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Dimago
Inscrit le: 08 Juin 2013 Messages: 42
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Posté le: Mer Oct 04, 2017 8:31 pm Sujet du message: |
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Une soirée grandiose.
Comme promis plus haut, je prends un peu de temps pour partager la soirée d'hier soir.
Comme Florestiano, j'ai été grandement surpris du taux de remplissage peu élevé. Alors que lors de ma réservation, j'avais eu droit pour une des deux places à un strapontin
Finalement, je me suis retrouvé au deuxième balcon en plein milieu, c'était génial.
Grande joie de retrouver ce ballet que j'avais adoré lors de sa présentation à Garnier en janvier 2003... j'aimerais tant que Neumeier nous le sorte en DVD !!!
David Briskin a su diriger l'orchestre Prométhée avec de belles nuances et une vigueur éclatante.
Le jeu des lumières, où, par moments, la salle demeurait éclairée nous rendait d'une certaine manière participants du ballet.
L'interprétation de Guillaume Côté était phénoménal. Une grande technique, mais également un magnifique jeu d'acteur et quel investissement physique dans le rôle. Je me suis demandé s'il n'avait pas des bleus en sortant de scène.
Le Diaghilev d'Evan McKie était plein d'ambiguïtés. J'ai simplement regretté que leurs deux "gabarits", si j'ose dire, soient presque similaires. Je me souviens en 2003, Diaghilev "dominait" nettement Nijinsky et cela donnait plus de force à leur confrontation. J'avais un souvenir plus "torride" de leur duo.
Dans la première partie, j'ai beaucoup aimé toutes les évocations des ballets : le Spectre de la rose, les Sylphides, l'Après-midi d'un faune, Shéhérazade, etc.
Mais j'avoue que je n'ai pas réussi à repérer le frère de Nijinsky, ni son père... mais qu'importe, je me suis laissé emporté dans le rêve de Neumeier, dans le monde intérieur de Nijunsky.
La compagnie du Ballet national du Canada nous a montré un excellent spectacle, tous ses membres seraient à citer.
La petite cerise sur le gâteau fut la présence du Maître, qui est venu saluer à la fin et qui a été ovationné tant pas le public que par la troupe.
Hélas le rideau ne s'est pas relevé, alors que sur scène les applaudissements continuaient.
Un spectacle à voir et à revoir.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3594
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26569
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Posté le: Mer Oct 04, 2017 10:01 pm Sujet du message: |
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Le TCE incite en tous cas sur son compte Facebook à se précipiter sur les "dernières places". Pour la représentation du 7, j'ai aussi dû faire avec peu ou prou les pires places de la catégorie que je visais... |
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Delly
Inscrit le: 14 Juin 2016 Messages: 603
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Posté le: Mer Oct 04, 2017 10:23 pm Sujet du message: |
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A mon tour de me lancer dans mes impressions d'hier soir.
Je partage la tristesse commune d'avoir vu une salle aussi vide pour un tel ballet et une telle troupe. L'effet "salle" joue peut-être : à l'ONP, il y aurait eu plus de monde, alors que les places y sont plus chères... mais le TCE est estampillé "musique"...
Perchée là-haut sous les projecteurs, on goûte tout de même au plaisir de voir de plus près ce qui se passe, avantage d'une plus petite salle. En revanche le plancher clair, outre que je n'en ai plus l'habitude, gâche un peu l'effet visuel. Et par ailleurs le public y est un peu ... sans gêne (téléphone, papotages, balades dans les rangs. D'autant plus qu'on n'y manquait pas de place, hélas)
La première partie est pour moi la moins bien réussie : difficile d'identifier les personnages en dehors du quatuor principal, "pastilles" de ballet qui s'enchaînent un peu trop vite et s'entremêlent parfois... On n'a pas le temps d'entrer dans l'esprit de chaque épisode. Cela reflète le trouble grandissant dans l'esprit de Nijinski, c'est vrai, on ressent cela, mais cela rend l'oeuvre plus difficile à apprécier. Il y a quelques petits décalages dans le corps de ballet (effet 1ere? plateau un peu trop petit?), une entrée intempestive et j'ai vraiment cru que McKie avait blessé Côté en lui marchant sur un pied.
Mais la troupe est excellente, et déploie une énergie et une passion communicatives.
La production n'a visiblement pas les grands moyens d'autres compagnies, c'est dommage (au 2e acte ça ne se ressent plus). C'est un détail mais le costume du Spectre de la rose, difficile et rarement réussi il faut le dire, est ici très moyen.
Sur le plan chorégraphique c'est bien sûr magnifique. C'est un ballet plein de références très touchantes, utilisées avec subtilité dans une création très cohérente. Il n'est pas nécessaire de les maîtriser pour aimer le spectacle, mais on passe à côté de bien des choses...
Pour ce qui est des personnages/interprètes, je garde un esclave doré magnifique avec des tours en l'air étonnants, et une Sylphide tellement lumineuse !! J'avoue que Evan McKie ne m'a pas subjuguée (le duo avec Romola non plus d'ailleurs, je dois dire).
Le 2e acte est en effet un choc, notamment son début, cela a été dit plus haut, je partage totalement. L'utilisation du décor est très réussie, la musique saisissante, les solistes complètement plongés (et nous avec) dans l'histoire et dans leur danse. Là aussi rien à rajouter. Nous avons sursauté à chaque chute de Nijinski (G. Côté a du se faire des bleus énormes, c'est pas possible ), vibré avec lui. J'ai trouvé la "mise en danse" de la guerre marquante ; un peu esthétisante certes, mais avec une utilisation très réussie des attitudes militaires dans la chorégraphie. Du grand art.
Guillaume Côté danse un des rôles de sa vie, il l'a dit et cela se ressent là aussi rien à changer de ce qui a été dit par les autres commentateurs.
Mais j'ai été particulièrement subjuguée par Dylan Tedaldi dans la scène de la mort de Stanislas, le frère de Nijinski. Extraordinaire, un des moments les plus puissants de ce ballet, car Côté est au diapason.
Côté féminin c'est Jenna Savella qui m'a frappée, quelles lignes, quelle classe, quelle présence.
Orchestre et solistes excellents (la violoniste tient quand même largement la soirée sous son archet), éclairage de la salle qui déstabilise un peu au début mais qui fait partie du spectacle.
Plusieurs têtes connues de l'ONP venues voir les "collègues" croisées à la sortie, ça fait tout drôle d'avoir Antonio Conforti assis quelques sièges au-dessus.
Le programme indique que ce ballet mérite d'être vu plusieurs fois pour en saisir toute la richesse et c'est très juste. Mais il le mérite par le seul plaisir de revoir cette oeuvre magnifique et cette troupe enthousiasmante.
Dernière édition par Delly le Mer Oct 04, 2017 10:40 pm; édité 1 fois |
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Delly
Inscrit le: 14 Juin 2016 Messages: 603
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Posté le: Mer Oct 04, 2017 10:30 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Le TCE incite en tous cas sur son compte Facebook à se précipiter sur les "dernières places". Pour la représentation du 7, j'ai aussi dû faire avec peu ou prou les pires places de la catégorie que je visais... |
J'espère que le bouche à oreille et le fait que ce soit un samedi rendront l'incitation justifiée...
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Mer Oct 04, 2017 10:36 pm Sujet du message: |
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Profitons de cette tournée pour rappeler ici que Dylan Tedaldi avait dansé la fameuse variation du frère de Nijinsky lors du Prix de Lausanne 2008, dont il avait été l'un des lauréats.
Quant à ce tableau de la guerre, placé, je crois, au début du second acte, il semble que ce soit un vrai "tableau de bravoure" pour Neumeier : j'ai assisté deux fois au Nijinsky Gala à Hambourg et les deux fois, il était programmé.
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silvia
Inscrit le: 24 Mai 2006 Messages: 198 Localisation: rome
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Dimago
Inscrit le: 08 Juin 2013 Messages: 42
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1497
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Posté le: Jeu Oct 05, 2017 6:25 pm Sujet du message: |
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silvia a écrit: |
Dimago a écrit: |
Une soirée grandiose.
Grande joie de retrouver ce ballet que j'avais adoré lors de sa présentation à Garnier en janvier 2003... j'aimerais tant que Neumeier nous le sorte en DVD !!!
Un spectacle à voir et à revoir. |
The DVD will be realized with Hamburg Ballet company -Riabko as Nijinsky- in the coming months |
What a good news. For me Riabko is so Nijinsky ! |
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Ven Oct 06, 2017 12:25 pm Sujet du message: |
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Pour la sortie en DVD, c'est une très bonne nouvelle.
Il me semble qu'il existe une version filmée plus ancienne, avec Jiří Bubeníček en Nijinsky et Anna Polikarpova en Romola, jadis diffusée sur Arte.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Sam Oct 07, 2017 7:36 am Sujet du message: |
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Nijinsky vu par le Financial Times, avec quelques réserves.
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silvia
Inscrit le: 24 Mai 2006 Messages: 198 Localisation: rome
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Posté le: Sam Oct 07, 2017 12:45 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Pour la sortie en DVD, c'est une très bonne nouvelle.
Il me semble qu'il existe une version filmée plus ancienne, avec Jiří Bubeníček en Nijinsky et Anna Polikarpova en Romola, jadis diffusée sur Arte. |
Indeed the ballet was created with Jiri Bubenicek as Nijinsky. The video Sophia recalls is only of the trio with Romola and The Faune. It was broadcasted during a Dance Celebration in Lyon by ARTE. Otto Bubenicek was the amazing Faune. I must admit no one has been so outstanding as the Golden slave and the Faune as Otto was. The DVD release is with the 'new cast'. Riabko, absolutely wonderful, is Nijinsky. I think Riggins still Petrouskha. Carolina Aguero as Romola, Azzoni as Karsavina, Alexis Rodriguez as Nijinsky's brother.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Dim Oct 08, 2017 9:34 am Sujet du message: |
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Découverte hier soir de Nijinsky, ballet que je ne connaissais que par bribes - époustouflantes -, données à l'occasion du fameux Gala Nijinsky de Hambourg.
Il faut le dire, on éprouve une certaine émotion à voir ce spectacle au Théâtre des Champs-Élysées, dans le lieu même qui a vu la création du Sacre du printemps. Émotion, mais aussi peut-être amusement, à constater une certaine coïncidence entre l'esthétique et la sociologie des lieux et celles que donne à voir la scène d'ouverture du ballet - l’Hôtel Suvretta House de Saint-Moritz, où Nijinski a donné, en 1919, sa dernière représentation publique, avant de sombrer définitivement dans la folie.
On connaît l'intérêt, la passion même, de Neumeier pour Vaslav Nijinsky, le musée amoureux qu'il lui a construit chez lui, à Hambourg... L'œuvre, à ce titre, témoigne, notamment dans sa première partie, de cette connaissance profonde du personnage, qui va bien au-delà de la simple érudition d'historien ou de collectionneur. Saint-Pétersbourg et son école de la rue du Théâtre, les grands rôles mythiques (l'Harlequin du Carnaval, le Poète des Sylphides, l'Esprit de la Rose du Spectre de la rose, l'Esclave Doré de Shéhérazade, le Faune...) sont tour à tour revisités à la manière d'un fantasme rétrospectif, lui-même articulé autour de deux rencontres, celle avec Romola et celle avec Diaghilev. Neumeier ne raconte pas à proprement parler, il donne à voir des images, fragments de vie qui forgent un Nijinsky "romanticisé", poète christique et martyr de l'art. La deuxième partie, plus abstraite, tente l'exploration de la psyché de l'artiste, sur fond de Grande Guerre et d'hôpital.
Au-delà de la rencontre avec une œuvre qu'on peut sans doute dire marquante, on soulignera quand même qu'elle n'échappe pas à la fâcheuse tendance qu'a Neumeier (voir l'interminable Dame aux camélias qui n'en finit pas de mourir) à étirer indéfiniment son propos - et ses duos/trios - jusqu'au seuil de l'ennui, plus particulièrement sensible dans la deuxième partie. La masse de personnages mis en scène, que l'on n'identifie pas toujours, malgré la connaissance que l'on peut avoir du sujet, en fait cependant un ballet "à revoir", aux antipodes de ces œuvres "efficaces", procurant un plaisir éphémère, dont se satisfait notre temps - aussitôt vues, aussitôt oubliées.
La découverte du Ballet national du Canada, jusque là (je veux dire de ce côté-ci de l'Atlantique) surtout connu pour sa participation annuelle au World Ballet Day, a été une fort heureuse surprise. Il ne s'agit pas de comparer avec les artistes du Ballet de Hambourg, qui vivent toute l'année dans l'intimité du travail du chorégraphe, mais l’œuvre m'a pour le coup semblé fort bien défendue par l'ensemble des solistes et du corps de ballet, très percutant notamment dans le fameux tableau de la Guerre. Guillaume Côté pouvait apparaître a priori un peu "léger" pour un rôle aussi lourd, mais Nijinsky est un tel mythe qu'on peut y projeter un large spectre d'interprétations et, de fait, le rôle s'accommode fort bien de son côté "jeune homme", du reste en grande forme physique et technique. Dans le rôle de Diaghilev, amant, démiurge et initiateur, Evan McKie est une silhouette au mimétisme impressionnant, qui lui donne une réplique pleine d'éloquence, tout comme l'élégante Heather Ogden, dont la partition reste cependant plus conventionnelle.
Public follement enthousiaste.
Dernière édition par sophia le Dim Oct 08, 2017 10:33 am; édité 1 fois |
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