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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Ven Mar 17, 2017 12:36 am Sujet du message: |
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Clement Crisp, revenu de tout, du haut de son grand âge, ne l'enfonce pas, mais dit la seule chose essentielle :
"Polunin is a prodigy whose lustrous classicism is worn with the easy familiarity of a well-loved coat, but he needs the framework of a great ballet troupe, of a serious and demanding repertory, and of the rigours of the historic classic dance that is his birthright — and his realm."
https://www.ft.com/content/40e0399c-096c-11e7-97d1-5e720a26771b
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3564
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Posté le: Ven Mar 17, 2017 1:12 am Sujet du message: |
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Le Times de ce matin descend aussi le spectacle. Ils trouvent surtout que le danseur n'a plus le niveau qu'il avait (ce qui ne me surprend pas trop au vu des vidéos les plus récentes de ses prestations, très franchement on voit bien mieux au Bolchoi, au Mariinski et au Royal Ballet, voire à l'ENB).
Hors sujet à destination des Dansomaniens croisés lors de la retransmission de Sleeping Beauty au Publicis, et qui me demandaient pourquoi on ne voyait plus Valentino Zucchetti depuis un moment : j'ai appris en lisant les compte-rendus du spectacle Polunin que Zucchetti avait contribué à la chorégraphie du navet qui clôt le spectacle. Peut-être a-t-il dû provisoirement lever le pied au Royal Ballet pour s'y consacrer ??
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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Posté le: Sam Mar 18, 2017 12:40 pm Sujet du message: |
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Delly a écrit: |
Le voici en français (merci de m'avoir à la fois donné l'occasion de lire une critique assassine et un anglais riche, ça change de mon globish habituel):
"Depuis que Sergei Polunin a quitté le Royal Ballet en 2012, le danseur extravagamment talentueux a été pris dans un débat très public au sujet de sa manière de danser. Même s'il a continué à se produire sous les feux de la rampe (sa vidéo de danse sur Take Me to Church de Hozier est devenue virale), il semblait souvent danser sous la contrainte. Quand il parle de sa désillusion sur sa profession, il est parfois tenté d’abandonner complètement le ballet.
Tel est le contexte du projet Polunin, le plan ambitieux grâce auquel le danseur veut forger une nouvelle relation plus créative avec le ballet. Son plan est de mettre en place une agence de management pour aider les danseurs indépendants comme lui et promouvoir une marque innovatrice de danse classique qui s'adressera à un public jeune, plus moderne et contemporain. Que les idées de Polunin soient sincères n'est pas douteux, mais il est décevant de constater que le programme de danse avec lequel il les lance se révèle si inégal, si bizarre, qu'il est difficile de juger de l'avenir de son projet.
La soirée s'ouvre avec « Icare, la nuit d’avant le vol », un duo chorégraphié par Vladimir Vasiliev, ancienne étoile du Bolchoï. Il a été créé en 1971, et il montre son âge dans ses dalles robustes de vieux mélodrame de style Bolshoi ; mais Polunin et sa partenaire Natalia Osipova s'y engagent avec une vraie générosité, lui mène une bataille héroïque avec les sauts gravitationnels d'Icare, et elle apporte à la fois férocité et tendresse au rôle d'Eole.
Comme un clin d'œil à la formation soviétique du jeune Polunin, ce curio ( ?) vintage fonctionne bien sur la scène de Londres. Cependant, la deuxième œuvre russe sur du programme est gravement mal évaluée. « Thé ou café » a été créé pour le Ballet Stanislavsky en 2016 et la chorégraphie d'Andrey Kaydanovskiy donne la sensation maladroite de quelqu'un essayant la danse moderne pour la première fois et mélangeant trop de références dans le processus – une bande-son avec des morceaux aléatoires de texte, et un langage de danse qui vire inexplicablement entre le lourd et le banal.
L’oeuvre est magnifiquement dansée, cependant, et a été extrêmement populaire à Moscou où, pour être juste, la culture de la danse moderne est moins développée que la nôtre. Aucune excuse, cependant, ne peut être trouvée à la confusion vide qu’est « Narcisse et Echo », la seule création nouvellement commandé de la soirée. Chorégraphié par Polunin en collaboration avec Osipova et deux autres, c'est un mashup de matériel dérivé de la danse qui est encadré par des arches les plus absurdement dessinés que j'ai vus sur une scène de ballet. C’est particulièrement flagrant dans les costumes, exercices de kitsch postmoderne qui montrent Polunin essayant de donner du sens au rôle -titre en ne portant que des bottes lilas à glands et un suspensoir en cristal Swarovski.
Il y a quelques faits rédempteurs : une nouvelle partition orchestrale d'Ilan Eshkeri ; une variation dans laquelle Osipova est sensuelle, spirituelle et grandiose. Mais Polunin est à court de son meilleur lyrique, et il souffre beaucoup lors de la vanité de clôture, qui est d'assimiler la piscine dans laquelle il se noie avec le narcissisme séduisant des médias sociaux. Pour ce faire, de persistantes images glamourisées du visage et du corps de Polunin sont projetées sur écran, mais ce qui est conçu comme une critique sociale, fait de Polunin lui-même un narcissique. Et il est trop bon artiste pour mériter cela." |
Merci beaucoup à vous pour cette traduction !
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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dancing gal
Inscrit le: 28 Avr 2015 Messages: 51
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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Posté le: Mar Mar 21, 2017 12:14 pm Sujet du message: |
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Quelques mots sur Project Polunin que j’ai vu samedi dernier au Sadler’s Wells Theatre de Londres.
Le spectacle a commencé par « Icarius, The night before the Flight », un pas de deux entre Sergeï Polunin et Natalia Osipova sur une chorégraphie de Vladimir Vasiliev. La prestation était courte mais intense. Le dialogue entre Aeola et Icarius avait la force de ces moments où tout va basculer mais où rien n’est encore décidé. Icarius aillait-il poursuivre son rêve fou de vol ou allait-t-il renoncer pour l’amour de Aeolia ? Natalia Osipova était superbe dans le rôle de l’amante qui jette toute sa force de femme pour empêcher l’homme qu’elle aime de commettre ce qu’elle pressent comme mortel. Sergei Polunin traduisait bien, de son côté, les doutes qui rongent l’âme de celui qui hésite entre deux attirances extrêmement puissantes, et cela par un rôle très physique (on n’en attendait pas moins de l’auteur de « Spartacus »…) Pour autant, le Sergei Polunin que j’ai vu samedi était-il aussi brillant que celui que j’ai pu voir avec le Royal Ballet il y a quelques années ? Je n’en sais rien, et à vrai dire je m’en fichais dans la mesure où je n’étais pas là pour assister à une compétition sportive où je me serais demandé si le patineur Polunin allait réussir un double, un triple, voire un quadruple Axel. La prestation a été belle, portée par une complicité artistique (et affective) entre Sergei Polunin et Natalia Osipova qui brulait les planches de la scène.
Le deuxième ballet « Tea or Coffee » auquel ne participait, ni Sergei Polunin, ni Natalia Osipova, était plus obscur. Deux hommes et deux femmes échangeant en solo ou en duo dans des scénettes courtes (ponctuées par le bruit de tasses qui se brisent) dont les intentions ne m’ont pas semblé claires. Un début plutôt amusant, qui a fait rire le public, puis une suite qui hésitait entre le comique et le dramatique sans vraiment choisir. C’était un peu long, quoique pas désagréable grâce à des pas de danse bien troussés et des artistes de haut niveau.
Enfin, après l’entracte, est venu le sommet de la soirée le « Narcissus and Echo », une chorégraphie de Sergei Polunin sur une musique originale de Ilan Eshkeri. Je le dis d’entrée, j’ai trouvé cela très bien, vraiment très bien, encore porté par la complicité lumineuse entre Natalia Osipova et Sergei Polunin. Déjà, les intentions du ballet m’ont paru fort judicieuses : « Narcisse », comme un écho du monde contemporain où les gens se mettent en scène dans une auto-admiration sur les réseaux sociaux ; « Narcisse », qui regarde son reflet dans l’eau comme dans un premier selfie. Et puis, on peut être intéressé par le choix de ce sujet par un jeune danseur béni des dieux qui, après avoir tout envoyé valser, se retrouve face à lui-même dans une confrontation qui pourrait tout avoir du narcissisme. Une œuvre pour conjurer un vertige ?
J’ai beaucoup aimé ce Ballet que j’ai trouvé exubérant, foisonnant, inventif, kitsch. Il y avait des “Ballets Russes” dans ce “Narcissus”, du Shéhérazade de Fokine, du Faune de Nijinsky dans un décor et des costumes excessifs mais percutants à la Léon Bakst. Il y avait même dans le premier tableau du “Pink Narcissus” de James Bidgood, cette œuvre célèbre de l’érotisme gay-kitsch des années 70-80. Évidemment, Sergei Polunin ne connaît pas “Pink Narcissus”, il est bien trop jeune pour cela et ce film décrit un monde fantasmatique qui est très éloigné de sa propre personnalité. Pourtant, le talent et la force créatrice de Sergei Polunin lui permettent de recréer des univers sensibles qui sont ceux d’autres que lui. Sergei Polunin est un grand artiste.
De ce que j’ai lu ici et sur internet, la presse anglaise l’a étrillé. La presse anglaise ne lui pardonne pas d’avoir été le plus grand danseur étoile du Royaume Uni qui a claqué la porte de l’Opéra de la Reine en pleine gloire. La presse anglaise n’accepte pas son anticonformisme alors qu’il était dans un moule où elle aurait voulu le voir rester. En tout cas, je peux témoigner, pour l’avoir constaté sur place, que ce que dit la presse anglaise était à un milliard de kilomètres de la façon dont le public du Sadler’s Wells Theatre a reçu ce spectacle. Déjà, ce samedi soir dernier, le théâtre était plein comme un œuf et peuplé, à la fois du public pomponné de Covent Garden, et d'un public populaire, très familial, avec père, mère et enfants. Les applaudissements qui ont ponctué les ballets étaient enthousiastes et chaleureux, ils traduisaient de toute évidence un grand capital de sympathie et d’amour du public londonien pour Sergei Polunin. A la sortie, la foule qui faisait la queue pour saluer Sergei Polunin et Natalia Osipova était celle des grands soirs. Oui, cette différence entre ce qu’en a dit l’élite culturelle de la presse anglaise et ce que j’ai pu constater du ressenti des gens sur place était vraiment abyssal. Un fossé, comme un écho particulier du fossé qui s'accentue en général entre les élites et le peuple aujourd'hui ?
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Mer Mar 22, 2017 1:45 am Sujet du message: |
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marc a écrit: |
Sergei Polunin est un grand artiste. |
Merci pour ces impressions dissidentes, marc !
Règle d'or : ne jamais se laisser impressionner par la meute de la bien-pensance qui croit donner le la <3
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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marc
Inscrit le: 16 Fév 2009 Messages: 1157
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22087
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Posté le: Mar Avr 11, 2017 4:19 pm Sujet du message: |
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Programme Ashton, complété par The Dream (dont, curieusement, personne n'a parlé à l'occasion de l'entrée au répertoire de l'ONP du Songe d'une nuit d'été) et Symphonic Variations, filmé le 7 juin - avec Zenaida Yanowsky et Roberto Bolle dans Marguerite et Armand.
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Mar Avr 11, 2017 4:21 pm Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
avec Zenaida Yanowsky et Roberto Bolle dans Marguerite et Armand. |
Zenaida, qui fera, rappelons-le, ses adieux officiels sur cette série... Bolle poursuit donc sa tournée mondiale des adieux officiels des unes et des autres - après Aurélie Dupont, Julie Kent, Paloma Herrera, voici Zenaida ; quel homme <3
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Laeti
Inscrit le: 25 Juil 2015 Messages: 2
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Posté le: Jeu Avr 13, 2017 2:33 pm Sujet du message: Polunin 7 avril Munich |
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Un petit peu (bon ok j'avoue très) fan de Polunin, suis allée le voir à Munich, je l'avais déjà vu dans Mayerling à Moscou,
Je suis d'accord avec vous, il est énervant car on sent qu'il ne fait pas l'effort d'utiliser tout son potentiel, qu'il en garde sous le pied, comme on dit
mais à chaque fois, je finis par être emportée par son interprétation et à chaque fois il me faut du temps pour m'en remettre,
ce qui est bien la preuve d'un certain talent
J'ai donc sauté sur une des dernières places dispo au ROH, en espérant qu'on puisse voir un peu quand même!
Et en croisant les doigts pour que sa technique ne me déçoive pas,
sans doute suis je trop habituée aux danseurs de l'ONP qui assurent quand même!
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26523
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Posté le: Jeu Avr 13, 2017 4:13 pm Sujet du message: |
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Bienvenue Laeti |
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Laeti
Inscrit le: 25 Juil 2015 Messages: 2
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