Tournées du Bolchoï et du Mariinsky

[sophia]

Oui, signalé dans le fil sur le Mariinsky.

[haydn]

Dans le cadre du festival du Lincoln Center (où il dansera aussi Joyaux conjointement avec le Ballet de l'Opéra de Paris et le New York City Ballet), le Bolchoï se produira à New York dans La Mégère apprivoisée de Jean-Christophe Maillot du 26 au 30 juillet 2017 :

Distributions : http://www.lincolncenter.org/lc-festival/show/bolshoi-ballet


26/07 19h30 ; 28/07 19h30 ; 29/07 19h30 ; 30/07 14h30
Katharina : Ekaterina Krysanova
Petruchio : Vladislav Lantratov
Bianca : Olga Smirnova
Lucentio : Semyon Chudin
Hortensio : Igor Tsvirko
Gremio : Vyacheslav Lopatin
Widow : Yulia Grebenshchikova
Baptista: Artemy Belyakov
Housekeeper : Yanina Parienko
Grumio : Georgy Gusev


27/07 19h30
Katharina : Kristina Kretova
Petruchio : Denis Savin
Bianca : Anastasia Stashkevich
Lucentio : Artem Ovcharenko
Hortensio : Alexander Smoliyaninov
Gremio : Denis Medvedev
Widow : Anna Balukova
Baptista : Karim Abdullin
Housekeeper : Victoria Litvinova
Grumio : Evgeny Truposkiadi


29/07 14h30
Katharina : Kristina Kretova
Petruchio : Igor Tsvirko
Bianca : Anastasia Stashkevich
Lucentio : Artem Ovcharenko
Hortensio : Alexander Smoliyaninov
Gremio : Denis Medvedev
Widow : Anna Balukova
Baptista : Karim Abdullin
Housekeeper : Victoria Litvinova
Grumio : Alexei Matrakhov

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[sophia]

Quelques changements dans les distributions du Mariinsky à Londres (données p. 98) :

Le Lac des cygnes
27/07 - Skorik / Parish >>> Tereshkina / Parish

La Bayadère
10/08 - Skorik / Kim / Matvienko >>> Skorik / Kim / Batoeva
11/08 - Tereshkina / Shklyarov / Batoeva >>> Tereshkina / Shklyarov / Osmolkina
12/08 (M) - Skorik / Ermakov / Evsseeva >>> Chebykina / Askerov / Evsseeva
12/08 (S) - Kondaurova / Askerov / Osmolkina >>> Kondaurova / Ermakov / Matvienko

[sophia]

En prélude à la tournée londonienne, qui démarre cette semaine, un article sur Viktoria Tereshkina est paru il y a quelques jours dans le Telegraph (plus intéressant que ne le laisse présager son titre).

[paco]

Le Mariinsky a débuté sa résidence londonienne cette semaine par une série de Don Quichotte. La Première, à laquelle je n’ai pas assisté, a été unanimement saluée par la presse UK et il semble que le tandem Tereshkina-Kim ait fait vibrer le public londonien.
J’étais personnellement à la 3e représentation, ce mercredi, où se produisait le tandem Shakirova-Shklyarov.

J’allais à ce DQ un peu à reculons, ayant encore en mémoire la série de DQ euphorisante du Bolchoi l’été dernier, un cocktail d’énergie et de joie de danser difficilement oubliable. Cependant, j’ai passé une excellente soirée. La production du Mariinsky est plus sage mais très bien construite, d’une esthétique relativement sobre – ce qui n’empêche pas de très beaux agencements de couleurs-, et on ne voit pas le temps passer.

La compagnie est en excellente forme, tous les ensembles sont absolument impeccables de synchronisation, c’est très bien dansé. Manque juste ce grain de folie qui avait rendu la troupe du Bolchoi mémorable, mais cela semble le choix du Mariinsky d’aborder DQ avec davantage de modération et ce choix se défend.

Cöté solistes, la Kitri de Renata Shakirova est brillante, aérienne, avec des fouettés d’une précision diabolique et une joie de danser tout à fait perceptible.

Mais c’est surtout le Basilio de Vladimir Shklyarov qui a « stolen the show » pour reprendre l’expression anglo-saxonne : il semblait ce soir shooté aux euphorisants, complètement déchaîné, visiblement heureux de se retrouver de nouveau sur la scène de Covent Garden depuis ses Armand de juin dernier. Sa joie de danser fut particulièrement contagieuse, à aucun moment on n’a eu l’impression de voir de la démonstration technique, on avait un personnage incarné avec spontanéité, naturel, complètement euphorique, jouant, s’amusant avec sa partenaire et les autres personnages, tour à tour taquin, séducteur, farceur, comédien, … Une prestation jubilatoire, fantastique !

Des autres solistes, on retiendra particulièrement l’Espada charismatique de Roman Belyakov, ceci étant toutes les danses de caractère étaient de très haut niveau.

Une résidence qui démarre sous d’excellents auspices…

[chien en peluche]

Merici, paco, de votre message, qui m'encourage un peu : Comme mizuko l'avait déjà posté dans le fil consacré aux nouvelles du Japon, le Mariinski reviendra chez nous (au Japon) en automne 2018, et pour le moment, on n'annonce que les deux spectacles, soit Le Lac---incontournable, il est vrai, en ce qui concerce le Mariinski, puis Don Quichotte, ça, ce n'est pas très alléchant pour moi, puisque ni Le Lac ni Don Quichotte n'est un des mes ballets préférés, même si j'adore parmi les Lac celui du Mariinski. Encore plus, comme on le sait, on ne pourra plus voir la divine Lopatkina---mais son nom n'avait pas été dès le début sur le tract que j'avais eu au moment de la tournée du Bolshoï, donc, ses adieux ne m'ont pas si étonnée, quoique je la regrettte vraiment, que je ne regrette plus 23,000 yens (=à peu près 150 euros) que j'avais payé l'an dernier pour un gala organisé par Ratmansky auquel elle avait heureusement participé. En vous lisant, paco, j'ai envie d'aller voir notre Vladimir dans le rôle de Basilio. J'espère que sa date me conviendra. D'autre part, j'espère encore qu'il y aura un autre spectacle qui m'intéressera plus.
Je vous souhaite de très bons spectacles à Londres pendant la canicule (Fait-il moins chaud là-bas qu'à Paris, non?). Il me semble que La Bayadère du 11 août doit être un spectacle très attrayant.

[paco]

[haydn]

Le Bolchoï reprend actuellement, en tournée au Lincoln Center à New York, La Mégère apprivoisée, de Jean-Christophe Maillot, le directeur des Ballets de Monte-Carlo. Photo et communiqué de presse officiels :

La Mégère apprivoisée, chorégraphie de Jean-Christophe Maillot,
Avec le Ballet du Théâtre du Bolchoï,
Présentée pour la première fois à New York - Lincoln Center Festival

6 représentations du 26 au 30 juillet 2017

Jean-Christophe Maillot, Chorégraphe-Directeur des Ballets de Monte-Carlo est actuellement à New York. Il travaille à nouveau avec les danseurs du Ballet du Théâtre du Bolchoï dans le cadre des représentations de La Mégère apprivoisée, données pour la première fois à New York au David H. Koch Theater, dans le cadre du Lincoln Center Festival. Le Ballet du Bolchoï est en tournée aux Etats-Unis du 20 au 30 juillet avec deux programmes seulement : Jewels de Balanchine et La Mégère Apprivoisée de Jean-Christophe Maillot.


La première qui a eu lieu hier soir, le 26 juillet, a été accueilli avec un grand succès, la pièce de Jean-Christophe Maillot a reçu un tonnerre d’applaudissements pendant de longues minutes, suivie d’une standing ovation.

Les 6 représentations auront lieu du 26 au 30 juillet 2017, près de 15 000 personnes seront présentes.


La Mégère apprivoisée de Jean-Christophe Maillot a été créée le 4 juillet 2014 à Moscou et a connu depuis, un large succès :
41 représentations à guichets fermés entre Moscou, Monte-Carlo et Londres depuis sa création
3 Masques d’Or décernés : meilleur spectacle, meilleur danseur et meilleure danseuse
Diffusion en direct dans 1500 salles de cinémas dans le monde en janvier 2016 - réseau Pathé Live



Retour sur la création :

C’est la première fois que Jean-Christophe Maillot crée pour une compagnie autre que Les Ballets de Monte-Carlo depuis sa nomination en tant que Chorégraphe Directeur en 1993 et c’est la première fois que le Bolchoï invite un chorégraphe étranger à créer pour une soirée entière avec les danseurs du Ballet du Bolchoï.

« Les danseurs sont formidables, Jean-Christophe les a vraiment aimés et nous a donnés en retour, comme en cadeau, un très grand spectacle » Sergei Filin, Directeur du Ballet du Bolchoï [lors de la création, ndlr].

Pendant quatre mois, Jean-Christophe Maillot a transmis son sens de la narration et son style à ces grands artistes russes.

Pour les rôles principaux qui ont dansé à la Première, il a choisi Ekaterina Krysanova (Catherina), Vladislav Lantratov (Petruchio), Olga Smirnova (Bianka) et Semion Chudin (Lucencio).

Il s’est entouré de ses fidèles compagnons : Ernest Pignon-Ernest pour la scénographie, Dominique Drillot pour les lumières et Jean Rouaud pour la dramaturgie. Une première pour Augustin Maillot, qui a réalisé pour la première fois les costumes d’une création de son père, Jean-Christophe Maillot.
À création exceptionnelle il fallait une touche d’exception et c’est en la personne de Bernice Coppieters que celle-ci sera apportée. La danseuse étoile des Ballets de Monte-Carlo a accompagné Jean-Christophe Maillot en tant que Chorégraphe assistante.

Pour la musique, des œuvres de Chostakovitch, principalement composées pour le cinéma, interprété par l’Orchestre du Théâtre du Bolchoï, sous la direction d’Igor Drovnov.




Informations :


La Mégère apprivoisée

Chorégraphie : Jean-Christophe Maillot
Chorégraphe assistante : Bernice Coppieters
Conseiller à la dramaturgie : Jean Rouaud
Scénographie : Ernest Pignon-Ernest
Lumières : Dominique Drillot
Costumes : Augustin Maillot
Musique : Dimitri Chostakovitch
Interprétée à New York par le New York City Orchestra
Direction : Igor Drovnov



Distribution de La Première :

Ekaterina Krysanova – Catherina
Vladislav Lantratov – Petruchio
Olga Smirnova – Bianka
Semion Chudin – Lucencio

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[Oriane]

Un blogger peu convaincu par ce spectacle (histoire de présenter un point de vue divergent):

poisonivywalloftext.blogspot.fr/2017/07/taming-of-shrew-waitress-hat-trick.html?m=1

[paco]

Première de la série des Lac du Mariinsky ce soir. Sentiment mitigé, en ce qui me concerne : mon premier Lac du Mariinsky « live », pour lequel j’avais tant d’attentes, s’est avéré une relative déception. Le spectacle fut une somptueuse carte postale, dansée par un corps de ballet superlatif, mais quel ennui tout au long de la représentation !...

Les tempi choisis par le chef sont encore plus lents que ceux de l’ONP – je ne pensais pas que cela était possible-, rendant les 2 premiers tableaux poussifs, lourds, sans rythme, pesants, soporifiques. Surtout, on finit, dans cette mélasse de flon flon, par perdre le fil conducteur des mélodies, à force de faire un sort à chaque accord. Par exemple, les syncopes qui introduisent l’Adage ne sont plus des syncopes mais des accords aussi pesants qu’une enclume. Comment danser dans ces conditions ? Il n’y a plus aucune pulsation, les danses de caractère du premier tableau n’en sont plus, tout devient laborieux, scolaire. Et le tableau « blanc » devient un long pensum soporifique – pas difficile, pris dans un tempo adagio, d’être synchro dans la Danse des petits cygnes… !!-.

Nette amélioration perceptible après l’entracte (y a-t-il eu remarques de la part des danseurs ? Le chef avait-il fini par régurgiter son somnifère ? ...), les danses du 3e tableau étant cette fois impeccables de rythme et de dynamisme.

La production est absolument somptueuse, probablement une des plus subtiles sur le plan esthétique comparée à celles de Paris, du Bolchoi et de l’ENB. Et le corps de ballet est absolument exceptionnel, superlatif. On ne sait que louer, entre le lyrisme des mouvements, l’homogénéité, la synchronisation. Les danses de caractère, une fois oubliés les tempi incroyablement lents, sont dans l’ensemble bien tenues.

Brille tout particulièrement le bouffon de Yaroslav Baibordin, probablement le plus applaudi de la soirée : une danse aérienne, virtuose, un acteur très subtil, qui ne tombe pas dans la caricature. Un nom à suivre…
Excellent Rothbart également (Andrei Yakovlev).

Reste le couple principal, qui m’a laissé plus que dubitatif… Viktoria Tereshkina maîtrise les fouettés comme personne (du reste, de sa Kitri de lundi soir, c’est de cela dont on m’a le plus parlé). Mais en dehors de ça… ???? Quelle froideur, quel iceberg… Techniquement c’est impeccable, il n’y a rien à redire, et stylistiquement tout y est. Je dirai également que l’on sent une grande intelligence dans l’interprétation, on voit que tout est pensé, réfléchi, … « calculé ». Et c’est là tout le problème : où est l’émotion ? Où est ce petit truc de spontanéité indispensable pour qu’il se passe quelque chose dans une interprétation ? On a là une prestation appliquée, extrêmement propre, académique, mais il ne se passe rien. Je ne peux même pas dire qu’un des deux cygnes lui convienne mieux qu’un autre : en cygne blanc elle n’arrive pas à la cheville, en termes d’émotion et sensibilité, d’une Cojocaru. Et en cygne noir elle ne supporte pas la comparaison avec le tourbillon volcanique d'une Rojo. Les fouettés sont fabuleux, mais il n’y a pas de personnage, on n’est jamais pris aux tripes, à aucun moment elle ne nous raconte une histoire.

A ses côtés, Xander Parish est toujours aussi lisse que d’habitude, inexistant. Il utilise une excellente marque de dentifrice qui blanchit bien les dents, mais en dehors de cela, de personnage il n’y a point. Et techniquement, c'est honorable mais on a du mal à comprendre le tampon « Mariinsky » sur sa prestation. Que la presse UK soit toujours aussi gaga de lui reste pour moi un mystère – en revanche je comprends très bien qu’il ne soit pas resté au Royal Ballet, il aurait été difficile d’être Principal à ce niveau en comparaison des McRae, Watson et autres Bonelli…-.

Au final, le Lac mythique du Mariinsky mérite incontestablement sa réputation au niveau de la production et du corps de ballet. Mais il est dommage qu’ils aient oublié que Tchaikovsky, c’est aussi du romantisme et de l’émotion…

Il s’agissait hélas de ma dernière représentation de la résidence du Mariinsky à Londres. Décidément, ces résidences russes sont passionnantes et très utiles pour bien comprendre comment évoluent les diverses compagnies en Europe. Espérons que l’impresario Victor Hochhauser, grâce à qui ces tournées ont lieu, poursuivra cette excellente initiative.

Cette résidence suivait d’un an seulement celle, ébouriffante, du Bolchoi. Plus que jamais on a pu voir la différence entre ces deux compagnies : l’une (Bolchoi) plus spectaculaire, extravagante, théâtrale, l’autre (Mariinsky) plus « académique, » sobre, moins théâtrale, au final la même impression que j’avais eue lors de leur dernière résidence ici. Un niveau superlatif des deux côtés, mais un ressenti très différent.
Comme, parallèlement, le Royal Ballet s’est « bolchoi-isé » ces dernières saisons en jouant à fond la carte de l’émotion et de la virtuosité démonstrative, et que l’ENB gravit la même pente dans le genre spectaculaire et théâtral, on a désormais besoin d’une certaine accoutumance lorsque l’on se retrouve face à un spectacle du Mariinsky, tant leur conception du ballet classique se situe dans un tout autre univers. De fait je regrette de ne pas pouvoir rester les prochaines semaines, cette résidence mériterait d’être suivie jusqu’au bout.
En tous cas, vivement leur prochaine résidence ici !!

[haydn]

[Florestiano]

Graham Watts, dont on sait les vues aveuglément énamourées par rapport à l'Art de Xander Parish, annonce sur Twitter la nomination de ce dernier comme Principal.

La chose n'est pas reflétée sur le site du Mariinsky à ce stade.

(edit : le compte officiel du Royal Ballet vient d'annoncer à son tour la nouvelle, fiable, donc)

[haydn]

Cela sent davantage la politique que l'art... J'avoue que lors du dernier festival du Mariinsky, le Lucien d'Hervilly (Paquita) de Parish ne m'avait pas enthousiasmé outre-mesure. Mais bon, nommer Principal un "transfuge" britannique (ex-placardé du Royal Ballet) lors d'une tournée à Londres au nez et à la barbe de ses anciens employeurs (apparemment contraints de pousser l'auto-flagellation jusqu'à annoncer eux-mêmes la nouvelle de son "sacre"), les Russes n'ont sans doute pas résisté à la tentation de faire un coup de Trafalgar aux Grands-Bretons. L'occasion était trop belle. Ne manque plus qu'une opération "fuite à Heathrow"...

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[paco]

Je confirme, pour avoir revu Parish deux fois cette saison (Albrecht à l'ENB puis Siegfried hier soir), qu'il n'est pas du niveau d'un Principal du Royal Ballet et encore moins du Mariinsky. C'est un danseur honorable, au physique de Prince incontestable, mais complètement transparent et techniquement sans brio.

Sa nomination me semble plus commerciale que politique - le Mariinsky semble entretenir des liens amicaux avec le RB vu qu'ils ont "prêté" sans difficulté Shklyarov la saison passée -, Parish bénéficiant d'un enthousiasme chauvin sans borne dans la presse UK - laquelle étant volontiers anti-RB et anti-ROH, cet enthousiasme envers Parish est aussi une façon de régler ses comptes avec l'institution honnie...-.

[Florestiano]