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Soirée Bertaud/Valastro/Bouché/Paul ONP Garnier 13-18/06/17
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haydn
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MessagePosté le: Mar Juin 13, 2017 7:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le conditionnel n' est plus de mise, Mathias Heymann est retiré et le trio masculin de Renaissance est désormais constitué de Hugo Marchand, Audric Bezard et Pablo Legasa.



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CatherineS



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MessagePosté le: Mar Juin 13, 2017 7:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Espérons qu'il soit remis pour la Sylphide !
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haydn
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MessagePosté le: Mar Juin 13, 2017 11:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je reviendrai demain sur ces quatre créations, mais les pièces qui dominaient la soirée étaient certainement The Little Match Girl Passion (Simon Valastro), en dépit de longueurs, et Sept mètres et demi au-dessus des montagnes (Nicolas Paul). Attention pour ceux qui sont tributaires des transports publics : les horaires donnés par l'Opéra de Paris sont fantaisistes. Sur le site, la durée annoncée du spectacle est d'une heure cinquante minutes, sur les feuilles de distribution, deux heures trente, et en réalité, le rideau se baisse vers 22h40, soit après une représentation de quasiment trois heures quinze...



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sophia



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MessagePosté le: Jeu Juin 15, 2017 9:52 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, une soirée beaucoup trop longue (et dieu merci, un seul entracte!), avec des pièces qui auraient gagné, pour toutes sans exception à mon humble avis, à être resserrées.

La soirée nous offre quatre pièces aux styles bien distincts. On y retrouve toutefois, peu ou prou, les différents courants "contemporains" qui innervent la programmation Opéra depuis des années. Ce n'est pas là un reproche, simplement le constat que la chorégraphie n'est souvent que le prolongement d'une culture - pour le meilleur et pour le pire. Quelles que soient leurs qualités ou leurs défauts, ces pièces, très soignées dans la forme, ont bénéficié de vrais moyens, en termes de scénographie et d'effectifs. On a là quelque chose qui n'a rien à voir avec les soirées de l'amphi Bastille de l'ère Lefèvre ou même de la soirée Jeunes Chorégraphes qui avait été montée, de manière plus informelle, sous Millepied.

Sébastien Bertaud ne me convainc pas avec son Renaissance très bling-bling, qui, seul - et c'est bien dommage -, a servi de promotion, en forme de placement produit, à ce spectacle. J'aime beaucoup ce danseur, j'avais apprécié sa création à Garnier il y a deux ans, mais là, je l'ai trouvé dépassé par l'exercice académique ensembles/pas de deux auquel il a voulu se prêter, l'effectif de danseurs, tout de même très important mais pas très bien réglé, et enfin par la musique de Mendelssohn - pourquoi celle-là plutôt qu'une autre? Beaucoup d'effets esthétisants pour pas grand-chose (le foyer de la danse illuminé sans qu'on comprenne bien pourquoi, le blanc saturé du sol - on a vu ça mille fois...), une virtuosité un peu vaine et décorative, voire légèrement vulgaire, qui se perd et qui nous perd, des costumes qui brillent, mais quoi d'autre? On a l'impression, la maîtrise de l'écriture en moins, d'une resucée du Millepied de Clear, Loud, Bright Forward (la vitesse, la fluidité, l'espèce de montage final avec tous les danseurs), mâtiné du Forsythe de Blake Works.

La pièce de Bruno Bouché m'a semblé aussi limitée par l'accumulation d'effets (Deleuze en bande-son - certes, c'est une voix et une musique avant tout -, le pianiste sur scène, le miroir géant...) et ses inspirations un peu trop voyantes. Là, on est plutôt dans la veine Crystal Pite (en beaucoup moins bien), avec son goût des effets de masse, mise au service d'un propos "engagé". Évidemment, la connivence avec Aurélien Houette, en qui le chorégraphe a su trouver un véritable interprète, sauve un peu l'affaire.

Reste l'imagination narrative impressionnante de Simon Valastro et l'écriture très accomplie de Nicolas Paul. Leurs deux pièces se distinguent nettement au sein de cette soirée.

Valastro nous propose une pièce de théâtre dansé, en forme de relecture de La Petite Fille aux allumettes, à la scénographie saisissante. On y retrouve son goût pour les costumes lourds, austères, de l'époque victorienne. Il y a certes quelques longueurs, mais tout, de la musique à la narration, en passant par mise en scène, se tient, rien n'est gratuit, et les influences (Mats Ek, Duato peut-être..) ne sont pas un frein à l'imaginaire, bien au contraire, elles le supportent. Côté interprètes, le solo de Gillot est un peu sans intérêt, en revanche, Abbagnato est absolument remarquable.

On retrouve, dans un style plus porté vers l'abstraction, la même absence de gratuité dans la pièce de Paul, inspirée de l'épisode biblique du Déluge. Josquin Des Près n'est pas là pour faire joli - ou mystique - ou parce que les musiques de la Renaissance sont à la mode. On pourrait en dire tout autant de la vidéo qui reflète les danseurs dans différents états d'immersion.

J'ajouterais, comme qualité commune à ces deux dernières pièces, une véritable direction d'"acteurs".

Quoi qu'on pense du résultat, non exempt de pesanteurs, il est bien regrettable qu'Aurélie Dupont se débarrasse, avec beaucoup de désinvolture je trouve, de l'académie chorégraphique (mais peu importe le nom) établie par son prédécesseur, qui ne faisait du reste qu'institutionnaliser et donner une forme à une pratique portée auparavant par Brigitte Lefèvre.


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LucyOnTheMoon



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MessagePosté le: Jeu Juin 15, 2017 12:54 pm    Sujet du message: Répondre en citant

sophia a écrit:
Quelles que soient leurs qualités ou leurs défauts, ces pièces, très soignées dans la forme, ont bénéficié de vrais moyens, en termes de scénographie et d'effectifs. On a là quelque chose qui n'a rien à voir avec les soirées de l'amphi Bastille de l'ère Lefèvre ou même de la soirée Jeunes Chorégraphes qui avait été montée, de manière plus informelle, sous Millepied.


"L'ère Lefèvre" avait aussi inclus une soirée "Musique et danse", je crois en 2014 (à Garnier, pas à l'amphi), avec notamment une pièce de Bruno Bouché, et la dernière soirée "Jeunes danseurs" (toujours sur la scène de Garnier) comptait au programme des pièces de Sébastien Bertaud et Nicolas Paul. On retrouve finalement en 2017 les mêmes jeunes "chorégraphes-maison" qui n'avaient pas attendu après Millepied et son "Académie" pour se lancer. La vraie différence, c'est le prix des billets (25 € à l'orchestre en 2014 et 2015, 90 € en 2017) ! Et c'est sans doute ce qui explique qu'ils aient, en 2017, eu un "budget scénographie" plus important.
Quoiqu'il en soit, à cause justement de cette nouvelle politique tarifaire et de cette communication abusive présentant comme "nouveau" un concept qui ne l'est nullement, j'avais initialement prévu de boycotter la soirée. Mais au vu de vos commentaires sur les pièces de Paul et Valastro, je crois que la curiosité va quand même l'emporter, si je trouve un fond de loge acceptable Wink


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Gabriella



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MessagePosté le: Ven Juin 16, 2017 12:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci sophia et haydn, je suis tout à fait d’accord avec votre analyse : les créations de Paul et Valastro étaient les meilleures.
J’apprécie Sébastien Bertaud, mais de Renaissance je retiens surtout de belles prestations individuelles : Legasa, le couple Albisson/Bézard et Hugo Marchand. Certains portés ou figures étaient intéressants mais j’avais l’impression d’assister à une belle démonstration technique plus qu’à un ballet : est-ce cela la renaissance du classique ? la danse qui rencontre la haute couture ?
La création de Valastro comme celle de Paul étaient très belles à voir, elles permettaient d’apprécier des interprétations, elle créaient un univers où les différents arts (le chant, la vidéo, le jeu théâtral, le conte, la référence picturale) semblaient réellement nécessaires les uns aux autres.
Dommage qu’Aurélie Dupont veuille supprimer l’Académie chorégraphique parce que c’est très intéressant de voir ce que les danseurs élaborent, comment ils se positionnent par rapport aux chorégraphes qu’ils ont connus (Pyte, Forsythe, Etsk, Millepied…) : la soirée a pu permettre de réfléchir aux différentes âmes chorégraphiques de l’opéra de Paris (tant en ses fragilités qu’en ses points de force). Le fait qu’au sein de la compagnie soient présents des danseurs-chorégraphes c’est une richesse qu’il faudrait préserver et cultiver : cette double compétence pourrait être une contribution à la réflexion sur le répertoire de la compagnie (d’autant plus que la directrice ne semble pas s’en soucier... et c’est peut-être pour cette raison qu’elle veut se débarrasser de l’académie).


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haydn
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MessagePosté le: Ven Juin 16, 2017 5:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A moi de m'y coller, et je partage assez largement l'opinion exprimée par sophia.


Renaissance (du ballet classique?) était quasiment la seule pièce de cette tétralogie chorégraphique à bénéficier d'une couverture de presse conséquente, en raison notamment des costumes réalisés par Olivier Rousteing, le "designer" de la maison de haute-couture Balmain. L'ouvrage, qui se veut un pur divertissement, dans la filiation des pièces brillantes de Balanchine, et, plus proche de nous, de Benjamin Millepied, était en tous cas le bienvenu en ouverture d'une soirée à la tonalité plutôt sinistre, du moins en ce qui concerne les thèmes abordés : fascisme, réfugiés, misère sociale, religion... Malheureusement, Renaissance n'est pas une pièce vraiment aboutie, en dépit des ambitions affichées. Les ensembles du premier mouvement manquent de direction, et le finale rompt, sans qu'on sache pourquoi, avec le néoclassicisme de bon aloi des deux parties précédentes. la rupture stylistique est abrupte (épaulements, déhanchés curieux, un peu "jazzy") et pas vraiment justifiée. On pourra évidemment arguer du fait que la défection inopinée de Mathias Heymann n'a pas arrangé les affaires de Sébastien Bertaud, qui a dû, in-extremis, lui trouver un remplaçant, ce qui a de toute évidence eu un effet perturbant sur les répétitions. Néanmoins, le problème n'était pas là - Pablo Legasa, appelé à la rescousse, s'est remarquablement acquitté du solo - manifestement écrit "sur mesure" pour Mathias Heymann - très virtuose placé sur la cadence de l'Allegro initial du concerto pour violon de Mendelssohn. On regrette de ne pas pouvoir dire davantage de bien de la pièce de Sébastien Bertaud, un danseur dont nous avons maintes et maintes fois souligné le talent, et qui n'a pas eu, à l'Opéra de Paris, la carrière de soliste qu'il aurait mérité.


Undoing World, de Bruno Bouché, a également laissé une impression mitigée. Certes, le danseur, qui officiait pour la dernière fois en tant que membre du Ballet de l'Opéra de Paris avant de prendre ses fonctions de directeur du Ballet du Rhin possède une expérience solide en tant que chorégraphe, notamment à travers les spectacles qu'il a montés avec son groupe "Incidence chorégraphique". Mais son nouvel opus, Undoing World, est un peu trop pétri de bons sentiments pour qu'on y croie vraiment. Le propos, réduit à l'essentiel, est peu ou prou "nous sommes tous des réfugiés". L'ouvrage se divise en trois grandes sections :

1. "Chaos" - Les hommes, tels des lucioles, cherchent désespérément à s'agglutiner autour d'une insaisissable lumière - un gros sunlight suspendu - manipulé par on ne sait quel dictateur tapi dans les cintres. L'influence de Crystal Pite est perceptible dans le traitement des ensembles.

2. "Survie" - Les hommes doivent quitter l'enfer concentrationnaire et acquièrent la condition de réfugiés", matérialisée par l'octroi de couvertures de survie couleur or, et qui deviennent le principal accessoire des danseurs dans cette aventure.

3. "Farandole" - Fin (plus ou moins heureuse) de l'odyssée, tous les hommes sont frères.

Le fil rouge de cette fable est constitué d'enregistrements de cours du philosophe Gilles Deleuze, dont on oublie curieusement bien vite le texte, en se laissant envahir par les sonorités de sa voix à la musicalité un peu surannée. Mais comme souvent, lorsqu'il s'agit de transcrire dans la gestuelle des concepts intellectuels élaborés, on demande à la danse bien plus qu'elle n'est capable de donner, et le rapport entre la pensée et le mouvement est difficilement intelligible.

Bruno Bouché peut néanmoins remercier Aurélien Houette, dont la présence et le métier ont largement contribué à préserver ce qui pouvait l'être de ce "monde détricoté".


On connaissait déjà le talent créateur de Simon Valastro grâce à deux ou trois pièces telles La Stratégie de l'hippocampe, présentée en février 2013 à l'amphithéâtre Bastille. Avec The Little match girl passion - littéralement "La Passion (au sens religieux, évidemment) de la Petite fille aux allumettes", M. Valastro fait à nouveau montre d'une imagination fertile et d'une pensée originale, qui ont le grand mérite d'être canalisées par une implacable rigueur dans la direction d'acteurs. Chaque pas a été réglé au millimètre près, jamais le chorégraphe ne laisse ses interprètes dans l'incertitude. C'est là une qualité rare, qui devrait ouvrir à Simon Valastro de belles perspectives de "seconde carrière" lorsque l'heure de la retraite aura sonné pour lui en tant que danseur au sein du Corps de ballet.

Certes, The Little match girl passion souffre de quelques longueurs, mais une tentative d'amender la pièce serait sans doute vouée à l'échec, car le chorégraphe est contraint par la partition composée par David Lang, qui se divise en quinze sections (1. Come, Daughter / 2. It was Terribly Cold / 3. Dearest Heart / 4. In an Old Apron / 5. Penance and Remorse / 6. Lights Were Shining /7. Patience, Patience! / 8. Ah! Perhaps / 9. Have Mercy, My God / 10. She Lighted Another Match / 11. From the Sixth Hour / 12. She Again Rubbed a Match / 13. When It is Time for Me to Go / 14. In the Dawn of Morning / 15. We Sit and Cry) dont aucune ne peut être retranchée sans conséquence pour l'équilibre d'ensemble. Mais il faut reconnaître à Simon Valastro un courage certain de s'être attaqué à une pièce d'une telle noirceur, dont l'ambiance lugubre et morbide rappelle peu ou prou La Maison de Bernarda de Mats Ek. Soulignons aussi l'originalité avec laquelle il intègre les musiciens à la narration, de sorte à unir la fosse et la scène en un seul espace. Là aussi, les capacités de direction d'acteur de Simon Valastro ont fait mouche. Le danseur-chorégraphe a pu également compter sur des interprètes solides, avec en vedette, Marie-Agnès Gillot et Eleonora Abbagnato, flamboyante en effet, sans oublier Eléonore Guérineau, que l'on attendait pas forcément dans ce genre d'entreprise. On remarquera en passant que la distribution faisait la part belle à l'"Italian connection" de l'Opéra de Paris, avec la présence, outre de la blonde Sicilienne, d'Alessio Carbone, de Hugo Vigliotti, d'Andrea Sari, d'Ambre Chiarcosso et d'Axel Magliano.


La soirée s'achevait par Sept mètres et demi au-dessus des montagnes, de Nicolas Paul. Aucune explication n'est fournie quant au sens réel de ce titre ésotérique. Le programme vendu par l'Opéra de Paris ne comporte malheureusement aucune note d'intention signée du chorégraphe et se borne à reproduire deux textes assez opaques sur le pouvoir de l'image et les messes de Josquin des Près.

Comme Bruno Bouché, Nicolas Paul possède une expérience significative de la création chorégraphique, et la solidité du métier est perceptible dans son travail. Nicolas Paul est par ailleurs musicien (organiste de formation), et il y a toujours, chez lui, une louable volonté d'expliciter la partition au moyen de la danse, qui en devient le complément naturel. Pour Sept mètres et demi au-dessus des montagnes, il exploite les "tubes" les plus connus (du moins des mélomanes) du maître franco-flamand, les messes dites "Pange Lingua" (basée sur l'hymne éponyme de Saint-Thomas d'Aquin), "Ave Maris Stella" et "L'Homme armé" (chanson populaire dont Josquin utilisa le thème). A l'opposé de Bruno Bouché, qui met en avant le "message" (politique), Nicolas Paul se situe dans le formalisme pur, ou presque. Et à l'instar de Simon Valastro, il guide ses interprètes d'une main ferme, avec en vedette, étrangement, Caroline Bance. Elle domine presque les étoiles de la distribution, Stéphane Bullion et Josua Hoffalt, qui se fondent davantage dans l'ensemble. La scénographie, également signée de Nicolas Paul, est plutôt réussie en dépit de costumes un peu convenus (le syndrome "United Colors of B." a frappé une fois de plus), et il faut louer la qualité des montages vidéo co-réalisés par Nicolas Paul et Jean-Christophe Guerri, ancien danseur de la maison, aujourd'hui reconverti dans la réalisation de films documentaires.



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LucyOnTheMoon



Inscrit le: 18 Nov 2008
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MessagePosté le: Sam Juin 17, 2017 12:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce fut hier une plaisante soirée, mais j'aurais peut-être un avis différent de ceux d'Haydn et Sophia sur les qualités et défauts des pièces respectives. Je crois surtout que les créations de chacun ont toutes un peu, voire beaucoup, de l'inspiration des chorégraphes avec lesquels ils ont travaillé (comment ne pas penser à la séquence "bondage" de "MC 14 22", de Preljocaj, en regardant celle de l'électrocution à la guirlande de Noël dans "The Little match girl passion"?)

Pas grand chose à dire sur la pièce de Bertaud : ni mieux ni moins pire que du Millepied, mâtinée d'une touche de Forsythe... ou même de McGregor sur certains mouvements torturés des bras et des épaules. Le décor se limite à ouvrir le rideau de fond de scène. Le paquet a été mis sur les costumes, mais quelques strass en moins sur les collants et justaucorps n'auraient sans doute pas changé grand chose. Cela dit, cela reste agréable à regarder, pour autant qu'on aime ce style. Il y avait une jolie connivence entre Hanna O Neil et Hugo Marchand.

J'ai beaucoup aimé la création de Valastro, mais j'hésite à lui donner le nom de "ballet", le premier rôle revenant au chant, le deuxième à la scénographie, la danse ne semblant servir qu'à illustrer le premier et compléter le deuxième. Valastro a certes un grand talent de chorégraphe, auquel il ne fait peut-être pas assez confiance en s'appuyant trop sur le reste. D'où une immense frustration à ne voir Gillot danser que 5 minutes !! Mais un grand plaisir à retrouver LA Abbagnato, dans un rôle qui fait autant valoir ses qualités d'actrices que de danseuse.

Certes la pièce de Bruno Bouché est pleine de "bons sentiments". J'ai envie de répondre "Et alors ?" La danse contemporaine a bien le droit de susciter des émotions positives - ou même des émotions tout court. Contrairement à la pièce de Valastro, ici la scénographie rehausse la chorégraphie (un peu plus faible au demeurant) plus qu'elle ne l'écrase. Certains "mouvements d'ensemble" m'ont fait penser à Pina Bausch, davantage qu'à Crystal Pite. Dans les duos masculins, je retrouve aussi un peu de l'influence de Preljocaj. Quant à Aurélien Houette, interprète fétiche de Bouché, il est sans doute l'un des tout meilleurs danseurs contemporains de la troupe (et peut-être même le meilleur de la génération "sortante"), et c'est un vrai bonheur de le voir ainsi mis en valeur pour une soirée. Il m'a beaucoup fait penser à Tero Saarinen.

Clôture sur la pièce de Nicolas Paul : une grande frustration. Tout d'abord à cause de l'éclairage, ou plutôt du manque d'éclairage. L'obscurité favorise l'endormissement, et il est certain que si je n'avais pas occupé un fond de loge (m'obligeant à me tenir debout pour en voir le maximum), j'aurais sombré en 5 minutes. A cause de la construction aussi. Nicolas Paul est un très grand chorégraphe, à l'écriture originale, précise, incisive, et je pourrais continuer. Mais il lui a manqué une vision globale, ou peut-être un sens. La pièce s'étire sur plus d'une demi-heure, mais si elle n'avait duré que 20 ou même 10 minutes, qu'est-ce qui aurait changé ? Il a choisi d'habiller ses interprètes comme des "citoyens ordinaires", j'aurais alors tendance à y voir des "êtres humains qui dansent" et non simplement des "danseurs", et dans ce cas à constater une évolution quelconque. Mais sont-ils les mêmes au début et à la fin du ballet ? Oui, un peu plus fatigués peut-être. Et ne comptons pas sur la scénographie pour relever le tout, car elle est quasi absente. Bref, une vraie déception, au regard de ce que j'avais lu ici, car encore une fois, Nicolas Paul est sans doute le plus intéressant des quatre au sens chorégraphique pur. Mais quand on monte un ballet de 30 minutes, cela ne suffit pas.


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haydn
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Messages: 26517

MessagePosté le: Sam Juin 17, 2017 1:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour vos impressions LucyOnTheMoon. En ce qui concerne la pièce de Sébastien Bertaud, je ne sais pas quelle représentation vous avez vue. Le soir de la première, il y avait clairement un problème de mise au point (placement sur scène assez aléatoire) dans les ensembles du premier, et dans une moindre mesure, du troisième mouvement du Concerto pour violon de Mendelssohn. Il est parfaitement possible que, lors des représentations suivantes, ces défauts aient été plus ou moins corrigés, l'expérience aidant, d'autant plus que le 13 juin, il avait fallu gérer en plus la défection inopinée de Mathias Heymann.



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LucyOnTheMoon



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Messages: 984

MessagePosté le: Sam Juin 17, 2017 3:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'était hier soir. S'il y avait quelques décalages ce n'était pas flagrant... En tout cas personne ne s'est rentré dedans Wink


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Dimago



Inscrit le: 08 Juin 2013
Messages: 42

MessagePosté le: Lun Juin 19, 2017 10:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Fan des soirées "danseurs chorégraphes" à l'amphi de Bastille, j'avais pris des places pour la soirée Bertaud/Valastro/Bouché/Paul à Garnier le jeudi 15 juin... Laughing
Je m'étais promis de faire un post.
Un manière pour moi de remercier tout spécialement Haydn Wink les modérateurs et les intervenants du Forum que je lis toujours avec intérêt Shocked
Mais j'ai hésité longuement à prendre la plume, vous allez comprendre pourquoi.
J'ai passé une très agréable soirée, mais finalement, je ressors un peu déçu.
Quatre pièces se sont succédé et l'intérêt n'a fait que décroitre finalement.

Renaissance
J'ai beaucoup aimé le côté pétillant, vif, de ce ballet. Son aspect "Balanchine" m'a plu. Ce fut un peu comme un feu d'artifice. J'ai beaucoup aimé l'interprétation de Pablo Legasa, qui paraissait si heureux de danser. Une joie communicative. J'ai été subjugué par Hugo Marchand. Je ne connais pas le nom technique du mouvement Embarassed mais quand il tourne sur lui-même en élevant la jambe, on a une impression d'infini. J'ai beaucoup aimé son partenariat à un moment donné me semble-t-il avec Dorothée Gilbert. De beaux sourires de complicité.
Je me disais que la soirée commençait bien.

The Little Match Girl Passion
J'ai été rapidement emporté par la musique et par la narration. Je me suis demandé au départ pourquoi l'un des quatre solistes portait une soutane... puis j'ai fait le lien avec la "Passion". J'ai été un peu "dispersé" par la traduction. En effet, en lisant, je perdais contact avec la scène... mais ce n'était qu'épisodique. La présence des chanteurs sur la scène, faisant partie intégrante du ballet, m'a fait penser à "Doux mensonges" de Kylian avec Les Arts florissants. Évidemment, l'univers était plus sombre que pour le ballet précédent. Mais j'ai beaucoup aimé et la magnifique interprétation d'Eleonora Abbagnato n'y est pas étrangère.

Undoing world
Je me suis laissé emporter, mais j'avoue que je n'ai pas tout compris (n'ayant pas acheté le programme Embarassed ) et ce sont les post qui m'ont permis de comprendre. J'ai été admiratif de la performance d'Isaac Lopes-Gomez, même si au début, j'ai trouvé cela un peu longuet et répétitif. Là encore, je me suis laissé emporter sans tout comprendre. Mais globalement j'attendais plus et mieux de Bruno Bouché. J'avais tellement aimé son Bless - ainsi soit-IL ou son Temps du Lilas.

Sept mètres et demi au-dessus des montagnes
J'avais une très forte attente de la création de Nicolas Paul car je garde en mémoire son magnifique Gesualdo, dont je regrette qu'il ne soit plus programmé et dont youtube ne propose qu'un court extrait. Mais hélas Crying or Very sad je n'ai pas du tout accroché. Je me suis vite ennuyé et à plusieurs reprises, j'ai regardé ma montre (ce qui m'arrive rarement lors d'un ballet). je n'ai sans doute pas su accueillir ce qui était proposé, trop investi dans un souvenir, mais cela m'a semblé très répétitif, même si l'investissement de Stéphane Bullion ne m'a pas laissé indifférent. Je n'ai - par contre- pas réussi à repérer Josua Hoffalt avant les saluts !!!

En conclusion, une soirée agréable mais dans plus et qui ne restera pas, pour moi, dans les annales.


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Delly



Inscrit le: 14 Juin 2016
Messages: 603

MessagePosté le: Lun Juin 19, 2017 11:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

Dimago a écrit:

Un manière pour moi de remercier tout spécialement Haydn Wink les modérateurs et les intervenants du Forum que je lis toujours avec intérêt Shocked


Je rejoins les remerciements à l'ensemble des contributeurs, et à vous Dimago. Pour ma part bien souvent les commentaires, même négatifs, suscitent ma curiosité et me donnent le regret de ne pas être allé voir la soirée concernée. Rolling Eyes

C'est complètement le cas ici, entre les avis variés mais l'intérêt que tout le monde y a trouvé à un moment ou un autre, j'aurais du y aller.... Sad


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Bellon



Inscrit le: 03 Jan 2017
Messages: 19

MessagePosté le: Lun Juin 19, 2017 11:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Les deux ouvrages montrées après l'intermisson étaient si mauvaises, la question pour moi est seulement pourquoi ils ont tout approuvé pour être montré.


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