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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Jeu Jan 26, 2017 12:18 am Sujet du message: |
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Dans la version de Giselle de Neumeier, il y a aussi cette fugue.
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haydn Site Admin
Inscrit le: 28 Déc 2003 Messages: 26572
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Posté le: Jeu Jan 26, 2017 12:32 am Sujet du message: |
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paco a écrit: |
Merci pour ces travaux de recherche ! Vous confirmez donc que cette fugue est bien d'Adam : musicalement, elle tombe tellement comme un cheveu sur la soupe qu'on en doute lorsqu'on l'entend la première fois. En revanche, chorégraphiquement, ce passage produit un réel impact dramatique, du moins tel qu'interprété par l'ENB.
Haydn, vous évoquez une variation additionnelle de Giselle au 2nd acte (Pugni) : Florestiano corrigez-moi mais je n'ai pas souvenir de cette variation. A moins qu'il ne s'agisse du bref solo à la toute fin ? (après la série de brisés d'Albrecht, lorsque Giselle réapparait des coulisses ?)
Tant musicalement que chorégraphiquement, dans cette version le seul point faible est selon moi le PD2 des paysans au 1er acte, il produit beaucoup moins d'impact que le Pas de six de la version RB. |
Oui il n'y a aucun doute, cette fugue figure également déjà dans l'autographe de Giselle (1841) conservé au Département de la Musique de la BnF (partition qu'Adam avait envoyé à Petipa à Saint-Pétersbourg et qu'il a eu d'ailleurs beaucoup de mal à récupérer...). Pour la variation supplémentaire du II, je vais vérifier, mais il me semble bien que c'est de celle-là dont il s'agit.
--> la fugue des Wilis https://youtu.be/w7UVmH9xI9Y?t=4m33s
C'est Bonynge, avec toute la légèreté et la subtilité afférentes, mais ça permet de se faire une idée... Cette fugue n'a de sens que si on la replace dans le contexte du livret : elle arrive juste après la mort d'Hilarion, et les Wilis, épouvantées par le forfait qu'elles viennent de commettre, fuient dans toutes les directions. C'est donc une fugue (du latin fugere : fuir) au sens littéral (en musique, c'est la cadence qu'on "fuit" jusqu'à la double-barre finale). |
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Jeu Jan 26, 2017 10:21 am Sujet du message: |
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La Giselle de Mary Skeaping n'est pas, historiquement, n'importe quelle version.
Voici ce qu'en écrivait Luke Jennings en 2007 à l'occasion de représentations du ballet avec l'ENB :
"Mary Skeaping's production of Giselle, first mounted for London Festival Ballet in 1971, was the product of several years of research. Skeaping herself danced the ballet with Pavlova in the 1920s, and in recreating it worked closely with Tamara Karsavina, who performed the role in Tsarist St Petersburg.
London Festival Ballet became English National Ballet in 1989, and for artistic director Wayne Eagling to dust down this most valuable of company heirlooms makes excellent sense. Skeaping's Giselle is probably the most historically accurate of the existing productions, and if there is a little blurring, as on an old photographic plate, the piece is never less than tautly atmospheric. Newer versions tend to miss the chill ghostliness of the second act; Skeaping delivers it intact, and for all the occasional quaintness of the effects, and the odd dramatic non sequitur, the ballet's tragic power remains undiminished."
Source : The Guardian (14 janvier 2007)
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3594
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Posté le: Jeu Jan 26, 2017 10:28 am Sujet du message: |
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sophia a écrit: |
La Giselle de Mary Skeaping n'est pas, historiquement, n'importe quelle version.
Voici ce qu'en écrivait Luke Jennings en 2007 à l'occasion de représentations du ballet avec l'ENB :
Newer versions tend to miss the chill ghostliness of the second act; Skeaping delivers it intact, and for all the occasional quaintness of the effects, and the odd dramatic non sequitur, the ballet's tragic power remains undiminished."
Source : The Guardian (14 janvier 2007) |
Effectivement le 2nd acte, idéalement spectral et très théâtralisé, est la grande force de cette version. Il me sera difficile de revenir aux autres versions après avoir vu celle-là !
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Ballerina
Inscrit le: 01 Juin 2016 Messages: 1610
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Posté le: Jeu Jan 26, 2017 12:59 pm Sujet du message: |
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Savez vous si un dvd existe ou est prévu ? Je l'espère, même si bien sûr rien ne remplace le réel.
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sophia
Inscrit le: 03 Jan 2004 Messages: 22104
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Posté le: Jeu Jan 26, 2017 2:18 pm Sujet du message: |
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J'ai cherché (en vain) le passage filmé de la fugue sur YT et n'ai pas trouvé le moindre extrait de la version Skeaping, en-dehors de la bande-annonce de la reprise du ballet par l'ENB.
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3594
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Posté le: Jeu Jan 26, 2017 5:03 pm Sujet du message: |
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Ballerina a écrit: |
Savez vous si un dvd existe ou est prévu ? Je l'espère, même si bien sûr rien ne remplace le réel. |
Peu probable, je n'ai pas vu de caméras dans la salle
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1497
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3594
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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Posté le: Jeu Jan 26, 2017 11:25 pm Sujet du message: |
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haydn a écrit: |
Cette fugue n'a de sens que si on la replace dans le contexte du livret : elle arrive juste après la mort d'Hilarion, et les Wilis, épouvantées par le forfait qu'elles viennent de commettre, fuient dans toutes les directions. C'est donc une fugue (du latin fugere : fuir) au sens littéral (en musique, c'est la cadence qu'on "fuit" jusqu'à la double-barre finale). |
Le sens dramatique de cette fugue tel qu'explicité par Mary Skeaping correspond à l'exact inverse : le moment où Myrtha lance, vague après vague, les Willis vers Albrecht pour l'attirer vers elles alors qu'il s'est réfugié derrière la croix protectrice de Giselle - comme le rappelle paco, Skeaping insistait sur le caractère cruel des Wilis, qu'elle compare à des vampires, dont la danse du deux est du reste souvent désignée comme "bacchanale infernale". Il ne faut donc y voir aucune épouvante devant leur forfait ; au contraire, plus tôt (scène VI, voir infra) et à l'issue de cette fugue, les Wilis sont très énervées de n'avoir pas réussi à attirer qui les villageois qui Albert de leurs charmes funestes.
Ce que dit Skeaping de ce passage fugué correspond, je crois, à la scène XII de l'acte II, dont je reproduis ici un extrait de l'argument - notons juste, préalablement, qu'Hilarion vient de se faire abîmer dans l'étang du coin :
Citation: |
"Fuis", dit Giselle à celui qu'elle aime, "fuis, ou tu es mort, mort comme Hilarion", ajoute-t-elle en désignant le lac.
Albert reste un instant frappé de terreur à l'idée de partager le sort affreux du garde-chasse. Giselle profite de ce moment d'indécision pour s'emparer de la main d'Albert ; ils glissent tous deux par la force d'un pouvoir magique vers la croix de marbre, elle lui indique ce signe sacré comme son égide, comme son seul salut !
La reine et toutes les Wilis le poursuivent jusqu'au tombeau ; mais Albert, toujours protégé par Giselle, arrive ainsi jusqu'à la croix qu'il saisit ; et au moment où Myrtha va le toucher de son sceptre, la branche enchantée se brise entre les mains de la reine qui s'arrête, ainsi que toutes les Wilis frappées de surprise et d'épouvante.
Furieuses d'être ainsi trahies dans leurs cruelles espérances, les Wilis tournent autour d'Albert et s'élancent plusieurs fois vers lui, toujours repoussées par une puissance au-dessus de la leur. La reine, alors, voulant se venger sur celle qui lui ravit sa proie, étend la main sur Giselle dont les ailes s'ouvrent aussitôt et qui se met à danser avec la plus gracieuse et la plus étrange ardeur, et comme emportée par un délire involontaire.
Albert, immobile, la regarde, accablé, confondu de cette scène bizarre ! (...) |
La production de l'ENB propose par ailleurs, sur une musique certes moins incongrue que cette fugue "cheveu sur la soupe", une seconde scène rare, dramatiquement décisive et chorégraphiquement saisissante : la scène VI de l'acte II, traditionnellement coupée, où nous voyons les Wilis à l’œuvre, venant, menées par Myrtha, hanter les villageois, égarés dans la forêt revenant de la fête du hameau :
Citation: |
Les Wilis les entourent aussitôt, les enlacent et les fascinent de leurs poses voluptueuses.
Chacune d'elles, cherchant à les retenir, à leur plaire, avec les figures de leur danse native... Les villageois émus vont se laisse séduire, danser et mourir, lorsque le vieillard se jette au milieu d'eux et leur dit avec effroi le danger qu'ils courent, et ils se sauvent tous, poursuivis par les Wilis, furieuses de voir cette proie leur échapper. |
En plus des ajouts de Burgmüller et Pugni mentionnés par haydn, la version Skeaping intègre - alors qu'elle fut ajoutée plus tard, et il s'agit là d'une petite entorse au projet de reconstitution le plus fidèle possible à la version de 1841 - la variation de Giselle à l'acte I (celle du remerciement à Bathilde) sur une musique de... Minkus, dansée à Londres pour la première fois en 1932 par Olga Spessitseva - puis popularisé par Alicia Markova.
Giselle, ballet inépuisable, production décidément passionnante dans son projet comme dans sa réalisation.
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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CatherineS
Inscrit le: 09 Mai 2015 Messages: 1497
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Posté le: Ven Jan 27, 2017 9:45 am Sujet du message: |
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Et voilà le trésor complet, montage de la première et de la générale de la version Skeaping lors de son entrée au répertoire de l'Opéra c'est à dire il y a 32 ans ! bouh que le temps passe vite
https://www.youtube.com/watch?v=gPyoEMvHITo&feature=share
Cette version regroupe Elisabeth Platel, Jean-Yves Lormeau, deux piliers premiers danseurs à savoir Sylvie Clavier en Myrtha et Bernard Boucher en Hilarion. Kader Belarbi est Wilfrid et le pas de deux est dansé par Karin Averty et Laurent Hilaire. |
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Florestiano
Inscrit le: 28 Mai 2010 Messages: 1802
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silvia
Inscrit le: 24 Mai 2006 Messages: 198 Localisation: rome
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Posté le: Ven Jan 27, 2017 11:56 am Sujet du message: |
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Cathy is always a resource! Many thanks <3
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paco
Inscrit le: 28 Oct 2005 Messages: 3594
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