Le Songe d'une nuit d'été, ONP Bastille 9-29/03/2017

[céline]

Pour Balanchine que je respecte, ce ballet n'est pas mon favori.
Pour le placement de marque (que l'on subit encore plus au cinéma), c'est insupportable. Je crains qu'il ne faille s'habituer à ce modèle économique. J'ai beaucoup de mal moi aussi, je le remarque à chaque fois.

[NEOPHYTE]

Dimanche 12 mars 2017 à 14h30

Ce Songe d'une nuit d'été est, parait-il, le pendant estival du Casse-Noisette des fêtes de Noël au New-York City Ballet, et par cette journée printanière, le style léger de ce ballet-divertissement fonctionne très bien, on parle d'amour mais rien n'est jamais tragique... on batifole joyeusement sur la scène de Bastille...

Il faut dire qu'Antoine Kirscher est un Puck exceptionnel, facétieux et bondissant, j'ai regardé la feuille de distribution car je croyais voir danser Vladimir Shklyarov.

Hannah O'Neill est magnifique en Titania, elle danse de façon très musicale, elle est très souriante et a un joli port de bras.
Avec Karl Paquette en Cavalier, ils forment un couple très harmonieux.
Avec Fabien Revillion en Obéron, elle lui tient tête, elle incarne parfaitement la Reine des Fées, il faut dire que le costume rose lui va très bien, il semble coupé pour elle.
Fabien Revillion porte un costume doré qui le fait ressembler au roi Soleil et en plus il danse super bien.
Ce ballet a un côté "Grand Siècle" qui fonctionne vraiment bien avec les danseurs de l'Opéra de Paris.

Le IIème Acte commence avec la marche nuptiale de Mendelssohn et on reste dans un style "Fêtes à Versailles".
J'ai adoré le divertissement dansé par Marion Barbeau et Florian Magnenet, elle est vraiment très musicale, c'est très élégant.

Ida Viikinkoski a dansé Hippolyte, ses fouettés étaient parfaits et elle forme un couple magnifique avec Thésée, le duc d'Athènes, Audric Bezard.

Quelle bonne idée de faire danser ce ballet à l'Opéra de Paris, ça lui va comme un gant...Lacroix évidemment!

[sophia]

Une interview de Violette Verdy et Conrad Ludlow, à propos du Divertissement de Midsummer Night's Dream, dont ils furent, je pense, les créateurs, sur la chaîne YT de la Fondation Balanchine : https://www.youtube.com/watch?v=fBZl_FyXmME

[Delly]

[rothbart]

En même temps, c'est l'histoire du serpent qui se mord la queue... Swarovski a toujours fourni en strass le monde du spectacle depuis des lustres bien avant que ce ne soit devenu une marque accessible au grand public, un peu comme Repetto, quoi...
Que l'ONP et les médias ne retiennent que le créateur et le fournisseur de strass est juste révélateur du besoin d'avoir des arguments commerciaux d'une part et de la profonde inculture de la plupart des gens d'autre part.
Vous êtes ici quelques connaisseurs ou adorateurs de la danse, mais vous faites partie de la minorité d'une minorité, alors que Lacroix et Swarovski, ça parle à beaucoup plus et il faut vendre des tickets.
Profitons bien du reste, puisqu'il n'y aura pas avant au moins la saison 2018/19 de création opulente en décors et costumes.

[Delly]

[céline]

Swarovski n'a pas seulement fourni la matière première (bon marché) pour être cité avec autant d'insistance. C'est une publicité qui a sûrement aidé à financer cette production. On peut se réjouir que les spectacles ne soient pas pollués, et que cela reste du domaine du "publi-reportage".

[Ornella]

Sur la page du Songe (site de l'Opéra), on peut lire que "les costumes ont été réalisés grâce au soutien de Swarovski". C'est vague, certes...

[céline]

Je n'avais pas vu. Je ne reproche pas à l'ONP de travailler avec des sponsors mais cette habitude qu'ont les marques d'essayer de passer en douce est horripilante.

[Marie-Ange]

Et encore! Nous ne sommes pas aux USA ou ex-pays communistes où les danseurs vivent du sponsoring en servant de pancartes publicitaires.
Mais il ne faut pas se leurrer, le coût des productions est si élevé qu'il faut bien trouver des solutions, dont celle assez fréquente aujourd'hui des grosses commandes à plusieurs compagnies. L'Opéra de Paris a aussi l'atout d'ateliers de décors et de costumes d'une qualité d'ouvrage exceptionnelle, qui, comme vous disiez, attirent des noms bénéfiques pour le tiroir-caisse et lui permet d'exporter ses réalisations. La tradition de l'échange est courante dans la danse qui n'a jamais roulé sur l'or. Je me souviens des costumes d'origine de Saint-Laurent dans Notre-Dame de Paris que nous portions encore dans les années 80 avec collants bien épais qui plissaient aux genoux et tissus sués lavés amidonnés recousus x fois bien raides! L'affaire consistait à trouer malencontreusement (!) son costume pour gagner un même en version non urticante! Cela étant, une panoplie de production complète coûte son pesant.

[Florestiano]

Euh... on peut sans doute nourrir une forme de mépris pour la collaboration de "grands noms" de la mode, qui prendraient en otage la danse, mais n'oublions tout de même que cela fait plus de 30 ans que Christian Lacroix, avec constance et passion, et quels qu'aient été les cahots de sa carrière par ailleurs, se prête à l'exercice, au théâtre, à l'opéra, au ballet.
Le Centre national du costume de scène lui a même consacré une exposition, au demeurant magnifique, il y a 10 ans, et récemment l'Institut national d'histoire de l'art a fait de même.
Si l'on voulait bien juger sur pièce en s'épargnant ces vilains procès de je ne sais quelle intention...

[Idamante]

Retour sur le soir de la Première

[haydn]

[céline]

En continuant dans les costumes, c'est sans doute le contraire aujourd'hui, par exemple la robe blanche du rêve de Juliette ne doit pas dépasser la série!
Un petit mot sur Christian Lacroix, un des rares couturiers des années quatre vingts à n'avoir pas transformé son nom en marque justement (déclinaisons en sacs, parfums, maquillages: véritables revenus des grands noms du luxe).

[Ballerina]

En même temps, les grand couturiers et les créateurs ne transformeraient pas leurs noms en marques (sacs, parfums, maquillage), ils n'existeraient plus. Déjà que
Christian Lacroix est à part, car il a depuis toujours un pied dans le monde de la mode et un pied dans le monde du spectacle.
J'espère en tout cas que je ressortirai de Bastille avec en mémoire un peu plus que cette affaire de sponsoring de marques.