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Nouvelles du Ballet de l'Opéra de Bordeaux
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JMJ



Inscrit le: 16 Mai 2009
Messages: 675

MessagePosté le: Dim Fév 26, 2017 1:39 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lammermoor a écrit:

Nouvelle vidéo faite par le Ballet de l'Opéra National de Bordeaux et qui alerte sur l'avenir préocupant du Ballet Classique.
Humour & Emotion pour une vidéo à voir et à partager.
https://youtu.be/a5lCwT8wQtY



La vidéo est très bien faite, Guillaume Debut est très doué, les arguments sont présentés clairement avec une grande logique.
Cela dit elle aurait cent fois plus d'impact si elle apparaissait plus collective, avec des groupes de danseurs par exemple. Ici on a l'impression d'un combat individuel, ce qui n'est évidemment pas le cas.


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Lammermoor



Inscrit le: 20 Jan 2008
Messages: 292

MessagePosté le: Dim Fév 26, 2017 4:23 pm    Sujet du message: Répondre en citant

JMJ a écrit:
Lammermoor a écrit:

Nouvelle vidéo faite par le Ballet de l'Opéra National de Bordeaux et qui alerte sur l'avenir préocupant du Ballet Classique.
Humour & Emotion pour une vidéo à voir et à partager.
https://youtu.be/a5lCwT8wQtY



La vidéo est très bien faite, Guillaume Debut est très doué, les arguments sont présentés clairement avec une grande logique.
Cela dit elle aurait cent fois plus d'impact si elle apparaissait plus collective, avec des groupes de danseurs par exemple. Ici on a l'impression d'un combat individuel, ce qui n'est évidemment pas le cas.


Malheureusement, le rythme intense des répétitions actuelles (Quatre Tendances), la fatigue physique et morale du Ballet, et l'urgence de la situation ont quelque peu "empêché" la participation de l'ensemble de la compagnie. Il est tout de même évident que les Artistes de la Compagnie soutiennent cette vidéo.


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Jules



Inscrit le: 21 Fév 2011
Messages: 36
Localisation: Paris

MessagePosté le: Dim Fév 26, 2017 6:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'avenir de la danse classique, à Bordeaux ou ailleurs... Vaste débat, ou au contraire débat très court.
Mais dans quel monde vivez-vous ?
Si vous sortez du cercle très fermé - et très restreint - des balletomanes passionnés de danse classique, si vous regardez parmi vos amis / connaissances / collègues, combien vont régulièrement voir des ballets classiques ? Très peu. Il s'agit bien d'une exception culturelle, et à ce titre il n'est guère surprenant que les ministères et autres autorités de tutelle choisissent d'autres arts / disciplines pour distribuer des subventions.

Loin de moi le désir de relancer un débat sans fin et sans grand intérêt (toute discussion entre "spécialistes" d'un domaine me paraissant vaine - interrogez plutôt les "autres"), je me limite donc à résumer ce qui me semble être des faits :
- l'Opéra de Paris, le Bolshoi ou le Mariinsky se remplissent pour une large part sur leur réputation auprès du grand public (voir un "classique" dans ces théâtres comme on va voir la Joconde au Louvre) : touristes, amoureux en quête d'une soirée romantique, grandes entreprises ou mécènes qui louent tout ou une partie de la salle, curieux pour une seule fois, etc.
- les danseurs classiques sont inconnus du grand public (il y toujours des exceptions, suffisamment exceptionnels ou médiatisés : Noureev, Baryshnikov, Guillem, Millepied et Dupont récemment )
- l'Opéra a (presque ?) toujours été la priorité dans tous les grands théâtres pratiquant le lyrique et le ballet. Il touche un public plus vaste, coûte beaucoup plus cher, les productions comme les prestations des chanteurs et des danseurs ne sont pas au même prix, etc (et d'ailleurs les grands chanteurs /euses sont eux connus du grand public) et ce fait est bien sûr accentué quand le Directeur est un chef d'orchestre ou serviteur du lyrique - voir la déclaration de M. Mortier, nette et précise, citée plus haut : je n'ai pas assez d'argent pour les deux, je choisis le lyrique. Point final -.
- la danse contemporaine, de quelque nature et quelque origine qu'elle soit, est plus dans l'air du temps, en effet, et l'air du temps c'est important. Essentiel même. Désolé de l'écrire aussi abruptement, mais au XXIème siècle la danse contemporaine touche davantage que la danse classique. Fait avéré. Et la danse classique a de nombreux aspects ringards ou surannés, ce qui peut avoir son charme, avec parcimonie toutefois. L'élever au rang d'Art Majeur au prétexte que vous êtes passionnés par cet art, c'est un peu court.
- un théâtre, même subventionné, ça reste une entreprise qui doit tourner et faire du chiffre. Je ne crois à la survie de la danse classique que par des mécènes (particuliers ou entreprises) assez attachés à cet art pour débloquer des fonds significatifs. Pas par des autorités de tutelle. Finalement, on va vers un système à l'américaine, absolument.
- la communication sur la danse classique me semble déplorable. Toujours les mêmes articles, écrits dans le même sens, par les mêmes. (en France ou à l'étranger). Fossilisation. Aucune chance d'ouverture ni de survie.

Nul doute que je vais me prendre une levée de boucliers, mais tant pis : j'écris simplement ce que je crois.

Avec trois dernières remarques :
- Ce n'est pas parce que le classique se tue lui-même (en étant fier de ne concerner qu'une petite partie d'aficionados, ici ou ailleurs, qui conversent entre eux, jouant à l'excès avec les principes de "patrimoine" ou d'"exception culturelle à préserver", ce qui est dangereux... Il me semblerait préférable, encore une fois, d'ouvrir intelligemment le classique au plus grand nombre, d'avoir des approches de communication résolument nouvelles) que je n'apprécie pas certains classiques, comme un Lac ou une Giselle (avec les interprètes de qualité que ces ballets demandent)
- Qu'un théâtre comme l'Opéra devienne la "maison" d'une certaine ATD Kaersmecker m'irrite au plus haut point, et mériterait une pétition. Ras-le-bol de voir cette femme parfois talentueuse, toujours arrogante et désagréable, à ce point privilégiée aux frais du contribuable (et parfois au détriment des danseurs de l'Opéra), sans la moindre difficulté.
- Toute remarque de race, de couleur ou d'origine, concernant les danseurs, me choque terriblement. Je termine donc comme j'ai commencé : dans quel monde vivez-vous ?


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sophia



Inscrit le: 03 Jan 2004
Messages: 22086

MessagePosté le: Dim Fév 26, 2017 7:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne suis pas forcément en désaccord avec tout ce que vous dites, mais il me semble qu'ici ou là, vous mélangez faits et opinions.
La "ringardise" ou la "désuétude" de la danse classique, ce n'est jamais qu'un point de vue - le vôtre. Rassurez-vous, vous n'êtes pas le seul à le penser, mais ça n'en fait pas un "fait" pour autant.
Vouloir défendre le ballet classique n'implique pas qu'on le considère comme un art majeur en soi. Cette querelle art majeur/art mineur me semble du reste assez désuète et/ou dépourvue d'intérêt ici (et si elle ne l'est pas ou si elle peut avoir sa pertinence, elle nous entraînerait sur de tout autres sentiers), ce n'est vraiment pas le cœur du débat. En revanche, il est évident que le ballet n'est pas un art populaire, c'est un art savant (s'il peut toucher tout le monde, il suppose aussi une éducation) et il n'y a pas, me semble-t-il, à s'en formaliser.
Quant à la danse contemporaine, cela recouvre tellement de choses qu'il me semble difficile d'en parler comme d'un tout homogène. C'est davantage "dans l'air du temps" (soit, mais n'est-on pas dans l'enfonçage de portes ouvertes?) et cela plaît plus au public, dites-vous. En êtes-vous bien sûr? Il y a certes des formes de danse contemporaine qui sont populaires (le hip-hop, sans doute), d'autres nettement moins, voire certaines qui font fuir le public (voir l'état de maints CCN en France). Là encore, je ne vois pas trop l'intérêt d'opposer les uns et les autres. Quelle que soit la valeur des choses, il y a des publics pour tout (et même à l'Opéra, il n'y a pas un public unique, que vous semblez pointer du doigt, alors qu'il n'est ni meilleur ni pire qu'un autre).
En revanche, d'accord en partie sur la communication qui entoure cet art, du moins en France, où elle est tenue par l'Opéra de Paris, dont le snobisme frôle souvent l'ésotérisme (voir leurs affiches de spectacles, totalement incompréhensibles au quidam, brochures prétentieuses et néanmoins vides, etc.).
Je ne suis pas hostile en soi à un discours patrimonial (la France, berceau du ballet classique, soit, quoique...), je ne vois pas bien du reste en quoi c'est "dangereux", mais au nom de la défense du classique en France, on ne peut pas s'autoriser non plus à raconter n'importe quoi ni à nous faire prendre des vessies pour des lanternes (le cordon ombilical a depuis longtemps été rompu et, disons-le, c'est aussi de la responsabilité des acteurs du ballet classique).




Dernière édition par sophia le Dim Fév 26, 2017 10:34 pm; édité 4 fois
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CatherineS



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Messages: 1487

MessagePosté le: Dim Fév 26, 2017 8:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'opéra est aussi un art d'une autre époque et pourtant Mozart et consorts sont toujours interprétés et avec succès. Il y a toujours des spectateurs pour l'opéra et cela dans toute la France, il n'y a pas qu'un public parisien élitiste intéressé par le chant. Alors évidemment, on peut captiver le public par une mise en scène qui n'a rien à avoir avec l’œuvre mais qui sonne dans l'air du temps, ce qui n'est guère possible dans la danse académique qui est un spectacle complet (costumes, décors, chorégraphie)

Naturellement que la danse classique ne touche que peu de gens, mais ce n'est pas avec une politique destinée à mettre en valeur le contemporain que cela changera. Et ce n'est pas parce que c'est un art élitiste que ce n'est pas un art majeur. Il n'y a d'ailleurs qu'en France qu'il est devenu au fil du temps un art en voie de disparition. De toute façon, en France, il est bon de brûler tout le passé.

Une émission comme Prodiges, qui met la danse classique à l'honneur, quel que soit le niveau et l'indigence des chorégraphies présentées, montre bien que la danse peut encore attirer. Pourquoi n'y a-t-il qu'en France que la danse classique tombe en désuétude ? Par le passé, la danse était montrée à des heures de grande écoute. Je me souviens des danseurs classiques qui participaient régulièrement aux émissions de Drucker, les magazines sur la danse en seconde partie de soirée à 22h, les grands ballets donnés à 20h30. Et visiblement il y a toujours des jeunes attirés par le classique, il existe encore de grandes écoles en France, mais les danseurs vont devoir s'expatrier pour vivre de leur passion et cela n'est aucunement normal.

Certes le Ballet de Bordeaux apparaît comme une annexe de l'Opéra de Paris avec son recrutement des recalés issus de l'Ecole de danse, mais ces jeunes gens ont voulu vivre leur différence. Pourquoi faire du nivellement par le bas, pourquoi tuer des compagnies qui font salle comble. Encore les théâtres présentant du classique seraient vides, cela pourrait se comprendre, mais ce n'est aucunement le cas. Et n'importe qui connaît le Lac des cygnes ou Casse-Noisette ou encore Roméo et Juliette.
Le classique souffre d'une image de ringardise, mais je sais que tous les collègues que j'ai envoyés à l'Opéra m'ont remercié de leur avoir fait découvrir cet art qu'ils n'imaginaient pas ainsi.

A l'Opéra c'est le ballet qui remplit les caisses pas le lyrique. Il est évident qu'en Province ce n'est pas forcément le cas, mais de toute façon les salles sont remplies et visiblement les spectateurs sont heureux de ce qu'ils voient.
Il y a aussi une éducation à faire, mais il est vrai que nous sommes à tout niveau dans un nivellement par le bas où on va au plus facile.
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Florestiano



Inscrit le: 28 Mai 2010
Messages: 1802

MessagePosté le: Dim Fév 26, 2017 8:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Jules a écrit:
je me limite donc à résumer ce qui me semble être des faits :
- et d'ailleurs les grands chanteurs /euses sont eux connus du grand public

Des faits ? Mais dans quel monde vivez-vous, Jules ? Wink Demandez donc autour de vous. Quels noms vont ressortir ? Pavarotti (mort il y a bientôt 10 ans), Alagna sans aucun doute, Gheorghiu peut-être (et encore...)... et Andrea Bocelli !
En France, Dessay ? Aux US, Fleming ? L'une et l'autre ayant le gros de leurs activités lyriques derrière elles...

Pas sûr que Netrebko ni même Kaufmann, qui sont les deux seuls artistes de dimension médiatique à peu près comparables à l'heure actuelle, soient des noms qui parlent à grand monde au-delà du cercle de ceux qui s'intéressent à la chose lyrique.


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haydn
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Inscrit le: 28 Déc 2003
Messages: 26513

MessagePosté le: Dim Fév 26, 2017 10:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Jules a écrit:
- les danseurs classiques sont inconnus du grand public (il y toujours des exceptions, suffisamment exceptionnels ou médiatisés : Noureev, Baryshnikov, Guillem, Millepied et Dupont récemment )


Faux : Dupond, Pietragalla ont également été très fortement médiatisés en leur temps pas si lointain (et même actuel). Roland Petit, Maurice Béjart l'ont été tout autant. On pourrait multiplier les exemples. En Russie, Nikolaï Tsiskaridzé et Maria Alexandrova sont de vraies stars de la télé. En Angleterre, Darcey Bussell est connue de tous. Carlos Acosta également.


Jules a écrit:
-- l'opéra a (presque ?) toujours été la priorité dans tous les grands théâtres pratiquant le lyrique et le ballet. Il touche un public plus vaste, coûte beaucoup plus cher, les productions comme les prestations des chanteurs et des danseurs ne sont pas au même prix, etc (et d'ailleurs les grands chanteurs /euses sont eux connus du grand public) et ce fait est bien sûr accentué quand le Directeur est un chef d'orchestre ou serviteur du lyrique - voir la déclaration de M. Mortier, nette et précise, citée plus haut : je n'ai pas assez d'argent pour les deux, je choisis le lyrique. Point final -.


Non, l'opéra a la priorité parce que c'est avant tout un business très juteux (pas pour le contribuable, évidemment), avec des contrats en millions entre les grosses maisons lyriques, les agents artistiques et les boîtes de disques et de production audiovisuelle. Et les intérêts des représentants de ces trois catégories sont souvent très convergents, pour ne pas dire carrément imbriqués. Il n'y a qu'a voir l'exemple caricatural de la nomination du nouvel intendant de la Wiener Staatsoper, Bogdan Roščić, critique musical, directeur pour les affaires musicales de la chaîne de télé culturelle autrichienne Ö3, directeur artistique de la Deutsche Grammophon et PDG de Sony Classical - oui, tout ça. Dans le mélange des genres et les conflits d'intérêts, difficile de faire "mieux". Mais il y en a bien d'autre, plus discrets sur leurs activités annexes, qui dirigent des maisons d'opéra tout en ayant des billes ailleurs...


Jules a écrit:
- la danse contemporaine, de quelque nature et quelque origine qu'elle soit, est plus dans l'air du temps, en effet, et l'air du temps c'est important. Essentiel même. Désolé de l'écrire aussi abruptement, mais au XXIème siècle la danse contemporaine touche davantage que la danse classique. Fait avéré. Et la danse classique a de nombreux aspects ringards ou surannés, ce qui peut avoir son charme, avec parcimonie toutefois. L'élever au rang d'Art Majeur au prétexte que vous êtes passionnés par cet art, c'est un peu court.


Faux, il y a un public, et si on pense que Giselle, c'est ringard et suranné, alors Mozart, c'est tout autant ringard et suranné.

Et vous m'expliquerez pourquoi une société comme Pathé Live - qui a investi le terrain honteusement abandonné par les pouvoirs publics - gagne beaucoup d'argent avec les retransmission du Bolchoï (900 salles, avec une jauge moyenne de 200 place par salle, ça donne, à la louche 180 000 spectateurs à chaque coup, soit 60 fois l'Opéra Bastille), tandis que les retransmissions de danse contemporaine en direct du NdT (alors même qu'il s'agissait de programmes d'excellente qualité, pas d'impostures) ont dû être arrêtées après un an, faute d'audience et de rentabilité financière...



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Marie-A



Inscrit le: 29 Déc 2016
Messages: 104

MessagePosté le: Lun Fév 27, 2017 12:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Vos commentaires donnent matière à réfléchir et montrent quand même que différentes visions du service public s'affrontent aujourd'hui. Personnellement j'aurais tendance à penser un peu comme Jules que l'opéra devrait vraiment revoir son mode de fonctionnement et chercher à se construire un mécénat à la mode américaine (Mlle Froustey postait par exemple de nombreuses photos de galas/diners/rencontres pour les mécènes au San Francisco Ballet). Je conçois bien qu'en France, on revendique une défense de la culture d'abord, une volonté intellectualiste mais quand même pourquoi ne pas essayer de lancer le casse noisette français (pas le délire de l'ONP, une jolie version qui en ferait un spectacle rentable pour le mois de décembre pour un public familial) ou de faire plus de spectacles et une communication un peu moins perchée? (si quelqu'un voulait bien m'expliquer le nuage de l'affiche de l'opéra cela m'éclairerait car je me pose la question chaque jour dans le métro).
Parce qu'il y a autre point sur lequel je suis assez d'accord avec Jules, c'est que pour beaucoup de monde, aller voir un ballet à Paris à l'Opéra notamment Garnier, c'est d'abord une expérience touristique ou chic : se faire photographier dans les escaliers, boire du champagne...
Par contre, personnellement étant très très débutante en matière de danse, je serais plutôt de l'avis de sophia : seule une partie de la danse contemporaine est accessible ou dans l'air du temps. Pour moi, la soirée de Jiri Kylian a été un peu trop pointue, alors que le hip hop, ça coule Very Happy . Je pense que pour les amateurs, aller voir un ballet, c'est aller voir un grand classique cad le lac des cygnes R&J ou casse noisette (personnellement beaucoup de ma famille et mes ami(e)s ne connaissent pas Giselle, alors que j'aurais tendance à le placer sur un plan un peu moins ouvert à tous).

Je ne comprends pas très bien pourquoi, Haydn, vous parlez de l'abandon "honteux" du service public de la retransmission des ballets étrangers. J'aimerais comme vous avoir ce choix sur ma télé plutôt que payer une place de cinéma, mais il doit y avoir une logique de rentabilité à la clé et vu que cela concerne des ballets étrangers, cela ne me choque pas trop. Que les services ne diffusent pas des spectacles français, cela me dérangerait plus car c'est leur mission. (les chaines publiques ne diffusent pas sans cesse des séries américaines car ils ont des quotas par exemple pourquoi pas pour le monde de l'art?)

Enfin je trouve que l'ONP manque de transparence sur l'"affaire" ATDK. Cela parait étrange que les contribuables paient pour la préparation d'un spectacle avec un chorégraphe que l'on engage et que finalement le chorégraphe décide de faire danser sa compagnie et que personne n'y trouve rien à redire.

Tout cela n'étant bien sûr que mon avis de très jeune et verte amatrice et je n'ai sans doute pas toutes les clés de lecture du monde du ballet

Bonne soirée


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Cantalabute



Inscrit le: 29 Jan 2013
Messages: 180
Localisation: Valence - France

MessagePosté le: Lun Fév 27, 2017 12:44 am    Sujet du message: Répondre en citant

Jules a écrit:
L'avenir de la danse classique, à Bordeaux ou ailleurs... Vaste débat, ou au contraire débat très court.
Mais dans quel monde vivez-vous ?
Si vous sortez du cercle très fermé - et très restreint - des balletomanes passionnés de danse classique, si vous regardez parmi vos amis / connaissances / collègues, combien vont régulièrement voir des ballets classiques ? Très peu. Il s'agit bien d'une exception culturelle, et à ce titre il n'est guère surprenant que les ministères et autres autorités de tutelle choisissent d'autres arts / disciplines pour distribuer des subventions.


Puisque vous aimez les "faits" je me permettrais d'en citer un : actuellement le "Ballet National de Russie" tourne en France (voir ce que j'en dis dans le fil sur les autres compagnies russes) et dans les 2 villes de ma région de province les salles dans lesquelles il présentait le très classique Lac des Cygnes se sont remplies en moins d'une semaine de location ... Je n'aurais jamais cru que le "cercle très fermé - et très restreint - des balletomanes passionnés de danse classique" était aussi grand vers chez moi Very Happy !
Détrompez-vous : la danse classique émerveille toujours, même en 2017, et fait encore recette ... mais encore faut-il qu'il y ait des spectacles à voir, notamment en province ... et qu'on ne détruise pas les rares compagnies capables d'en présenter qui subsistent encore Sad ...


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marc



Inscrit le: 16 Fév 2009
Messages: 1157

MessagePosté le: Lun Fév 27, 2017 8:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le discours sur la valeur d'utilité liée au plus grand nombre me terrifie, et cela dans tous les domaines. Seul doit exister et survivre ce qui convient et plait au plus grand nombre ? Sur le plan artistique, philosophique, moral, politique, ça me terrifie absolument.


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marc



Inscrit le: 16 Fév 2009
Messages: 1157

MessagePosté le: Lun Fév 27, 2017 9:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'ajouterai que je finance par mes impôts, cotisations et taxes tellement de choses qui sont utiles à d'autres alors qu'elles sont parfaitement inutiles à moi-personnellement-en-ce-qui-me concerne-je, que si on touchait au financement du ballet classique pour le massacrer, j'exigerais en retour que la part de mes impôts qui correspond au budget de l'Etat pour la culture soit exclusivement consacrée au financement du ballet classique. Je veux bien payer pour le bien être de tous l'équivalent de plus d'une grosse berline neuve par an, mais il ne faudrait pas qu'en retour le "tous" me fasse trop chier sur ce que j'aime. (Je sais que vous allez sabrer cela, Haydn, mais plusieurs messages ici m'ont mis très en colère.)


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frederic



Inscrit le: 23 Jan 2007
Messages: 976

MessagePosté le: Lun Fév 27, 2017 10:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

Discussion intéressante et si Jules soulève de bonnes questions, je ne souscris pas à toutes ses réponses. Tout d' abord, je pense qu'il y a un devoir institutionnel de défense, de sauvegarde et d'enrichissement du patrimoine et qu'en France, le ballet classique en fait évidemment partie pour des raisons historiques.
Mais surtout, l'idée que le ballet classique serait un art élitiste et de "happy few" me semble fausse. Si je me réfère à 2 pays que je connais bien, la Russie et les États Unis, fort dissemblables , le ballet classique y est révéré et vénéré bien au delà d'un public de balletomanes. En Russie, le pays leader en la matière, le ballet est plus populaire que l'Opéra et les billets sont d'ailleurs plus chers pour la danse que pour le lyrique.
Mais le cas américain me paraît peut-être encore plus parlant parce que plus proche de notre système. Il y aux États Unis une multitude de compagnies classiques et parfois dans des régions très rapprochées: New York, Philadelphie, Boston, Washington : toutes ces villes ont leur compagnie propre et les salles-très grandes -se remplissent sans difficulté. La presse fait quotidiennement écho au monde du ballet, le NewYork Times bien sûr mais aussi les autres quotidiens ( dans une moindre mesure, il est vrai mais cela est davantage lié à la situation de la presse). Il y a un réel appétit pour le ballet classique malgré - ou à cause?- d'une histoire plus récente.
En tout cas, je suis convaincu qu'il y a en France de la place pour plusieurs compagnies. Clairement, cette "ringardisation" du ballet classique me semble être la conséquence d'une politique initiée dans les années 80 avec le choix de privilégier la "danse contemporaine" via entre autres la création des CCN. Et d'une certaine manière, cette politique a aussi influé sur la direction artistique du Ballet de l'Opéra de Paris. Certes, la danse contemporaine est indispensable et on ne saurait se contenter l'une vision purement patrimoniale de la danse. Mais on aurait aimé moins de compagnies contemporaines et de meilleure qualité.
Enfin l'idée que la danse contemporaine serait plus "populaire" que la le ballet classique me semble une contre-vérité et ce pré-supposé ne tient pas à l'épreuve des faits.


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paco



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Messages: 3557

MessagePosté le: Lun Fév 27, 2017 11:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis tout à fait en phase avec l'analyse de Frederic.
Concernant les US (et l'Australie aussi, où sur une échelle certes plus réduite j'observe le même phénomène que vous décrivez), il existe une expression typiquement américaine/ canadienne/ australienne : "Tonight I am going to the Ballet". Là où en France on dirait "ce soir je vais à l'Opéra" : que l'on aille y voir du lyrique ou un ballet, en France c'est toujours à l'Opéra que l'on va, là où les américains distinguent très clairement l'art à part qu'est le Ballet : pour eux ce n'est pas du tout la même "sortie".


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rothbart



Inscrit le: 09 Avr 2008
Messages: 412

MessagePosté le: Lun Fév 27, 2017 12:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'Opéra de paris a pour volonté, semble t-il, de diffuser un peu tous les aspects de la danse classique, de l'académisme au moderne et, ce faisant, n'a pas vraiment le temps ni la possibilité de mettre en valeur un domaine plutôt que l'autre. Assez sagement, l'institution évite de se lancer dans ce débat parfaitement stérile des anciens contre les modernes.
Néanmoins croire n'est pas savoir et proclamer le triomphe du moderne est juste une erreur.
Le contemporain, souvent compliqué, a du mal à remplir les salles. On est d'ailleurs régulièrement sollicité pour acheter des places parfois bradées.
Les grands spectacles académiques font rêver le grand public et sont pris d'assaut : impossible de trouver une place pour le lac des cygnes en s'y prenant 3 semaines à l'avance (ou alors en étant très patient et rivé à son ordinateur).
Des productions très rentabilisées assurent le remplissage du tiroir caisse. Si on suit une logique de financier comptable, pourquoi les renouveler puisqu'elles font le plein à moindre coût alors que le lyrique pèse sur les comptes?
Que la danse contemporaine soit dans l'air du temps, c'est bien la moindre des choses me semble t-il... Il ne manquerait plus qu'elle soit ringarde à peine sortie de l’œuf, ça n'est pas pour autant qu'elle séduit toutes les couches de la société. C'est bien élitiste et souvent éloigné des motivations du grand public.


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paco



Inscrit le: 28 Oct 2005
Messages: 3557

MessagePosté le: Lun Fév 27, 2017 3:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

rothbart a écrit:
Que la danse contemporaine soit dans l'air du temps, c'est bien la moindre des choses me semble t-il... Il ne manquerait plus qu'elle soit ringarde à peine sortie de l’œuf, ça n'est pas pour autant qu'elle séduit toutes les couches de la société. C'est bien élitiste et souvent éloigné des motivations du grand public.

Illustration de ce que vous dites (et illustration aussi de la popularité de la danse classique) : à Lille, l'Opéra a tout misé sur la danse contemporaine, sa programmation est devenue une sorte d'annexe du Saddler's Wells ou du Théâtre de la Ville. C'est plein tous les soirs, public jeune mais qui semble uniformément composé d'étudiants en master... Jeune mais ultra-éduqué et, désolé si le mot sera mal interprété, je dirais "bobo-intello"...

Ma belle-famille, issue de ch'nord profond, les Flandres françaises, où l'on parle un patois mélange de picard et de flamand francisé. Salaire moyen à peine supérieur au SMIC. Chez les "jeunes" de cette famille (18-30 ans), leur référence c'est Beyoncé, le rap, le hip-hop, et les jeunes talents de la chanson genre Vianney : quand je leur parle de culture classique, l'opéra ne leur parle pas du tout, la danse contemporaine ils ignorent. Dans un cas comme dans l'autre incapables de me citer des noms, à part Pavarotti, Mozart et Verdi bien sûr, Carmen et c'est tout. En revanche, "ah oui qu'est-ce que j'aimerais voir un Lac des Cygnes ou un grand ballet classique, mon rêve !". Et de me citer en vrac Pietragalla, Dupont et Dupond, Millepied, Roméo (sans savoir que c'est de Prokofiev, dont le nom ne leur dit rien, en revanche ils citent la pub dont c'est le soundtrack...). Ces quatre noms principalement en raison de leur forte présence dans la presse people, mais toujours est-il que du coup ça leur parle plus que Teshigawara... Quand une tournée russe (genre Opéra National de Russie) passe au Zénith lillois, ils hésitent à chaque fois, le prix des places les faisant en revanche reculer...


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