Nouvelles du Royal Ballet / News from the Royal Ballet

[sophia]

Une nouvelle répétition en direct, demain soir, celle de la nouvelle création d'Arthur Pita, The Wind :
https://www.youtube.com/watch?v=V3AbX7A8tqc

[paco]

Les tandems Osipova-Shklyarov et Ferri-Bonelli, qui avaient mis tous deux le feu à Covent Garden en juin dernier, reviennent pour la reprise de Marguerite & Armand le printemps prochain, pour plusieurs représentations chacun.

Les "Matthew Ball"-lâtres qui, en juin dernier, s'étaient plaint que l'on ait Shklyarov et pas Ball, se réjouiront cette saison, car l'autre Armand de la série sera Matthew Ball, aux côtés de Lauren Cuthbertson en Marguerite (un rôle qui devrait d'ailleurs très bien lui convenir).

Suite aux frissons d'émotion inoubliables que j'ai eus en juin dernier, je ne saurai que conseiller de ne pas rater, à coup sûr, les deux tandems Osipova-Shklyarov et Ferri-Bonelli, je dirais même surtout Ferri-Bonelli, taillés sur mesure pour cette oeuvre.

[sophia]

Hier soir, il y avait une répétition publique en direct de Casse-noisette, avec notamment Mayari Magri, Tierney Heap, Beatriz Stix-Brunell et Nicol Edmonds : https://www.youtube.com/watch?v=tO-LaT1p11I

[paco]

Pour le coup on dirait davantage une masterclass qu'une répétition, tant Beatriz et Nicol sont visiblement encore au stade de la simple mise en place de leur Pas de Deux... (et avec une bonne grosse crise de trac au démarrage, mais bon, ils ne sont distribués que dans 6 semaines, il y a encore le temps).

[Fanchon]

Merci Sophia! Si ma mémoire est bonne, Mayari Magri a reçu le 1er prix à Lausanne il y a quelques années, avant de rentrer à la Royal Ballet School.. et maintenant soliste au Royal Ballet! Beau parcours.. 🤗 j’aime Beaucoup cette danseuse... Danse très fluide, belles lignes et belle présence aussi. 😍

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Fanchon

[paco]

Le Royal Ballet reprend en ce moment la Sylvia d'Ashton, quasiment sold out tous les soirs (salle archi-comble ce soir), avec en alternance dans le rôle titre notamment Natalia Osipova, Marianela Nunez et Lauren Cuthbertson, toutes trois très attendues.

Ce soir j'ai vu la distribution avec Cuthbertson. Il convient tout d'abord de souligner à quel point cette version de Sylvia est une réussite : un plaisir visuel à chaque instant, et surtout une priorité à la narration (plutôt qu'aux "numéros") qui me semble tout à fait correspondre à l'esprit des ballets de Delibes. Au point que la trame de ce ballet, assez fade et particulièrement surannée pour notre époque, passe très bien, on ne s'ennuie pas un instant.
Corps de ballet un peu inégal au 1er acte avec quelques petits décalages dans les ensembles, mais de nouveau en pleine forme à partir du 2e acte et brillant dans le divertissement final.

La Reine de la soirée, car c'est véritablement ce terme qui lui correspond, Lauren Cuthbertson, a délivré une interprétation absolument sublime : rayonnante dès son entrée en scène, sa Sylvia pétille de vie, de séduction, de charme, mais aussi d'autorité, donnant ainsi une complexité bienvenue au personnage, sans en faire des tonnes non plus. Techniquement, cette Principal se situe désormais au sommet de son Art, n'ayant plus rien à envier à d'autres stars en termes de six o'clock, d'équilibres, de virtuosité dans les tours. Au point de nous réserver un accéléré vertigineux sur la fin de sa variation du III, le tout avec un sourire enjôleur de quelqu'un qui s'amuse... Une prestation superlative de bout en bout.

A ses côtés, Kevin O’Hare a eu la bonne idée de distribuer Reece Clarke. Ce danseur écossais grandi à l’école du RB et qui n’est encore que Soliste au sein de la compagnie, totalement méconnu de la communauté dansomanienne, a tout d’abord le mérite d’avoir une plastique sculpturale, de statue grecque, qui correspond parfaitement au personnage voulu par Ashton (rappelons qu’Aminta est, dans cette production, affublé d’une tunique-jupette que très peu de danseurs savent porter sans frôler le ridicule… Roberto Bolle y était parfaitement parvenu, sans doute Federico Bonelli y parviendra-t-il lui aussi demain soir, en tous cas Reece Clarke y arrive).
Mais heureusement ses qualités ne s’arrêtent pas là, il est surtout un partenaire extrêmement fiable pour Lauren Cuthbertson, réussissant tous les portés avec un naturel, une légèreté, une aisance confondants, sans compter les porté-poissons maîtrisés sans que l’on sente à aucun moment l’effort ni l’exercice technique. Le personnage a de l’allure, de l’autorité, un certain charisme, et la variation du III a montré une belle énergie dans les sauts. Reste à le voir désormais dans un rôle dramatiquement plus consistant. En tous cas, il est probable que l’on entende de plus en plus parler de lui lors des prochaines saisons…
Les autres solistes, qui ont tous une variation au III, sont très bien, avec toutefois une mention particulière pour les chèvres interprétées avec beaucoup de finesse par Meaghan Grace et Paul Kay.
Distribution Osipova-Bonelli ce jeudi soir. A suivre…

[paco]

C’est décidément passionnant de suivre plusieurs distributions sur une même œuvre, surtout lorsqu’il s’agit d’artistes au sommet. La Sylvia d’Osipova n’a en effet rien à voir avec celle de Cuthbertson. Ce soir on a eu l’impression de voir un autre ballet. Il n’y a pas ici de notion de jugement, tant les deux interprétations sont cohérentes et passionnantes : là où Lauren Cuthbertson rivalise de séduction et de malice, Natalia Osipova préfère quant à elle déployer le caractère guerrier de la chasseresse, du moins dans les deux premiers tableaux, le troisième étant plus proche de ce que l’on a vu hier : plus lyrique, plus charmeur. Son entrée en scène est saisissante de vigueur et d’autorité, on plaint le moindre être humain qui se mettrait sur son passage, il n’en réchapperait pas… L'ensemble de sa prestation est plein de peps, d'engagement, de passion, et techniquement superlatif (cet enchaînement de six o'clock sur pointe au IIe acte ...).

A ses côtés, Federico Bonelli fait preuve de beaucoup de panache dans sa variation du III et apporte au personnage d’Aminta toute la poésie requise, en revanche la déception de la soirée est venue du partenariat raté entre Osipova et lui : je n’ai jamais vu Bonelli aussi tendu, lui qui est un des partenaires les plus fiables qui existe et le danseur exceptionnel que l’on sait, est apparu nerveux dès son entrée en scène et dans les Pas de Deux. Nervosité visible aussi sur le visage de Natalia Osipova à ces instants là. Les deux semblaient se chercher, on a senti de la tension, peu d’osmose, en dehors des portés-poissons très joliment réalisés (sans effort, avec de beaux mouvements lyriques). Manque de répétitions ? Trop de temps écoulé depuis la dernière fois qu’ils ont dansé ensemble ? (quasiment deux saisons il me semble, en dehors des mixed bills). De fait, le IIIe acte fut plus réussi hier avec le tandem Cuthbertson-Clarke, plus fluide.
Mais attention, on se situe tout de même à des sommets les deux soirs, un partenariat "raté" comme ce soir, je serais quand même très heureux d'en voir tous les jours, cela reste Osipova et Bonelli, deux artistes exceptionnels... !

Revoir ce ballet une deuxième fois a permis de goûter encore davantage la beauté irrésistible des décors et des éclairages, la production est vraiment somptueuse.

Le corps de ballet a eu, ce soir encore, quelques difficultés à se synchroniser au Ier acte, mais à y regarder de près celui-ci semble d’une très grande complexité au niveau de la chorégraphie, avec des pas particulièrement difficiles dont l’enchaînement comporte intrinsèquement un risque élevé de décalages, risque qui serait plus facilement surmonté si l’ouvrage était repris régulièrement au répertoire, donc « rodé ». Ceci étant, comme hier soir les IIe et surtout IIIe actes furent particulièrement réussis, avec notamment cette capacité du corps de ballet du Royal Ballet à communiquer de l’enthousiasme, de l’énergie, indispensables pour réussir le crescendo final de ce ballet, qui a pétillé comme il se doit.

En chevreaux ce soir, on a particulièrement remarqué Anna Rose O’Sullivan : dès son entrée en scène elle rayonne et on ne voit plus qu’elle. Un mot également pour le violon solo (Peter Manning), dont les glissandi délicatement surannés nous ont directement transportés dans les salons musicaux des débuts de la IIIe République, comme une machine à remonter le temps…

Je raterai malheureusement la 3e distribution (Nunez-Muntagirov), en tous cas j’ai pris beaucoup de plaisir à ces deux représentations pleines de vie et de couleurs. Dommage que ce ballet ne soit pas représenté plus souvent. L’accueil moins expansif que d’ordinaire de la part du public de Covent Garden montre cependant que cette œuvre ne déclenche pas les mêmes passions qu’un Lac ou Giselle, c’est dommage.

[haydn]

Merci Paco

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[sophia]

Les "débuts" d'Ossipova à dix ans dans Sylvia!
https://rutube.ru/video/40f839f232385ec992da4856b38b51c3/

[paco]

Justement, nous étions quelques-uns à se demander si elle avait déjà beaucoup dansé le rôle. Voilà déjà un élément de réponse
(elle était déjà impressionnante cela dit !)

[sophia]

J'adore quand les autres enfants l'acclament! Comme quoi le talent n'attend pas le nombre des années, n'en déplaise à nos savants pédagogues.

[paco]

Ce qu'elle danse dans cette variation est déjà très difficile pour une danseuse de 10 ans. Mais la pauvre ne se doutait pas, à l'époque, de la variation monstrueusement difficile qu'Ashton allait concocter (avec moult accélérations lors de la reprise) et qu'elle danserait en 2017

[Delph']

Moi aussi j'adore l'acclamation des enfants!!!! 👏
Niveau impressionnant de maîtrise sur pointes pour une enfant de 10 ans. Comme quoi on peut quand même voir très tôt les vrais talents. Le travail seul ne suffit pas.

[paco]

Petit rappel éventuel : ce soir, projection en direct de Casse-Noisette. Distribution Sarah Lamb - Steven Mc Rae - Francesca Hayward - Alexander Campbell

Je crois qu'en Ile-de-France il n'y a plus que le Publicis Etoile qui retransmet ces spectacles (salle très confortable, très grand écran panoramique)

L'an dernier la reprise de Casse-Noisette avait été d'une qualité exceptionnelle. Je ne sais pas ce qu'il en sera cette année car la troupe alterne avec la production redoutablement difficile et épuisante de Sylvia, pas sûr qu'il leur reste beaucoup d'énergie...

[paco]

Federico Bonelli est blessé

La dernière représentation de Sylvia sera donc assurée par Muntagirov, dont je crois qu'il s'agira du premier partenariat avec Osipova ? Il doit être pétrifié de trac, elle est quand même réputée pour ne pas être une partenaire facile...