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Delly
Inscrit le: 14 Juin 2016 Messages: 603
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Posté le: Mar Juin 20, 2017 1:39 pm Sujet du message: |
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Lors du dernier concert où j'ai été, la salle n'étant pas pleine nous avons pu nous replacer rapidement après le début du concert (avec l'accord voire l'encouragement des placiers).
Je pense tenter ma chance ce soir au TCE en prenant une place à 15 € pour ensuite redescendre dans un lieu plus confortable et permettant de voir correctement car c'est vrai que tout en haut ça ne vaut pas la peine, surtout pour un ballet. Je vous tiens au courant !!
La politique de frais de réservation en ligne du TCE est assez incompréhensible, si vous réservez plus de 6 places d'un coup il vous en coûte 10 € de frais annexes, à croire qu'ils ne veulent pas remplir leur salle...
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26569
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Posté le: Mar Juin 20, 2017 9:41 pm Sujet du message: |
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C'est bien précisé sur le site du TCE qu'il s'agit de musique enregistrée. Pour le reste, certes, le décor est très dépouillé, mais l'opulence des costumes a fait l'unanimité ou presque. |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Mar Juin 20, 2017 9:53 pm Sujet du message: |
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Certes, mais la question n'est pas seulement dans l'habillage orientaliste. Le Corsaire a connu bien des modifications à travers le temps (et c'était même une pratique attendue au XIXe siècle), jusqu'à la restauration plus "philologique" que l'on connaît avec le Bolchoï, mais toutes, me semble-t-il, se situaient dans la logique d'un ballet "à grand spectacle" et d'un drame de pure fantaisie - que cela plaise ou non (et nul n'est obligé, somme toute, d'adhérer aujourd'hui à cette esthétique "datée"). Réécrire l'argument (ce qui n'est pas le "relire"), abandonner des personnages-clés ou des scènes emblématiques comme "Le Jardin Animé", après tout, je n'y verrais pas d'inconvénient si l'on ne s'avisait pas d'intituler cela Le Corsaire.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3594
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Posté le: Mer Juin 21, 2017 8:39 am Sujet du message: |
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Il est certain qu'un producteur privé ne dispose ni des moyens ni de la sécurité financière d'une institution lourdement subventionnée comme l'ONP, de fait je peux comprendre qu'il ait été difficile pour l'organisateur de la tournée de faire venir à Paris l'Orchestre du Capitole.
Néanmoins il aurait au moins pu s'arranger avec l'Orchestre du Conservatoire, que ce soit le CRR ou le CNSM, ils sont souvent bien meilleurs que Colonne... Et cela aurait évité la sono criarde du TCE.
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Posté le: Mer Juin 21, 2017 1:15 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Certes, mais la question n'est pas seulement dans l'habillage orientaliste. Le Corsaire a connu bien des modifications à travers le temps (et c'était même une pratique attendue au XIXe siècle), jusqu'à la restauration plus "philologique" que l'on connaît avec le Bolchoï, mais toutes, me semble-t-il, se situaient dans la logique d'un ballet "à grand spectacle" et d'un drame de pure fantaisie - que cela plaise ou non (et nul n'est obligé, somme toute, d'adhérer aujourd'hui à cette esthétique "datée"). Réécrire l'argument (ce qui n'est pas le "relire"), abandonner des personnages-clés ou des scènes emblématiques comme "Le Jardin Animé", après tout, je n'y verrais pas d'inconvénient si l'on ne s'avisait pas d'intituler cela Le Corsaire. |
Je partage plutôt votre point de vue.
Cela dit Petipa ne s'est pas dérangé pour reprendre le titre, et les noms, du poème de Byron, fameux à l'époque, en en dénaturant le propos. Ce n'est pas un roman d'aventures.
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Swann
Inscrit le: 23 Mar 2007 Messages: 193
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Posté le: Mer Juin 21, 2017 2:26 pm Sujet du message: |
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D'autant plus que si j'ai bien compris, Kader Belarbi est revenu aux sources du poème de Byron pour en faire une relecture plus lisible et cohérente. Et après avoir vu le ballet, j'ai effectivement trouvé l'argument beaucoup plus lisible que dans la version du Bolchoï.
Un mot aussi sur la troupe qui propose un travail d'excellente qualité et une fougue et une cohésion très remarquables.
Dernière édition par Swann le Mer Juin 21, 2017 2:27 pm; édité 1 fois |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Mer Juin 21, 2017 2:27 pm Sujet du message: |
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Petipa a pris le train en route et même Le Corsaire de Mazilier, monté à Paris en 1856, souvent considéré comme la version originelle, n'est pas le premier Corsaire, monté "d'après" Byron.
Le Corsaire n'est pas plus fidèle au poème de Byron que La Sylphide ne l'est au Trilby de Nodier (et sans doute pourrait-on multiplier les exemples de ce type), c'est une évidence et la question n'est pas là à l'époque. En réalité, le ballet du XIXe siècle se soucie fort peu de fidélité au texte littéraire, tout simplement parce que son cadre, son assise, ce n'est pas l'œuvre littéraire, mais le sacro-saint livret, œuvre d'un professionnel à part entière, qui demeure soumis dans son écriture aux contraintes canoniques d'un spectacle de danse (tant d'ensembles de coryphées, tant de pas pour la première ballerine, la seconde ballerine, une "bacchanale", etc...). On est dans une esthétique évidemment plus proche de l'opéra que de la littérature.
D'un point de vue contemporain, cette manière de procéder ne peut être appréhendée que comme simplification, édulcoration, voire travestissement de la source, car le livret n'a plus ce caractère sacré et que l'on raisonne davantage, pour le meilleur ou pour le pire, en termes d'adaptation ou de relecture. Cela me rappelle du reste les propos de Jean-Christophe Maillot à propos de La Belle au bois dormant et de sa propre Belle (au titre délibérément modifié donc - et c'est aussi là toute la différence).
J'avoue que j'en ai un peu assez de tous (de certains du moins) ces chorégraphes d'aujourd'hui qui remontent des classiques, tellement persuadés qu'ils vont nous révéler enfin la cohérence cachée de l’œuvre et faire mieux aujourd'hui que Petipa, alors qu'ils continuent d'en garder l'essentiel. Quant au retour à Byron, est-on sérieusement allé vérifier? A vrai dire, je m'en fiche un peu.
Dernière édition par sophia le Mer Juin 21, 2017 2:55 pm; édité 1 fois |
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Swann
Inscrit le: 23 Mar 2007 Messages: 193
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Posté le: Mer Juin 21, 2017 2:54 pm Sujet du message: |
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Il me semble que Kader Belarbi ne prétend pas reprendre l'oeuvre de Petitpa, si j'en crois la mention sur le site du théâtre du Capitole : "Argument de Kader Belarbi
Inspiré du poème de Lord Byron The Corsair (1814)
Création du ballet original dans la chorégraphie de Joseph Mazilier par le Ballet du Théâtre impérial de l’Opéra de Paris le 23 janvier 1856"
Personnellement, je préfère largement un chorégraphe qui fait un vrai travail de fond et de qualité, sur une œuvre qui n'est pas dansée par les compagnies françaises (et notamment nationale), et de surcroit en permettant à un classique d'exister pleinement dans une compagnie à moindre budget, plutôt que les chorégraphes qui se contentent de changer 3 pas et 2 costumes sur un ballet pour pouvoir apposer leur nom.
On ne peut pas à la fois déplorer le manque de compagnies classiques en France et lorsqu'une de ces compagnies fait un travail de qualité en les modernisant et en rendant justement ces classiques accessibles trouver encore à redire.
Le seul bémol hier était sur la musique enregistrée, mais c'était moins gênant (meilleure sono ?) que pour feu le gala des étoiles.
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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JMJ
Inscrit le: 16 Mai 2009 Messages: 675
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Posté le: Mer Juin 21, 2017 3:43 pm Sujet du message: |
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Pour avoir lu Byron au moment de la création du Corsaire de Belarbi, je peux dire que celui-ci ci ne me semble pas plus proche du poème que le ballet traditionnel. C'est un formidable morceau de littérature (qui se perd probablement un peu par la traduction en français) centré autour du personnage de Conrad, portrait archétypal du héros romantique, où on peut voir un reflet de l'auteur.
Le prétexte littéraire importe peu. Il n'est pas non plus de mise de reprocher au ballet Don Quichotte de trahir Cervantès.
Disons que la version Belarbi se caractérise plutôt par la tentative de retrouver l'esprit orientaliste dans l'art du 19eme siècle.
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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Posté le: Mer Juin 21, 2017 11:01 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
Certes, mais la question n'est pas seulement dans l'habillage orientaliste. Le Corsaire a connu bien des modifications à travers le temps (et c'était même une pratique attendue au XIXe siècle), jusqu'à la restauration plus "philologique" que l'on connaît avec le Bolchoï, mais toutes, me semble-t-il, se situaient dans la logique d'un ballet "à grand spectacle" et d'un drame de pure fantaisie - que cela plaise ou non (et nul n'est obligé, somme toute, d'adhérer aujourd'hui à cette esthétique "datée"). Réécrire l'argument (ce qui n'est pas le "relire"), abandonner des personnages-clés ou des scènes emblématiques comme "Le Jardin Animé", après tout, je n'y verrais pas d'inconvénient si l'on ne s'avisait pas d'intituler cela Le Corsaire. |
Le Corsaire pour moi n'est un ballet génial que dans les versions dans lesquelles figurent l'esclave Ali, par les relations profondément ambiguës que génère sa présence. Conrad et Ali ? Ali et Medora ? Conrad, Ali et Médora ? Tout cela est exquisément ambiguë, notamment lors du formidable pas de trois dans lequel Conrad présente (offre ?) Medora à Ali, et dans lequel Médora va de Conrad à Ali en s'abandonnant à l'un comme à l'autre (du maître à l'esclave) avec la même ferveur. Ce moment est à mes yeux tout simplement génial, un des sommets de l'art de la danse classique ! Les versions dans lesquelles ne figurent pas l'esclave Ali sont jolies, plaisantes, sympa, plan-plan...
Ce pas de trois par l'English National Ballet. Alina Cojocaru est Medora :
https://m.youtube.com/watch?v=5EzViOrc3MA
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céline
Inscrit le: 21 Oct 2016 Messages: 404 Localisation: province
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Jeu Juin 22, 2017 7:48 am Sujet du message: |
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La variation de l'Esclave (Rhab à l'origine, devenu Ali dans la version de Piotr Gusev) est un ajout de 1931, chorégraphié par Vakhtang Chabukiani, musique Yuli Gerber (comme l'a rappelé avec une précision bienvenue le récent concours de Moscou).
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Lun Juin 26, 2017 7:41 am Sujet du message: |
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La presse française semble s'être contentée d'articles promotionnels en amont du spectacle.
Le Financial Times est en revanche plutôt très critique envers ce Corsaire.
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