. Il n'y avait pas une fausse note à déplorer, alors que d'ordinaire - on peut les comprendre, ici - les musiciens ne sont pas exagérément motivés par ce genre d'ouvrages. Comme quoi, en engageant des chefs compétents pour diriger un vrai orchestre de professionnels, on peut parfois faire des miracles.

Un regret : la rapidité avec laquelle la régie a rallumé la salle, car le public, familial, avec de nombreux enfants, était chaud et attendait manifestement davantage de rappels.



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haydn
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MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 2:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

Estrée a écrit:
Permettez-moi d'ouvrir une petite parenthèse... Lors de la dernière reprise, j'avais vu le couple Pagliero/Paquette depuis le fond du second balcon puis quelques jours plus tard Renavand/Alu depuis un côté du parterre. Et bien l'impression n'a pas été du tout la même ! Je pense que ce ballet s'apprécie davantage lorsque l'on est relativement proche de la scène, ce qui n'est pas forcément le cas pour des ballets tels que Le Lac ou La Belle...



Entièrement d'accord avec vous, Estrée, voir Le Lac des cygnes depuis les hauteurs de la salle est une très belle expérience, vu l'importance des ensembles. En revanche, pour Don Quichotte, il s'agit davantage de théâtre, et si on en a les moyens, il vaut mieux privilégier une place relativement proche de la scène, au parterre, donc.



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Constance



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MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 2:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

A l’heure où beaucoup se lamentent de ne pas trouver en Play le chef d’œuvre espéré, attendu, ou annoncé, que dire de Don Quichotte? Certains ballets classiques, sanctifiés par la tradition, ont été élevés au rang de « grand ballet », et pourtant ! Don Quichotte n’est à mon avis ni un chef d’œuvre, ni même un bon ballet. Voilà une œuvre tirée d’un des plus grand chefs d’œuvre de la littérature, picaresque qui plus est, et dont le niveau argumentaire et narratif ne dépasse pas le niveau zéro. Les moments de pantomime impliquant les personnages « littéraires » (Don Quichotte, Sancho Pança) possèdent une certaine force -sans être très compréhensibles cependant ; la danse, elle, n’apporte jamais rien, ne fait jamais avancer l’intrigue et n’exprime pas grand-chose ; elle est vide ; les passages de bravoure s’enchainent, on s’ennuie ; c’est parfois joli -pas toujours !- mais c’est tout. Dans la seule Vision, moment purement onirique, la danse retrouve sa raison d’être et son plein pouvoir. Et la musique ! Bien qu’elle soit assez joliment orchestrée et arrangée dans cette version, et bien dirigée, la partition de Minkus est quand même très faible. Rien à voir avec Le Lac des cygnes, le Songe d’une nuit d’été ou même… la musique de Mikael Karlsson pour Play !
La représentation de ce mercredi 27 décembre fut bien sûr dominée par Dorothée Gilbert en Kitri ; très sûre, brillante, charmante, musicale ; campant bien le personnage, sans vulgarité, elle s’impose et semble se jouer des difficultés. Paul Marque est, n’en doutons pas, promis à un grand avenir ; pour l’instant, il n’a pas la maturité nécessaire pour être parfaitement à l’aise techniquement dans ce rôle mais sa danse est élégante, raffinée et il m’a agréablement surprise par son jeu, drôle et plein d’aplomb ; il a aussi réussi à insuffler un peu de poésie dans le début de la scène d’amour de l’acte 2! Le partenariat semble bien fonctionner, bien que Paul Marque ait encore des progrès à faire de ce côté. Magnifique Reine des Dryades de Sae Eun Park -la diagonale des grands jetés, renversante !- et ravissant Cupidon de Myriam Ould Braham. Le trio féminin de la Vision, avec de telles interprètes, constitue le seul grand moment du ballet. A noter que ces deux dernières danseuses n’ont pas eu droit aux saluts, ce qui est assez désolant. Bel Espada d’Artus Raveau, décidemment toujours élégant ; quel dommage qu’Héloïse Bourdon ne s’empare pas de la scène ainsi en concours : sa danseuse des rues est sensuelle et captivante. Deux contre-emplois assez réussis, finalement! Très fougueux gitan de Sébastien Bertaux. Enfin, mention spéciale pour les excellents Yann Chailloux (Don Quichotte), Erwan le Roux (Sancho) et Cyril Chokroun (Gamache).
Tout de même, au risque de choquer beaucoup d’entre vous, je le sais, je me suis sérieusement ennuyée ce soir, et, quitte à me divertir, j’ai mille fois préféré …Play !!


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Estrée



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Messages: 23
Localisation: Lyon

MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 2:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:

Hormis l'équilibre déjà cité, c'est l'acte II qui a été le sommet de la représentation, avec un trio féminin de grand luxe : Dorothée Gilbert, donc, en Dulcinée, Myriam Ould-Braham en Cupidon et Sae-Eun Park en Reine des Dryades.


Je suis bien d'accord avec vous Haydn, pour moi l'acte II a été l'acmé de la soirée... Sentiment d'ailleurs partagé par la spectatrice néophyte qui m'accompagnait. Quel trio ! Et quelle beauté, cet acte !


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tuano



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MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 10:12 am    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Évidemment, il ne peut réaliser les portés à une main à l'acte I, Dorothée Gilbert étant trop grande pour lui (pour mémoire, avec cette même Dorothée Gilbert, Emmanuel Thibault ne les faisait pas non plus, alors qu'il y parvenait sans problème avec Myriam Ould-Braham), mais il est un cavalier attentionné et prévenant.

Le porté se fait-il alors à deux mains ?


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haydn
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Messages: 26527

MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 12:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ben oui, il n'y a guère d'autre solution. C'est moins spectaculaire, mais pour un porté à une main, il faut tout de même avoir une force physique hors normes, et si la danseuse est un peu grande, cela devient irréalisable. Allez dans une salle de sport, prenez un poids disons de 45 kilos, et soulevez-le, bras tendu, au-dessus de votre tête. Vous comprendrez vite...



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Florestiano



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MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 1:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

haydn a écrit:
Le corps de ballet masculin (...) a eu pitié d'Erwan Le Roux, vieil habitué du rôle de Sancho Pança, en ne l'envoyant pas valser trop haut dans les airs. Au Mariinsky, on se mointre moins prévenant envers le palefrenier, qu'on envoie valdinguer sans ménagement à plusieurs mètres...

Il me semble qu'en Russie, le corps de ballet déploie un drap qui fait officie de véritable trampoline et permet d'avoir un effet comique irrésistible quand Sancho Pança s'envole à 2-3 mètres en agitant les jambes. Pour les deux représentations que j'ai vues sur cette série, les garçons joignent leurs bras pour porter Sancho Pança et l'"envoyer en l'air", ce qui n'autorise qu'une amplitude bien limitée. Je ne me rappelle pas ce qu'il en était sur les séries précédentes à Paris.


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CatherineS



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Messages: 1489

MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 1:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Florestiano a écrit:
haydn a écrit:
Le corps de ballet masculin (...) a eu pitié d'Erwan Le Roux, vieil habitué du rôle de Sancho Pança, en ne l'envoyant pas valser trop haut dans les airs. Au Mariinsky, on se mointre moins prévenant envers le palefrenier, qu'on envoie valdinguer sans ménagement à plusieurs mètres...

Il me semble qu'en Russie, le corps de ballet déploie un drap qui fait officie de véritable trampoline et permet d'avoir un effet comique irrésistible quand Sancho Pança s'envole à 2-3 mètres en agitant les jambes. Pour les deux représentations que j'ai vues sur cette série, les garçons joignent leurs bras pour porter Sancho Pança et l'"envoyer en l'air", ce qui n'autorise qu'une amplitude bien limitée. Je ne me rappelle pas ce qu'il en était sur les séries précédentes à Paris.


Il n'y a jamais eu de drap dans la version parisienne, ça a toujours été les mains des danseurs qui ont fait office de trampoline Smile !


Dernière édition par CatherineS le Jeu Déc 28, 2017 9:58 pm; édité 2 fois
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haydn
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Messages: 26527

MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 2:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Non il n'y a pas de drap à Paris, mais il arrive que les danseurs mettent plus d'énergie pour projeter l'infortuné Sancho Pança dans les airs. Simon Valastro, qui avait un jour été mal rattrapé, en sait quelque chose...



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Alexandra Marieska



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Messages: 16

MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 5:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pas du tout d'accord avec la majorité des avis exprimés sur la soirée du 27 décembre : Dorothée Gilbert, bien que parfaite techniquement, n'était pas agréable à regarder par un côté hautain, un visage fermé et qui surjouait dans les scènes théâtrales. Je n'ai pas du tout été convaincue.


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ElenaK



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Messages: 817

MessagePosté le: Jeu Déc 28, 2017 9:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Florestiano a écrit:
Il me semble qu'en Russie, le corps de ballet déploie un drap qui fait officie de véritable trampoline et permet d'avoir un effet comique irrésistible quand Sancho Pança s'envole à 2-3 mètres en agitant les jambes. Pour les deux représentations que j'ai vues sur cette série, les garçons joignent leurs bras pour porter Sancho Pança et l'"envoyer en l'air", ce qui n'autorise qu'une amplitude bien limitée. Je ne me rappelle pas ce qu'il en était sur les séries précédentes à Paris.

L'usage de trempoline est dans la tradition moscovite. On y recourt notamment au Bolshoï et au Théâtre Mikhaïlovski, qui a repris la version moscovite de Don Quichotte. Par contre, au Mariinski, la force des bras des danseurs suffit pour projeter Sancho Pança assez haut pour que la différence entre les deux pratiques ne soit pas flagrante. Au Théâtre Yakobson (Saint-Pétersbourg), qui vient de présenter la nouvelle version du ballet, on n'utilise pas le trempoline non plus. Pourtant, dans cette nouvelle version, Kobborg suit plutôt la tradition moscovite (malgré que le nom de Gorski soit absent du programme).


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26527

MessagePosté le: Ven Déc 29, 2017 1:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour l'anecdote : Erwan Le Roux doit nous maudire, car ce soir, ses petits camarades qui ont peut-être lu Dansomanie l'ont fait valser dans les airs bien plus énergiquement qu'hier soir. Vaut mieux éviter de faire un bon gueuleton avant la représentation...



Mais revenons aux choses sérieuses, avec la découverte, pour moi, de la distribution Boylston / Ganio. J'avoue n'avoir pas été totalement convaincu par la prestation de l'Etoile venue de l'ABT. Ce qu'elle fait est sérieux, professionnel, mais désespérément lisse et ennuyeux. Dès l'entrée en scène, qui se doit d'être spectaculaire, le panache faisait défaut. Certes, elle a droit à de l'indulgence dans la mesure où elle danse une chorégraphie qu'elle ne pratique pas d'ordinaire. Mais on la sentait en permanence sous la coupe de son partenaire, alors que celui-ci aurait d'abord dû faire office de faire-valoir. Et pourtant, Mathieu Ganio, gentil, prévenant, attentif, a tout fait pour la mettre à l'aise. Pourtant, c'est elle qui suivait ses pas, recherchant à chaque instant son approbation : "C'est bien comme cela? Ça va là?" semblait-t-on lire dans son regard, lorsqu'elle se tournait vers "son" Basilio... Isabella Boylston ne s'est en fait véritablement lâchée que dans les fouettés à la fin de l'acte 3. Là, il y avait cette folie, ce champagne - ou plutôt ce cava, Espagne oblige, indispensable à la réussite d'un pur divertissement tel que Don Quichotte.

Mathieu Ganio a donc logiquement dominé les débats, avec sa danse élégante, stylée, très caractéristique de l'école française. On sent juste ici où là quelques duretés au niveau du genou, mais ne pinaillons pas. Les portés - à une seule main - étaient parfaitement exécutés, tout comme les poissons, bien stables. Du travail d'étoile, avec un tout petit peu moins de folie, d'imprévu que chez Mathias Heymann.

Le second acte a été, lui, dominé par Amandine Albisson, Reine des Dryades sans rivale ce soir, même si Charline Giezendanner aura été un Cupidon tout à fait charmant, en phase avec ses aptitudes. L'entrée de Dulcinée a été un peu gâchée par un souci technique : bruits de machinerie en fond, fumée qui ne se répartit pas exactement comme prévu, en laissant trop apparaitre le "porteur" alors qu'on doit avoir l'illusion d'un être diaphane évoluant en des cieux lointains... Il manquait de ce fait l'indispensable magie qui fait le prix de la scène de la Vision.

Auparavant, nous avons eu droit à une belle démonstration du jeune Italien Francesco Mura, dont le Gitan viril, sauvage presque, semble marcher dans les pas d'Alessio Carbone, qui a marqué le rôle des années durant à l'Opéra de Paris.

La soirée aura connu plusieurs autres belles réussites, à commencer par le couple Valentine Colasante / Florian Magnenet, respectivement Danseuse des rues et Espada. Le courant est manifestement passé entre les deux artistes, qui se provoquaient gentiment, jouaient, se stimulaient l'un l'autre, pour former un duo aussi explosif que réjouissant. C'est ici ce que nous avons vu de mieux depuis le début de la série des Don Quichotte, et les deux interprètes paraissent vraiment sans concurrence.

Autre paire étincelante, mais exclusivement féminine celle-là : Hannah O'Neill et Sae-Eun Park en amies de Kitri, une distribution presque trop luxueuse, avec deux quasi-étoiles aux commandes. Elles avaient déjà officié lors de la première, mais l'interprétation a mûri, et là, les deux danseuses venues de l'Orient lointain nous ont vraiment gratifiées d'une démonstration de virtuosité à couper le souffle.

Satisfecit également pour le joli trio de dryades de l'acte II, composé de Mlles Caroline Robert, Séverine Westerman et Aubane Philbert, bien plus convaincant que celui de la veille.

Mentionnons enfin la charmante Demoiselle d'honneur d'Héloïse Bourdon, mais bien évidemment, c'est en Mariée que nous aurions préféré la voir...

Le public a été chaleureux, et tous les artistes ont été bien applaudis. Et comme le soir précédent, les régisseurs ont été un peu prompts à baisser le rideau, car la salle était manifestement demandeuse de davantage de rappels.



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Delph'



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MessagePosté le: Ven Déc 29, 2017 4:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

Retour sur la représentation d'hier avec D. Gilbert et P. Marque.

Ce que j'en retiens : la diagonale de grands jetés de Sae Eun Park qui m'a littéralement envolée et les équilibres de D. Gilbert qui suspendent la musique.

Techniquement toutes deux parfaites. D. Gilbert m'a convaincue, mais je trouve qu'elle pourrait davantage se lâcher dans le jeu notamment dans les scènes avec le corps de ballet à l'acte I et III.
Je partage l'avis sur le prologue. Qu'est ce que cela m'ennuie et cela n'apporte rien à l'histoire!

Concernant P. Marque : j'ai été emportée par sa fougue. J'ai trouvé son jeu assez juste. Je l'ai trouvé très stressé à sa première variation à l'acte I. L'osmose avec le corps de ballet l'a probablement aidé à s'emporter et se détendre ou entrer dans le jeu. J'ai aimé son élégance et sa technique, même si ce n'est pas encore parfait. Les réceptions ne sont pas assurées et il a du mal (surtout a l'acte I, peut être le stress du début de la représentation) à garder sa ballerine dans l'axe. J'ai eu qques frayeurs pour D. Gilbert.
Je suis délibérément une fan des couples qui associent une étoile avec un jeune talent, permettant une certaine transmission. L'impression qu'il me reste concernant P. Marque est que c'est un beau talent, à suivre. Mais il est jeune et a encore besoin de travail, d'experience.

J'ai adoré Myriam Ould Braham. Et effectivement cet acte II et la fin de l'acte III (avec les equilibres suspendus et les fouettés) restent mémorables.
Les amies de Kitri impeccables dans la coordination et la musicalité. On admire le beau travail réalisé.

H. Bourdon m'a emportée dans sa danseuse de rue, menant cela façon danseuse de revue. Elle s'appuyait beaucoup sur les cambrés pour s'exprimer, mais je trouve qu'elle a tout à gagner dans une rôle de caractere comme celui la. C'est une belle expérience pour faire évoluer son jeu et sa danse. Elle a probabelement encore à y gagner pour se lâcher davantage. Mais j'ai aimé. je ne suis peut être pas objective....
Même remarque pour À Raveau que je suis contente de revoir sur scène. Cela faisait très longtemps. Ils forment un beau couple avec H. Bourdon.

Concernant le corps de ballet je partage ce qui a été dit. Je suis un peu déçue de l'ambiance qui ne se dégage pas des actes I et III. Des errreurs d'alignement au premier actes. Et effectivement Sancho ne valsait pas assez haut à mon goût non plus. Il était par ailleurs trop raide dans ses envolées, ce qui augmente ce manque d'effet envolé.

J'en retiens une superbe soirée. Ça fait plaisir. La dernière aussi bonne impression remonte à un certain temps : Gisèle et le lac des cygnes. Ça fait du bien 😛


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Florestiano



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MessagePosté le: Ven Déc 29, 2017 2:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Assez d'accord avec les mots de haydn sur les prestations individuelles de la représentation d'hier.
haydn a sans doute raison de ne pas piper mot du corps de ballet, notamment féminin, qui a offert hier une démonstration de très haut vol en matière d'approximations, de lignes inexistantes, de désynchronisation. La chose semble aller en s'aggravant au fur et à mesure des représentations. Déjà le 20, on avait du mal à en croire nos yeux par rapport à la première ; on se disait hier, après le I, qu'il y avait du mieux, mais l'espoir est vite retombé avec une scène des Dryades et un III presqu'irregardables. C'est à mon sens incompréhensible compte tenu du temps de préparation de la Compagnie (on ne peut tout de même pas dire que le calendrier ait été surchargé ces derniers mois...). J'ai du mal à comprendre que les maîtres de ballet se complaisent, représentation après représentation, dans cette situation vraiment peu flatteuse.


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